Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

Production d'électricité, consommation, puissance installée, nucléaire, EnR, ... (I) (du 16/03/2012 au 11/04/2018)

Production d'électricité, consommation, puissance installée, nucléaire, EnR, ...




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30/04/18 : Les énergies renouvelables font-elles vraiment le poids face au nucléaire ?
Fidèle à ses habitudes, la Cour des comptes a publié, mercredi 18 avril 2018, un rapport qui jette un froid sur les énergies renouvelables. Critiquant l’amateurisme de l’État dans le financement et la mise en œuvre de la transition énergétique, les magistrats exhortent le gouvernement à adopter une stratégie cohérente. Un appel, sans le nommer, au maintien d’une part prédominante du nucléaire dans la production d’électricité en France.
Cinq ans après une première remontrance sur les politiques publiques de soutien aux énergies renouvelables (EnR), la Cour des comptes vient de lancer un nouveau pavé dans la marre sur l’état d’avancement de la transition énergétique en France. Et comme en 2013, lorsqu’elle s’inquiétait des objectifs « difficilement atteignables » et des « risques budgétaires » encourus par le « montant très élevé des engagements financiers consentis par l’État », l’institution de la rue Cambon fustige une nouvelle fois la stratégie gouvernementale en la matière, qu’elle juge insuffisamment « claire » faute « de dispositifs de soutien stables et cohérents » et malgré des coûts « disproportionnés par rapport à la contribution de certaines filières aux objectifs de développement des EnR ». À travers ce bilan pour le moins « décevant » sur 12 années d’actions depuis l’adoption de la loi POPE en 2005, suivie du Grenelle de l’environnement en 2009 et de la Loi sur la transition énergétique en 2015, sans oublier l’Accord de Paris en 2016, la Cour des comptes démontre par A+B l’échec actuel de l’État français dans la lutte contre le réchauffement climatique et le développement des filières industrielles vertes « au regard des moyens considérables qui sont consacrés au développement des énergies renouvelables».
Dans sa synthèse, le rapport revient d’abord sur les objectifs de 23 % d’EnR dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020 et de 32 % en 2030, soit un « décalage persistant » avec la part de 15,7 % enregistrée fin 2016. Mais les Sages dénoncent surtout le manque de pertinence dans la répartition des dépenses publiques, qui vont à près de 90 % dans l’éolien et le solaire alors que ces sources d’énergie ne représentent respectivement que 2 % et 0,7 % du mix énergétique français. En 2016, Bercy a en effet investi 4,4 milliards d’euros dans les énergies renouvelables électriques, contre seulement 567 millions d’euros dans les EnR thermiques (bois, biomasse, géothermie, etc.) qui représentent pourtant 60 % de la production nationale, hors transports, souligne la Cour. À titre de comparaison, le soutien à l’électricité d’origine photovoltaïque et éolienne a coûté 79,1 milliards d’euros depuis 2005 pour une contribution cumulée de 2,7 %, tandis que les quelque 40 milliards d’euros investis dans le nucléaire sur cette période ont permis de pourvoir à 72,3 % l’électricité produite sur le territoire en 2016. Avec un impact direct sur la balance commerciale respective : 700 millions d’euros de pertes pour l’installation de nouvelles capacités d’EnR en 2016 (et même 3 milliards d’euros en 2010), contre les 6 milliards d’euros de recettes annuelles de l’industrie nucléaire. Quant à l’emploi, il demeure limité à 79 000 dans la filière des énergies vertes, contre 220 000 dans celle de l’atome.
Décarbonation et baisse du nucléaire, deux objectifs incompatibles
« Compte tenu de son profil énergétique peu carboné, si la France avait voulu faire de sa politique en faveur des EnR un levier de lutte contre le réchauffement climatique, elle aurait dû concentrer prioritairement ses efforts sur le secteur des EnR thermiques qui se substituent principalement à des énergies fossiles émissives de CO2. De ce fait, la place consacrée aux énergies renouvelables électriques dans la stratégie française répond à un autre objectif de politique énergétique, consistant à substituer les énergies renouvelables à l’énergie de source nucléaire. »
Or, c’est l’autre principale erreur stratégique déplorée par le rapport de la Cour des comptes, celle d’avoir voulu concilier réduction des émissions de gaz à effet de serre et diminution de la part du nucléaire à 50 % du mix électrique d’ici 2025. « Ce dernier objectif n’était pas compatible avec la trajectoire d’augmentation des capacités d’énergies renouvelables déterminée en 2017 par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) », comme l’a confirmé Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, en novembre 2017. En clair, les capacités hydraulique, éolienne et solaire de la France ne sont pas suffisantes pour se passer aussi rapidement de l’apport du nucléaire. « Il conviendrait donc, à l’occasion de la révision de la PPE en 2018, de définir une stratégie énergétique cohérente entre les objectifs de production d’EnR et l’objectif de réduction de la part de l’énergie nucléaire dans le mix », recommande le rapport. Une référence à peine masquée aux avantages procurés depuis plus de 40 ans par l’atome, garant d’une électricité décarbonée à 97 % et modulable à souhait (un réacteur peut passer de 20 à 100 % de sa puissance en une demi-heure). Grâce à la sécurité d’approvisionnement assurée par des réserves abondantes et fiables (45 % de la production provient des pays de l’OCDE), la filière nucléaire a permis à la France d’atteindre un niveau d’indépendance énergétique de 50 %, contre seulement 25 % en 1973.
Énergies renouvelables : quid du coût réel ?
Forts de leurs constatations alarmantes sur l’utilisation des deniers publics, les magistrats ont appelé, en conclusion du rapport, à une meilleure concertation de l’ensemble des parties prenantes à la stratégie énergétique, notamment entre les ministères. Une nécessité de cohérence d’autant plus importante que le Parlement européen vient d’entériner une nouvelle répartition des efforts de réduction d’émissions de CO2 en fonction au PIB par habitant. À ce titre, la France doit diminuer ses rejets de 37 % d’ici 2030, soit l’un des taux les plus élevés de l’Union européenne. Mais la liste des recommandations de la Cour des comptes est encore longue en matière d’EnR, en particulier concernant le coût réel de l’électricité provenant des EnR, qui manquerait de transparence.
Tandis que l’électricité d’origine nucléaire revient à moins de 33 euros cash du MWh, soit le deuxième moins élevé en Europe, les derniers appels d’offres pour le solaire et l’éolien terrestre affichent respectivement à 55 et 65 euros/MWh en tenant compte des diverses subventions publiques, et même jusqu’à 190 euros/MWh pour l’éolien offshore d’ici 2020 ou 2021… Une « opération vérité » s’avère donc « indispensable » selon la Cour afin de pouvoir comparer le prix réel de chaque filière, qui doit comprendre les coûts pour compenser l’intermittence des renouvelables ainsi que pour adapter le réseau. L’Allemagne, qui a annoncé sa sortie de l’atome d’ici 2022, prévoit ainsi de dépenser la bagatelle de 40 milliards d’euros en vue de modifier ses installations pour les EnR, un investissement à prendre en compte au moment de décider d’une stratégie à long terme. Sans la stabilité économique et écologique garantie par l’industrie nucléaire, la France court à sa perte si elle veut imiter son voisin allemand en misant tout sur une filière des énergies renouvelables qui ne joue pas son rôle.

29/04/18Peut-on sortir du nucléaire, et « en même temps » du réchauffement climatique ?
A quoi cela sert-il de sortir du nucléaire si c’est pour augmenter les émissions de CO2 ?
La réponse le plus souvent entendue face au défi énergétique est : « il suffit de faire quelques petits gestes pour sauver la planète et yaka développer les nouvelles énergies renouvelables ».
Mais la réponse des scénarios climatiques, l’outil de base pour ces questions, est que les énergies renouvelables ne suffisent pas.
Le GIEC, l’IEA, etc., rapportent évidemment cette réponse et nous alertent : on ne peut éviter le réchauffement climatique sans utiliser aussi l’énergie nucléaire.
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https://www.contrepoints.org/2018/04/29/315159-peut-on-sortir-du-nucleaire-et-en-meme-temps-du-rechauffement-climatique

27/04/18
: Les Energies Renouvelables Reculent En 2017
Les énergies renouvelables reculent en 2017. On note selon un bilan du Syndicat des énergies renouvelables une consommation de 18,4% en France, un chiffre inférieur à celui des années précédentes. L’explication, la chute de la production hydroélectrique en raison d’une mauvaise année en termes de pluie.
Les énergies renouvelables reculent en 2017
Avec l’ouverture du secteur de l’électricité et du gaz à la concurrence, plusieurs fournisseurs d’énergies renouvelables comme ekWateur se sont retrouvés sur ce marché. On note pourtant pour le compte de l’année 2017 un recul de ses dernières. Explications sur cette baisse de la production en électricité.
Une chute non négligeable de la production hydroélectrique
Les énergies renouvelables s’agissant précisément de l’hydraulique ont fourni 18,4% de l’électricité qui a été consommée en France en 2017, un pourcentage inférieur à celui des années précédentes. En effet, en 2015 la production était de 18,7% de l’électricité consommée. En 2016 ce pourcentage était plus élevé, la production représentant 19,6%. On aurait pensé que ce pourcentage serait allé croissant pour le compte de l’année dernière, ce qui ne fut pas le cas.
Si comme on le démontre sur Nidouillet les énergies vertes présentent de nombreux avantages, ils restent en l’occurrence pour l’hydraulique qu’ils sont soumis au climat. L’hydroélectricité dépend fortement de l’eau provenant de la nature. Or selon le président du Syndicat des énergies renouvelables, 2017 fut une mauvaise année en termes de pluviométrie, ce qui a eu pour conséquence directe une baisse de la production, moins 18% pas rapport à l’année 2016. Pour l’éolien par contre l’année fut meilleure.
Hausse du parc des énergies renouvelables éoliennes
En ce qui concerne les énergies renouvelables il existe plusieurs autres familles à côté de l’hydraulique et du solaire. C’est le cas de l’énergie éolienne. Cette dernière provient du vent, des dispositifs permettant de transformer l’énergie cinétique de ce dernier en énergie mécanique, qui est par la suite transformée en énergie électrique servant à alimenter plusieurs foyers et même des entreprises.
Alors que l’hydroélectricité a connu une baisse de sa production, 2017 fut par contre meilleure pour l’éolien. Il semblerait d’ailleurs que ce soit la meilleure année jamais faite 😡 
avec 1,797 MW, la hausse des raccordements d’installation de production d’électricité renouvelable ayant connu une augmentation qu’on doit principalement à l’éolien. Avec 65% des raccordements, son parc s’est vu grimper de 15,3% sur un an à 13.559 MW.
Une atteinte globale des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie
Malgré cette baisse de l’électricité fournie par les énergies renouvelables, pour le président du Syndicat des énergies renouvelables il n’y a pas de crainte à avoir quant à l’atteinte des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie pour le compte de 2018. Le niveau attendu par l’hydroélectricité et la biomasse a été atteint et dépassé, et l’éolien est à 90% de l’objectif fixé, ce qui laisse à penser qu’il pourra être atteint de justesse.
Le solaire par contre reste en comparaison de l’éolien éloigné des objectifs, car étant actuellement à 75%. Cependant, le photovoltaïque ayant contribué à 32% des nouveaux raccordements, il y a bon espoir que la courbe ira croissante cette année, ce d’autant plus que le solaire est l’énergie dont le boom conduira à l’essor des énergies renouvelables comme il en ressort de cet article.
Les énergies renouvelables ont effectivement reculées en 2017. Il n’y a cependant pas de réelles inquiétudes à avoir à ce sujet, et vous pouvez toujours vous abonner auprès d’un fournisseur d’énergie renouvelable en toute quiétude.
https://www.forbes.fr/brandvoice/les-energies-renouvelables-reculent-en-2017/

26/04/18 : Si le solaire et l’éolien sont si bon marché, pourquoi rendent-ils l’électricité si chère ?
Entre 2009 et 2017, le prix des panneaux solaires a diminué de 75% alors que le prix des éoliennes a diminué de 50%. Et pourtant, pendant la même période, le prix de l’électricité dans les pays a augmenté de façon spectaculaire.
L’année dernière, les médias ont publié de belles histoires sur la baisse du prix des panneaux solaires et des éoliennes. Ceux qui lisent ces histoires ont naturellement l’impression que plus nous produisons d’énergie solaire et éolienne, plus les prix de l’électricité baisseront.
Et pourtant ce n’est pas ce qui se passe.
En fait, c’est le contraire.
Entre 2009 et 2017, le prix des panneaux solaires (par watt installé) a diminué de 75% alors que le prix des éoliennes (par watt installé) a diminué de 50%.
Et pourtant, pendant la même période, le prix de l’électricité dans les pays ou régions qui ont déployé des quantités importantes d’énergies renouvelables a augmenté de façon spectaculaire.
SI LES PANNEAUX SOLAIRES ET LES ÉOLIENNES SONT DEVENUS TELLEMENT MOINS CHERS, POURQUOI LE PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ A-T-IL AUGMENTÉ AU LIEU DE DIMINUER ?
Les prix de l’électricité ont augmenté de :
- 51% en Allemagne lors de l’expansion de l’énergie solaire et éolienne de 2006 à 2016
- 24% en Californie pendant la construction de son énergie solaire de 2011 à 2017
- plus de 100% au Danemark depuis 1995, date à laquelle ce pays a commencé à déployer des énergies renouvelables (principalement issues du vent).
Une hypothèse pourrait être que au fur et à mesure que l’électricité solaire et éolienne devenait moins chère, d’autres sources d’énergie comme le charbon, le nucléaire et le gaz naturel devenaient plus chères, éliminant ainsi toute économie et augmentant le prix global de l’électricité.
Mais, encore une fois, ce n’est pas ce qui est arrivé.
Le prix du gaz naturel a baissé de 72% aux États-Unis entre 2009 et 2016 en raison de la révolution des gaz de schiste.
En Europe, les prix du gaz naturel ont baissé d’un peu moins de la moitié au cours de la même période.
Le prix du nucléaire et du charbon dans ces régions durant la même période était globalement stables.
Les prix de l’électricité ont augmenté de 24% en Californie au cours de la construction de l’énergie solaire de 2011 à 2017.
Une hypothèse pourrait être que la fermeture des centrales nucléaires a entraîné une hausse des prix de l’énergie. En effet, les leaders de l’énergie nucléaire (Illinois, France, Suède et Corée du Sud) bénéficient de l’électricité la moins chère au monde.
L’électricité en Illinois est 42% moins chère que l’électricité en Californie tandis que l’électricité en France est 45% moins chère que l’électricité en Allemagne alors que le prix des principaux carburants de remplacement, le gaz naturel et le charbon, est resté bas, malgré une demande accrue pour ces deux carburants en Californie et en Allemagne.
Le solaire et le vent restent les principaux suspects derrière les prix élevés de l’électricité.
MAIS POURQUOI DES PANNEAUX SOLAIRES ET DES ÉOLIENNES MOINS CHERS RENDRAIENT L’ÉLECTRICITÉ PLUS CHÈRE ?
La raison principale semble avoir été prédite par un jeune économiste allemand en 2013. Dans un document sur la politique énergétique, Lion Hirth a estimé que la valeur économique de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire diminuerait de manière significative à mesure que leur production augmenterait.
La raison ? Leur nature fondamentalement peu fiable. Le solaire et le vent produisent trop d’énergie quand les sociétés n’en ont pas besoin, et pas assez quand elles en ont besoin.
Le solaire et le vent exigent donc que des centrales au gaz naturel, des barrages hydroélectriques, des batteries, ou toute autre forme d’énergie fiable soient prêts à un moment donné pour commencer à produire de l’électricité lorsque le vent cesse de souffler et que le soleil cesse de briller.
Et le manque de fiabilité exige que des pays comme l’Allemagne, la Californie et le Danemark payent des États voisins pour qu’ils prennent leur énergie solaire et éolienne lorsqu’ils en produisent trop.
Lion Hirth a prédit que la valeur économique du vent sur le réseau européen diminuerait de 40% une fois qu’il atteindrait 30% de l’électricité, tandis que la valeur de l’énergie solaire baisserait de 50% si elle atteignait seulement 15%.
En 2017, la part de l’énergie éolienne et solaire dans l’électricité était de 53% au Danemark, de 26% en Allemagne et de 23% en Californie.
Le Danemark et l’Allemagne ont la première et la deuxième électricité la plus chère en Europe.
LE COÛT DES « INGRÉDIENTS » BAISSE MAIS LE PRIX DU « SERVICE » AUGMENTE
En signalant la baisse des coûts des panneaux solaires et des éoliennes, mais pas la façon dont ils augmentent les prix de l’électricité, les journalistes trompent – intentionnellement ou non – les décideurs politiques et le public à propos de ces deux technologies.
Le Los Angeles Times a rapporté l’année dernière que les prix de l’électricité en Californie étaient en hausse, mais n’a pas réussi à relier la hausse des prix aux énergies renouvelables, provoquant une forte réfutation de l’économiste James Bushnell : « L’histoire de l’état actuel du système électrique californien est longue et sanglante« , et « le principal responsable dans le secteur de l’électricité est sans conteste le développement de sources renouvelables de production d’électricité« .
Une partie du problème est que de nombreux journalistes ne comprennent pas l’électricité. Ils la considèrent comme une marchandise alors qu’il s’agit, en fait, d’un service – comme manger dans un restaurant. Le prix que nous payons n’est pas seulement le coût des ingrédients dont la plupart, comme les panneaux solaires et les éoliennes, ont diminué pendant des décennies.
Au contraire, le prix des services comme les repas et l’électricité reflète le coût non seulement de quelques ingrédients mais aussi de leur préparation et de leur livraison.
Mais c’est aussi un problème de partialité, et pas seulement d’analphabétisme énergétique. Les journalistes sceptiques accordent systématiquement un blanc-seing aux énergies renouvelables. Ils savent pourtant comment faire un rapport critique sur l’énergie – ils le font régulièrement quand il s’agit de sources d’énergie non renouvelables – mais ils ne le veulent pas.
Cela pourrait – et devrait – changer.
Les journalistes ont l’obligation de rendre compte avec exactitude et équité de toutes les questions qu’ils traitent, en particulier celles qui sont aussi importantes que l’énergie et l’environnement.
Un bon départ serait pour eux d’étudier pourquoi, si le soleil et le vent sont si bon marché, ils rendent l’électricité si chère.
Traduction par Michel Gay d’un article de Michael Shellenberger, »Héros de l’environnement » selon Time Magazine, Président de « Environnemental Progress ».

11/04/18 :Troisième révolution industrielle : “Nous avons plus que jamais besoin du nucléaire” (1/2)
A l’occasion de la sortie de son livre « Transition énergétique, ces vérités qui dérangent” publié aux éditions De Boeck, Bertrand Cassoret, ingénieur physique de Polytech-Lille, docteur en génie électrique, maître de conférences à la faculté des sciences de l’Université d’Artois, nous livre son regard sur les enjeux énergétiques d’aujourd’hui, en deux parties : dans le monde ce mercredi, et dans la région demain, jeudi.
« Le problème de l’énergie est extrêmement grave, complexe et il n’y a pas de bonnes solutions », résume d’emblée, Bertrand Cassoret, docteur en génie électrique enseignant à Béthune, dont les travaux de recherche portent principalement sur l’efficacité énergétique des machines électriques et sur la conception de convertisseurs d’énergie.
Cela va sans le dire, l’énergie est absolument centrale dans le fonctionnement de notre civilisation aujourd’hui. « Sauf que toutes les énergies possèdent leurs inconvénients, leurs pollutions et leurs dangers : dans ce livre, j’essaie donc de faire la comparaison entre elles, de faire le point sur les ressources, de faire le bilan des différents scénarios de transition existants. »
Renouvelable insuffisant
Pour lui, la croissance verte et les énergies renouvelables, loin d’être inutiles, ne sont pas pour autant développées comme il le faudrait : « Surtout, elles ne suffiront pas pour subvenir à nos besoins tels qu’ils sont aujourd’hui », note l’enseignant chercheur. « Fonctionner uniquement avec les énergies renouvelables me paraît complètement utopique : c’était la première critique que je faisais de la position de Jérémy Rifkin (NDLR : l’économiste américain ayant été choisi pour incarner le projet de 3e révolution industrielle, à l’époque lancé par le conseil régional socialiste présidé par Daniel Percheron fin 2013 », l’initiative ayant été reprise avec la nouvelle majorité de Xavier Bertrand avec la CCI Hauts-de-France).
« La deuxième erreur, à mon avis, c’est que dès que l’on parle d’énergie renouvelable, on pense systématiquement solaire et éolien lié à l’électricité, renchérit-il. Le principal problème, c’est qu’elles fournissent de l’énergie quand la météo l’a décidé et pas quand on en a besoin.
https://dailynord.fr/2018/04/3e-revolution-industrielle-nous-avons-plus-que-jamais-besoin-du-nucleaire-1/
11/04/18Nucléaire et climat : la grande tromperie
Produire son électricité avec des centrales nucléaires présente un bilan très contrasté d’avantages et d’inconvénients. D’un côté la nécessité de maîtriser le risque d’une perte de contrôle des réacteurs, la difficile gestion des déchets radioactifs, et pour ceux qui ne fabriquent pas eux-mêmes réacteurs et combustibles une dépendance absolue vis à vis des fournisseurs. De l’autre une électricité abondante et pilotable, aux coûts qui peuvent être très compétitifs… ou non en fonction des situations. Une grande économie de matières premières et d’espace. Des centrales pratiquement dénuées d’émissions de particules ou de gaz nocives pour la santé et l’environnement. Une balance à jauger en fonction des besoins et caractéristiques des pays et systèmes électriques, ce qui peut aboutir à dire oui ou non à cette technologie.
Toutefois, un aspect de l’énergie nucléaire semble sans contestation possible : le fait qu’il permette l’accès à une électricité à très faible impact sur le climat – comparable, voire meilleure au MWh produit, à l’éolien, au solaire ou à l’hydraulique. Un avantage massif, au regard du charbon et du gaz, source de 80% de l’électricité mondiale et dont la combustion émet du CO2, le gaz à effet de serre n°1 des émissions anthropiques provoquant le changement climatique en cours. Dans les scénarios énergétiques, ceux examinés par le GIEC ou d’autres experts, le nucléaire fait donc partie des mix électriques envisagés pour atténuer la menace climatique.

