Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

lundi 29 janvier 2018

Pyrénées-Orientales : Les Aspres/ Collectif Le Vent Tourne 66 : vent debout contre les éoliennes


Dans ce début d’année 2018 la colère enfle dans les Aspres.

« Dans son arrêt en date du 10 novembre, la cour administrative d’appel de Marseille a annulé le Schéma Eolien Régional, disant « qu’aucune évaluation environnementale n’a été réalisée préalablement à la décision du 24 avril 2013 du préfet de la région Languedoc-Roussillon arrêtant le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie et son volet relatif à l’énergie éolienne ». Elle ajoute « qu’une telle omission est susceptible d’avoir exercé une influence sur le sens de l’arrêté contesté et a privé tant le public que les collectivités territoriales concernées d’une garantie », ce qui constitue « une irrégularité de nature à justifier son annulation ».

Le Conseil Départemental de Pyrénées Orientales dans sa séance du 18 décembre s’est prononcé en faveur d’un moratoire sur les projets éoliens mettant en avant l’intérêt collectif du paysage.

Les 64 communes du syndicat Canigou Grand Site, se sont prononcées contre les projets éoliens dans une motion commune.

L’intégralité des communes des Aspres et du Vallespir excepté celles qui portent un projet se sont prononcées contre ces éoliennes, mettant en avant les nuisances de telles ICPE.

La Maison de la Viticulture des P-O et l’Institut National des Appellation d’Origine (INAO), manifestent également une vive opposition à la dégradation des terroirs concernés.

Pourtant la société Elément soutenue par le maire de Passa persiste à vouloir transformer les espaces naturels des Aspres en zone industrielle, face à la chapelle St Luc. Les habitants n’en veulent pas, c’est ce que disent les pétitions signées et le succès des manifestations et réunions publiques.

Pourtant EDF EN, continue à avancer avec le maire de Caixas dans un projet sur les crêtes des Aspres, face au Canigou et au prieuré de Serrabona.

Nous n’avons pas le droit de dégrader notre patrimoine paysagé et culturel du piémont du Canigou. Par respect pour des générations de Catalans, Roussillonnais ou d’adoption, nous n’avons pas le droit de saccager l’héritage qu’ils nous ont légué, matériel et immatériel, il est en tout point remarquable et remarqué de partout en France. C’est notre force, notre caractère, nos racines.

Le projet de territoire que la société Eléments et le maire de Passa, veulent faire passer va à l’encontre de toutes les associations et syndicats qui se battent pour la préservation des sites remarquables de notre département. 

Et pourquoi ? de quoi parle-t-on dans les argumentaires ? D’argent ! Fric Fric Fric, c’est le bruit des éoliennes qui continuent d’arriver dans notre pays… La société Eléments, partie du groupe franco-belge Noria, holding Belge Noria Invest, nous entraîne sur un terrain ou elle joue « à domicile » celui de la rentabilité, mais pour qui ?

Avant d’aborder le sujet, nous voudrions parler d’environnement parce que partout on tente de nous culpabiliser quand on refuse l’éolien industriel, on nous dit que c’est l’avenir, une « énergie renouvelable ». Pourtant l’éolien n‘est pas une énergie c’est un mode de production d’électricité, qui produit peu et surtout qui produit mal.

Les 6 machines du projet de Passa, ce sont environ 27 600 tonnes de C02 émis pour la fabrication, 9 000 tonnes de béton coulé et 240 tonnes de ferraillages, des aimants permanents à base de terres rares, des centaines de litres d’huile qui en cas de fuite polluent les nappes phréatiques…

Fabriquées en Allemagne au plus près ou en Chine au moins cher, leurs convois exceptionnels traversent toute la France pour arriver chez nous, les routes et pistes d’accès doivent être agrandies, consolidées et des défrichages ont commencé déjà sur Caixas (qui va les payer au fait ?)… On calcule que 750 rotations de camion en moyenne sont nécessaires par machine…avec les nuisances que cela implique pour nous et pour la faune et la flore !

Ce bilan carbone désastreux ne sera jamais compensé par cette production pseudo-vertueuse. Aussi quand elles tournent, les vitesses en bout de pales peuvent atteindre les 300 km/ heure ce qui génère des « courants de fuite » dont on nous a dit qu’ils ont capables d’assécher les abords et faire fuir les orages (témoignages en Lozère), les chauves-souris sont les premières victimes innocentes, ce qui favorisera la prolifération de moustiques et donc les risques de maladies tropicales. Les espèces d’oiseaux souvent protégées, cigognes ou rapaces sont également décimées, ce qui favorise la prolifération de rongeurs en tous genres… Où est le respect de l’environnement dans tout ça ? Ils nous parlent d’emploi, mais à part couler le béton des socles, quels emplois ? pour monter les machines la main d’œuvre spécialisée viendra de l’étranger, comme nous l’avons vérifié sur d’autres chantiers…mais combien d’emplois perdus dans le tourisme ? Les études le montrent, les éoliennes n’attirent pas grand monde, et près de nous, dans les zones industrielles éoliennes de Calce Baixas, on ne voit pas beaucoup de fréquentation touristique…

Les gîtes de France et tous les acteurs du tourisme dans le département sont contre ce désastre programmé. Cette zone de Calce Baixas nous démontre aussi que ces machines de 130 mètres de haut se voient depuis tout le département et clignotent en blanc et rouge la nuit au pied des Corbières. Celles de Passa seront au pied du Canigou et des Albères ! et inversement depuis les cimes de ce massif, labellisé grand site de France, notre montagne sacrée du Roussillon, des rangées de lumières blanches et rouges clignoteront dans la plaine et sur le piémont. Comment défendre nos terroirs et notre tourisme avec de telles perspectives ?