L’ignorance des hostiles
Mais cet aspect est-il un fait connu, partagé, permettant un débat public informé sur le sujet ? Une étude sociologique réalisée par IPSOS pour le compte d’EDF depuis 2012 chaque année semble montrer que non. Dans une mesure pour le moins alarmante pour qui souhaite une décision citoyenne sur le sujet énergétique. A partir d’une enquête réalisée par internet (1), confirmant les ordres de grandeurs d’autres études, il est permis d’affirmer que l’ignorance règne plus que la connaissance de ce fait. Que nos concitoyens sont victimes d’une grande tromperie qui pèse sur leur réflexion. ........
http://huet.blog.lemonde.fr/2018/04/11/nucleaire-et-climat-la-grande-tromperie/

07/04/18 : Déchets nucléaires : où est le problème ? Tribune libre😏
Les déchets nucléaires cristallisent les passions alors qu’ils n’ont jamais provoqué d’accident de transport ni de stockage, ni d’aucune sorte. Et ils n’en provoqueront jamais selon toute probabilité.
Les craintes suscitées par les déchets nucléaires reposent principalement sur de fausses croyances répandues par une propagande anti-nucléaire malveillante.
Toutes les catégories de déchets nucléaires disposent, ou sont en voie de disposer, de solutions de traitement adaptées. Le futur centre industriel de stockage géologique CIGEO complètera notre dispositif national au-delà de 2030.
Jusqu’où faut-il aller dans les dépenses de sûreté nucléaire ?
L’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) exige de traiter les déchets de très faible activité (TFA) comme s’ils présentaient un risque. Or, les autres pays européens appliquent un seuil d’exemption qui permet de les recycler. Cette position « politique » entraîne des coûts inutiles pour le consommateur et le contribuable français.
Une des stratégies des anti-nucléaires est d’appeler à dépenser toujours plus d’argent pour étouffer la technologie nucléaire sous les coûts (coups ?).
Or, les 40 ans d’existence de notre programme électronucléaire ont apporté la preuve de sa sûreté. Pourquoi continuer à durcir la réglementation, à abaisser des normes de rejets inférieures à la radioactivité naturelle inoffensive et à refuser un seuil d’exemption ? La radioactivité est même parfois bénéfique, y compris dans les stations thermales, même si elles sont rares à le souligner.
En juillet 2003, l’Académie de médecine considère que l’électricité nucléaire « s’avère avoir le plus faible impact sur la santé par kilowattheure produit par rapport aux filières utilisant des combustibles fossiles, les biomasses ou l’incinération des déchets, ou même les énergies éolienne et photovoltaïque ».
En janvier 2012, l’Académie des sciences confirme que « les centrales nucléaires sont aujourd’hui le seul moyen de produire massivement de l’électricité concentrée, permanente et sans émission de gaz à effet de serre ».
Elle souligne aussi que « quatre décennies d’expérience ont montré que l’impact sanitaire du nucléaire est bien moindre que celui d’autres sources principales d’énergie, le charbon en particulier ».
L’exposition moyenne des Français aux radiations est de 4,5 millisievert par an (mSv/an), dont 2,9 mSv/an d’exposition naturelle et 1,6 mSv/an d’exposition médicale. Les activités industrielles et militaires représentent moins de 1% de ce total
Une énergie durable et propre.
Environ 55 réacteurs nucléaires sont en construction dans le monde et 450 en fonctionnement parce que le nucléaire est une énergie propre, sûre et bon marché.
Le nucléaire a aussi l’avantage d’utiliser un combustible abondant et bien réparti sur toute la planète (l’uranium) et de produire des quantités de déchets beaucoup plus faibles que toutes les autres technologies. Certes, ils sont radioactifs mais les filières de traitement et de stockage ultime sont maîtrisées, et leur radioactivité décroit avec le temps contrairement aux produits chimiques qui restent éternellement toxiques.
Enfin, le nucléaire est une énergie durable grâce aux réacteurs surgénérateurs déjà en fonctionnement en Russie et en Inde. Ce fut aussi le cas pour les surgénérateurs français Phénix et Superphénix qui ont fonctionné pendant plusieurs années avant d’être démantelés pour des raisons politiques. Ils sont capables d’utiliser cent fois plus efficacement qu’actuellement l’uranium naturel pendant… plusieurs milliers d’années.
La quatrième génération des réacteurs nucléaires (surgénérateurs) est en préparation en France, en Russie, en Inde, en Chine et aux Etats-Unis, et elle produira encore moins de déchets pour produire la même quantité d’électricité.
Même si des idéologues antinucléaires veulent « asphyxier » le nucléaire par des exigences de sûreté contreproductives et démesurées, notamment sur ses déchets, ne pas donner toute sa place à cette source d’énergie exceptionnelle serait une erreur stratégique.
Au-delà des manœuvres politiciennes et des lobbies divers, il serait dramatique de ne pas offrir à nos enfants un avenir énergétique respectueux de l’environnement et durable grâce à l’énergie nucléaire (pour la production d’électricité et de chaleur) puisque ses déchets, bien gérés comme ils le sont en France, ne représentent, et ne représenteront jamais, aucun danger pour les populations selon les (vrais) spécialistes.
Alors, où est le problème ?
Michel Gay


06/04/18 :Calcul des coûts de l’électricité pour les renouvelables: l’unité vraiment pertinente n’est pas le MWh produit, mais le MWh livré
Par Stefan Ambec et Claude Crampes, Toulouse School of Economics
L’électricité est produite à partir d’une grande variété de technologies. Pour comparer leurs performances, les avantages et inconvénients de chacune sont agrégés dans une variable économique: le coût de production du mégawattheure. Comme toute valeur moyenne, ce coût cache de grandes disparités et conduit à des décisions politiques mal fondées économiquement.
Le bannissement des énergies fossiles
Quand le consommateur d’électricité regarde l’évolution des coûts de production du MWh au cours de la décennie écoulée (le graphique ci-joint en donne une illustration pour les USA[1]), il a du mal à comprendre pourquoi les énergies éolienne et solaire n’ont pas encore évincé les énergies fossiles du parc de production électrique, ce qui, au vu des chiffres, permettrait de réduire sa facture. De leur côté, les responsables politiques voient dans cette évolution des coûts une confirmation du bien-fondé des politiques vertes et annoncent que l’éviction des énergies fossiles est pour bientôt

Pourtant à l’échelle de la planète, les technologies de production de l’électricité dominantes utilisent le charbon (39%) et le gaz naturel (23%), loin devant l’hydraulique (16%), le nucléaire (10%) et les énergies renouvelables (7%).[2]
Le lissage des coûts
Comment expliquer que les électriciens n’aient pas massivement adopté les techniques de production éolienne et solaire puisqu’elles coûtent maintenant beaucoup moins cher que les énergies fossiles? Et pourquoi faut-il continuer à subventionner les énergies vertes? La réponse à ces deux questions tient dans le concept de coût, très trompeur, utilisé dans le graphique. Le terme anglais, dont l’emploi s’est généralisé, est “levelized cost of energy”, ou LCOE. Avec cette estimation par “lissage” ou “nivellement”, le coût est calculé comme un rapport: au numérateur, on trouve la valeur actualisée d’un investissement et de toutes les dépenses qu’il va déclencher jusqu’à son déclassement (combustible, quotas d’émission, maintenance, réparations, traitement des déchets, démantèlement, etc.); au dénominateur, on place la production totale actualisée prévue sur la durée de vie de l’équipement.[3]
Cette mesure du coût du MWh ne devrait pas être employée pour les énergies dont la production n’est pas contrôlable, comme l’éolien et le solaire, car elle ne tient pas suffisamment compte des calendriers de production. Dans le calcul, le temps n’intervient que par le facteur d’actualisation des flux, donc l’âge de l’opération. Par exemple, avec un taux d’actualisation annuel de 5%, les flux monétaires et physiques attendus dans 10 ans ne comptent aujourd’hui que pour la moitié de leur valeur future.[4] En revanche, la date exacte à laquelle est répertorié chacun des flux ne joue aucun rôle. Ainsi, pour le photovoltaïque, le fait que les MWh produits soient tous regroupés en milieu de journée n’influence pas leur coût. Pour une installation donnée située en un lieu donné, si les MWh étaient répartis uniformément au long de la journée au lieu d’être concentrés autour du midi solaire, leur LCOE aurait exactement la même valeur.
Le lissage par le stockage
La date à laquelle est fournie l’énergie est un élément essentiel de quantification de son coût. Les conditions de production (donc le coût) d’un MWh dans une centrale au charbon sont peu différents à midi et à minuit, au mois d’août et au mois de décembre, du moment que l’opérateur de la centrale a pris soin de stocker du charbon. Ce n’est vrai ni des MWh éoliens, ni des MWh photovoltaïques puisque les flux d’énergie primaires échappent au contrôle de l’exploitant. Donc le coût variable de production du MWh renouvelable est nul (mais pour un volume non garanti) quand le soleil brille et que le vent souffle mais il est infini la nuit et par temps de pétole. Il y a plusieurs façons de résoudre cette pénurie d’énergies renouvelables à certaines dates: l’adaptabilité de la consommation aux cycles naturels (notamment par des signaux de prix), l’importation d’énergie venant de zones ou de pays dont les conditions de production demeurent favorables lorsqu’elles ne le sont pas chez nous (elles sont corrélées négativement), et le recours à des sources de production (fossiles) dont le démarrage et l’arrêt sont contrôlables. Mais, comme le savent bien les industriels, les commerçants, et les ménages au moment où ils font leurs emplettes dans un supermarché, il y a une autre solution technique à l’intermittence: le stockage.
Bien sûr, l’électricité n’est pas encore directement stockable en l’état. Mais les industriels développent des méthodes indirectes, notamment sous forme d’énergies gravitaire (STEP), chimique (batteries), cinétique (volants d’inertie), gazeuse (hydrogène, méthane de synthèse) ou calorique (centrales solaires, ballons d’eau chaude).
Quelle que soit la solution adoptée pour pallier l’intermittence, elle a un coût. Or celui-ci n’est pas inclus dans le calcul du LCOE. Par exemple, à l’échelle d’un micro réseau photovoltaïque, le coût de production d’un kWh solaire livrable à minuit est celui du panneau qui produit en milieu de journée, augmenté du coût de la batterie installée pour transporter ce kWh de midi jusqu’à minuit.[5]
A l’échelle d’un réseau national ou continental, c’est plutôt l’énergie importée et celle produite dans des centrales dispatchables qui viendront suppléer les sources renouvelables lorsqu’elles ne sont pas disponibles. Cet ensemble, centrales + réseau, sert donc de garantie d’approvisionnement, et son coût doit se refléter dans le coût des énergies renouvelables.
La rentabilité des énergies intermittentes
Si le LCOE reflétait le vrai coût des énergies intermittentes, il ne serait plus nécessaire de leur verser des primes ou des tarifs d’achat administrés. Grâce à leur faible coût, elles supplanteraient les autres énergies sur les marchés de gros et dans les contrats de fourniture, et dégageraient des bénéfices. Pourtant, en 2018, la Contribution au Service Public de l’Electricité payée par les consommateurs français (22,5€/MWh) va permettre de verser 2,9 milliards d’euros aux producteurs d’énergie photovoltaïque et 1,5 milliard aux propriétaires d’éoliennes.[6] Il en est ainsi parce que le vent et le soleil ne font pas un calcul économique qui permettrait aux exploitants d’empocher les prix élevés de l’énergie aux périodes de pointe. Parfois, leur production tombe au bon moment. Ainsi, les Etats du sud des Etats-Unis voient leur demande d’électricité atteindre son maximum en été pour l’air climatisé, quand le soleil produit le plus, ce qui génère des revenus élevés pour les exploitants de fermes solaires. Mais dans l’Union européenne la demande maximum d’électricité est plutôt en hiver, quand le soleil est couché. Et les panneaux PV donnent leur production maximum en été, alors que la demande des vacanciers est faible. Ces ventes à contretemps ne génèrent pas suffisamment de revenus pour que les énergies renouvelables se passent de subventions ou de primes pour compléter les prix du marché.[7]
Le LCOE est un concept de coût utile quand on veut comparer des technologies aux profils temporels identiques, par exemple plusieurs types de panneaux photovoltaïques. Mais l’unité vraiment pertinente s’agissant de l’électricité n’est pas le MWh produit, c’est le MWh livré en un lieu donné à une date donnée. La crédibilité des engagements à réaliser de telles livraisons s’accommode mal de l’intermittence des énergies renouvelables prises isolément. Il faut donc ajouter au LCOE des éléments dynamiques et stochastiques tirés des coûts des technologies complémentaires nécessaires pour garantir l’offre d’électricité à partir de sources intermittentes.
Texte initialement publiée par latribune.fr
[1] The Economist, 17 mars 2018. Le graphique de The Economist est tiré d’une étude de Lazard “Levelized Cost of Energy 2017”, https://www.lazard.com/perspective/levelized-cost-of-energy-2017/
[2] https://www.connaissancedesenergies.org/les-chiffres-cles-de-lenergie-dans-le-monde-170926
[3] Les estimations varient fortement selon que sont inclus ou non les coûts environnementaux et les dépenses de raccordement au réseau. Pour le solaire photovoltaïque, voir par exemple “A review of solar photovoltaic levelized cost of electricity” par K. Branker, M.J.M. Pathak et J.M. Pearce, Renewable and Sustainable Energy Reviews 15 (2011) 4470- 4482. Le lecteur intéressé peut télécharger un calculateur tel que celui proposé par l’Agence Danoise de l’Energie: https://ens.dk/en/our-responsibilities/global-cooperation/levelized-cost-energy-calculator.
[4] Avec ce même taux d’actualisation, les dépenses à engager dans 50 ans ne comptent aujourd’hui que pour 10% de leur valeur future, ce qui explique que les provisions financières pour démantèlement soient jugées insuffisantes par les défenseurs de l’environnement pour qui les générations futures doivent être traitées sur un pied d’égalité avec les générations présentes. Pour eux le taux d’actualisation devrait être très faible, voire nul.
[5] Pour le lissage des coûts du stockage, voir https://www.lazard.com/perspective/levelized-cost-of-storage-2017/
[6] http://www.cre.fr/documents/deliberations/decision/cspe-2018
[7] Sur ce thème, voir les exemples donnés par Paul L. Joskow dans “Comparing the costs of intermittent and dispatchable electricity generating technologies”, The American Economic Review, Vol. 101, No. 3, mai 2011, pp. 238-241. http://ceepr.mit.edu/files/papers/Reprint_231_WC.pdf
https://energies-media.com/calcul-couts-electricite-unite-pertinente-mwh-livre/
06/04/18 : L'UFC-Que Choisir accuse EDF de sous-utiliser volontairement son parc nucléaire pour faire payer plus cher les consommateurs
Selon l'association, cette sous-utilisation est volontaire et influe sur les prix du marché. Ce qui permet à EDF de vendre son électricité plus cher.
L'UFC-Que Choisir accuse EDF de faire payer aux Français un surcoût de un surcoût de 2,4 milliards d'euros pour les particuliers entre 2012 et 2016, via une sous-utilisation volontaire de son parc nucléaire qui ferait grimper les prix du marché. Selon l'association de défense des consommateurs, cela représente en moyenne un coût supplémentaire de 71 euros par client sur la période.
EDF parle de son côté d'une "optimisation" pour "satisfaire la demande des consommateurs". "Selon nous, ce n'est pas dans l'intérêt des clients mais dans l'intérêt d'EDF" que l'entreprise sous-utilise son parc nucléaire, a commenté vendredi sur franceinfo Alain Bazot, président d'UFC-Que choisir. Pour lui, EDF profite indirectement d'un manque de régulation du marché.
Pourquoi le groupe EDF sous-utilise-t-il ses centrales nucléaires ?
Face à la demande d'électricité, EDF mobilise en priorité ses unités de production fournissant l'énergie la moins chère. L'éolien est donc privilégié, puis le nucléaire (qui représente 70% de notre électricité en France), et si cela ne suffit pas, EDF se tourne vers ses centrales au coût plus élevé : le gaz, le charbon, et finalement le fioul. Or, l'UFC-Que choisir s'est rendu compte qu'EDF continue de faire tourner ses centrales coûteuses alors même que le groupe a diminué les capacités de production de ses unités nucléaires. Au lieu de se passer de gaz ou de charbon, l'ajustement se fait sur la production nucléaire.
Vous pensez qu'EDF réduit volontairement son offre pour faire monter les prix ?
C'est en tout cas l'effet mécanique que l'on constate. L'UFC ne prétend pas qu'EDF fraude ou manipule le marché; ce n'est pas à nous de dire s'il y a un abus de position dominante. (...) Mais les 5 000 données que nous avons recueillies entre 2012 et 2016 démontrent un manque de régulation du marché. Lorsqu'EDF interrompt une production nucléaire à cause d'une panne ou d'une maintenance, il doit le justifier ; mais s'il décide simplement de produire moins de nucléaire, alors il n'a pas de justification à apporter. (...) EDF réagit à la publication de notre enquête en disant que cette "optimisation" est faite pour "satisfaire la demande des consommateurs".Pourtant, selon nous, ce n'est pas dans l'intérêt des clients, mais dans l'intérêt d'EDF.
Depuis 10 ans, le marché de l'électricité est plus ouvert. Les particuliers peuvent choisir d'autres fournisseurs d'électricité qu'EDF.
Sauf que cette sous-utilisation des centrales nucléaires pratiquée par EDF a un impact sur l'ensemble du marché. Elle entraîne une augmentation généralisée des prix. Tout le monde est donc concerné. Ce sont d'ailleurs les consommateurs qui ont choisi des alternatives à EDF qui subissent l'impact économique négatif le plus important.

03/04/18 : Bas carbone et nucléaire
Le gouvernement belge annonce des mesures d’un pacte dit "énergétique", basé sur l’abandon des 7 réacteurs nucléaires en 2025.
Glibert R., Hendrickx P., Marlot J., Michel A., Pilate S., et Van Goethem G.
(Collectif d’Ingénieurs bien informés)[1]
Cet article montre que les pays d’Europe qui produisent leur électricité avec le moins de gaz à effet de serre font tous largement confiance à l’énergie nucléaire. Dans notre pays le débat fait rage actuellement: prolongera-t-on ou non les centrales nucléaires au-delà de leurs 40 ans de fonctionnement ?
Tour d'horizon des pays européens concernant l'électronucléaire
Ce tour d’horizon est impressionnant. Parmi les pays de l’Union Européenne, les pays champions en matière d’électricité à bas carbone sont, dans l’ordre, la Suède, la France et la Finlande. La Suède tire son électricité pour 40% du nucléaire et pour près de 50% d’énergies renouvelables, surtout hydraulique; pour la France, ces chiffres sont respectivement 75% et 15%; en Finlande le nucléaire représente 34%.
"On peut souligner que si les Suédois sont d’accord sur le nucléaire, c’est notamment du fait que l’on a commencé à traiter et enfouir les déchets radioactifs. D’autre part, les 8 réacteurs suédois en service ont toujours fonctionné normalement." Collectif Ingénieurs bien informés
Le cas de la Suède est particulièrement intéressant. Très tôt, après Tchernobyl, la Suède avait voté une loi d’abandon à terme du nucléaire. En 2009, cette loi était abrogée. Le gouvernement actuel, qui est rouge-vert avec socialistes et écologistes au pouvoir, a supprimé voici 3 ans une taxe sur l’électricité d’origine nucléaire. Et en 2017 ce même gouvernement a proclamé avoir besoin de nouvelles centrales nucléaires, à construire dès 2019. Il est devenu clair à tous les Suédois que l’objectif autrefois affiché de 100% d’électricité par énergies renouvelables en 2050 était une utopie. On peut souligner que si les Suédois sont d’accord sur le nucléaire, c’est notamment du fait que l’on a commencé à traiter et enfouir les déchets radioactifs. D’autre part, les 8 réacteurs suédois en service ont toujours fonctionné normalement.
Le cas de la France est connu. Le gouvernement précédent avaitimprudemment décidé d’une réduction progressive de la part d’électricité nucléaire de 75 à 50%. Le gouvernement actuel, par la voix de son ministre l’écologiste bien connu Nicolas Hulot, a rapidement déclaré que ce n’était pas faisable, et le Président Macron a ajouté que le nucléaire resterait la base de la production d’électricité française, tandis que les quelques centrales restantes au charbon seraient bientôt arrêtées. (C’est donc l’opposé de la décision allemande, qui est évoquée plus loin.)
"Le système des certificats verts déséquilibre complètement le marché de la construction de centrales électriques." Collectif Ingénieurs bien informés
La Finlande, bon troisième pays du classement, termine actuellement les tests de sa nouvelle grosse centrale nucléaire EFR, qui sera mise en service cette année, et a annoncé lancer bientôt les appels d’offre pour une nouvelle centrale. La gestion des déchets radioactifs est en très bonne voie dans ce pays, ce qu’apprécient ses citoyens. Ainsi, commentant en 2017 la construction du dépôt Onkalo de déchets hautement radioactifs à Olkiluoto, même Greenpeace a exprimé sa satisfaction.
Et la Belgique dans ce classement? Elle est 4e, après les précités. Ceci surtout grâce à ses 7 réacteurs qui fournissent de 50 à 60% de l’électricité.
Le cas de la Grande-Bretagne
Il est un autre pays proche qui attire l’attention, c’est la Grande-Bretagne, qui a décidé de construire 10 nouveaux réacteurs. Parmi ceux-ci, deux sont déjà en construction à Hinkley Point; ce sont des EPR (European Pressurized Water Reactors), des gros réacteurs de 1.300 MW, dont la construction a été confiée à un consortium formé de la filiale UK d’EDF et de la chinoise CGN. Cette association n’est pas surprenante quand on sait que la Chine a actuellement une trentaine de réacteurs en fonctionnement et 19 réacteurs en construction, parmi lesquels leurs deux EFR qui vont bientôt démarrer.
La question des certificats verts
Cette active politique britannique est liée à l'abandon du fameux système des certificats verts, qui pénalise à la fois les citoyens (électricité plus chère) et les producteurs d’électricité. Ce système déséquilibre complètement le marché de la construction de centrales électriques. Il a été remplacé par un courageux accord entre le gouvernement britannique et les constructeurs: un prix de vente de référence de l’électricité dans les années à venir a été estimé. Si le prix réel de vente le dépasse, les constructeurs reverseront l’excédent à l’Etat? Si c’est le contraire, l’Etat compensera le manque vers les constructeurs. Adieu les subventions dites "vertes"[2]!
Il faut bien noter que nous ne voulons nullement nous opposer aux énergies dites renouvelables. Il faut combiner renouvelables et nucléaire. Mais il faut réaliser que certaines énergies vertes ont un caractère intermittent, à cause du vent et du soleil. Comme leur diagramme de production est très irrégulier, il faut le lisser en compensation par des centrales au gaz (qui peuvent démarrer et changer de régime très rapidement). Or, les centrales au gaz produisent du CO2.
"Il faut combiner énergies renouvelable et nucléaire. Mais il faut réaliser que certaines énergies vertes ont un caractère intermittent, à cause du vent et du soleil." Collectif Ingénieurs bien informés
A propos de CO2, on cite souvent les chiffres de production suivants, en grammes de CO2 par kWh (arrondis): charbon et hydrocarbures environ 1.000, gaz environ 600, contre environ 15 pour l’éolien et le nucléaire, compte tenu des gaz émis lors de la construction, de l’entretien et du démantèlement.[3] Mais en fait il faut majorer le chiffre de l’éolien pour tenir compte de la compensation par le gaz.
Contre-exemple: l'Allemagne
Ayant ainsi passé en revue les "bons" pays dans le domaine de la production d’énergie, avec la Belgique qui, grâce à ses 7 réacteurs, arrive 4edans le classement, nous nous tournons vers le cas opposé, celui du "mauvais" pays: l’Allemagne. On peut dire que son effort d’Energiewende est un échec monumental: ce pays a une des plus grosses productions de CO2 d’Europe, et n’est pas parvenue à la réduire depuis 2011, moment où un nombre de réacteurs nucléaires a été abandonné au profit de centrales au charbon. Son grand nombre d’éoliennes et de panneaux solaires, à fonctionnement intermittent, pose un problème de stabilité du réseau; tantôt trop de courant, tantôt trop peu! Les pays voisins en craignent l’effet, du fait que le réseau européen est interconnecté. Et tout cela pour un prix de l’électricité 50% supérieur à celui en Belgique.
15 GRAMMES/KWH
L’éolien et le nucléaire produisent 15 grammes de CO2 par kWh, contre environ 1.000 pour le charbon et les hydrocarbures et environ 600 pour le gaz.
Conclusion
L’Allemagne montre ce qu’il ne faut pas faire. Quant à la Belgique, qui fait partie des pays à relativement faible production de gaz à effet de serre au moyen d’un courant pas trop cher, elle le restera en continuant à miser sur l’atome pour son électricité! Par ailleurs, une formule de remplacement de la coûteuse politique des certificats verts devrait être mise à l’étude, en s’inspirant par exemple de ce qui a été décidé en Grande-Bretagne.
[1] Ce Collectif compte une trentaine d’ingénieurs, appartenant à plusieurs secteurs, pas forcément nucléaires.
[2] On subventionne même ce qui est appelé la biomasse, qui non seulement produit du CO2 mais aussi conduit à une déforestation : cela n’a rien d’écologique !
[3] Eolien et nucléaire, comme l’hydraulique, n’émettent pas du tout de CO2 en fonctionnement.

https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/Bas-carbone-et-nucleaire/9998399

03/04/18Jean-Luc Pasquinet : Sur les difficultés d’arrêter le nucléaire
Nouvelle tribune libre dans le cadre de l'appel Demain il sera trop tard, après la dette, la publicité et l'obsolescence programmée, nous proposons un texte sur le nucléaire de Jean-Luc Pasquinet, coauteur, avec Pierre Lucot, du livre Nucléaire arrêt immédiat. Les débats sont ouverts.
Dans une société ayant fait l'expérience du totalitarisme et où domine l'atome il est très difficile d'envisager l'avenir avec sérénité. En ce qui concerne le nucléaire on imagine qu'il sera plus facile d'arrêter le nucléaire "civil" que le militaire, et son arrêt est souvent vu comme plus "facile" que celui pour l'abandon de l'arme atomique. Cependant quand il s'agit d'aborder l'arrêt de la production électronucléaire, le mouvement antinucléaire reste dominé par beaucoup de préjugés, et manque souvent de jugement. Il a notamment tendance à oublier que même si ses conséquences catastrophiques sont immenses, le nucléaire "civil" est négligeable dans la consommation d'énergie dans le monde et par conséquent que l'enjeu de savoir par quoi le remplacer est secondaire, mais que la seule alternative c'est de l'arrêter, et le plus vite possible afin de supprimer une cause de catastrophe dans la longue liste des legs de la société industrielle.
Comme vous le savez le mouvement antinucléaire est dominé par la stratégie dite de « sortie progressive » du nucléaire, largement développée par le Réseau Sortir du Nucléaire et abondamment reprise par tous les médias. Elle consiste à proposer une sortie dans un délai plutôt long et de plus en plus flou, en s’appuyant sur une technique : le renouvelable, sous différentes formes comme le solaire et l’éolien principalement. Or, il existe beaucoup d’oppositions à l’installation d’éoliennes, par exemple. En 15 ou 20 ans on n’a pas réussi à en installer plus de 6500 (et moins de 4 % de la production électrique), à ce rythme il faudrait plus d’une centaine d’années pour installer les 70 000 à 100 000 nécessaires pour remplacer le nucléaire en France, et encore je n’aborde pas la question du stockage de l’électricité, très complexe, pas encore fiable, ni reproductible et surtout chère, ni celle du recours à des métaux rares et concentrés dans peu de pays comme la RP de Chine pour construire des éoliennes.
Pourquoi est-ce si difficile ? Pour répondre à cette question il faut rappeler que la construction d’éoliennes en France doit faire face à diverses oppositions, notamment de la Défense Nationale qui interdisait presque 51 % % du territoire à l’installation de ces moulins à vent modernes en 2016 et à terme ce chiffre pourrait monter à 86%, à cause des radars (voir Le Monde du 1/12/2017 : « le gouvernement veut lever les obstacles à l’essor des éoliennes » N. Wakim ou Le Monde du 14/10/2017 : « les éoliennes dans les radars de l’armée française » S. Mandard).
D’autre part, les opposants sont légions dans la population, « aujourd’hui 53 % des projets éoliens (soit 235) font l’objet d’un recours en justice » (Le Monde 14/10/2017)
Résultat : alors que la France possède le deuxième gisement éolien européen après le Royaume-Uni, il a du mal a décoller.
A l’opposé des tenants de la sortie progressive on trouve les tenants de l’arrêt immédiat, proposition toujours censurée dans les médias, sans doute parce qu’elle est crédible dans une époque dominée par le renversement entre le vrai et le faux. Ce scénario consiste à sortir le plus vite possible du nucléaire en étant pragmatique, c’est à dire en s’appuyant sur ce qu’on trouvera au moment de la décision d’arrêt : fossile, renouvelable, sobriété, efficacité. L’enjeu c’est d’arrêter immédiatement la folie nucléaire une fois qu’on a reconnu sa dangerosité et de ne pas la tolérer, d’une façon ou d’une autre. Bref pour les tenants de l’arrêt immédiat, la seule alternative au nucléaire c’est son arrêt, peu importe les moyens étant donné qu’il est dangereux et qu’il ne compte que pour 2,5 % de la consommation d’énergie finale dans le monde.
Mais étant donné qu’on a fermé quasiment toutes les centrales au charbon et qu’il est si difficile de déployer des éoliennes en France que reste-t’il pour l’arrêter ?
On sait que nos centrales au gaz ne fonctionnent quasiment pas dans l’année (elles ne sont utilisées que pour assurer la pointe en janvier ou en février) il suffirait de porter leur taux d’utilisation au maximum pour arrêter immédiatement une bonne partie du nucléaire en France. Aujourd’hui, on est obligé d’y rajouter les importations et l’effacement de puissance dans l’industrie pour arrêter immédiatement le reste du nucléaire, en plus du renouvelable en place bien entendu.
Vous allez me dire et les gaz à effet de serre ? Quand je vous aurai rappelé que le nucléaire c’est 2,5 % de la consommation finale d’énergie dans le monde, que la consommation d’électricité c’est 23 % de la consommation totale d’énergie en France, vous comprendrez vite que si on remplaçait tout le nucléaire dans le monde par du fossile, nous n’émettrions guère plus de gaz à effet de serre qu’aujourd’hui. L’intérêt de ce scénario c’est justement d’attirer l’attention sur les réelles causes des gaz à effet de serre. Elles se trouvent dans les 77 % de consommation d’énergie, dans le pétrole et son monde : les automobiles, les avions, l’agriculture productiviste notamment, etc… pas essentiellement dans la production d’électricité ; mais il est tellement plus facile de fermer des centrales au charbon et de ne pas toucher à l’essentiel, à la cause même des gaz à effet de serre ! Et pourtant, c’est ce que fait la France, car « l’essentiel » c’est notre mode de vie, c’est la religion de la croissance, c’est cette culture pétroléo-centrée pour assurer la mondialisaton et la mobilité.
Allez vous me rétorquer que l’on pourrait aussi se contenter du renouvelable existant et réduire notre consommation d’électricité par six ou sept ? Pourquoi pas, si vous estimez que ça pourrait se faire avec un soutien de la majorité de la population c’est aussi une autre proposition tout à fait acceptable sur le plan théorique, mais est-elle réaliste ?
Aujourd’hui il n’existe aucun pays industrialisé qui ne soit sorti du nucléaire sans passer par la « case fossile », notamment l’Italie et l’Allemagne, or dans ces pays les antinucléaires ne réclament pas qu’on retarde l’arrêt ou qu’on revienne au nucléaire sous prétexte qu’on aurait trop de production d’électricité fossile. Alors pourquoi en France les écologistes diabolisent-ils autant l’électricité d’origine fossile au risque de rendre l’arrêt du nucléaire impossible ?
Pour l’instant les autres pays industrialisés ont été plus prudents que nous, ils ont privilégié le fossile quand nous privilégions le nucléaire et aujourd’hui le choix est plus clair pour eux, par contre la question qui se pose aujourd’hui c’est de savoir si les pays industrialisés qui ont choisi de se passer du nucléaire comme l’ Italie (50 % d’électricité fossile), les Allemands (60 % d’électricité fossile, et sans doute 50 % en 2022 quand ils auront arrêté tout le nucléaire), vont ensuite réduire les causes des émissions de gaz à effet de serre en choisissant la décroissance ? Telle est la question.
C’est aussi une occasion pour s’apercevoir que la sortie de la société industrielle est plus complexe qu’on ne le croit, c’est un peu comme un jeu du mikado, on n’enlève pas les baguettes n’importe comment, il existe un ordre à respecter, sinon on perd…
Jean-Luc Pasquinet, Décroissance idf
https://blogs.mediapart.fr/initiatives-decroissantes/blog/030418/jean-luc-pasquinet-sur-les-difficultes-d-arreter-le-nucleaire

20/03/18 : La France fait face au choix le plus important en matière d'énergie depuis 50 ans
La France est à la croisée des chemins. Elle se retrouve dans une position identique à celle du passage des années 1960 aux années 1970, lorsqu'elle a décidé de lancer son programme nucléaire. Dès le début des années 2020, la France devra prendre la décision la plus lourde qu'elle ait eu à prendre depuis 50 ans en matière énergétique. Le pays (politiques, journalistes, citoyens) n'en a pas conscience !
Ce n'est pas que la France n'ait rien fait ces 50 ou même 20 dernières années. Elle a pris, et c'est heureux, des mesures de soutien à l'efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables. Les premières ont eu un effet certain sur l'évolution de la demande électrique, qui est en première approximation stable depuis 10 ans (bien qu'une grande partie de cette stagnation soit due au regrettable déclin de notre industrie).
Quant au développement des énergies renouvelables (hors hydroélectricité), il n'a eu jusqu'à présent qu'un effet limité sur l'évolution de notre mix de production d'électricité (19,1 % en 2016 contre 16,4 % en 2012). Ceci était sage, car il faut savoir reconnaître que les énergies renouvelables étaient jusqu'à peu trop chères, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui de l'éolien terrestre, et probablement à court terme du solaire, y compris dans l'Hexagone.
Quant au nucléaire, nous sommes sur le point de mettre en service un réacteur EPR à Flamanville et de fermer la centrale de Fessenheim, soit deux réacteurs, pour une évolution globale de notre puissance nucléaire installée de moins de 0,5 % (à la baisse en l'occurrence). On conviendra que s'il s'agit de sujets à forts échos médiatiques, ils ne sont que peu structurants à l'échelle nationale.
Une décision d'arrêt d'ampleur (disons d'au moins 10 % du parc actuel, soit 3,5 fois la taille de Fessenheim) eût été un non-sens jusqu'à présent. Pourquoi arrêter des réacteurs aptes à fonctionner selon l'Autorité de sûreté nucléaire, alors même qu'ils sont performants économiquement et sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique ?
N'en déplaise à certains écologistes, une telle décision serait contraire aux principes écologiques les plus élémentaires : puisqu'une centrale nucléaire n'est pas recyclable, ce serait un gâchis de l'arrêter prématurément et d'engager des investissements de remplacement 10 ou 20 ans trop tôt (que l'on remplace par du nucléaire ou pas).
Quant aux constructions neuves, le temps n'était pas venu de décider d'en construire plusieurs. En effet, la décision politique doit être prise près de 15 ans avant la mise en service pour tenir compte des procédures de concertation et d'autorisation, puis du délai de construction.
Il est donc finalement normal qu'aucune décision d'ampleur, d'arrêt comme de constructions neuves, n'ait été prise sur le nucléaire depuis les années 1980.
Nul n'est capable de faire un scénario précis, à quelques GW près des besoins d'électricité comme des scénarios de production à dix ans ou plus. Les ordres de grandeur sont en revanche éclairants. Si l'on fait l'hypothèse que le parc nucléaire a une durée de vie de 50 ans, l'effet falaise de remplacement entraîné par une telle politique serait catastrophique. Entre 2032 et 2038 par exemple, cela nécessiterait de remplacer 5 GW par an, ce qui est considérable, surtout sur plusieurs années consécutives. Amener tous les réacteurs à 60 ans poserait d'ailleurs la même difficulté.
Un second choix, que l'on peut qualifier de "choix raisonnable", consisterait à lisser l'arrêt du parc actuel en combinant des durées de vie de 50 ans et 60 ans. Outre les 2 de Fessenheim qui devraient être prochainement arrêtés, 49 réacteurs atteindront 50 ans entre 2029 et 2040, représentant une puissance de 51 GW. Dans ce scénario raisonnable, la moitié serait arrêtée sur la période, soit environ 25 GW entre 2029 et 2040.
Dans le même temps, la consommation d'électricité aura probablement recommencé à croître, après une baisse due aux économies de consommation en dehors des transports. C'est en tous les cas tout le mal (ou plutôt le bien) qu'il faut nous souhaiter. Car sinon cela signifiera que les transferts du pétrole et du gaz vers l'électricité n'auront pas eu lieu, que nous serons très loin de l'atteinte de nos objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique et que le déclin de notre industrie se sera poursuivi.
De ce fait, dans l'hypothèse où la moitié des réacteurs iront à 50 ans et l'autre moitié à 60 ans, il faudra combler environ 25 GW d'ici à 2040. Pour une durée de vie de 50 ans pour tous, ou même de 40 pour certains, ce serait bien plus. 25 GW de nucléaire à remplacer d'ici 2040 est donc un minimum (qu'on les remplace par du nucléaire ou non).
Si cela se faisait sans nucléaire, cela devra être par de l'éolien terrestre ou du solaire (les seules autres filières non émettrices de CO2 capables de se développer de façon très significative). Il faudrait alors installer 120 à 200 GW d'éolien et de solaire (pour la même puissance, l'éolien fournit 3 à 4 fois moins d'énergie que le nucléaire, le multiple étant plus important encore pour le solaire), à comparer à 12,3 GW pour l'éolien et 7,1 GW pour le solaire installés aujourd'hui en France.
Il faudrait donc multiplier environ par 5 le rythme d'installation annuel, tous les ans, sur les 15 à 20 prochaines années. Est-ce possible ? Peut-être. Industriellement à n'en pas douter. Mais il faudra lever deux lourdes incertitudes : tout d'abord la capacité à trouver les lieux d'installation (terrains ou toits) et à cette échelle, c'est très incertain. On parle en surface de l'équivalent de quelques départements français. Ensuite, il faudra aussi être capable d'intégrer cette production dans le réseau électrique et d'en gérer les fluctuations. Les solutions ne sont aujourd'hui pas disponibles. On ne peut pas affirmer qu'elles ne le seront pas dans une quinzaine d'années, mais le pari de ne miser que sur l'éolien et le solaire est aujourd'hui extrêmement risqué.
Ainsi, ne pas décider d'une construction significative de réacteurs nucléaires au début des années 2020 reviendrait à prendre un risque très significatif sur la continuité de notre approvisionnement énergétique, comme en matière de lutte contre le réchauffement climatique. En effet, si nous devions constater un retard dans le développement des énergies renouvelables ou une plus grande progression de la consommation d'électricité, le seul correctif possible serait la construction de centrales à gaz, dont la construction peut être réalisée en 2 ans. Nous ferions alors fi de la tenue de nos engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique et mettrions notre approvisionnement énergétique entre les mains de pays principalement extérieurs à l'Union européenne.
En conclusion, il est fondamental pour notre pays qu'il soit clarifié par les politiques, les journalistes, les associations et les experts que la France devra faire un choix structurant sur le nucléaire au tout début des années 2020, celui de lancer ou non la construction d'au moins 10 GW de nouveau nucléaire (soit 6 à 7 EPR). Le fait qu'il s'agisse de la décision la plus structurante depuis 50 ans en matière énergétique pour notre pays n'est pas une question d'opinion. C'est un fait. Fait qui doit être porté à la connaissance de nos concitoyens et qui doit être au coeur de la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). L'horizon retenu pour celle-ci, 2028, est bon, à la condition qu'il porte sur les décisions d'investissement à prendre d'ici 2028 et non sur la seule satisfaction des besoins énergétiques du pays d'ici 2028.
Si la France ne décide pas à cette échéance la construction d'a minima 10 GW de réacteurs nucléaires, elle fera un pari extrêmement risqué et même déraisonnable : on ne peut jouer ainsi avec l'avenir d'une nation et de ses générations futures. Une option plus raisonnée et responsable serait de prendre une double décision : décider au début des années 2020 la construction de 10 à 15 GW (sur le rythme d'au moins un nouveau chantier démarré par an, pendant 6 ans, ceci permettrait la mise en service de tous avant 2040 sur la base de 10 à 15 ans entre la décision politique et la mise en service) et se donner rendez-vous tous les 5 à 6 ans, à l'occasion de la révision de la PPE, pour décider si une nouvelle tranche de 10 à 15 GW doit être construite ou non. Lorsque les progrès en matière de développement et d'intégration des renouvelables seront suffisants, il ne sera plus nécessaire d'engager une nouvelle série de 10 à 15 GW. Mais l'espoir ne fait pas tout. Le nucléaire ne doit pas être un choix du coeur, mais de raison.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-180577-la-france-fait-face-au-choix-le-plus-important-en-matiere-denergie-depuis-50-ans-2162674.php

20/03/18 : Nucléaire : un calendrier de fermeture avant fin 2018
Nicolas Hulot appelle les Français à s’emparer du débat public sur la feuille de route qui fixera les priorités énergétiques de la France d’ici 2028, notamment les fermetures de réacteurs nucléaires et le développement des énergies renouvelables.

L’objectif de baisse de la part d’électricité nucléaire à 50 % en 2025 a été abandonné. Pour respecter le calendrier, il aurait fallu conserver les vieilles centrales au charbon et même ouvrir de nouvelles centrales thermiques au gaz, en violation des engagements de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’échéance est-elle repoussée en 2030 ou en 2035 ? Nicolas Hulot ne veut pas se prononcer sur la date. Le ministre de la Transition écologique s’en remet à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui sera adoptée avant la fin de l’année. La feuille de route portant sur 2019-2023 puis 2024-2028 fait l’objet d’un débat public qui s’est ouvert hier.
« On aura à la fin de la PPE un ordre de grandeur assez précis du nombre de réacteurs à fermer, un calendrier et une planification. Ne serait-ce que pour préparer les salariés, les territoires, aux reconversions qui seront nécessaires », explique Nicolas Hulot.
« Ce n’est pas un débat pour ou contre »
Le ministre souhaite une large participation des Français au débat sur la PPE : « Il faut qu’on fasse des choix et on va les faire ensemble. C’est un vrai moment de démocratie participative. Cette consultation doit faire remonter des idées, enrichir et préciser un scénario sur lequel on peut tous se retrouver ».
Pour Nicolas Hulot, ce n’est pas un débat pour ou contre le nucléaire, mais sur les moyens à engager pour changer d’échelle dans le développement des énergies renouvelables et réduire la consommation énergétique. « Des Français voudraient que je ferme 17 ou 25 réacteurs nucléaires le plus vite possible. Moi aussi. Mais la grande différence avec le gouvernement précédent, c’est qu’on se donnera des objectifs atteignables », indique le ministre.
Sur le site d’une centrale, la décision de fermeture sera prise réacteur par réacteur. « Elle devra être décidée à partir de plusieurs critères : la rentabilité économique, les enjeux sociaux et territoriaux… Et bien sûr, l’enjeu de sûreté doit évidemment primer », précise Nicolas Hulot.
Le ministre s’oppose au projet d’EDF de construire de nouveaux EPR pour renouveler le parc nucléaire en France. « Ce n’est pas EDF qui fait la politique énergétique. La priorité c’est de baisser notre consommation et de développer massivement les énergies renouvelables. Et la deuxième priorité d’EDF c’est de m’aider à construire un plan de réduction de la part du nucléaire. J’observe par ailleurs qu’EDF entre dans cette logique avec un plan ambitieux dans le solaire».
Mauvais signal pour l’éolien ?
Alors que la France a beaucoup de retard dans l’éolien en mer, la filière reproche au gouvernement d’envoyer un très mauvais signal en décidant de remettre en cause par décret des projets déjà attribués. « Nous devons gérer des appels d’offres faits par le passé, alors que le monde des énergies renouvelables change très vite. Je veux décider rapidement, car il faut donner de la visibilité aux acteurs du secteur. Mais je suis aussi le garant du fait qu’on utilise bien l’argent des Français. Plus d’économie sur les projets, ce sera au final plus d’énergies renouvelables avec le même argent. Les Français nous reprocheraient de ne pas rationaliser les choses », annonce Nicolas Hulot.
https://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2018/03/20/nucleaire-un-calendrier-de-fermeture-avant-fin-2018
19/03/18 : La Chronique de Jean-Marc Jancovici
Si le climat est désormais une priorité, pourquoi baisser le nucléaire à 50 % de la production électrique en France, ce qui, au mieux, sera neutre sur les émissions de CO 2 ?
En France, notre électricité n'émet que peu de CO2 : de 20 à 30 millions de tonnes pour 550 TWh annuels, à comparer à environ 300 millions de tonnes pour 650 TWh en Allemagne .

La raison principale est que le nucléaire, qui fournit 70 à 75 % de notre production, exploite la fission de l'uranium, ce qui n'est pas identique à oxyder un atome de carbone (le panache blanc au-dessus des tours de refroidissement n'est que de la vapeur d'eau, sans effet sur le climat). L'hydroélectricité, qui n'émet pas de CO2 non plus, représente 15 %.
Alors, si le climat est désormais notre grande affaire, pourquoi baisser le nucléaire à 50 % de la production électrique, ce qui, au mieux, sera neutre sur les émissions ? Pour diminuer le risque nucléaire ? Il faudrait alors diminuer le nombre de réacteurs , mais les exemples allemands et espagnols contredisent cette idée simple en apparence.
En effet, le déploiement de sources non pilotables (éolien et solaire) ne permet pas de se passer du parc installé pilotable déjà en place (nucléaire, barrages, charbon, gaz, pétrole). Les Allemands avaient 100 GW de puissance pilotable en 2002, ils en ont toujours 100 en 2017 (avec moins de nucléaire, et plus de gaz). Ils ont rajouté en plus 100 GW de solaire et d'éolien.
Miser sur la chaleur
Ce qui a baissé, c'est le facteur de charge de leurs centrales pilotables. Or, en France, baisser la production d'un parc nucléaire qui restera presque identique, car nous aurons la même physique que les Allemands et les Espagnols, c'est affaiblir ses recettes, donc sa sûreté. Est-ce cela que nous voulons ?

Quid de l'emploi ? Pour produire 1 MWh nucléaire, il faut importer 1 euro d'uranium. Pour 1 MWh de solaire ou d'éolien, il faut importer 20 à 30 euros de composants (cellules PV, nacelles d'éoliennes, etc). Multiplier par 20 les importations à consommation constante n'a jamais créé le moindre emploi : au contraire, cela en détruit.
Ce 50 % pourrait s'incarner plus utilement. En remplaçant toutes les chaudières au gaz ou au fioul par des pompes à chaleur, dispositifs électriques mais qui contribuent aux ENR, nous éviterions 25 % du CO2 national, et 15 milliards d'importations par an (gaz et pétrole), ce qui augmenterait l'emploi. Dans l'ensemble électricité + chaleur transférée, le nucléaire passerait à 50 % et les ENR à 30 % sans fermer un réacteur ni baisser leur facteur de charge. Que choisissons-nous ?
https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0301454637313-le-climat-ou-pas-2162423.php

19/03/18Le nucléaire, seule énergie d'avenir pour la France ! Le scandale de la fermeture de Fessenheim
Source [Boulevard Voltaire] Macron veut vendre à l’Inde 12 réacteurs, dont une centrale nucléaire de 6 réacteurs du type EPR à Jaitapur, en Inde. Début 2018, 449 réacteurs sont en fonctionnement dans le monde, et 56 en construction.
Les énergies renouvelables, en France, ne survivent que parce que subventionnées d’une façon éhontée par l’usager. Le prix de vente de l’électricité issue de l’éolien terrestre est trois fois plus élevé que celui du nucléaire ; le solaire photovoltaïque peut être jusqu’à quinze fois plus cher. Quant à l’éolien en mer, il est six fois plus cher que le nucléaire.
L’éolien n’est qu’une « pompe à fric » pour escrocs avec des bénéfices scandaleux que nous payons dans le surcoût de nos factures EDF. L’État garantit, en effet, un revenu de base de huit centimes par kWh. L’éolien n’est en aucune façon un investissement écologique pour le développement du pays. Combattre les éoliennes qui polluent, avec leurs matériaux et les politiciens locaux corrompus, c’est aussi préserver la beauté et l’environnement de la France.
Les éoliennes, ainsi que les panneaux photovoltaïques, sont importés dans notre pays, ce qui accroît le déficit catastrophique de notre balance commerciale. Ce sont, de plus, des sources d’énergie intermittentes (absence de vent ou de soleil) dont la production d’électricité n’est pas stockable. Elles nécessitent donc la production d’une énergie de secours équivalente pour permettre au réseau de répondre à tout moment à la consommation, d’où (en Allemagne) les centrales de lignite polluantes dont ne parle jamais Nicolas Hulot et la nécessité de construire 4.000 kilomètres de lignes de haute tension entre l’énergie éolienne de la mer du Nord et le sud de la Bavière. Les réseaux haute tension français sont déjà construits depuis longtemps.
Si l’EPR est une folie, pourquoi les Chinois en construisent-ils ? Pourquoi les Anglais et les Indiens sont-ils très intéressés ? Flamanville, c’est une seule fois dix milliards d’euros pour produire, pendant quatre-vingts ans, avec une disponibilité de 80 %, soit un coût d’un centime par kilowattheure. Le problème des déchets est définitivement réglé à Bure.
Les énergies renouvelables, c’est, au contraire, un surcoût de dix milliards d’euros payés tous les ans par les contribuables français à partir de 2020. Là est le scandale ! En Allemagne, le surcoût est déjà de vingt-quatre milliards d’euros chaque année, et il ne cesse d’augmenter ! Mme Merkel ne s’est pas seulement « plantée » pour l’immigration, mais aussi pour son tournant énergétique (« Energiewende ») démagogique. À Fukushima, le nucléaire n’a causé aucun mort, contrairement au tsunami.
Fermer Fessenheim entraînerait une perte d’exploitation de sept milliards d’euros pour EDF. La centrale pourrait être prolongée sans problème pour une durée de soixante ans, comme sa sœur jumelle de Bear Valley, aux États-Unis. Fermer Fessenheim, c’est supprimer 2.200 emplois non délocalisables, priver les Français d’une électricité rentable et bon marché, obliger l’Alsace à importer d’Allemagne 12 térawattheures par an.
L’électronucléaire en France, c’est l’équivalent de vingt milliards d’euros d’importation de pétrole, dix fois moins de rejets de gaz à effet de serre qu’en Allemagne, une industrie pourvoyeuse d’emplois, exportatrice et de haute technologie, un prix compétitif d’énergie.
Les éruptions du soleil et les éruptions volcaniques, pas le CO2(gaz carbonique), sont responsables des variations climatiques. L’avenir énergétique du XXIe siècle, pour la France, c’est en fait le nucléaire avec des réacteurs à neutrons rapides utilisant l’uranium 238 présent à 99,3 % dans l’uranium naturel, contrairement à l’uranium 235 présentement utilisé (0,7 %).
Pour les énergies renouvelables, comme pour le réchauffement climatique, le libre-échangisme mondialiste et l’immigration, les bobards, ça suffit ! Peuple de France, réveille-toi !

http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Le-nucleaire-seule-energie-d-avenir-pour-la-France-!-Le-scandale-de-la-fermeture-de-Fessenheim

19/03/18Révision de la PPE : le débat public lancé pour près de 100 jours
Du 19 mars au 30 juin 2018 se déroule en France le débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La nouvelle mouture de cette feuille de route de la politique énergétique nationale doit être adoptée d’ici la fin de l’année. Explications.
Rappels sur la PPE
« Le débat qui s’ouvre ce 19 mars ne sera ni flou, ni étrange, ni introuvable », promet le président de la Commission nationale du débat public (CNDP) Jacques Archimbaud au sujet de la concertation autour de la PPE en France métropolitaine continentale (des PPE spécifiques portent sur la Corse et les collectivités d’outre-mer). Cette feuille de route, présentée comme l’outil de pilotage de la politique énergétique française, reste toutefois méconnue de nombreux Français.
Rappelons que la PPE a été instaurée par la loi de transition énergétique pour la croissance verte (adoptée à l’été 2015) dont elle est censée permettre d’atteindre les grands objectifs, notamment(1) :
diviser par 2 la consommation d’énergie finale de la France en 2050 par rapport à 2012 (avec un objectif intermédiaire de réduction de la consommation de 20% en 2030) ;
réduire de 30% la consommation d’énergie primaire d’énergies fossiles d’ici à 2030 (par rapport à 2012) et porter à 32% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en France à cet horizon ;
diviser par 4 les émissions françaises de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport au niveau de 1990.
Rappelons que Nicolas Hulot a par ailleurs reporté (sans fixer un nouvel horizon de temps) l’objectif de la loi de transition de porter à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française en 2025 (contre 71,6% en 2016)(2). Si une des conditions de réussite du débat public est, selon la CNDP, de « ne pas réduire le débat énergétique à la question électrique ou à l’énergie nucléaire », cette dernière constituera naturellement un point de débat particulier, alors que la question de l’évolution du parc nucléaire français n’avait pas été tranchée lors de l’adoption de la première PPE.
Cette première PPE, officiellement adoptée fin octobre 2016(3), doit être révisée d’ici à fin 2018 (la nouvelle PPE portera sur les périodes 2019-2023 et 2024-2028), puis sera à nouveau révisée tous les 5 ans(4). La CNDP, autorité administrative indépendante, a été chargée d’organiser le débat public permettant d’informer le public(5) et de recueillir les différents avis sur cette révision de la PPE. A l’issue dudit débat, elle remettra au ministère de la transition écologique et solidaire un bilan faisant état des « attentes du public ».
Le calendrier du débat public
La CNDP a mis en ligne ce 19 mars la plateforme contributive (accessible ici), sur laquelle chacun pourra, jusqu’au 30 juin 2018, poser des questions, déposer son avis et avoir accès à un ensemble de ressources relatives au débat public et à la PPE (documents, verbatims de réunions, auditions filmées, etc.).
Le dossier du maître d’ouvrage constitué par le ministère, qui dresse un « point d’étape » sur la situation énergétique française, sert de principale base au débat public(6). Il délivre « la vision qu’a l’État des questions qui doivent être traitées par la prochaine PPE et d’après lui soumises au débat », indique la CNDP.
Le site dédié au débat répertorie également différents événements et rencontres co-organisés par la CNDP(7) en partenariat avec des organisations de la société civile auprès de « publics cibles » (par exemple avec la Ligue de l’enseignement ou UFC Que Choisir). En avril 2018, la CNDP tirera par ailleurs au sort 400 citoyens (panel baptisé « G 400 ») « qui suivront toute la procédure et seront amenés à se prononcer sur des questions apparues comme clefs au cours du débat »(8) lors d’une réunion à Paris en juin 2018.
Suite à ce débat public, dont « l’État devra tenir compte des enseignements », la révision de la PPE devra être adoptée par décret avant le 31 décembre 2018. Une personne sera désignée par la CNDP à la fin du débat afin de « veiller au continuum de la participation du public jusqu’à la fin de la procédure ».
Sources / Notes
1 Objectifs initiaux inscrits dans la loi.
Report qui devrait entraîner l’adoption d’un nouveau texte législatif.
3 La première PPE porte sur une période de 3 ans (« trajectoire cible » entre 2016 et 2018) et une seconde période de 5 ans (avec différents scénarios possibles entre 2019 et fin 2023).
4 De manière à ce que « les révisions aient lieu plutôt en début de mandat d’une président de la République française et d’une législature ».
5 Le budget du débat public sur la PPE a été fixé à 500 000 euros hors taxes.
Synthèse du dossier du maître d’ouvrage pour le débat public sur la PPE 2018.
Calendrier et carte des initiatives du débat PPE.
Édito de Jacques Archimbaud du 5 mars 2018.
https://www.connaissancedesenergies.org/revision-de-la-ppe-le-debat-public-lance-pour-pres-de-100-jours-180319?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-19-mars-2018

19/03/18 : La baisse du nucléaire est repoussée à plus tard
Une consultation est lancée lundi 19 mars sur les énergies de demain. Elle devrait entériner l’abandon de l’objectif visant à faire baisser la part du nucléaire de 75 % à 50 % d’ici à 2025.
Même pas commencé, déjà critiqué. Le nouveau débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les périodes 2018-2023 et 2024-2028, qui démarre lundi 19 mars pour s’achever le 30 juin, s’annonce animé, même s’il est peu probable qu’il attire les foules. Des réunions d’information vont être organisées un peu partout, avant les avis de différentes commissions au second semestre et la publication d’un décret à la fin de l’année.
L’objectif est de donner des ordres de grandeur sur la place des différentes énergies dans l’approvisionnement des Français. Autrement dit, il s’agit de dire combien il y aura d’éolien, de photovoltaïque et (surtout) de nucléaire d’ici cinq à dix ans. « Cette planification est nécessaire pour prévoir les investissements et donne une base légale au lancement des futurs appels d’offres », assure Damien Siess, le directeur de la stratégie à l’Union française de l’électricité (UFE).
La difficulté de prévoir la consommation future d’électricité
Mais la programmation reste compliquée et se fait un peu au doigt mouillé. Qui sait, par exemple, comment va évoluer la consommation d’électricité ? À la baisse avec des appareils toujours plus efficients ou au contraire à la hausse avec le développement des voitures électriques ? Quid également des technologies de stockage dans les prochaines années ?
« La PPE demeure un exercice très technocratique, qui prend mal en compte les scénarios de marché et s’intéresse peu aux consommateurs », souligne Nicolas Mouchnino, chargé des questions énergétiques à l’UFC-Que choisir et qui a participé aux précédents débats. Aucun expert n’avait ainsi prévu que le prix des panneaux photovoltaïques chutent autant grâce à l’industrie chinoise.