L’académie de médecine préconise un éloignement minimum de 1,5 Km pour la santé des riverains, celles-ci seront à 950m des premières habitations, voire moins pour certains mas…. A l’étranger les distances de sécurité sont bien plus importantes que chez nous. Si on parle de l’étranger, nous avons l’exemple de nos voisins Catalans Espagnols, où on ne voit pas une seule machine, c’est parce qu’ils préservent leur culture de cette gangrène.
L’Espagne, qui s’est rendu à l’évidence, a renoncé à subventionner lourdement les énergies pseudo-vertes, ce qui a ruiné de nombreux épargnants qui, alléchés par des taux de rentabilité intéressants, s’étaient laissé convaincre du temps de la « bulle économique » dans laquelle nous sommes encore en France avec le « participatif » mis en avant par les vendeurs de vent.

L’Allemagne également abandonne les subventions à partir de 2018… ils commencent à comprendre que plus ils mettent d’éoliennes, plus ils doivent construire des centrales à charbon.
En ce moment chez nous ces subventions sont tellement élevées qu’elles risquent tout simplement de ruiner Edf, et pour éviter cette catastrophe, une taxe qui pèse près de 20% de notre facture sert à compenser ces avantages, cette taxe va continuer à augmenter, au fur et à mesure du montage de nouvelles machines. Quant à l’auto consommation, on se rend vite compte de l’évidence, la moyenne de temps de production d’une éolienne est de 23% dans nos régions…tout est dit, comment faire descendre nos factures de 15% (c’est ce que propose la société Elément à Passa) avec une production irrégulière estimée en accumulé à un jour sur cinq ? finalement la société Eléments a un problème de crédibilité, toutes ces propositions faramineuses sont plutôt « fumeuses » et peu réalisables…nous sommes face à des vendeurs de vent, dans tous les sens du terme !


Et pour aller plus loin sur l’impact économique, pour tous les habitants, pas seulement les chasseurs ou viticulteurs qui sont potentiellement gratifiés de quelques miettes du gâteau en échange de leur terres et de leur patrimoine paysagé, c’est la dévalorisation du patrimoine pour tous : -20 à -40% c’est ce que vont perdre les Passanencs et les habitants des communes aux alentours, sur la valeur de leurs biens immobiliers, et suivant l’emplacement, impossible de vendre un bien avec de telles nuisances visuelles, nuisances sonores, de nuit comme de jour, imaginez votre villa au milieu de la zone de Calce-Baixas… Vous achèteriez ?
En revanche nous comprenons la pression des vendeurs de vent, il se dit qu’une seule machine rapporte environ 400 000 € par an au promoteur et c’est un minimum, donc on parle de 2 400 000 € de gains annuels minimums, pour un investissement de 18.000.000 € (une machine revenant à 3 000 000 € montée) l’amortissement se fait en 9-10 ans, pas mal…ensuite c’est un business très juteux sur le dos des subventions et taxes que nous payons.


Pour finir, nous voudrions lancer un avertissement aux propriétaires qui se sont laissé convaincre de signer les baux de location, c’est vrai que 5.000 à 8.000€ brut par an c’est dur de refuser, surtout quand on travaille la terre qui est parfois ingrate. Mais une réflexion s’impose, si tout va bien, on sait que la durée de vie moyenne d’une machine est de 15 ans, 8×15= 120 000€ on sait que la machine sera l’entière propriété du propriétaire de la parcelle, qui sera soumise aux taxes foncières sur les biens industriels bâtis, et l’argent gagné sera imposable… mais surtout, en cas de défaillance du promoteur, le propriétaire sera aussi redevable des obligations de démantèlement cette installation industrielle, qui coute dans les 500.000€. On a une provision légale de 50 000€.

Le calcul est vite fait, 500-60-120 = 320.000€ restent à charge du propriétaire, au résultat, ses enfants devront renoncer à l’héritage, l’état récupérera les parcelles et paiera avec nos impôts les remises en état. Les Etas Unis on plusieurs sites de « cimetière d’éoliennes » ou les machines n’ont jamais été démontées et pourrissent sur pied…c’est cet avenir que nous voulons ?

Scandaleux : en annexe des photos du mât de mesure du même projet d’il y a 10 ans en arrière, qui avait été refusé, ces piliers de ferraille gisent encore au sol 10 ans après, pourtant ce sont en partie les mêmes acteurs qui recommencent maintenant, nous laisseront-il encore leurs déchets sur nos terres et dans nos paysages ?

Les projets de Passa et Caixas avancent à grands pas, et les porteurs de projets se comportent comme si tout était déjà acquis en leur faveur, ils ignorent l’avis négatif majoritaire de tout le monde autour d’eux. N’est-ce pas un déni de démocratie ?

Ce type de projet serait désastreux pour notre économie locale, et dénué de sens dans la logique de développement de notre département. La côte et l’arrière-pays sont intimement liés dans un mix-économique qui fait le succès grandissant des P-O. Projets s’appuyant sur le terroir, l’authenticité de nos traditions, éco-tourisme, œnotourisme, agrotourisme. L’arrière-pays encore préservé du piémont du massif du Canigou conserve encore un potentiel de développement important au travers d’initiatives respectant l’environnement, mettons-les en œuvre ! C’est grâce au patrimoine que nos ancêtres nous ont confié, sauvegardons-le !

Nous avons besoin de l’aide et de l’appui de chacun face à ces industriels déterminés à saccager notre pays ».

Site web : https://adoizon.wixsite.com/le-vent-tourne
Et sur FaceBook : Collectif le vent tourne 66