Prudent, le gouvernement se garde bien de fixer de nouveaux objectifs, se contentant de reprendre ceux de la loi de transition énergétique de 2015, comme 23 % de renouvelables en 2020 (on était à 18 % en 2017) et 32 % en 2030.
Les engagements climatiques condamnent la baisse prévue de la part du nucléaire
Reste la dimension « politique » de cette PPE avec en particulier la place à donner au nucléaire. Les opposants dénoncent un « débat tronqué », regrettant que la part de l’atome civil baisse moins vite que prévu. La loi de transition énergétique stipulait que sa part tomberait de 75 à 50 % de la production électrique à l’horizon 2025. Un objectif inatteignable, sauf à recourir massivement aux centrales thermiques, comme l’a fait l’Allemagne.
Mais la loi, qui instituait aussi le principe de cette PPE, se gardait bien de le dire. Un nouveau texte législatif devrait donc être présenté à l’automne pour acter l’abandon de cet objectif.
Le gouvernement a déjà entamé le virage. Même si cela n’a pas dû être facile pour lui, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, l’a reconnu en novembre. « Si on veut maintenir la date de 2025, ça se fera au détriment de nos engagements climatiques », expliquait-il à l’issue du conseil des ministres.
Ne pas augmenter le recours aux énergies fossiles
D’après les hypothèses établies par RTE (Réseau de transport d’électricité), cela supposerait en effet de fermer 24 réacteurs, obligerait à repousser la fermeture des centrales à charbon, à construire 24 centrales au gaz et à gonfler les importations. « La PPE fixera un nouveau calendrier de réduction de la part du nucléaire », assure-t-on au ministère. Mais pas question de désigner les réacteurs qui devront s’arrêter.
Plusieurs scénarios circulent avec comme ligne rouge de ne pas augmenter le recours aux énergies fossiles. Le scénario « Ampère » table sur la fermeture de 16 réacteurs d’ici à 2035 (hors les deux de Fessenheim stoppés en 2018) tandis que « Volt » prévoit le déclassement de 9 réacteurs. Cette différence s’explique notamment par des prévisions différentes de croissance économique.
Chez EDF, l’idée de pousser jusqu’à cinquante ans le parc de réacteurs de 900 MW avec de premières fermetures en 2029 a commencé à prendre corps. À moins que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’en décide autrement. Elle doit rendre un avis générique sur l’état du parc en 2020, qui pourrait servir de juge de paix.
https://www.la-croix.com/Economie/France/baisse-nucleaire-repoussee-tard-2018-03-19-1200921890

16/03/18
Est-il vrai que...Une éolienne ne tourne qu’un jour sur quatre ? 😡😡😡😡😡😡
«Les Français sont, paraît-il, favorables aux éoliennes mais savent-ils la vérité?», demande un lecteur.

« Savent-ils que les éoliennes industrielles ne produisent des kilowatts qu’un jour sur quatre ? » Faux. Le facteur de charge (*) d’une éolienne terrestre est bien de 23,1 %. « Mais cela ne signifie pas pour autant que les éoliennes ne produisent qu’un sur quatre car elles ne produisent pas toujours à puissance maximale, explique Raphaël Gerson, expert à l’Agence de l’environnement et de l’énergie. En pratique, une éolienne tourne entre 75 % et 95 % du temps, selon le site considéré. »
« Savent-ils que la durée de vie d’une éolienne n’est que de 15 ans maximum ? » Faux. « La durée de vie garantie d’une éolienne est d’au moins 20 ans et la plupart des constructeurs certifient la durée de vie de leurs éoliennes entre 25 et 30 ans. 15 ans était la durée des anciens contrats d’obligation d’achat. La durée des nouveaux contrats de complément de rémunération est à présent de 20 ans pour être adaptée à la durée de vie des éoliennes. »
« Savent-ils que le prix de son démantèlement est de 500 000 €, à la charge du propriétaire du terrain ? » Faux. « C’est l’exploitant (propriétaire ou locataire du foncier) qui est tenu par la loi, en fin d’exploitation, de remettre en état le site (selon les mêmes caractéristiques qu’avant l’implantation du parc) et d’assurer les coûts associés à ces opérations. Si l’exploitant déroge à cette obligation, il pourra y être automatiquement tenu après mise en demeure par le préfet. »
Concernant le coût des opérations, il est actuellement difficile à chiffrer. Parce que « de telles opérations sont encore que très ponctuelles en France ». Parce que la filière de traitement et revalorisation des déchets est encore peu développée, ce qui augmente les coûts. Or « le recyclage des matériaux utilisés dans les éoliennes permettra de compenser, pour tout ou partie, les coûts associés au démantèlement des installations : grandes quantités d’acier valorisables, de même pour le béton sous forme de granulats après broyage, métaux divers dans la turbine et les câbles, etc. »
« Savent-ils que les 10 000 éoliennes dont on nous menace ne représenteront qu’environ 5 à 6 % de la consommation totale d’électricité de la France ? » Faux. « La France a actuellement environ 6 700 éoliennes raccordées pour 3,9 % de la consommation totale d’électricité en 2016. Et la tendance est à l’augmentation de la puissance unitaire des machines, qui produisent ainsi plus avec moins de mâts installés. »
(* ) Rapport production énergie effective-production maximale durant un laps de temps.

http://www.lavoixdunord.fr/336958/article/2018-03-16/une-eolienne-ne-tourne-qu-un-jour-sur-quatre

16/03/18
Idée reçue n°5 : le nucléaire ne laisse pas la place aux énergies renouvelables
En ces temps de dates anniversaires des catastrophes de Fukushima et Tchernobyl, de nombreux débats et avis s’opposent sur la baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité et viennent parsemer l’actualité. Que l’on soit pour ou contre l’atome, il est essentiel d’avoir accès à des données et faits objectifs pour comprendre les enjeux du futur mix énergétique français. Des enjeux que nous tous, citoyens, pourrons suivre pendant la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie qui débute le 19 mars.
La rédaction du Monde de l’Energie a décidé de décrypter pour vous les idées reçues les plus souvent reprises concernant le nucléaire.
Question du jour : le nucléaire fait-il de l’ombre aux énergies renouvelables (EnR) ?
A l’heure où la question climatique et la course à la décarbonation de nos systèmes énergétiques sont lancées, un premier constat est à faire : l’énergie nucléaire, souvent opposée aux énergies renouvelables sur le marché de la production électrique, est en fait leur meilleur allié.
L’urgence du réchauffement climatique nous impose de revoir en profondeur notre système de production énergétique et de se défaire de l’emprise des énergies fossiles les plus polluantes comme le charbon, le gaz et le pétrole, principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Pour parvenir à un mix-électrique durablement bas carbone, le développement des énergies renouvelables est certes essentiel mais ne peut se faire qu’en complément du nucléaire qui permet d’assurer la sécurité de l’alimentation électrique sans émettre de CO2.
Les renouvelables et le nucléaire sont-ils vraiment complémentaires ? Indissociables ? Revenons sur les idées reçues souvent avancées par les anti-nucléaires.
Le nucléaire est une technologie du passé
Le développement massif de l’éolien et du solaire photovoltaïque, par définition des énergies intermittentes, nécessite un mix équilibré qui ne peut se passer d’un socle de production pilotable comme le nucléaire. Pérenniser le nucléaire permet d’intégrer progressivement ces énergies renouvelables en évitant le recours aux énergies fossiles et en préservant la maîtrise industrielle.
Le nucléaire freine le développement des énergies renouvelables
Le nucléaire ne freine pas le développement des énergies renouvelables : en France, alors que les investissements liés au Grand carénage s’élèvent à 4Mds€/an, plus de 15Mds€ ont été investis en 2016 pour développer les énergies renouvelables (Rapport Bloomberg New Energy Finance, 2017). Par ailleurs, EDF, qui exploite 58 réacteurs nucléaires en France, est le leader national en matière d’installations et d’innovation dans le domaine des énergies renouvelables. Doté d’un parc national de plus de 20GW d’ENR le groupe continue d’investir massivement dans l’éolien et a lancé fin 2017 son Plan Solaire visant à quadrupler les capacités actuelles d’énergie solaire en France à hauteur de plus de 25Mds€ d’ici 2035. « EDF joue le jeu aujourd’hui. J’en veux pour preuve le plan solaire qu’ils ont présenté en fin d’année, ou le fait qu’EDF fait la promotion de l’autoconsommation. Il y a huit mois encore, ce n’était pas envisageable. L’entreprise est prête à faire cette révolution culturelle. Elle sait que le renouvelable est important pour son avenir », a d’ailleurs estimé Nicolas Hulot le 8 mars 2018.
De nombreux autres acteurs, publics et privés, concourent activement à l’implantation des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Longtemps resté un frein à leur développement, leur coût est désormais en baisse et les rend de plus en plus compétitives. Aujourd’hui, leur développement est principalement ralenti par l’instabilité et la complexité du cadre réglementaire, par la multiplication de recours abusifs qui impactent les délais et coûts d’installation, ou encore par le manque de dispositifs d’implantation réellement incitatifs
Le nucléaire et les énergies renouvelables ne sont pas conciliables
Le nucléaire reste aujourd’hui indispensable à la pénétration des énergies renouvelables sur le marché tout en assurant la sécurité d’alimentation du système. Afin d’éviter un blackout, un mix équilibré comportant une part significative d’énergies renouvelables intermittentes ne peut pas aujourd’hui se passer d’une source d’énergie pilotable et bas carbone comme le nucléaire. Il est donc essentiel de maintenir le parc nucléaire existant et de continuer à investir dans le nouveau nucléaire pour éviter le recours aux énergies fossiles. En Allemagne par exemple, avec la sortie du nucléaire, l’augmentation des énergies intermittentes n’a fait que renforcer le recours au charbon. L’hydraulique et le nucléaire fourniront la flexibilité indispensable pour faire face aux variations du système.
Le parc nucléaire n’est pas modulable
En France, le parc nucléaire dispose de capacités de modulation qui lui permettent de s’ajuster à ces nouvelles productions intermittentes que sont l’éolien ou le solaire, et lui garantissent de fait, un rôle de premier ordre dans le renouvellement du mix électrique national. Depuis le début des années 1980, les centrales jouent ainsi le rôle de tampon et de stabilisateur en garantissant l’équilibre entre l’offre et la demande sur le réseau électrique. A la fois réactives, flexibles et facilement manœuvrables, elles offrent la possibilité de réguler leur puissance en fonction des variations de la demande d’électricité. Techniquement, les réacteurs peuvent ainsi faire varier à la hausse ou à la baisse, jusqu’à 80 % de leur puissance en moins de 30 minutes et ce, deux fois par jour.
Retrouvez l’idée reçue n°1 : le nucléaire est une énergie dangereuse
Retrouvez l’idée reçue n°2 : le nucléaire est une technologie du passé
Retrouvez l’idée reçue n°3 : le nucléaire coûte cher
Retrouvez l’idée reçue n°4 : l’industrie du nucléaire ne sait que faire de ses déchets

http://www.lemondedelenergie.com/nucleaire-renouvelables-mix-energetique-idee-recue/2018/03/16/

02/03/18
Transition énergétique. NégaWatt, le bon scénario ? 😏😱😠

Vivre dans une société aux énergies 100 % renouvelables et neutres en carbone, est-ce réaliste ? Oui, selon le scénario négaWatt qui inspire des collectivités bretonnes. Thomas Laporte, directeur de l'Agence locale de l'énergie et du climat (Alec) de Saint-Brieuc, nous aide à y voir plus clair.
1. Qu'est-ce que négaWatt ? « Une association, née en 2001, qui regroupe experts en énergie, économistes, sociologues, urbanistes... qui ont bâti un scénario de transition énergétique avec des mesures politiques associées. Comme pour sa version précédente, ce scénario 2017-2050 souhaite diminuer les impacts négatifs de l'économie humaine sur la biosphère et le climat par une moindre dépendance aux énergies fossiles et nucléaires. Et ce, tout en permettant un partage équitable des ressources naturelles, en assurant un développement harmonieux des territoires sans perte de qualité de vie, tout en répondant à tous les besoins humains et sociaux ». 

2. Un scénario de rêveurs ? « NégaWatt impose, au contraire, de hiérarchiser rigoureusement les solutions, en privilégiant notamment les énergies de flux et non de stock. Il demande des solutions technico-économiques réalistes et soutenables sur le plan de l'impact social et environnemental. Tout est quantifié. Nous avons par exemple, actuellement 30 millions de bâtiments résidentiels et tertiaires qui consomment 43 % de l'énergie en France (80 % pour se chauffer et 20 % d'électricité spécifique). L'objectif est de rénover plus d'un million de ces bâtiments par an jusqu'en 2025, pour diviser par quatre, en moyenne, la consommation de chauffage. Pour la consommation électrique, l'objectif est de la diviser par deux en réduisant la taille et le nombre d'équipements et en améliorant très fortement l'efficacité énergétique, selon les meilleures techniques disponibles. L'enjeu, c'est aussi la création de 300.000 emplois ».
3. Un scénario anti-nucléaire ? « La question ne se pose pas ainsi. En France, on a tendance à aborder le débat en opposant le nucléaire au photovoltaïque, aux éoliennes, au gaz... NégaWatt nous propose de réfléchir sur nos besoins en services énergétiques et sur leur satisfaction en s'appuyant sur trois principes : la sobriété, c'est-à-dire prioriser nos besoins (vitaux, essentiels, utiles, futiles, inacceptables, nuisibles...) ; l'efficacité, ou comment réduire la quantité d'énergie nécessaire à la satisfaction d'un besoin ; et privilégier les recours aux énergies renouvelables ».
4. Transports : la fin de l'auto ? « NégaWatt table sur une réduction raisonnable des distances parcourues (de 17.200 à 14.600 km/hab/an). En fait, les distances par transport aérien devront être réduites par deux pour retrouver leur niveau d'il y a 20 ans. Pour les déplacements terrestres, des solutions existent pour réduire fortement la consommation d'énergie: le télétravail; le report vers les transports en commun, le vélo et la marche; l'amélioration des rendements des moteurs; la réduction des vitesses; l'autopartage et l'augmentation du taux moyen de remplissage des autos (de 1,6 à 1,8 personne). Autre hypothèse forte sur lequel repose négaWatt : le changement de motorisation. Gasoil et essence laissent ainsi la place à l'électricité mais surtout au gaz véhicule (renouvelable)... ».
5. Énergie : retour au charbon ? « Non. NégaWatt privilégie, d'une part, le développement des énergies renouvelables électriques : l'éolien terrestre (de 5.400, aujourd'hui, à 18.000 éoliennes en 2050); l'éolien en mer (3.200 éoliennes); le photovoltaïque (de 6,2 à 136 GWc); les énergies marines... Le scénario mise, d'autre part, sur un fort développement du gaz renouvelable par la méthanisation, via le traitement des déchets ou l'agriculture (sans cultures dédiées); mais aussi par la méthanation (procédé qui consiste à fabriquer du gaz par hydrolyse de l'eau puis combinaison de l'hydrogène produit avec du gaz carbonique). Ces deux types de méthane, pouvant produire de la chaleur et de l'électricité, pourront être stockés dans des poches souterraines et utilisés via des réseaux interconnectés. Quant au parc nucléaire, il faudra arbitrer entre la fermeture des centrales à l'issue de leurs 40 ans de durée de vie ou investir pour les prolonger de 10 ou 20 ans. Une fermeture progressive des centrales jusqu'en 2035 est possible. Mais tout ceci ne se décrète pas. Cela réclame un travail prospectif et une synergie entre les citoyens et les décideurs ».
http://www.letelegramme.fr/bretagne/energie-negawatt-le-bon-scenario-02-03-2018-11871640.php


27/02/18
Le fort potentiel de développement des ENR dans le secteur agricole

L’Ademe vient de publier une étude qui conforte la place de l’agriculture au cœur du développement des énergies renouvelables. L’agriculture produit aujourd’hui autant d’énergies renouvelables qu’elle consomme d’énergies conventionnelles. Cette production représente près de 20 % de la production française d’EnR et un développement très important est attendu. Les énergies renouvelables sont aussi une source importante de revenus pour les agriculteurs, pouvant dans certains cas générer jusqu’à 15000 € annuels de revenus complémentaires. La production d’EnR rapporte au monde agricole l’équivalent de 2 % du chiffre d’affaires du secteur. Certaines énergies comme le photovoltaïque, l’éolien ou la méthanisation permettent de bénéficier de recettes supplémentaires et diversifiées significatives, participant ainsi à l’équilibre économique des exploitations. Selon les estimations de l’étude, en 2015 plus de 50 000 exploitations agricoles (soit 15 % des exploitations) participent déjà à la production d’EnR de manière significative. L’étude estime que cette contribution pourrait être multipliée par 2 à l’horizon 2030 et pourrait atteindre 15,8 Mtep en 2050, grâce au développement de la méthanisation, du photovoltaïque et de l’éolien notamment.
Méthanisation
La part agricole de production d’énergie par la méthanisation est de 148 ktep soit 26% de la production totale de cette énergie. Le développement du biogaz est fortement soutenu par les politiques publiques, particulièrement dans le secteur agricole. La méthanisation constitue une nouvelle source de revenus pour les exploitations agricoles d’élevage. Cette technique permet également de mieux gérer la fertilisation en valorisant mieux l’azote organique permettant la réduction des apports azotés de synthèse. Les modèles d’affaires de méthaniseurs individuels ou en petit collectif associés à la cogénération d’électricité et de chaleur sont bien développés en France. Le modèle d’affaire reposant sur l’injection de gaz se développe aussi.
Eolien 😡😡
La production éolienne se fait essentiellement sur les terres agricoles. La part produite sur des terres agricoles est de 1341 ktep ce qui représente 83% de la production totale. Une grande majorité des exploitations (grandes cultures, polycultures élevage, …) disposant de surfaces peuvent accueillir des éoliennes. Les terres agricoles sont souvent les espaces les plus propices à l’installation d’éoliennes (topographie, accessibilité, environnement) et le gisement reste important. L’installation de parcs éoliens (grand éolien) sur les terres agricoles représente une source de revenu très importantes pour les agriculteurs (indemnisation) et les propriétaires (location) pour une utilisation très faible de surface de sol, et un risque faible.
Photovoltaïque
La production photovoltaïque par le secteur agricole représente 81 ktep soit 13% de la production tous secteurs confondus. Les gisements du secteur agricole sont importants (nombreuses et grandes toitures). Le contexte est favorable au PV sur toitures et un peu plus controversé concernant les centrales au sol, lié à la compétition d’usage de sol qu’elles pourraient représenter. Au global, la part agricole de production d’énergie PV devrait augmenter. De manière générale, le photovoltaïque permet une bonne valorisation économique de surfaces improductives (toitures) ou peu productives (terres de faible valeur agronomique).
Solaire thermique
La production d’énergie en solaire thermique par le secteur agricole s’élève à 3 ktep soit 3% de la production totale de solaire thermique en France. Certaines filières ont des besoins en eau chaude et de séchage (fourrages, céréales, biomasse énergie). L’élevage de veaux de boucherie et l’élevage laitier sont de gros consommateurs d’eau chaude justifiant ce type d’installation. L’ensemble des filières ruminants peut également être intéressé par le séchage de fourrage, pour garantir la qualité de ces fourrages. Ces besoins en chaleur et les ressources (surface de toitures) de ces filières justifieraient un développement accru de cet EnR dans ce secteur.
Pompes à chaleur (géothermie et aérothermie) et récupérateur de chaleur
Le secteur agricole produit 13 ktep grâce aux pompes à chaleurs ce qui correspond à 1% de la production tous secteurs confondus. Certaines filières (maraîchage, élevage de granivores) ont des besoins en chaleur pour le chauffage des serres et des bâtiments d’élevage qui justifierait un développement accru de cette EnR dans ces secteurs.
Cette EnR souffre d’une méconnaissance de ces différentes technologies et applications par les acteurs du monde agricole.
Production et combustion de biomasse
La production de biomasse du secteur agricole (bois bocager, cultures lignocellulosiques, résidus de cultures) pour produire de la chaleur ou de l’électricité par combustion dans tous les secteurs s’élève à 738 ktep soit 8% de la production de chaleur à partir de biomasse. La consommation de biomasse (issue de l’agriculture et de la forêt) utilisée pour chauffer les serres et les bâtiments agricoles correspond à une énergie de 126 ktep et à 1% de la production de biomasse tous secteurs confondus
Contribution à la production de biocarburants
La production de matière première utilisée pour la production de biocarburants de première génération, est à 96% assurée grâce au secteur agricole, et notamment les exploitations orientées en grandes cultures (l’importation de matière première est non prise en compte). La part agricole de cette production représente 2 208 ktep. Le développement de cette filière énergétique pose les questions des concurrences d’usage avec les surfaces destinées à l’alimentation et du changement d’affectation des sols.
Source : Etude ENR et agriculture Ademe
http://batijournal.com/fort-potentiel-de-developpement-enr-secteur-agricole/98490


15/02/18 : Bilan électrique de la France : que retenir de 2017 ? 😏
Malgré une moindre disponibilité de ses réacteurs, le parc nucléaire français a encore compté pour 71,6% de la production électrique de France métropolitaine en 2017 selon RTE. Focus sur le bilan électrique publié ce matin par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité. ....
https://www.connaissancedesenergies.org/bilan-electrique-de-la-france-que-retenir-de-2017-180215?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-19-mars-2018

15/02/18 : En 2017, la France a émis 20% de plus de carbone pour produire son électricité
Le bilan électrique 2017 de RTE démontre que le parc de production français poursuit sa mutation. La consommation reste stable mais les émissions de CO2 continuent d'augmenter malgré le développement des énergies renouvelables. Détails en infographie.

RTE a publié mercredi 14 février son bilan électrique 2017. Pour la septième année consécutive, la consommation française d'électricité est stable et s'établit à 475 TWh.
Côté production, le parc poursuit sa mutation. Cinq groupes thermiques au fioul ont fermé en 2017 (-3.025 MW), mais ils ont été compensés par les installations d'énergies renouvelables (+2.763 MW). La production renouvelable augmente (+14,8% pour l'éolien et +9,2% pour le solaire). Cela a permis de compenser en grande partie la baisse de la production du parc nucléaire (-1,3%), due à une moindre disponibilité en début d'année 2017.
Ce niveau de production, associé notamment à la vague de froid du mois de janvier 2017, a entrainé une progression des importations (36,2 TWh). Les effacements ont également fortement progressé avec 26.755 MWh réalisés, contre 16.588 MWh en 2016. Malgré tout, il a fallu solliciter les centrales thermiques fossiles pour passer les pointes. Les filières charbon et fioul ont été fortement sollicitées (+33,1% et +45,3%) Dans le même temps, la filière gaz a vu sa production augmenter (+15,4%) grâce notamment à la centrale de Bouchain (Nord) mise en service fin 2016.
Résultats, pour la troisième année consécutive, les émissions de CO2 repartent à la hausse pour atteindre 27,9 millions de tonnes soit 20,5% de plus qu'en 2016.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/infographie-electricite-france-emissions-carbone-30672.php4?fbclid=IwAR1nJwkTefdvOyPlMnjyb1egHYqzZ69SKzQmDOXB_SpoQm43wyrAzYOQ5pA
13/02/18 : Europe : 52,5 GW supplémentaires de centrales éoliennes ont été installés en 2017
La capacité mondiale de centrales éoliennes installées, s’élève désormais à 539 291 MW, soit environ 5 % de la consommation électrique globale. C’est ce que révèlent les statistiques préliminaires publiées par l’Association mondiale de l’énergie éolienne (WWEA).
Selon ces données, 52 552 MW de nouvelles centrales ont été installés en 2017, ce qui représente une augmentation de 1 150 MW par rapport aux chiffres de l’année 2016.
Les performances de 2017 sont les troisièmes plus importantes en termes de capacité après celles de 2014 et 2015. Il faut cependant noter que le taux de croissance est le plus bas, jamais observé, avec une augmentation de 10,8% de la capacité totale installée.
Le Danemark a établi un nouveau record puisque 43% de l’énergie qu’il produit, provient désormais de l’éolien. La Chine, quant à elle, caracole toujours en tête de la course avec 19 000 MW de centrales éoliennes installées en 2017 pour un parc national de plus de 188 000 MW. Elle est suivie en termes de capacité installée par les Etats- Unis, l’Allemagne, l’Inde, le Royaume-Uni et la France qui ont tous enregistré de fortes progressions.
Dans le même temps, une stagnation a été observée sur le marché européen.

https://www.agenceecofin.com/eolien/1302-54330-52-5-gw-supplementaires-de-centrales-eoliennes-ont-ete-installes-en-2017

13/02/18
Baisse de la part des renouvelables dans l’électricité consommée en France
Le marché français de l’énergie renouvelable aura connu une année mitigée en 2017 ! D’après le Syndicat représentant les acteurs de la filière (SER), la puissance installée a déjà permis d’atteindre 94% des objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie à horizon 2018. Une bonne nouvelle pourtant ternie par la baisse de la part d’électricité d’origine renouvelable dans la consommation électrique globale. Tous les chiffres.En septembre dernier, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) faisait part de son optimisme quant au développement du secteur, indiquant que l’électricité « verte » représentait 22,1% de la consommation électrique totale au deuxième trimestre.
Le constat est plus mitigé au regard des chiffres communiqués le 8 février par l’organisme. En effet, au 31 décembre 2017, l’électricité renouvelable ne couvrait que 18,4% de l’électricité consommée l’année dernière. En 2016, ce taux était monté à 19,6%, après 18,7% en 2015.
Tout n’est cependant pas négatif ! La puissance du parc s’élevait ainsi à 48 685 MW à fin 2017, atteignant 94% de l’objectif fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2018. 88,9 TWh ont d’ailleurs été produits grâce aux EnR au cours des douze mois écoulés.
L’ensemble du territoire mobilisé

Si la part des renouvelables dans la consommation électrique a subi les caprices de la météo l’année dernière, il n’en reste pas moins que 2017 a marqué des records en termes de nouvelles capacités raccordées avec un volume de 2 763 MW.
Avec 27% du parc installé en France métropolitaine, la région Auvergne-Rhône-Alpes peut se targuer de disposer d’une capacité de production importante. Juste derrière, les régions Occitanie et Grand-Est occupent les seconde et troisième marches du podium, profitant d’un parc hydraulique dynamique renforcé par les filières éolienne et solaire.
En termes de progression sur l’année, la région Bourgogne-Franche-Comté occupe la première place, avec 614 MW installés. Suivent les Hauts-de-France (501 MW) et Occitanie (368 MW), qui ont également su tirer leur épingle du jeu.
Des perspectives optimistes pour 2018

2018, de son côté, devrait être l’année des bouleversements. D’un point de vue réglementaire, tout d’abord, avec deux projets de lois actuellement en cours d’examen par les parlementaires :
- l’un concernant la fin de la recherche et l’exploitation des hydrocarbures et prévoyant une réforme des modalités de financement du raccordement des installations d’EnR ;
- l’autre portant notamment sur la simplification des procédures d’élaboration et de révision des S3REnR (Schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouvelables).
Les 12 mois à venir devraient également être marqués par un certain dynamisme, avec un volume de 14 830 MW de projets en cours de développement, soit 8 549 MW d’installations éoliennes terrestres, 2 966 MW d’installations éoliennes offshore, 2 710 MW d’installations solaires, 303 d’installations bioénergies et 300 MW d’installations hydrauliques.
Les chiffres-clés des énergies renouvelables au 31 décembre 2017
. Solaire
Capacité installée de 7 660 MW, dont 887 MW raccordés en 2017 (+13,1%) pour une production de 9,2 TWh (+9,2%)
. Éolien
Capacité installée de 13 559 MW, dont 1 797 MW raccordés en 2017 pour une production de 24 TWh (+14,8%)
. Hydraulique
Capacité installée de 25 517 MW, pour une production de 48,6 TWh (-18%) en 2017
. Bioénergies
Capacité installée de 1 949 MW, dont 31 MW raccordés en 2017 pour une production de 9,1 TWh

http://www.batiweb.com/actualites/eco-construction/baisse-de-la-part-des-renouvelables-dans-lelectricite-consommee-en-france-13-02-2018-31999.html

19/01/18 : Eolien : un nouveau record de raccordement en 2017
Pour la deuxième année consécutive, la puissance des installations éoliennes raccordées bat un record. En 2017, 1.692,05 mégawatts (MW) ont été raccordés, soit 131,55 MW de plus que le précédent record établi l'année précédente (1.560,50 MW). C'est ce qui ressort du bilan dressé par France Energie Eolienne (FEE), jeudi 18 janvier. La fédération professionnelle considère que l'objectif pour 2018 fixé par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) "sera largement atteint". La France doit installer 1.239,65 MW en 2018 pour atteindre l'objectif de 15.000 MW. Sur l'année écoulée, l'éolien a couvert 4,9% de la consommation d'électricité française.
En 2017, 127 nouveaux parcs ou extensions ont été réalisés, ce qui représente l'installation de 714 nouvelles turbines. Avec une puissance totale raccordée de près de 1.700 MW, cela correspond à une taille moyenne des parcs installés de 13,3 MW et à des turbines de 2,3 MW. Les chiffres de la FEE montrent une accélération des raccordements au deuxième trimestre. Quelque 500 MW ont été raccordés au cours des six premiers mois de 2017, contre plus du double sur les six mois suivants (près de 1.200 MW).
Trois régions portent la croissance du parc éolien français : les Hauts-de-France (avec 607,25 MW installés en 2017), l'Occitanie (209,15 MW) et le Grand Est (207 MW). En revanche, l'éolien peine encore à s'implanter en Ile-de-France (27 MW) et Centre-Val de Loire (56,2 MW). Aucune turbine n'a été installée en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Corse.
Enfin, les deux turbiniers leader du marché continuent à dominer en terme de nouvelles installations. Le danois Vestas, qui équipe 34,3% de l'ensemble des parcs français, domine les installations de 2017 avec 26,6% de part de marché. L'allemand Enercon (28,2% de l'ensemble des parcs français) a équipé 24,9% des parcs installés. Suivent les allemands Senvion (17,2% de part de marché), Nordex (13,8%) et Siemens-Gamesa (10,7%).
https://www.actu-environnement.com/ae/news/fee-record-eolien-2017-france-30489.php4
Les coûts des énergies renouvelables
ont beaucoup diminué dans une période de sept ans.
A terme, elles devraient dépasser les énergies fossiles en compétitivité
16/01/18 : Energies renouvelables: De bonnes perspectives pour 2018 
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Les coûts devraient continuer de baisser lors des prochaines années
L’Irena (1) analyse les déterminants des innovations technologiques
Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives. Selon un récent rapport de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), les coûts de l’éolien et du solaire baissent fortement et devraient continuer sur cette tendance. Cette évolution est principalement due aux améliorations technologiques, l’approvisionnement concurrentiel, ainsi que l’existence d’un grand nombre d’acteurs actifs, en concurrence, et qui ont acquis une solide expérience.
«La combinaison de ces facteurs diminue de plus en plus les coûts des énergies renouvelables, avec des effets qui ne feront qu’augmenter en 2018 et au-delà», analyse l’agence. Le contexte actuel est caractérisé par les bas niveaux des coûts d’équipement, et la compétitivité pousse à plus d’innovations technologiques afin d’améliorer l’efficience de production.
A titre d’exemple, des éoliennes plus grandes peuvent couvrir des zones plus importantes et récolter plus d'électricité à partir de la même source. Une architecture améliorée des cellules photovoltaïques solaires offre aussi une meilleure efficience. Autre innovation, l’utilisation des données en temps réel et le «big data» qui a amélioré la maintenance prédictive et réduit les coûts d'exploitation et d’entretien.
Les progrès technologiques demeurent donc un élément clé pour la réduction des coûts de l'énergie renouvelable. Ces développements rendent également les investissements de moins en moins difficiles en réduisant leurs risques et leurs coûts de capital. L’environnement législatif a également changé.
Alors que les gouvernements offraient un soutien financier au développement des énergies renouvelables, la nouvelle politique est d’encourager des processus d’approvisionnement concurrentiel pour inciter à l’innovation. En concurrence avec leurs pairs, les développeurs de projets trouvent constamment des moyens de réduire leurs coûts.
L’Irena a en effet observé des «prix record» des enchères pour le photovoltaïque en 2016 et 2017 à Dubaï, au Mexique, au Pérou, au Chili, à Abou Dhabi et en Arabie Saoudite. Avec les faibles résultats des enchères pour les éoliennes terrestres, le Maroc, le Brésil, le Canada, l'Allemagne, l'Inde et le Mexique ont montré que le vent est l'une des sources de nouvelle génération les plus compétitives.
Le succès de l’effort d’abaissement des coûts reste cependant tributaire de politiques d’accompagnement, telles que l'accès à des financements à faible coût, un environnement favorable et une bonne conception de vente aux enchères, précise l’étude.
(1) Irena: International Renewable Energy Agency
http://www.leconomiste.com/article/1022735-energies-renouvelables-de-bonnes-perspectives-pour-2018
12/01/18 : CONCURRENCE - La déglingue des marchés de l’électricité
La belle construction européenne des marchés de gros de l’électricité chancelle. Les prix de gros de l’électricité ont diminué d’environ de moitié au cours des dix dernières années ; ils se sont remis à diverger au sein de l’Europe ; et des prix bien étranges, car au-dessous de zéro, sont parfois observés. Attention : ces trois phénomènes ne signifient pas que le marché déraille, mais que les contraintes politiques qui lui sont imposées le rendent impuissant, impuissant à résoudre les problèmes qu’elles lui font porter.
L’argument peut paraître spécieux : encore un libéral de l’électricité qui rejette la faute sur la politique pour masquer la faillite de l’économie de marché appliquée aux électrons ! Et bien non, il ne s’agit pas de cela. Voyons pourquoi.
Chute des prix et divergence
La baisse du prix de gros de l’électricité est le résultat d’une surcapacité chronique de l’offre par rapport à la demande. D’un côté, de nouveaux investissements électriques sont entrés en production, et de l’autre la consommation a fléchi. Dès lors, rien de plus normal que le prix s’effondre. À l’inverse, en situation de sous-capacité, soit cette fois un excès de demande par rapport à l’offre, les prix atteindraient des sommets. Le marché joue parfaitement son rôle en pointant les insuffisances ou les excès de capacité de production. Il réagirait de même pour n’importe quelle autre commodité subissant des cycles alternant sur- et sous-investissement.

Les électrons en surplus dans un pays ne parviennent plus à tous s’échapper vers son voisin, car les capacités de transport sont saturées
La fin de la convergence des prix nationaux, par exemple entre les prix de chaque côté du Rhin, est liée à l’embouteillage sur les autoroutes transfrontières de l’électricité. Lorsque le vent souffle très fort en Allemagne et que le soleil brille, les électrons en surplus ne parviennent plus à tous s’échapper vers la France, car les capacités de transport sont saturées. Du coup, le prix de gros en France sera plus élevé qu’en Allemagne, car plus rarement formé par de la production renouvelable à très bas coût. Inversement, à défaut de soleil et de vent en Allemagne, c’est le prix en France qui sera plus bas. La congestion ralentit cette fois l’échange d’électricité dans l’autre sens, de la rive gauche à la rive droite du Rhin.
Le prix en France sera formé plus souvent par le coût variable du nucléaire, plus faible que celui des centrales à charbon ou au gaz. Là encore, rien de plus normal à cette divergence des marchés certaines heures et jours de l’année. Les marchés enregistrent simplement des choix politiques divergents des États membres, notamment pour développer plus ou moins rapidement les renouvelables et les interconnexions.
Au-dessous de zéro !
Les prix négatifs ne tiennent-ils pas de l’hérésie, puisqu’ils signifient que les producteurs d’électricité offrent de l’argent à ceux qui la leur « achètent » ? C’est comme si des producteurs de fruits et légumes payaient les supermarchés pour écouler leur récolte arrivée à maturité. Au pire, ils la détruiraient, ce qui correspondrait alors à un prix à zéro euro, pour faire remonter le cours.

Sans prix négatif, il n’y aurait pas suffisamment d’électricité pendant votre petit-déjeuner
L’électricité, comme les fraises et les laitues, n’est pas stockable. Elle ne peut pas non plus croître instantanément, car il faut plusieurs heures pour monter une centrale thermique à plein régime. La différence entre ces deux types de bien est que la valeur de l’électricité fluctue d’heure en heure.
Pour profiter d’un prix qui sera positif et rémunérateur au-delà du coût variable à 8 heures du matin, période de pointe de la demande, les producteurs doivent mettre leur centrale en marche à 4 heures. Ils produisent ainsi de premiers MWh dont personne n’aura besoin si le vent cette nuit-là fait tourner les éoliennes à toute allure. Le producteur sera gagnant dès lors que la perte subie en payant pour écouler son électricité jusqu’à l’aube est inférieure au bénéfice réalisé par les ventes en matinée. Mieux vaut ce jour-là vendre à perte dans un premier temps que de ne pas démarrer sa centrale. Là encore le marché est efficace. Sans prix négatif, il n’y aurait pas suffisamment d’électricité pendant votre petit-déjeuner et tout le monde y perdrait.
Une architecture de marché inadaptée
Mais alors qu’est-ce qui cloche ? La réponse tient en une phrase où chaque mot compte : l’architecture actuelle du marché de gros n’est pas adaptée à une production massive d’énergie renouvelable intermittente et subventionnée de façon maladroite à l’image des autres incitations à l’énergie bas carbone.
La transition énergétique passe par une réduction de la production d’électricité à partir de sources carbonées, gaz et charbon principalement, et une augmentation de la part des énergies renouvelables. Poussées par des objectifs politiques ambitieux, celles-ci se sont considérablement développées en Europe, en particulier en Allemagne et en Espagne, créant, dans un contexte de demande globalement stable, de la surcapacité de production d’électricité. La surcapacité électrique que l’Europe connaît aujourd’hui est principalement liée à des chocs de politique énergétique et non à de mauvaises anticipations des investisseurs privés que le marché sanctionnerait.
Le prix du carbone est trop faible pour effacer l’avantage du prix d’achat du charbon par rapport au gaz, pourtant beaucoup plus propre
En tout état de cause, cette surcapacité devrait se résorber par la fermeture des centrales qui émettent du CO2 et un nouvel équilibre serait trouvé. Sauf que les énergies éolienne et solaire sont intermittentes et, à défaut de solution économique pour le stockage à horizon proche, fermer ces autres moyens de production conduirait vite les citoyens européens à être dans le noir les jours sans soleil et sans vent.
Illustrons ce point d’un seul exemple, celui de la centrale thermique à gaz d’Irsching près du Danube. Des unités flambant neuves et parmi les plus performantes au monde entrent en production au tout début des années 2010. Concurrencées par le charbon et les renouvelables, elles ne tournent qu’à moitié de leur capacité et essuient des pertes de plusieurs millions d’euros par an. Les propriétaires ne voyant pas d’amélioration à terme décident de les fermer. Mais ils s’en voient empêchés par le gestionnaire du réseau qui considère que ces unités récentes doivent rester ouvertes afin d’assurer une réserve opérationnelle pour palier l’insuffisance d’électricité renouvelable à certains jours et heures de l’année dans le sud de l’Allemagne.
Vous pouvez vous étonner que le gaz qui émet deux fois moins de CO2 par kWh que le charbon soit chassé par ce dernier. La raison tient au prix insuffisant que doivent payer les émetteurs de carbone. Ce niveau est trop faible pour effacer l’avantage du prix d’achat du charbon par rapport au gaz, pourtant beaucoup plus propre, sur les marchés internationaux.
Droits carbone, subventions et chûte des prix
Sachez d’ailleurs qu’il est trop faible en partie à cause des énergies renouvelables. L’Europe s’est dotée en effet d’un système d’incitations dual pour limiter les émissions de carbone dans l’énergie. D’un côté et en tout premier, un marché de droits d’émission dont le prix plafonne à quelques euros la tonne de carbone car il a été, et reste, mal calibré ; de l’autre, et postérieurement, une subvention aux énergies renouvelables basée sur un tarif de rachat du kWh produit. Or ces mécanismes conçus séparément ne sont pas économiquement étanches : le déploiement des énergies renouvelables grâce aux subventions explique pour 20 % la chute du prix du carbone sur le marché des droits.
En Allemagne, les subventions aux énergies renouvelables sont responsables pour le quart de la diminution du prix observée entre 2008 et 2015
Attention, le reproche principal adressé par les économistes à la politique de subvention aux énergies renouvelables n’est pas à l’encontre des subventions elles-mêmes, mais porte sur la manière. Les opérateurs sont rémunérés par un prix d’achat du kWh fixé par les pouvoirs publics et bénéficient d’une priorité d’écoulement de leurs électrons verts sur le réseau. L’électricité renouvelable est donc extérieure au marché de gros et ses opérateurs insensibles à son prix et ses fluctuations. Pourtant, elle affecte considérablement le même marché de gros en pesant sur son prix à la baisse.
En Allemagne, les subventions aux énergies renouvelables sont responsables pour le quart de la diminution du prix observée entre 2008 et 2015. Pire, en situation de surproduction, l’opérateur d’énergie renouvelable n’a aucun intérêt à stopper sa production puisqu’il est rémunéré indépendamment et n’a rien à faire pour l’écouler dans le réseau. Cette priorité fait que le prix au lieu d’être nul tombe en zone négative, puisque que ce sont les opérateurs d’énergies conventionnelles qui doivent du coup s’adapter. Comme nous l’avons vu plus haut, ils n’ont d’autre issue que de payer pour injecter leur production afin d’être présents à plein régime quelques heures plus tard.
Effets d’apprentissage
La subvention aux renouvelables trouve sa justification économique dans la baisse des coûts que seul leur déploiement à grande échelle peut entraîner. La première ferme éolienne ou le premier champ de panneaux solaire installés coûtent très cher et produisent un kWh dont le montant est prohibitif. Le millième aussi, mais le coût unitaire est déjà plus bas. Le dix millième sera encore moins cher et se rapprochera du coût du kWh produit par une centrale thermique et le cent millième produira même moins cher.
Pour le solaire photovoltaïque, on estime que le prix diminue d’environ 20 % chaque fois que la capacité installée double
C’est la manifestation d’effets d’apprentissage : plus d’unités ont été auparavant fabriquées et installées, plus la fabrication et l’installation d’une nouvelle unité est bon marché. Essayez avec une cocotte en papier et vous comprendrez pourquoi : vous mettrez cinq minutes pour la première et une poignée de seconde pour plier la millième. Pour le solaire photovoltaïque, on estime que le prix diminue d’environ 20 % chaque fois que la capacité installée double. Pour l’éolien en mer, le chiffre est de 10 %.
Les premières éoliennes et les premiers panneaux solaires n’étant pas au début compétitifs, aucun investisseur privé ne se lancerait dans une opération commerciale. Il préférerait attendre que les autres enclenchent et accroissent les effets d’apprentissage. Mais cet attentisme étant partagé par tous, personne ne se lance en l’absence de subventions. Celles-ci sont donc vertueuses (dès lors bien sûr qu’elles sont correctement calculées et cessent lorsque la parité entre énergies renouvelables et conventionnelles est atteinte).
Un marché à réformer
Pour éviter que le marché de gros ne se déglingue encore plus, des réformes sont nécessaires. L’une d’elles consiste à instaurer un prix du carbone digne de ce nom en s’appuyant sur un dispositif qui fonctionne – une taxe plancher progressive par exemple. Cela éviterait notamment que le marché de gros ne chasse l’électricité produite à partir du gaz en faveur de celle produite à partir du charbon. Une autre serait de subventionner les énergies renouvelables à travers des enchères rémunérant la capacité, les kWh produits étant rémunérés en sus par la vente sur le marché. Cela permettrait de continuer d’engranger les effets d’apprentissage, tout en intégrant les énergies renouvelables dans le marché de gros.
On ne peut pas compter sur le marché de l’électricité lui-même pour résoudre les problèmes qui le déglinguent 
D’autres réformes encore sont proposées. Par des économistes de l’énergie, citons les travaux de David Newbery et son équipe de Cambridge. Citons bien sûr la Commission européenne elle-même qui, il y a tout juste un an, a publié un volumineux ensemble de propositions détaillées, dont un projet législatif de refonte du marché.
On ne peut pas en effet compter sur le marché de l’électricité lui-même pour résoudre les problèmes qui le déglinguent. « The market cannot solve the problem of market design » comme le souligne chaque année à ses étudiants un célèbre professeur d’économie de Harvard, William Hogan, dans son cours sur l’électricité.
François Lévêque, Professeur d’économie, Mines ParisTech
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

https://www.alternatives-economiques.fr/deglingue-marches-de-lelectricite/00082559

09/01/18 : Mauvaise année pour les ENR électriques en France
Malgré une légère hausse de la capacité installée, les ENR électriques ont moins produit d’électricité en 2017 qu’en 2016.
Les énergies renouvelables ont beau faire l’objet d’attentions nouvelles de la part du gouvernement d’Edouard Philippe, leur progression reste lente dans l’Hexagone. L’an passé, la capacité installée a progressé de 3,2%, indique la dernière édition du Baromètre des énergies renouvelables électriques, publiée ce mardi 9 janvier par Observ’ER et la Fédération nationale des autorités concédantes et régies (FNCCR).
En septembre 2017, la puissance cumulée des barrages hydroélectriques, des champs d’éoliennes, des fermes photovoltaïques, des centrales à biomasse et autre usine marémotrice atteignait 48.071 mégawatts (MW), contre 46.541 MW un an plus tôt.
Ces installations ont injecté 87,8 térawattheures (TWh), l’équivalent de 19,4% de l’électricité consommée entre les mois de septembre 2016 et 2017[1]. Ce n’est pas un record. Selon les statistiques de RTE, les renouvelables, tirées par les bonnes performances de l’hydraulique, ont produit 99,4 TWh en 2016. Malgré une légère progression de la capacité installée, les ENR électriques ont vu leur production chuter de 12% en un an. On a vu mieux.
Au chapitre des filières, l’éolien s’en tire bien. D’une année sur l’autre, le parc hexagonal s’est étoffé de 1.600 MW. A ce rythme, il pourrait atteindre l’objectif intermédiaire fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) à la fin de 2018 de 15.000 MW. En revanche, les 26 gigawatts (GW), fourchette haute de la PPE pour 2023, sont hors de portée. A moins de raccorder annuellement 2 GW dès cette année.
Les nuages assombrissent le paysage photovoltaïque. Avec 7,7 GWc installés, le parc tricolore n’a progressé que de 484 MWc en un an: 180 MWc de moins qu’en 2016. Sans évolution significative, les objectifs (tant intermédiaire[2] qu’à 2023[3]) fixés par la PPE sont totalement inatteignables.
L’hydraulique est dans une situation paradoxale. C’est l’une des rares sources d’énergies renouvelables électriques à avoir déjà atteint son objectif 2023: 25,8 GW. Selon certains exercices de prospective, les cours d’eau pourraient accueillir 3 GW de capacités supplémentaires.
[1] En Allemagne, les ENR ont produit l’équivalent de 36% de la consommation d’électricité, en 2017: + 3,8% par rapport à 2016.
[2] 10,2 GWc fin 2018.
[3] 18 à 20 GWc fin 2023.
http://www.journaldelenvironnement.net/article/mauvaise-annee-pour-les-enr-electriques-en-france,89476

04/01/18Stockage d'électricité : quelle place pour les stations de pompage ?
Avec l'arrivée des ENR sur le réseau, le stockage d'électricité va devoir se faire une place dans le système. Les stations de pompage présentent de nombreux avantages. Des projets pourraient voir le jour dans les zones non interconnectées.

Alors que les travaux de révision de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sont en cours, le Commissariat général au développement durable (CGDD) s'est penché sur les solutions de stockage d'électricité. L'arrivée de gros volume d'électricité renouvelable sur le réseau dans les années à venir va rendre la question de la variabilité de la production prépondérante. Ces énergies représenteront entre 28 et 31% de la production d'électricité à l'horizon 2023. Or, en France, les productions éoliennes sont maximales les mois d'hiver, alors que les productions photovoltaïques le sont en été. La demande d'électricité fluctue également avec des cycles journaliers, hebdomadaires et saisonniers (pointe de consommation en hiver).
Le CGDD a donc réalisé un panorama des possibles en matière de stockage qui servirait à gérer l'équilibre offre-demande. Il en conclut qu'"au vu des évolutions technico-économiques projetées (progrès techniques, coûts, etc.), les batteries pourraient fournir une solution intéressante pour traiter les fluctuations journalières ; les réservoirs hydrauliques (STEP) pour les fluctuations hebdomadaires". Au regard du profil français avec ses pics de conso en hiver, le duo éolien-STEP sort grand gagnant de ces réflexions.
Un gisement de 0,8 à 1,5 GW à horizon 2030
Le principe des STEP est simple. Lorsque la production électrique est excédentaire, elle sert à pomper de l'eau d'un réservoir aval à un réservoir amont. Lorsque la demande d'électricité est forte, cette eau est turbinée pour produire de l'électricité. A l'heure actuelle, les STEP représentent 7 TWh de stockage en France soit 1,5% de la consommation annuelle. Une étude de l'Ademe de 2013 concluait déjà à l'intérêt de développer les STEP : "Les stations de transfert d'énergie par pompage semblent ainsi un bon compromis entre des coûts d'investissement raisonnables, une bonne capacité de stockage d'électricité et la possibilité de cycler régulièrement au cours de l'année afin de trouver une rentabilité suffisante". Le gisement potentiel additionnel était évalué entre 0,8 GW et 1,5 GW à horizon 2030, en France métropolitaine. Un développement de ces stations est d'ailleurs prévu par la PPE 2018-2023 : 1 à 2 GW supplémentaires d'ici 2030 (métropole et Dom-Tom) soit entre 2 et 4 TWh supplémentaires. Reste à savoir où les installer, le nombre de sites étant limité.
La région PACA évalue son potentiel
En métropole, certaines régions ont commencé à s'intéresser à ce sujet. L'observatoire régional de l'énergie, du climat et de l'air de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur (Oreca) a publié en octobre 2017 une évaluation du potentiel de stockage par STEP sur son périmètre. Il a réalisé un inventaire du potentielnotamment parmi les centrales hydroélectriques existantes. En PACA, seul le barrage de Sainte-Croix posé sur le Verdon possède déjà une turbine réversible par exemple. L'Oreca a ensuite identifié les centrales possédant déjà un réservoir (pour limiter les investissements). Sept centrales d'une puissance globale de 87 MW ont été sélectionnées. 58,9 millions d'euros seraient nécessaires pour les équiper d'une STEP. Problème : elles sont toutes en concession. Ce qui constitue un point juridiquement sensible à l'heure de leur renouvellement.
Autre problème soulevé : alors que les installations d'ENR sont le plus souvent raccordées sur le réseau de distribution, ces centrales sont branchées sur le réseau de transport et sont situées loin des centres de production ENR. "Cela se traduira par des pertes dans les transformateurs de tension et dans les lignes qui diminueront encore le rendement du cycle pompage-turbinage, ce qui pourrait conduire à renforcer les lignes", s'inquiète l'Oreca. L'observatoire a d'ores et déjà prévu d'étudier le potentiel de mini-STEP réparties sur le territoire. Une synergie avec les besoins d'irrigation, de production de neige ou de soutien d'étiage pourrait émerger et améliorer un bilan économique encore incertain.
Bientôt un soutien public dans les ZNI
A l'heure actuelle, les prix de l'électricité sont trop bas pour garantir que le coût du pompage en période creuse soit moins élevé que le prix de vente en période de pointe. Pour l'Oreca, "la seule solution serait le lancement d'un appel d'offres par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) permettant aux investisseurs de demander un prix d'achat de l'électricité prenant en compte tous les coûts".
Sur ce sujet, les réflexions avancent surtout pour les zones non interconnectées (ZNI) comme la Corse et les Dom-Tom. Des appels d'offres pour la construction de centrales solaires assorties de stockage ont déjà été lancés. Sachant que la loi de transition énergétique a fixé un objectif de 50% d'ENR dans ces îles d'ici 2020, la CRE en a fait une priorité. Mais les STEP ne sont pas les solutions retenues. Comme le rappelle le CGDD, les batteries sont une solution plus intéressante pour traiter les fluctuations journalières du photovoltaïque.
Pourtant, ces îles pourraient être un terrain de développement intéressant pour les STEP au regard de leur relief. Des projets ont d'ailleurs été imaginés à la Réunion et en Guadeloupe. Il s'agirait alors de STEP marine. Un réservoir serait construit sur les hauteurs pour créer une chute d'eau turbinable. Pour l'instant, aucun projet n'a vu le jour et le développement des STEP n'est pas inscrit dans les PPE de ces deux îles. Mais cela pourrait évoluer. La loi LTE a ouvert la voie au financement d'installations de stockage d'électricité pilotées par le gestionnaire de réseau (GRD). La CRE a créé un guichet de saisine unique assurant une mise en concurrence et un classement de l'ensemble des projets : 46 dossiers sont entre ses mains (9 en Corse, 10 en Guadeloupe, 7 en Guyane, 8 en Martinique et 12 à la Réunion) déposés par onze porteurs de projets représentant la diversité des acteurs de l'énergie dans les ZNI. Et plusieurs comportent des projets de STEP, qui pourraient voir le jour dans les mois à venir.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/stockage-electricite-renouvelable-station-pompage-eolien-solaire-30385.php4

26/12/17 : Bilan électrique : la France a importé en novembre
Moins de nucléaire, moins d'hydraulique, davantage de thermique, la production française n'a pas couvert tous les besoins en novembre selon la tableau de bord de RTE.
La température moyenne du mois de novembre 2017 est inférieure à la moyenne mensuelle normale de 0,8°C, et en diminution de 0,5°C par rapport à novembre 2016. La consommation brute, qui s’élève à 44 789 GWh, a par conséquent augmenté par rapport à 2016, de 1,1%. La reprise de la consommation dans la grande industrie continue et la consommation totale corrigée de l’aléa climatique reste stable.

La production nucléaire recule de 2,6% par rapport à novembre 2016 en raison d’indisponibilités. La production mensuelle hydraulique baisse aussi, de 6,8% par rapport à 2016 comme sur les mois précédents. La production thermique classique est en augmentation de 6%. La production mensuelle éolienne du mois de novembre 2017 est stable (-0,3%) par rapport à novembre 2016 pour s’élever à 2 316 GWh. La production photovoltaïque augmente de 21,8% par rapport à 2016 pour s’élever à 449 GWh, mais ne couvre au final qu'environ 1% des besoins.
Le solde mensuel des échanges devient importateur en novembre ce qui n’était pas arrivé depuis janvier 2017. Il s’élève à 826 GWh. Le solde des exports vers la Suisse et l’Italie diminue par rapport à octobre mais reste exportateur et augmente même par rapport à novembre 2016. Le solde vers la Grande-Bretagne et l’Espagne devient importateur, ce qui n’était pas arrivé depuis janvier 2017. Enfin, le solde des échanges vers la zone CWE augmente par rapport à novembre 2016 ainsi que par rapport au mois d’octobre 2017 pour atteindre la valeur record de 2 704 GWh d’imports.
Les ouvrages mis en service en novembre contribuent principalement à la sécurisation de l’alimentation électrique de la Bretagne, de la zone d’Arles et de la plaine du Forez. Ils permettent d’améliorer la qualité d’électricité dans la vallée de la Romanche et de raccorder un client distributeur.
https://www.enviscope.com/environnement/bilan-electrique-la-france-a-importe-en-novembre/58260
20/12/17 : Le nucléaire reste indispensable pour réussir notre transition énergétique
En marge du One Planet Summit, le président de la République a reconnu pour la première fois l’importance du nucléaire dans la transition énergétique et la fin des énergies fossiles.
"Le nucléaire n'est pas une énergie qui est mauvaise pour le climat" a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien au Monde daté du 12 décembre 2017. Une prise de position qui va à contre-courant de ses engagements de candidat, qui s'inscrivaient dans la ligne idéologique anti atome, déjà prônée sous le quinquennat de François Hollande.

Des engagements sur le nucléaire incompatibles avec les enjeux climatiques
En effet, depuis la loi de transition énergétique votée en 2015, l'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % d'ici 2025 était clairement formulé, en particulier dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publiée fin 2016, et qui établit les grandes orientations de la politique française en matière d'énergie.
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait repris à son compte cette mesure symbolique de réduction de la part de l'atome à 50 %, alors que la question du nucléaire s'invitait régulièrement dans les débats. Le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, avait réaffirmé cette volonté début juillet 2017, et annoncé sa volonté de fermer "au moins" 17 réacteurs nucléaires, sur les 58 en activité. Une perte de production qui devait être compensée par le recours aux énergies renouvelables.
Mais, depuis début novembre, le président de la République semble avoir donné une nouvelle impulsion au dossier. C'est d'abord Nicolas Hulot qui a annoncé ce revirement en reconnaissant qu'il serait "difficile" de tenir l'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % d'ici 2025, et que le maintenir se ferait "au détriment de nos objectifs climatiques".
"Une forte baisse de capacité nucléaire ne peut pas être immédiatement remplacée par du renouvelable, car les sources d'énergie renouvelable comme le solaire ou l'éolien sont intermittentes" a précisé le chef de l'État lors son entretien avec le journal Le Monde.
Priorité à la décarbonisation
Ce dernier s'appuie notamment sur un rapport publié par RTE en charge de la gestion du réseau de transport d'électricité. Celui-ci estime qu'une diminution à 50 % de la part d'énergie nucléaire, dans un délai aussi court, forcerait l'État à maintenir les quatre centrales à charbon en activité, et à mettre en place près d'une vingtaine de centrales au gaz.
La baisse du nucléaire telle que prévue par la PPE de 2016 signifierait donc irrémédiablement un recours accru aux énergies fossiles avec un risque écologique majeur. Selon le même rapport, les émissions de CO2 issues du système électrique pourraient alors doubler à horizon 2025. L'énergie nucléaire a en effet l'avantage de présenter un bilan carbone très faible.
"Je n'exclus aucune autre décision de fermeture de centrale, y compris durant le quinquennat, mais ça dépend du chemin critique qui sera trouvé pour être réaliste sans augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre", a poursuivi Emmanuel Macron, tout en annonçant une accélération des investissements dans les énergies renouvelables.
Ce refus d'un parti pris idéologique semble particulièrement adapté au modèle mis en place par les pouvoirs publics et les industries spécialisées, reconnu pour ses capacités de modulation. L'augmentation de la part des énergies renouvelables ne pourra se faire que progressivement, et la flexibilité de notre parc nucléaire devrait être, en ce sens, une alliée de taille.
Un modèle nucléaire français innovant et performant
Les réacteurs français ont, en effet, la possibilité de faire varier leur puissance de 80 % (à la hausse où a la baisse), en moins de 30 minutes et deux fois par jour. Une modulation qui permet non seulement de remplacer les centrales au fioul et au charbon, souvent utilisées lors des pics de consommation, mais aussi de s'adapter aux variabilités des énergies renouvelables.
Ces dernières, dépendantes des aléas climatiques, ne sont pas en capacité de produire une énergie stable et bon marché. Pour compenser cette instabilité, les centrales nucléaires doivent accroître leur capacité d'ajustement, à mesure que la part d'énergie renouvelable augmente dans le mix énergétique.
"Le parc nucléaire a toujours su faire de la modulation, mais ce qui change avec l'intermittence des énergies solaire et éolienne, c'est que nous avons besoin de faire varier davantage de réacteurs en même temps", expliquait Stéphane Feutry, délégué à l'état-major à la Direction de la production nucléaire d'EDF, dans un entretien aux Échos daté du 19 février 2016.
Pour ce faire le groupe a lancé un vaste programme d'optimisation du pilotage national, qui aboutit aujourd'hui à une capacité pour le réseau de moduler simultanément deux réacteurs sur trois (contre un sur deux il y a quelques années). Cette optimisation pourrait permettre au parc nucléaire français de compenser, d'ici 2020, un volume de production d'énergie renouvelable quatre fois supérieur à celui d'aujourd'hui.
Outre ce programme de compensation de l'instabilité induite par l'augmentation de la part des énergies renouvelables, un des enjeux majeurs réside dans le traitement des combustibles et déchets nucléaires. Dans ce domaine, la France est en pointe de l'industrie mondiale, notamment grâce aux programmes d'innovation mis en place depuis plusieurs années par New Areva, issue du groupe historique de l'industrie nucléaire française, et recentrée sur le cycle du combustible.
Aujourd'hui, la maîtrise des procédés technologiques permet le recyclage de 96 % du combustible nucléaire usé. Près de 10 % de l'électricité nucléaire française provient ainsi de matières recyclées. Les techniques de traitement pour les 4 % de déchets ultimes permettent de diviser par 5 le volume et par 10 leur radiotoxicité. Par ailleurs, le traitement pensé pour les réacteurs de génération IV, futur modèle de l'industrie nucléaire mondiale qui devrait voir le jour d'ici 2025, est l'un des principaux chantiers de New Areva. Le groupe a annoncé être en capacité de réduire encore davantage le volume et la radiotoxicité des déchets qui seront émis par ces nouvelles installations.
En 2018, une nouvelle PPE doit être adoptée et devrait annoncer la fermeture des centrales à charbon et centrales thermiques. On ignore encore quelles mesures seront annoncées concernant l'énergie nucléaire et l'éventuelle fermeture de réacteurs. Cependant, Emmanuel Macron a émis le souhait de voir émerger un texte qui "puisse fixer une trajectoire qui soit, cette fois-ci, crédible."
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-177428-le-nucleaire-reste-indispensable-pour-reussir-notre-transition-energetique-2140013.php
19/12/17 : Le Syndicat des énergies renouvelables estime que l'objectif 2030 peut être dépassé 😠😠😡

Le Syndicat des énergies renouvelables estime qu'en 2030, 35 à 40% de la consommation d'énergie pourraient être couverts par les EnR. Eolien, solaire et hydraulique pourraient fournir la moitié de l'électricité.

Les objectifs d'énergies renouvelables de la loi de transition énergétique peuvent être dépassés à l'horizon 2030, estime le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui a présenté ce mardi 19 décembre ses scénarios pour la décennie à venir. Une quinzaine de scénarios abordant l'ensemble des filières, du bois énergie à l'éolien, en passant par la géothermie et le gaz renouvelable. Ils s'appuient sur les gisements disponibles, la compétitivité des technologies, la création d'emplois et d'activités économiques, ou encore la gestion des conflits d'usage.
Mais pour que ces scénarios se réalisent, il faudra "une volonté politique déterminée", prévient le syndicat, estimant que le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui doit avoir lieu au premier semestre 2018 sera "décisif". Pour le SER, il s'agit à cette occasion de "poser les bases du nouveau modèle énergétique français".
Couvrir 35 à 40% de la consommation en 2030
"Il n'y a rien d'autre à faire que de doubler le fonds chaleur, quitte à le réduire ensuite pour accompagner la hausse de la contribution climat énergie"
Jean-Louis Bal, SER
Actuellement, les objectifs d'énergies renouvelables visent une couverture de 32% en 2030. Mais au rythme actuel, seulement 24% de l'énergie consommée devrait être d'origine renouvelable. Pour autant, le SER estime qu'il est encore possible de renforcer l'ambition dans deux secteurs : en 2030, 54% de notre électricité (l'objectif actuel est de 40%) et 30% de notre consommation de gaz (objectif de 10%) pourraient être renouvelables. En matière de chaleur et de transport, le syndicat vise les objectifs actuels fixés à respectivement 38% et 15% de la consommation.
Quelle part de la consommation totale d'énergie pourrait être ainsi couverte par les renouvelables ? Le SER ne donne qu'une estimation : avec ses scénarios, les renouvelables pourraient couvrir 35 à 40% de la consommation en 2030. Il est difficile de fixer un chiffre précis, explique le syndicat, car il n'est pas toujours possible de rapporter la production renouvelable à la consommation projetée en 2030. C'est notamment le cas de l'objectif pour l'électricité qui n'est exprimé qu'en fonction de la production.
Jusqu'à 25% de l'électricité produite par l'éolien
En matière d'électricité, le SER s'appuie sur le scénario Ampère de RTE qui prévoit une production de 590 térawattheures (TWh) en 2030. Pour que les renouvelables assurent la moitié de la production, le syndicat mise d'abord sur l'éolien qui pourrait couvrir à lui seul 25% de la production. Les capacités installées en éolien terrestre pourraient progresser de 11.700 mégawatts (MW) actuellement à 40.000 MW en 2030, pour couvrir 16% de la production. L'éolien terrestre produirait alors autant d'électricité que l'hydraulique qui disposerait de 27.200 MW installés (en hausse de 1.700 MW sur la période). L'éolien en mer pourrait couvrir 9% de la production, si la France parvient à installer 18.000 MW.
Pour atteindre ces niveaux, le SER propose de simplifier les procédures, de mieux répartir les taxes locales au profit des communes qui accueillent des parcs, ou encore de limiter les recours en supprimant un niveau de contentieux (comme pour l'éolien en mer).
EDF devra se faire une place dans le marché photovoltaïque
En matière de photovoltaïque, le SER propose d'installer 45.000 MW supplémentaires d'ici 2030 pour atteindre 52.000 MW (7.134 MW installés fin 2016). Le photovoltaïque assurerait alors 9,7% de la production électrique. Pour atteindre ces volumes, le syndicat propose notamment d'augmenter le volume des appels d'offres et de mieux les piloter en vérifiant la mise en œuvre des projets. De même, il défend une ouverture du guichet à tous les projets de moins de 500 kilowatts (kW), contre 100 kW aujourd'hui.
La volonté d'EDF d'installer 30.000 MW de solaire entre 2020 et 2035 n'est pas passée inaperçue. Mais le SER n'a pas calibré son scénario en fonction de cette annonce. Pour autant, le scénario du syndicat est "assez cohérent" avec l'objectif d'EDF, juge Jean-Louis Bal, expliquant que l'entreprise souhaite installer 20.000 MW d'ici 2030. "Mais rien ne dit que EDF sera toujours le plus performant [dans les appels d'offres] et qu'ils arriveront à tenir [leurs objectifs]", prévient le président du SER qui rappelle que le secteur est très concurrentiel. En outre, la création d'appels d'offres dédiés aux centrales au sol de plus de 100 MW, comme le souhaite EDF, n'est pas évoqué actuellement, rapporte le SER . Aujourd'hui, la limite est de 30 MW, ce qui semble satisfaisant pour le syndicat.
Le fonds chaleur est efficace
La chaleur présente un vrai potentiel, mais son développement "n'est pas du tout en concordance avec les objectifs fixés par la loi", regrette Jean-Louis Bal. Les ressources du fonds chaleur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) sont au cœur du problème. Ce fonds utilise particulièrement bien les deniers publics, insiste le syndicat qui rejette la possibilité de "doubler l'efficacité" du fonds comme suggéré par le gouvernement. "Il n'y a rien d'autre à faire que de doubler le fonds chaleur, quitte à le réduire ensuite pour accompagner la hausse de la contribution climat énergie", défend le président du SER. Le prix du carbone est justement le deuxième frein évoqué. Si la progression de la contribution carbone proposée dans le projet de loi de Finances pour 2018 est "tout à fait intéressante", le prix des quotas de CO2 sur le marché européen (5 à 6 euros par tonnes) "n'a aucun effet", résume Jean-Louis Bal.
Si une politique appropriée est mise en œuvre, le bois-énergie pourrait couvrir 31% de la consommation finale de chaleur en 2030. Cela représenterait 16.000 milliers de tonnes équivalent pétrole (ktep) en 2030 (pour une consommation estimée à 52.000 ktep), contre 9.525 ktep aujourd'hui. Le biogaz (progression de 177 à 1.420 ktep), la géothermie (420 à 1.280 en incluant les pompes à chaleur) et le solaire thermique résidentiel (de 167 à 780 ktep) progresseraient aussi sensiblement, mais ne représenteraient chacun que 2 à 3% de la consommation de chaleur.
Quant au biogaz, il pourrait couvrir 30% de la consommation de gaz en 2030. Ce dernier objectif "est le plus surprenant", explique Jean-Louis Bal, président du SER, puisque l'objectif actuel est de 10%. Mais, estime le SER, la tendance est bonne : la méthanisation bénéficie d'un vrai intérêt, notamment en agriculture.

16/12/17 : Le coût exorbitant des énergies renouvelables
Avec les énergies renouvelables, l’électricité qui représente aujourd’hui moins de 5 % du budget des ménages français, pourrait représenter 30 % de celui-ci
Un article de l’Iref-Europe
L’IREF a tout récemment rappelé que l’énergie était deux fois plus chère en Allemagne qu’en France : 0,30 euro le kWh outre-Rhin contre 0,14 euro dans notre pays. Un coût élevé est dû au choix, fait par nos voisins, d’abandonner le nucléaire pour privilégier les énergies renouvelables (ENR), essentiellement l’éolien.
Le gouvernement français entend lui aussi s’engager dans cette voie. Certes, les objectifs de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité ont été reculés dans le temps. C’est désormais en 2050, et non plus en 2025, que la part de notre électricité d’origine nucléaire devra être baissée à 50 % (contre 72 % aujourd’hui).
Cette annonce par Nicolas Hulot a déclenché des indignations nombreuses chez ses amis écologistes, tandis que d’autres commentateurs soulignaient le réalisme du ministre.
Ce dernier reconnaissait d’ailleurs que « Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques ».
INDISPENSABLES SOURCES D’ÉNERGIE NON INTERMITTENTES
En effet, nous le savons, les ENR ne produisent que par intermittence. Il est donc indispensable d’avoir d’autres sources de production d’électricité, comme le charbon abondamment utilisé en Allemagne. Cela est difficilement compatible avec la chasse au CO2 dont on nous rebat les oreilles.
Mais, venons-en à la question du coût de ces énergies renouvelables. Un ingénieur, par ailleurs enseignant à Mines-Paris Tech, Jean-Marc Jancovici a tenté d’estimer le coût qu’aurait une électricité 100 % ENR, rêve de tout écologiste qui se respecte et, nous dit-on, de tout citoyen soucieux de l’avenir de ses enfants, de l’humanité et de la planète.
QUEL COÛT POUR UNE ÉNERGIE À 100 % RENOUVELABLE ?
En effet, écrit Jean-Marc Jancovici,
un avenir 100% ENR, nous sommes tous pour, a priori. Ou plus exactement nous sommes tous pour si ‘tout le reste est comme aujourd’hui’ : on s’est débarrassé des combustibles fossiles, du nucléaire, et par ailleurs personne n’a froid l’hiver, ne manque de carburant pour se déplacer, ou ne voit son usine, son train ou son bureau à l’arrêt faute d’électricité pour que les machines fonctionnent, et tout cela ne coûte pas plus cher. Qui serait contre ?
Il nous propose donc un exercice qui consiste à calculer combien d’argent aura été investi une fois que l’on sera arrivé à une électricité 100 % ENR. Le calcul a été fait en supposant la consommation d’électricité constante. Ce qui signifie que les investissements réalisés pourraient être inférieurs à ceux calculés si nous réduisons notre consommation électrique.
100 % d’ENR signifie qu’il n’y a plus ni gaz ni charbon pour combler les creux de production. Par conséquent, la régulation ne peut se faire que par stockage-déstockage grâce à des barrages réversibles, appelés STEP, seule solution actuellement disponible.
L’auteur suppose également que la France subvient à ses besoins, à tout moment, sans importations. Une hypothèse qui tient compte de notre situation géographique et climatique au cœur de l’Europe.
Nos voisins immédiats, en effet, connaissent peu ou prou les mêmes conditions climatiques que nous, et sont dans un créneau horaire proche du nôtre quand ce n’est pas le même. Bref, quand il fait nuit chez nous, il fait également nuit chez eux. Et quand nous connaissons une tempête, ils sont très souvent aussi touchés.
Nous n’allons pas détailler les calculs de Jean-Marc Jancovici qui se trouvent sur son blog, mais en donner les grandes lignes :
• le passage du nucléaire à l’éolien suppose d’avoir trois à quatre fois plus de puissance installée pour produire la même quantité d’électricité sur la même période, et avec du solaire, c’est six à sept fois plus ;
• avec de l’éolien, environ 50 % de la consommation doit être stockée à un moment ou à un autre, et avec du solaire c’est environ 80 %. Il faut donc augmenter la production de 40 % environ pour tenir compte des pertes liées à ce stockage. Avec de l’éolien, cela nous amène à environ 300 GW installés ; et avec du solaire, il faut presque 450 GW de puissance totale. Rappelons qu’actuellement le nucléaire représente 63 GW sur un total de 131 GW installés
• ce stockage sera fait avec des STEP ;
• enfin le réseau doit pouvoir « encaisser » les 300 à 450 GW totaux, et cela conduit à doubler les coûts d’infrastructure.
Par ailleurs, il faut tenir compte de la différence de durée de vie des différents moyens de production, et des coûts d’installation qui diffèrent également selon l’option choisie.
Les résultats sont éloquents, pour ne pas dire effrayants :
là où 600 milliards d’investissements sont suffisants pour fournir à la France sa consommation d’électricité actuelle pendant un siècle si le choix se porte sur le nucléaire, il faut investir environ 4 000 milliards d’euros sur un siècle (soit deux années de PIB actuellement) avec un système 100 % éolien + stockage, et 7 000 milliards sur un siècle (soit 3,5 années de PIB actuellement) avec un système 100 % solaire + stockage.
Jean-Marc Jancovici précise que les Allemands, qui ne produisent aujourd’hui qu’environ 20 % d’électricité intermittente, ont investi entre 300 et 500 milliards selon les estimations.
30 % DU BUDGET DES MÉNAGES CONSACRÉ À L’ÉLECTRICITÉ
L’électricité 100 % ENR coûterait donc six à huit fois plus cher. Ce qui veut dire que l’électricité qui représente aujourd’hui moins de 5 % du budget des ménages français, pourrait représenter 30 % de celui-ci. Et même davantage encore, selon Jean-Marc Jancovici, qui estime qu’il faudrait aussi payer l’électricité des entreprises incluse dans le coût des produits et services.
Jean-Marc Jancovici, qui défend l’idée qu’il faut se débarrasser des énergies carbonées pour lutter contre le réchauffement climatique, et qui est membre du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme de Nicolas Hulot, affirme qu’une analyse rationnelle de la situation commanderait « d’arrêter demain matin de mettre le moindre euro supplémentaire dans l’éolien et le solaire ».
Il va même jusqu’à dire que, « pour conserver une électricité décarbonée une fois les réacteurs actuels mis hors service [NDLR : du fait de leur obsolescence], la meilleure idée est donc… de refaire du nucléaire ».


11/12/17L’éolien français manque de souffle
L’énergie éolienne ne fournit aujourd’hui que 4 % de l’électricité française. Lourdeurs administratives et efficacité des recours expliquent cette piètre performance. Le gouvernement tente cependant d’encourager l’essor d’une filière industrielle.

C’est une question dont la réponse ferait presque sourire. Près de 4 000 éoliennes offshore sont installées au large des côtes d’Europe, dans dix pays. Combien d’entre elles le sont en France, première façade maritime du Vieux Continent ? Zéro. Alors que les premiers appels d’offres ont été lancés en 2011, pas un seul mât ne se dresse au large du Tréport (Seine-Maritime) ou de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Pire, les usines qui doivent produire ces machines géantes se retrouvent au chômage technique, faute de commandes, ou repoussent sans cesse le début des opérations, faute de visibilité.

L’éolien offshore est plein de promesses, aux yeux de tous les observateurs du monde de l’énergie : situé en pleine mer, où le vent souffle plus fort et plus longtemps, il peut produire de façon plus régulière que les éoliennes terrestres. Une manière propre de produire de l’énergie, et de moins en moins coûteuse, même si elle nécessite encore des subventions. Pourtant, aucune de ces machines ne sortira de l’eau avant – au mieux – 2021, dix ans après les premiers appels d’offres.Deuxième plus fort potentiel en Europe
L’échec cuisant de l’éolien offshore illustre les difficultés de la filière en France dans son ensemble. Alors que l’Espagne ou l’Allemagne ont investi massivement dans le secteur, et que la France subventionne fortement la production d’électricité éolienne, sa croissance est encore lente. L’Hexagone a pourtant le deuxième plus fort potentiel éolien en Europe.
La loi de transition énergétique, votée en 2015, fixe ainsi un objectif d’au moins 22 000 mégawatts (MW) de capacité installée en éolien terrestre à l’horizon 2023, contre 12 000 MW aujourd’hui. Concrètement, pour atteindre cet objectif, il faudra ajouter plus de 4 000 éoliennes aux 6 500 existantes. Mais pour atteindre l’autre objectif de la loi, celui de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité, il faudra aller bien plus loin.
Dans son bilan...

05/12/17Eolien : 500 MW raccordés au troisième trimestre 2017
Au cours des trois premiers trimestres de 2017, 1.019 mégawatts (MW) d'éolien ont été raccordés au réseau électrique français, dont 500 MW au dernier trimestre écoulé. Le volume raccordé sur les neuf premiers mois de l'année a progressé de 23% par rapport aux 827 MW raccordés sur la même période en 2016. "Le rythme des raccordements s'accélère, avec un niveau de puissance installée record", commente le ministère de la Transition énergétique, précisant que "le rythme de développement du parc éolien terrestre est conforme à la trajectoire prévue dans le plan national d'action en faveur des énergies renouvelables".
Au total, le parc éolien atteint 12,9 gigawatts (GW). Telles sont les principales conclusions du tableau de bord éolien du troisième trimestre 2017, publié le 30 novembre par le ministère de la Transition énergétique.
Au 30 septembre, la file d'attente des projets d'éolien terrestre s'établit à 8,7 GW, dont 2,8 GW de projets avec une convention de raccordement signée.
La production du parc éolien français progresse légèrement par rapport à l'année précédente et s'établit à 15,5 térawattheures (TWh). Les éoliennes ont fourni 4,5% de la consommation électrique française au troisième trimestre 2017.

https://www.actu-environnement.com/ae/news/eolien-raccordement-troisieme-trimestre-2017-30189.php4

26/11/17La déglingue des marchés de l’électricité
La construction européenne de l'électricité chancelle. Les prix de gros de l’électricité ont diminué de moitié environ au cours des dix dernières années ; ils se sont remis à diverger au sein de l’Europe ; et des prix bien étranges, car au-dessous de zéro, sont parfois observés.
Attention, ces trois phénomènes ne signifient pas que le marché déraille, mais que les contraintes politiques qui lui sont imposées le rendent impuissant, impuissant à résoudre les problèmes qu'elles lui font porter. L'argument peut paraître spécieux : encore un libéral de l'électricité qui rejette la faute sur la politique pour ne pas masquer la faillite de l'économie de marché appliquée aux électrons. Eh bien non, il ne s'agit pas de cela. Voyons pourquoi.
Chute des prix et divergence
La baisse du prix de gros de l'électricité est le résultat d'une surcapacité chronique de l'offre par rapport à la demande. D'un côté, de nouveaux investissements électriques sont entrés en production et de l'autre, la consommation a fléchi. Dès lors rien de plus normal que le prix s'effondre. À l'inverse, en situation de sous-capacité, soit cette fois un excès de demande par rapport à l'offre, les prix atteindraient des sommets. Le marché joue parfaitement son rôle en pointant les insuffisances ou les excès de capacité de production. Il réagirait de même pour n'importe quelle autre commodité subissant des cycles alternant sur- et sous-investissement.
La fin de la convergence des prix nationaux, par exemple entre les prix de chaque côté du Rhin, est liée à l'embouteillage sur les autoroutes transfrontières de l'électricité. Lorsque le vent souffle très fort en Allemagne et que le soleil brille, les électrons en surplus ne parviennent plus à tous s'échapper vers la France, car les capacités de transport sont saturées. Du coup, le prix de gros en France sera plus élevé qu'en Allemagne, car plus rarement formé par de la production renouvelable à très bas coût. Inversement, à défaut de soleil et de vent en Allemagne, c'est le prix en France qui sera plus bas. La congestion ralentit cette fois l'échange d'électricité dans l'autre sens, de la rive gauche à la rive droite du Rhin.
Le prix en France sera formé plus souvent par le coût variable du nucléaire, plus faible que celui des centrales à charbon ou au gaz. Là encore, rien de plus normal à cette divergence des marchés certaines heures et jours de l'année. Les marchés enregistrent simplement des choix politiques divergents des États membres, notamment pour développer plus ou moins rapidement les renouvelables et les interconnexions.
Au-dessous de zéro !
Les prix négatifs ne tiennent-ils pas de l'hérésie puisqu'ils signifient que les producteurs d'électricité offrent de l'argent à ceux qui la leur "achètent" ? C'est comme si des producteurs de fruits et légumes payaient les supermarchés pour écouler leur récolte arrivée à maturité. Au pire, ils la détruiraient, ce qui correspondrait alors à un prix à zéro euro, pour faire remonter le cours.
L'électricité, comme les fraises et les laitues, n'est pas stockable. Elle ne peut pas non plus croître instantanément, car il faut plusieurs heures pour monter une centrale thermique à plein régime. La différence entre ces deux types de bien est que la valeur de l'électricité fluctue d'heure en heure.
Pour profiter d'un prix qui sera positif et rémunérateur au-delà du coût variable à 8 heures du matin, période de pointe de la demande, les producteurs doivent mettre leur centrale en marche à 4 heures. Ils produisent ainsi de premiers MWh dont personne n'aura besoin si le vent cette nuit-là fait tourner les éoliennes à tout berzingue. Le producteur sera gagnant dès lors que la perte subie en payant pour écouler son électricité jusqu'à l'aube est inférieure au bénéfice réalisé par les ventes en matinée. Mieux vaut ce jour-là vendre à perte dans un premier temps que de ne pas démarrer sa centrale. Là encore, le marché est efficace. Sans prix négatif, il n'y aurait pas suffisamment d'électricité pendant votre petit-déjeuner et tout le monde y perdrait.
Une architecture de marché inadaptée
Mais alors qu'est-ce qui cloche ? La réponse tient en une phrase où chaque mot compte : l'architecture actuelle du marché de gros n'est pas adaptée à une production massive d'énergie renouvelable intermittente et subventionnée de façon maladroite à l'image des autres incitations à l'énergie bas carbone.
La transition énergétique passe par une réduction de la production d'électricité à partir de sources carbonées, gaz et charbon principalement, et une augmentation de la part des énergies renouvelables. Poussées par des objectifs politiques ambitieux, celles-ci se sont considérablement développées en Europe, en particulier en Allemagne et en Espagne, créant, dans un contexte de demande globalement stable, de la surcapacité de production d'électricité. La surcapacité électrique que l'Europe connaît aujourd'hui est principalement liée à des chocs de politique énergétique et non à de mauvaises anticipations des investisseurs privés que le marché sanctionnerait.
En tout état de cause, cette surcapacité devrait se résorber par la fermeture des centrales qui émettent du CO2 et un nouvel équilibre serait trouvé. Sauf que les énergies éolienne et solaire sont intermittentes et, à défaut de solution économique pour le stockage à horizon proche, fermer ces autres moyens de production conduirait vite les citoyens européens à être dans le noir les jours sans soleil et sans vent.
Droit carbone, subventions et chute des prix
Le charbon émet deux fois plus de CO2 par kWh que le gaz et pourtant il chasse ce dernier, en particulier en Allemagne. La raison tient au prix insuffisant que doivent payer les émetteurs de carbone. Ce niveau est trop faible pour effacer l'avantage du prix d'achat du charbon par rapport au gaz, pourtant beaucoup plus propre, sur les marchés internationaux.
Sachez d'ailleurs qu'il est trop faible en partie à cause des énergies renouvelables. L'Europe s'est dotée en effet d'un système d'incitations dual pour limiter les émissions de carbone dans l'énergie. D'un côté, et en tout premier, un marché de droits d'émission dont le prix plafonne à quelques euros la tonne de carbone, car il a été, et reste, mal calibré ; de l'autre et postérieurement, une subvention aux énergies renouvelables basée sur un tarif de rachat du kWh produit. Or ces mécanismes conçus séparément ne sont pas économiquement étanches : le déploiement des énergies renouvelables grâce aux subventions explique pour 20 % la chute du prix du carbone sur le marché des droits .
Attention, le reproche principal adressé par les économistes à la politique de subvention aux énergies renouvelables n'est pas à l'encontre des subventions elles-mêmes, mais porte sur la manière. Les opérateurs sont rémunérés par un prix d'achat du kWh fixé par les pouvoirs publics et bénéficient d'une priorité d'écoulement de leurs électrons verts sur le réseau. L'électricité renouvelable est donc extérieure au marché de gros et ses opérateurs insensibles à son prix et ses fluctuations. Pourtant, elle affecte considérablement le même marché de gros en pesant sur son prix à la baisse.
En Allemagne, les subventions aux énergies renouvelables sont responsables pour le quart de la diminution du prix observée entre 2008 et 2015 . Pire, en situation de surproduction l'opérateur d'énergie renouvelable n'a aucun intérêt à stopper sa production puisqu'il est rémunéré indépendamment et n'a rien à faire pour l'écouler dans le réseau. Cette priorité fait que le prix au lieu d'être nul tombe en zone négative puisque ce sont les opérateurs d'énergies conventionnelles qui doivent du coup s'adapter. Comme nous l'avons vu plus haut, ils n'ont d'autre issue que de payer pour injecter leur production afin d'être présents à plein régime quelques heures plus tard.
La subvention aux renouvelables trouve sa justification économique dans la baisse des coûts que seul leur déploiement à grande échelle peut entraîner. La première ferme éolienne ou le premier champ de panneaux solaires installés coûtent très cher et produisent un kWh dont le montant est prohibitif. Le millième aussi, mais le coût unitaire est déjà plus bas. Le dix millième sera encore moins cher et se rapprochera du coût du kWh produit par une centrale thermique et le cent millième produira même moins cher. C'est la manifestation d'effets d'apprentissage : plus d'unités ont été auparavant fabriquées et installées plus la fabrication et l'installation d'une nouvelle unité est bon marché. Essayez avec une cocotte en papier et vous comprendrez pourquoi : vous mettrez cinq minutes pour la première et une poignée de seconde pour plier la millième. Pour le solaire photovoltaïque, on estime que le prix diminue d'environ 20 % chaque fois que la capacité installée double. Pour l'éolien en mer le chiffre est de 10 %.
Les premières éoliennes et les premiers panneaux solaires n'étant pas au début compétitifs, aucun investisseur privé ne se lancerait dans une opération commerciale. Il préférerait attendre que les autres enclenchent et accroissent les effets d'apprentissage. Mais cet attentisme étant partagé par tous, personne ne se lance en l'absence de subventions. Celles-ci sont donc vertueuses (dès lors bien sûr qu'elles sont correctement calculées et cessent lorsque la parité entre énergies renouvelables et conventionnelles est atteinte).
Un marché à réformer
Pour éviter que le marché de gros ne se déglingue encore plus, des réformes sont nécessaires. L'une d'elles consiste à instaurer un prix du carbone digne de ce nom en s'appuyant sur un dispositif qui fonctionne - une taxe plancher progressive par exemple. Cela éviterait notamment que le marché de gros ne chasse l'électricité produite à partir du gaz en faveur de celle produite à partir du charbon. Une autre serait de subventionner les énergies renouvelables à travers des enchères rémunérant la capacité, les kWh produits étant rémunérés en sus par la vente sur le marché . Cela permettrait de continuer d'engranger les effets d'apprentissage tout en intégrant les énergies renouvelables dans le marché de gros.
D'autres réformes encore sont proposées par des économistes de l'énergie ; citons les travaux de David Newbery et son équipe de Cambridge et citons bien sûr la Commission européenne elle-même qui, il y a tout juste un an, a publié un volumineux ensemble de propositions détaillées, dont un projet législatif de refonte du marché.
On ne peut pas en effet compter sur le marché de l'électricité lui-même pour résoudre les problèmes qui le déglinguent. " The market cannot solve the problem of market design" , comme le souligne chaque année à ses étudiants un célèbre professeur d'économie de Harvard, William Hogan, dans son cours sur l'électricité.
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-176441-la-deglingue-des-marches-de-lelectricite-2133245.php


21/11/17Les renouvelables font sombrer en désuétude les objectifs énergétiques européens
Les coûts du solaire et de l’éolien chutent rapidement. Associés à de nouvelles technologies, ces renouvelables pourraient remplacer « plus de la moitié » de l’électricité au gaz ou au charbon en Europe d’ici 2030.
La mise à jour des projections du coût du solaire et de l’éolien par le cabinet de conseil Energy Union Choices est éloquente.
Il en ressort que l’UE pourrait sans aucun problème choisir de rehausser la part de ses renouvelables pour 2030. Au lieu de la prévision actuelle de 49 %, l’UE pourrait facilement viser 61 %, estiment les spécialistes. En pratique, cette augmentation reviendrait à économiser 265 millions de tonnes d’émissions de CO2 et 600 millions d’euros par an en coût des systèmes énergétiques, estiment les auteurs du rapport.
En réalité, la chute des prix du solaire et de l’éolien, combinée à une demande flexible, signifie qu’il serait même moins coûteux de viser les 61 % de renouvelables et de réduire d’environ 50 % la production de gaz, explique le rapport.
« La chute des prix des technologies propres a dépassé de loin toutes les attentes », assure Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, pour qui la recherche a été effectuée. « Les arguments économiques penchent à présent décidément vers l’énergie propre, ce qui devrait pousser l’UE à rehausser ses ambitions pour 2030. »
Une opinion à laquelle fait écho celle de Francesco Starace, PDG d’Enel, principal producteur d’électricité italien, qui a récemment pris la présidence d’Eurelectric, l’association de représentation de l’industrie électrique européenne. Il en effet récemment déclaré que les progrès réalisés dans le secteur des énergies propres avaient été « plus rapides et plus profonds que prévu » lors des dernières projections d’Eurelectric pour 2050.
« Aujourd’hui, [les renouvelables] sont clairement le grand vainqueur en termes de coût par kilowatt/heure », affirme-t-il, ajoutant qu’il est à présent possible que le secteur de l’électricité atteigne la neutralité carbone « certainement avant 2050 ».
Un paquet législatif pas encore adopté…et déjà obsolète
Les eurodéputés discutent actuellement d’un paquet législatif sur l’énergie propre pour 2030. Ce paquet comprend un objectif de 27 % de renouvelables et d’une réduction de 40 % des émissions de CO2.
Pourtant, à en croire le rapport d’Artelys, ces objectifs sont déjà complètement dépassés et pourraient même ralentir la transition vers un système plus propre. La proposition est en effet fondée sur l’hypothèse selon laquelle le prix du CO2 sera de 27 euros la tonne d’ici 2030, un prix considéré trop faible pour entraîner un réel abandon du charbon. Et la réforme du marché du carbone devrait favoriser un prix plus élevé.
« La Commission européenne semble sous-estimer de manière chronique l’ampleur de l’impact que peuvent avoir les énergies renouvelables », regrette Imke Luebbeke, de WWF. « Comme le montre ce rapport, nous pouvons et devons cesser d’utiliser le charbon et miser encore davantage sur les renouvelables que ce qui est prévu pour 2030, au nom de la santé des Européens, du portefeuille des contribuables et de notre climat. »
Contactée par Euractiv, la Commission a reconnu l’importance des résultats de l’enquête, mais n’a pas souhaité commenter ses conséquences sur les objectifs européens. Maroš Šefčovič, le commissaire chargé de l’Union de l’énergie, devrait cependant prendre la parole à l’événement de présentation officiel du rapport, qui aura lieu à Bruxelles, le 21 novembre.
https://www.euractiv.fr/section/energie/news/rise-of-cheap-renewables-disrupts-eu-energy-plans-for-2030/#comments

21/11/17 : Peut-on vraiment passer au tout renouvelable et en même temps au tout électrique ?

Dans le cadre de la transition énergétique, est-il vraiment possible de passer au tout renouvelable et au tout électrique en même temps ? On vous explique.
Depuis quelques semaines, le programme de Transition Énergétique voté en 2015 a du plomb dans l’aile. En effet, Nicolas Hulot a annoncé en novembre 2017 que contrairement aux engagements pris par le précédent gouvernement, il retarderait la diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique à 2030 ou 2035 (au lieu de 2025 comme initialement prévu). Pourquoi ? Tout simplement après la prise de conscience qu’il était difficile de réduire la part du nucléaire tout en luttant en même temps contre le réchauffement climatique.
Au delà de la polémique, cet évènement montre une chose : la transition énergétique n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire. Il ne s’agit pas simplement de faire plus d’éoliennes et de panneaux solaires et d’arrêter le reste. Un certain nombre de questions se posent en termes de faisabilité technique et économiques. Parmi ces questions il y a celle de l’adéquation entre la production électrique renouvelable et nos besoins. Autrement dit : quelle quantité d’électricité peut-on vraiment produire avec un mix énergétique centré sur le renouvelable ? Et cette production sera-t-elle suffisante pour assurer tous nos besoins électriques, et en particulier dans un contexte de transition vers de plus en plus d’usages électriques ?
Tentons de répondre à la question.
L’écologie c’est la multiplication des usages électriques
Dans le cadre de la transition énergétique, l’une des manières de réduire notre impact environnemental et nos émissions de CO2 est d’utiliser le moins possible les énergies polluantes et d’utiliser de l’électricité à la place. Concrètement, cela veut dire que pour les usages qui aujourd’hui nécessitent du pétrole, du charbon ou du gaz, il va falloir à terme trouver une solution qui utilise l’électricité. Par exemple on peut remplacer le fioul de nos chaudières et le pétrole de nos voitures par de l’électricité. C’est ce que prévoit la loi de Transition Énergétique, par exemple à travers le Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique dont l’un des volets vise à soutenir le remplacement des chaudières au fioul, notamment par des chaudières électriques. C’est aussi ce que prévoit le gouvernement lorsqu’il annonce qu’il veut convertir massivement le parc automobile à l’électrique. Il s’agit de remplacer l’usage du pétrole (par les moteurs combustibles) par l’usage électrique (grâce aux moteurs électriques). Sinon, la transition énergétique n’aurait pas de sens : on produirait certes notre électricité à partir de renouvelables, mais en continuant à utiliser des énergies polluantes pour nous déplacer ou nous chauffer…
Le problème, c’est que convertir toute cette énergie fossile en électricité va nous obliger à produire plus d’électricité (pour compenser). En effet, si demain, nous devons nous chauffer ou recharger les batteries de nos voitures avec de l’électricité (en plus de tous nos usages électriques actuels), alors toutes choses égales par ailleurs notre consommation d’électricité va forcément augmenter. Et pour compenser il faudra donc produire plus.
La question qui se pose est donc simple est-il possible de couvrir ces nouveaux besoin en utilisant uniquement de l’électricité d’origine renouvelable (ou du moins une part importante d’énergie renouvelable) ? Faisons le point.
Le problème de l’adéquation entre consommation et production électrique (renouvelable)

Aujourd’hui en France, les énergies renouvelables (solaire, éolien et hydroélectricité) permettent d’assurer (selon RTE) la production d’environ 92 tWh d’électricité sur les 480 tWh consommés en France. C’est à dire environ 19% de l’électricité consommée. Avec la transition énergétique en cours, l’objectif est de passer à 32% d’ici 2030. Et à plus long termes, il faudra bien envisager de faire du 100% renouvelable, puisque pétrole, gaz et uranium sont des ressources non renouvelables.
Seulement, si en même temps nous augmentons nos besoins électriques cela risque de poser problème. Par exemple, si nous passons massivement aux véhicules électriques (comme cela est prévu dans le plan de transition énergétique officiel avec 5-6 millions de véhicules en 2030), nos besoins en énergie électrique risquent d’augmenter sensiblement. Pour 5 millions de véhicules électriques, certains experts évaluent les besoins en énergie à environ 12 tWh supplémentaires, soit une augmentation de 2-3% de notre consommation électrique. Selon ERDF, les chiffres sont un peu plus élevés 1% de hausse de la consommation d’électricité pour chaque million de voitures électriques supplémentaire. Mais si à terme, quand il n’y aura plus de pétrole, tous nos véhicules doivent être électriques (soit 38.5 millions de voitures aujourd’hui), cela pourrait potentiellement augmenter nos besoins en électricité de 100 tWh ou plus. Soit pratiquement autant que toute la production d’énergie renouvelable actuelle en France. À ces besoins, il faudra ajouter ceux des nouveaux usages : le transfert de certains usages du chauffage vers l’électrique, l’internet des objets, le big data, l’usage de plus en plus important d’internet, etc…
Cela veut donc dire qu’à terme, si l’on veut passer à un mix énergétique centré sur les énergies renouvelables (donc en fermant nos moyens de productions électrique non renouvelables actuels) il faudra construire énormément d’installations d’énergies renouvelables. Si l’on veut couvrir nos besoins actuels en électricité, plus les futurs usages (voiture électrique, chauffage électrique, nouvelles technologies) il faudra probablement multiplier par 8 ou 10 la production d’énergies renouvelables actuelle. Ce qui pourrait bien être compliqué, en termes d’infrastructures, de ressources mais aussi d’investissement. Par exemple, il est aujourd’hui très difficile de construire de nouveaux barrages en France (alors qu’ils sont pourtant notre première source d’électricité renouvelable aujourd’hui), pour des questions de contraintes géographiques notamment.
Augmenter nos usages électriques… tout en les réduisant : le défi de la transition énergétique
Mais en réalité, le problème de la transition énergétique ne se pose pas exactement dans ces termes. Car si nos besoins électriques vont certes augmenter d’un côté (avec la voiture électrique et les autres usages) il est aussi prévu que l’on réduise ces besoins d’un autre côté. Par exemple en réduisant les gaspillages, en isolant mieux nos logements ou en améliorant l’efficacité énergétique.
Selon le scénario negaWatt qui sert généralement de référence sur les sujets de transition énergétique, on peut estimer qu’il est possible de réduire de façon importante la consommation électrique du secteur résidentiel par exemple. Comment ? En réduisant ou en maîtrisant la surface des logements, en améliorant l’isolation, passant à une sobriété des usages. Même chose pour la voiture : on réduit les déplacements, on se déplace autrement. En fait, dans ce scénario prévisionnel, la population se déplace beaucoup moins, et surtout beaucoup moins en voiture, ce qui permet de réduire les besoins d’énergie (d’électricité) liés à la mobilité.
Au final, le fait de vouloir en même temps passer aux énergies renouvelables et en même temps convertir nos usages à l’électrique nous place face à un choix : soit nous réduisons volontairement nos besoins en énergie (de l’ordre de 50%), en changeant de façon importante notre mode de vie (réduction des déplacements, réduction de la consommation, réduction de la surface des logements) soit nous aurons des difficultés à produire l’énergie dont nous aurons besoin uniquement avec du renouvelable. En résumé : si nous voulons une électricité renouvelable, il va falloir faire des sacrifices sur nos modes de vie et de consommation actuels. Et si nous voulons garder notre mode de vie actuel (surconsommation, surmobilité individuelle, gaspillages énergétiques) alors il sera difficile de se passer des énergies fossiles et du nucléaire.
Et la question du stockage de l’électricité ?
Le second problème lié à la transition électrique et renouvelable, c’est un problème de stockage. La particularité des énergies renouvelables est qu’elles sont des énergies intermittentes : elles ne produisent pas en permanence mais uniquement lorsque les conditions sont réunies (quand il y a du vent ou du soleil dans le cas de l’éolien et du solaire). Il est donc primordial d’être capable de stocker l’électricité pour en disposer même lorsque les énergies renouvelables ne produiront pas « en direct » suffisamment d’énergie pour assurer nos besoins.
Or si nous augmentons nos usages de l’électricité, nous aurons besoin d’électricité de façon importante à certains moments précis, moments où il n’est pas certain que les énergies renouvelable puissent assurer la demande en temps réel. Par exemple, à 19 h, lorsque chaque ménage rentrera du travail, allumera son chauffage électrique, sa télévision, sa cuisinière et mettra à charger sa voiture électrique, il faudra une quantité énorme d’énergie en même temps. Or à cette heure là, il y a peu de soleil, et pas forcément assez de vent pour produire cette énergie en temps réel. Dans les conditions actuelles, alors que nous bénéficions de centrales nucléaires capables de produire beaucoup à n’importe quel moment, nous avons d’ores et déjà du mal à couvrir nos besoins lors des pics de consommation (comme en hiver). C’est donc un vrai problème à prendre en compte.
Pour pallier à ce problème, il faudra donc être capable de stocker l’électricité de façon conséquence et relativement durable. Et le problème est bien là : on ne sait pas très bien aujourd’hui comment stocker l’électricité de façon pérenne et efficiente. Il existe bien sûr des solutions. La plus évidente, c’est les batteries. Certaines grandes entreprises prévoient déjà de proposer des batteries à domicile ou des centres de stockage constitués de batteries géantes (une est d’ailleurs en construction actuellement en Australie sous la houlette de Tesla). Mais les batteries ne sont pas des technologies durables : l’impact environnemental des batteries est fort. Et surtout, les réserves de lithium (matériau actuellement le plus performant utilisé dans les batteries) ne sont pas illimitées. On pourrait utiliser également des systèmes de stockage comme les STEPs (des barrages conçus pour stocker l’électricité via un système de pompage), mais cela posera aussi plusieurs problématiques écologiques et sociales.
En fait, vouloir convertir la majorité de nos usages à l’électrique et en même temps passer rapidement à beaucoup plus de renouvelable va probablement demander des efforts très importants à la société française. D’abord, il faut garder à l’esprit que cela ne pourra très probablement pas se faire dans les conditions de surconsommation et de croissance économiques actuelles : la transition énergétique passera forcément par une forme sobriété (voire de décroissance), notamment sur les usages technologiques et électriques. Ensuite, il faudra investir massivement dans des infrastructures de production, qui ne sont pas forcément 100% écologiques, ainsi que dans des infrastructures de stockage. Sans parler du réseau, qui devra supporter des variations importantes de flux de production et de consommation.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire (au contraire, la transition vers l’électrique renouvelable est absolument nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique), mais simplement qu’il faut garder en tête ces difficultés. Surtout, il ne faut pas s’imaginer qu’une transition énergétique cumulant le rôle central de l’électrique et du renouvelable puisse se faire sans efforts, sans changer notre mode de vie, et sans faire un certain nombre de révolutions dans notre conception de la consommation, de la mobilité, ou du logement.
https://e-rse.net/100-renouvelable-electrique-transition-268753/#gs.xr6Grwg


16/11/17 : http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

16/11/17 : Les éoliennes, c'est du vent

Retour sur les éoliennes et sur l'échec de la réalité par rapport aux rêves développés autour de cette énergie renouvelable.
Certains les trouvent laides, d’autres (moins nombreux il faut l’avouer) les trouvent belles : les éoliennes... Et si les éoliennes étaient du vent et recouvraient un grand échec ?
Problème quant à la production de l'énergie, problème d'intermittence, problème de stockage, problème quand il n'y pas de vent, problème quand il y a trop de vent, problème écologique par rapport aux oiseaux et aux chauve-souris broyés par les ailes des éoliennes, problème de pollution sonore et esthétique...
Retour sur les éoliennes avec notre invité Rémy Prud'homme, professeur émérite à l'Université de Paris XII et auteur du Mythe des énergies renouvelables aux éditions de l'Artilleur collection Grandeur nature.
Ce qui est un échec concernant les éoliennes, c’est la réalité par rapport aux rêves qui ont été développés et continuent d’être développés. L’idée de la République française est que l’avenir de l’électricité est dans les éoliennes et à un degrés moindre dans le photovoltaïque. Des rapports officiels expliquent qu’on peut très bien aller jusqu’à 50% voire 100% de l’électricité avec ces énergies renouvelables intermittentes.
En réalité une éolienne fonctionne en moyenne un peu moins du quart des heures de l’année et à des heures que l’on ne connaît pas à l’avance et qu’on ne peut pas décider, on ne peut pas piloter l’électricité éolienne et dans une moindre mesure, photovoltaïque.
Avec l'éolien, on essaie de nous vendre ces énergies comme bucoliques mais la réalité n’est pas celle-là, c'est celle de l'un des plus gros « big business » de l'humanité actuellement...
Écouter Les éoliennes, c'est du vent en ligne
https://www.franceculture.fr/environnement/les-eoliennes-cest-du-vent


16/11/17 : Production électrique : un hiver sous forte tension

Les élus du comité central d’entreprise d’EDF alertent sur le risque de coupures de courant cet hiver en cas de vague de froid alors que le niveau des barrages est bas et que deux centrales au fioul ont été fermées depuis l’hiver dernier.
Les Français vont-ils subir des coupures d’électricité cet hiver ? RTE, la filiale d’EDF chargée du transport de l’électricité, a présenté des prévisions assez rassurantes la semaine dernière. Les élus du comité central d’entreprise (CCE) d’EDF ne partagent pas cet optimisme. Les syndicats ont alerté hier sur des risques élevés de délestage si le thermomètre chute.
« Fin janvier 2017, nous sommes passés au bord de la rupture alors que les températures étaient plus clémentes que prévu », rappelle Jean-Luc Magnaval, secrétaire du CCE. Le pic de consommation enregistré le 25 janvier à 19 h est resté très inférieur au record historique du 8 février 2012. « Le système électrique français n’avait plus que 1 % de marge », souligne Virginie Neumayer, présidente de la commission production du CCE.
Des ressources hydrauliques inférieures de 15 %
Les syndicats agitent le chiffon rouge des coupures de courant hivernales pour dénoncer des capacités de production qu’ils jugent très insuffisantes. Les centrales thermiques et les barrages qui ont compensé l’indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires en janvier dernier risquent de faire partiellement défaut cet hiver. En effet, les deux centrales au fioul de Porcheville (Yvelines) et de Cordemais (Loire-Atlantique) qui avaient tourné à plein régime ont fermé définitivement. Elles étaient trop polluantes et plus assez rentables. « La perte de ces centrales au fioul très utiles pour gérer l’ultra-pointe est une erreur, tout comme la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) », estime Jean-Luc Magnaval.
Les élus du CCE s’inquiètent également du niveau très bas des barrages à cause du manque de pluie. « Les ressources hydrauliques en France sont inférieures de 15 % à celles de l’an dernier », affirme Philippe Page Le Merour, délégué syndical central CGT d’EDF.
En janvier dernier, les autres énergies renouvelables n’avaient contribué que très modestement aux pics de production électrique. « Le 25 janvier à 19 h, il n’y avait presque pas de vent et il faisait nuit », rappelle Virginie Neumayer. Les éoliennes n’avaient fourni que 1,5 % de l’électricité disponible, contre 61 % de nucléaire, 13 % d’hydraulique, 10 % de gaz, 5 % de fioul, 3 % de charbon, 1 % de bioénergies et 5,5 % d’importations. D’après RTE, la totalité des éoliennes installées en France permettent malgré tout de répondre au surplus de consommation causée par un degré de température en moins.
Un parc nucléaire réellement plus disponible ?
Loin du scénario catastrophe craint par les syndicats, RTE prévoit un hiver 2017-2018 moins problématique que celui de l’an dernier, grâce notamment à un parc nucléaire plus disponible. La France avait dû se passer de douze puis de cinq réacteurs en janvier 2017, alors que le thermomètre était tombé en dessous de zéro. « Seuls trois à quatre réacteurs seront à l’arrêt au cœur de l’hiver », annonce RTE en se basant sur les prévisions d’EDF.
Les élus du CCE, pourtant très favorables au nucléaire, sont beaucoup plus prudents sur la disponibilité de centrales vieillissantes, confrontées à des opérations de maintenance de plus en plus longues. Jean-Luc Magnaval rappelle que les quatre réacteurs du Tricastin (Drôme) ont été provisoirement arrêtés en septembre sur ordre de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour renforcer une digue soumise au risque de séisme. « L’ASN prend des positions dures et indiscutables en matière de sûreté. La question, c’est par quoi on remplace les réacteurs à l’arrêt ? », demande-t-il, en déplorant une absence de vision de l’État.

16/11/17 : L'énergie de la transition 
(…) La transition énergétique ne pourra se faire qu’à la condition que des technologies industrielles adaptées soient disponibles dans des conditions économiques qui ne mettent pas en péril l’économie mondiale. Le recours massif à l’éolien que l’on nous propose n’est malheureusement pas la solution. Il n’est pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour le comprendre. Il suffit de savoir qu’une éolienne ne commence à fournir de l’électricité que si le vent atteint au moins 15 à 20 km/h. Par ailleurs, lorsque l’anticyclone est centré sur la France, ce qui se produit plusieurs fois par an, aussi bien l’été que l’hiver, pendant plusieurs jours aucune éolienne en France ne peut produire d’électricité. Il est difficile d’imaginer qu’il faille arrêter les trains et les ascenseurs pendant un tel laps de temps. Il est donc nécessaire de disposer de l’équivalent de puissance installé avec une technologie qui fournit de l’énergie à la demande. Or aujourd’hui les seules disponibles sont les chaudières à charbon fioul ou gaz ou le nucléaire. C’est là que se trouve le vrai problème de la transition écologique… (…)
https://www.la-croix.com/Debats/Courrier/Lenergie-transition-2017-11-16-1200892427

16/11/17 : L'éolien, une énergie renouvelable de plus en plus prisée en France😡😡😡😡😡😡😡

À l'occasion des assises nationales de l'éolien terrestre, qui s'ouvrent ce jeudi à Paris, retour sur la place de plus en plus importante de l'éolien dans le cocktail d'énergétique français.
Si l'Europe est le premier producteur mondial d'électricité d'origine éolienne, la France n'est que quatrième producteur au niveau de l'Union européenne. Paris mise presque exclusivement sur l'éolien terrestre et encore peu sur l'éolien "offshore" (encore en phase d'expérimentation). Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, près de 25 % de l'électricité renouvelable produite en France provient de l'éolien, loin derrière l'hydraulique (près de 70 % de la production).
Une place que le ministère souhaite faire progresser de plus en plus dans les années qui viennent. Il envisage même un doublement de la capacité de production électrique ces six prochaines années, pour passer d'une production de 11,2 gigawatts fin 2016 à 21,8 gigawatts en 2023 (au minimum), voire 26 gigawatts (dans les prévisions les plus optimistes). C'est l'énergie qui a le plus progressé ces dix dernières années.
Enfin, si l'éolien prend certes un peu de place dans le paysage (d'où le développement de l'éolien maritime pour répondre à cette critique), il permet de produire assez rapidement suffisamment d'énergie pour les besoins de 800 ménages français par hélice.
https://www.franceinter.fr/sciences/l-eolien-une-energie-renouvelable-de-plus-en-plus-prisee-en-france

15/11/17 : Le gouvernement demande à EDF d'augmenter le recours aux énergies renouvelables
C'est Nicolas Hulot, le numéro trois du gouvernement Macron en sa qualité de ministre de la transition écologique et solidaire, en fait de l'écologie, qui une semaine après avoir renoncé à l'objectif 2025 pour réduire le nucléaire en France dans la production d'électricité demande à EDF un « plan précis » pour développer le solaire et l'éolien dans l'hexagone, car il faut bien couvrir les besoins en électricité du pays.
Pendant ce temps, le gouvernement Macron a pris à son compte l'engagement non tenu par François Hollande, d'arrêter les deux ....

https://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=1511171112

14/11/17NICOLAS HULOT, 50% DE NUCLÉAIRE EST-CE SI INATTEIGNABLE EN 2025 ?
Le Ministre de la Transition écologique et solidaire vient d’annoncer que la promesse de François Hollande d’arriver à 50% de nucléaire en 2025, comme prévu dans la loi de transition énergétique, est jugée inatteignable ! « Mais évidemment sans sacrifier ou rogner sur nos objectifs sur le changement climatique, mais en fixant une date réaliste, a-t-il poursuivi ». ...........
http://www.economiematin.fr/news-nicolas-hulot-50-de-nucleaire-est-ce-si-inatteignable-en-2025o-

13/11/17 : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ - ÉCOLOGIE
Nicolas Hulot "confronté à la réalité" pour Gérard Pierre, président de la section régionale de Sauvons le climat

Pour Gérard Pierre, vice-président de Sauvons le climat et président de la section Bourgogne-Franche-Comté, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot se retrouve "confronté à la réalité" en repoussant à 2030 au lieu de 2025 le passage de 75% à 50% d'énergie nucléaire dans la production d'électricité. Son communiqué complet à lire ci-après :
"Les lois de la République ne peuvent pas être contraires aux lois de la physique. Cet aspect est toujours vérifié et les choix idéologiques en contradiction avec ce principe se fracassent et se fracasseront toujours sur la réalité. La loi de transition énergétique, votée lors du dernier quinquennat, prévoit 2 objectifs qui s’opposent. Le premier est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et le second de réduire la production d’énergie nucléaire de 75 à 50 %. Ces 2 objectifs sont incompatibles. L’Allemagne est en train d’en faire la démonstration. Malgré les centaines de milliards dépensés pour développer les énergies renouvelables elle n’arrive pas à tenir ses engagements de diminuer les émissions de CO2. Il n’est pas si simple de remplacer l’énergie décarbonée produite par les 9 centrales nucléaires fermées depuis 2011, car remplacer une production d’énergie décarbonée (nucléaire) par une autre tout aussi décarbonée (photovoltaïque ou éolien) ne permet pas de diminuer les quantités de carbone envoyé dans l’atmosphère.
Notre médiatique ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot vient de se rendre compte de l’incompatibilité de suivre au même moment 2 pistes opposées. Il a complètement raison de dire que la loi de Transition Énergétique est impossible à tenir. En effet, réduire les émissions de CO2 et « en même temps » fermer les centrales nucléaires qui n’en émettent pas, sont 2 objectifs incompatibles. Il a donc courageusement choisi de repousser l’objectif du passage de 75% à 50% d’énergie nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2030 au lieu de 2025. On peut cependant se demander pourquoi la date de 2030 serait plus compatible. Il faudra, toujours, soit diminuer la consommation d’électricité sans augmenter celle des autres énergies fossiles, soit remplacer la production d’électricité nucléaire par une autre production non émettrice de CO2 et capable de fournir les quantités d’électricité au moment des besoins de sa consommation.
Pour diminuer les émissions de CO2, ce n’est pas à la production d’électricité qu’il faut s’attaquer. Celle-ci déjà largement décarbonée n’en émet que très peu (en France 10 fois moins qu’en Allemagne pour la même quantité d’électricité produite). Il faut s’attaquer au déplacement décarboné et au chauffage des habitations. Le déplacement électrique et les pompes à chaleurs doivent être développés ainsi que l’isolation si on souhaite laisser à nos enfants une planète le plus possible agréable à vivre."
http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2017/11/13/nicolas-hulot-confronte-a-la-realite-pour-gerard-pierre-president-de-la-section-regionale-de-sauvons-le-climat

12/11/17 : IL FAUDRA 16 500 ÉOLIENNES POUR ATTEINDRE 50 % DE NUCLÉAIRE EN 2030
La réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique français ne se fera pas sans une montée en croissance significative des énergies renouvelables et notamment de l’éolien. Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique, il faudrait plus de 16 000 éoliennes (contre 6 500 aujourd'hui) pour atteindre 50 % de nucléaire en 2030, dans un scénario de consommation stable et en tenant l'engagement de fermer les centrales à charbon en 2022.

C’est désormais officiel, la France n’atteindra pas ses objectifs de réduction du nucléaire en 2025. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire l’a annoncé mardi 7 novembre, dans la foulée de la publication d’un rapport de RTE (Réseau de Transport d’Électricité).
Le gestionnaire du réseau électrique français a présenté cinq scénarios de mix électrique. À l’horizon 2025, le passage à 50 % de nucléaire aurait pour conséquence le doublement des émissions de CO2. Un autre scénario est toutefois plus optimiste. Baptisé "Ampère", il s’appuie toujours sur une réduction de la part du nucléaire à 50 % mais avec cinq ans de retard, en 2030. Et une part des énergies renouvelables qui passerait à 50 % du mix électrique contre 19 % aujourd’hui, dans le cas d’une consommation qui reste stable.
Guérilla juridique
Cette montée en puissance des énergies renouvelables implique l’installation sur notre territoire de 14 300 éoliennes terrestres et 2 200 éoliennes en mer contre 6 500 aujourd’hui. Cela représente 62 gigawatts au total, soit 5,7 fois plus que la puissance installée en 2016. Or pour atteindre ces objectifs, il faut vraiment accélérer la cadence et passer de "1 400 à 2 000 MW par an" estime Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
"Pour y arriver, il faut augmenter l’acceptabilité sociale de l’éolien car nous faisons face à une véritable guérilla juridique menée par les associations anti-éoliennes avec des recours quasi-systématiques sur les projets et des conséquences industrielles graves, poursuit-il. Ainsi à Saint-Nazaire, l’usine de General Electric risque de devoir licencier parce que les projets d’éoliennes offshore font l’objet de recours." Selon les industriels, le temps de développement d’un champ d’éoliennes prend en moyenne entre huit et neuf ans.
Le gouvernement a promis pour janvier des mesures pour simplifier les règles. Un bonus sur le rachat du prix de l'électricité a également été mis en place dans les appels d'offres pour les projets qui incluent une part de financement participatif. Un moyen d'accroître leur acceptabilité sociale alors que les plateformes dédiées aux énergies renouvelables explosent avec un doublement des sommes collectées sur un an, selon un baromètre récent (1). "Mais si, comme cela est en train de se passer trop souvent, on s’oppose à tous les projets, notamment l’éolien offshore ou terrestre, alors rien ne changera", a prévenu Nicolas Hulot dans un entretien au Monde fin octobre.
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Baromètre du crowdfunding - 1er semestre 2017
http://www.novethic.fr/lapres-petrole/energies-renouvelables/isr-rse/le-chiffre-il-faudra-16-500-eoliennes-pour-atteindre-50-de-nucleaire-en-2030-145015.html

10/11/17 : L'énergie nucléaire, "un complément nécessaire aux renouvelables"
Au lendemain de la polémique créée par le revirement de Nicolas Hulot sur l’énergie nucléaire et l’impossibilité technique de réaliser l’objectif de baisse de l’atome dans notre mix électrique d’ici 2025, une nouvelle étude vient peser dans la balance de l’industrie nucléaire française et confirmer les craintes du ministre de la transition écologique. Dans un rapport publié mercredi 8 novembre 2017, la société de services informatiques et de conseil Capgemini affirme en effet qu’une énergie nucléaire de complément est indispensable pour accompagner le développement croissant des énergies renouvelables, au risque dans le cas contraire de redonner la main aux énergies fossiles.
L’essor « inéluctable » des énergies renouvelables
Hasard du calendrier ou non, la publication par le cabinet d’étude Capgemini de son « Observatoire annuel mondial des marchés de l’énergie » tombe à pic pour le ministre de la Transition écologique et solidaire. A l’instar du gestionnaire RTE dans son bilan prévisionnel datant du 7 novembre 2017, Capgemini réaffirme dans ce document le rôle indispensable de l’atome dans la transition énergétique et cela malgré le développement croissant des énergies renouvelables.
Devenues désormais « inéluctables », les énergies renouvelables profiteront dans les années à venir d’une compétitivité accrue pour se répandre à travers le monde à un rythme régulier. « L’évolution rapide des technologies de production d’énergie et les gains de productivité associés rendent inéluctable la pénétration des énergies renouvelables, et ce, malgré la fin des subventions en Europe», explique la société de services informatiques et de conseil.
En effet, si de nombreuses filières renouvelables sont toujours très fortement dépendantes du soutien gouvernemental, comme par exemple, le solaire sur bâtiment, l’éolien en mer, la biomasse collective et industrielle, et les énergies marines de manière générale, d’autres ont bénéficié depuis plusieurs années de larges progrès technologiques leur permettant d’abaisser de manière significative leurs coûts de production. L’énergie éolienne (dans sa version terrestre), le solaire et le bois (chez les particuliers) par exemple sont aujourd’hui de plus en plus compétitifs et proposent des tarifs beaucoup plus attractifs, particulièrement dans des pays fortement pourvus en combustibles fossiles. Une enchère pour des moyens de production photovoltaïques en Arabie saoudite a récemment atteint le prix extrêmement bas de 17 dollars par MWh.
L’énergie nucléaire, « un complément décarboné et programmable »
Si cet essor devrait se poursuivre même « en dépit des investissements nécessaires sur les réseaux pour gérer leur caractère intermittent et décentralisé », commente Colette Lewiner, auteure du rapport chez Capgemini, l’absence de solutions de stockage efficientes ne permet pas encore de considérer les énergies vertes comme une solution pérenne capable d’assurer l’approvisionnement énergétique d’un pays comme la France. Bien qu’inéluctable donc, leur développement nécessitera du temps et des investissements importants avant leur éventuelle maturation technologique. « Il faut le temps de lancer des appels d’offres, de choisir les terrains, de mener des études d’impact » pour déployer les énergies renouvelables, explique de son côté à l’AFP Nicolas Goldberg, spécialiste des questions de politique énergétique au sein du cabinet Colombus Consulting.
Or, la volonté de baisser la production nucléaire dans le mix électrique français de 75% à 50% à l’horizon 2025 (remise en cause par Nicolas Hulot) ne prenait pas véritablement en compte les délais nécessaires au développement de ces énergies de substitution. « On avait affiché un objectif, mais sans réfléchir réellement à la trajectoire qu’on allait lui donner », poursuit Nicolas Goldberg. Face à cette difficulté, la France n’aurait eu d’autre choix que d’avoir recours aux énergies fossiles, au risque de ne pas respecter son engagement de réduire ses gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990.
Le développement actuel des énergies propres en France et en Europe confirme d’ailleurs leur incapacité à prendre seules le relais des combustibles fossiles. Les filières éolienne et solaire, très dynamiques ces dernières années, semblent quelque peu s’essouffler et voient leur progression ralentir sur le vieux continent. Si les énergies renouvelables fourniront bien 30% de la production d’électricité mondiale à l’horizon 2022, contre 24% aujourd’hui, leur rythme de développement devrait fortement ralentir en Europe, du fait d’une consommation d’électricité plus faible qui pourrait générer des surcapacités. Selon le rapport de Capgemini, l’électricité nucléaire reste donc encore nécessaire pour les décennies à venir « en tant que complément décarboné et programmable aux renouvelables ».

http://lenergeek.com/2017/11/10/energie-nucleaire-renouvelables-complement-necessaire/

10/11/17Nucléaire : Hulot est-il réaliste ou défaitiste ?
En annonçant que l’échéance des 50% de nucléaire en 2025 n’était pas tenable, le ministre pratique-t-il le pragmatisme ou la reculade ? Les experts sont partagés.
Voilà des propos qui marquent une étape dans le parcours ministériel de Nicolas Hulot à la Transition écologique : son annonce que l’échéance des 50% d’énergie nucléaire ne sera pas tenue en 2025. Rappelons que la loi de transition énergétique, promulguée par Ségolène Royal en 2015, prévoyait de réduire à 50% (contre 72% aujourd'hui) la part de l’atome dans la production électrique française.
Inattendu de la part d’un ministre qui s’était signalé cet été par l’annonce très volontariste de fermeture de réacteurs nucléaires et qui semble découvrir, en s’appuyant sur le bilan prévisionnel de RTE, que cela provoquera un recours accru aux énergies carbonées.
Mais Monsieur Hulot veut-il sauver le climat ou simplement épargner le lobby nucléaire français ? Faut-il y voir un signe de pragmatisme ou bien une reculade ? 
Deux experts nous confient leur analyse.
Réaliste
"Il a accepté de mettre une hiérarchie aux problèmes, le réchauffement climatique avant le nucléaire."
Jean-Marc Jancovici, associé fondateur de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé sur les questions de transition énergétique
"Je tiens à dire d’abord que Nicolas Hulot a été extrêmement courageux sur ce dossier, car il a dit une chose à laquelle il croit sincèrement, en sachant pourtant très bien que cela allait froisser une large partie de son écosystème historique. Il a accepté de mettre une hiérarchie aux problèmes, chose que nombre d'ONG environnementales n'acceptent pas de faire.
Pour lui, une éventuelle baisse à court terme de l’énergie nucléaire ne peut pas se faire si elle handicape la lutte contre le changement climatique. Cela rejoint ce qui ressort des analyses de risque : 5 ou 6 degrés de plus sur notre planète, c’est potentiellement la guerre partout. Les dangers du nucléaire civil ne sont à l'évidence pas de cet ordre.
Pourquoi est-il irréaliste de penser que les énergies renouvelables vont pouvoir se substituer à la fois aux énergies fossiles et au nucléaire. D’abord pour des raisons d’investissements. J’ai fait le calcul (ici). En termes d’investissements, l’éolien avec stockage est 6 à 7 fois plus cher et le photovoltaïque presque 12 fois – même en incluant le coût du démantèlement des centrales. Dans un monde idéal, ce serait peut-être possible, mais pas dans le nôtre.
Ensuite, parce que les énergies solaires et éoliennes ne sont pas pilotables, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas disponibles à la demande, mais seulement quand le soleil brille ou quand le vent souffle. Nos économies stables, organisées comme elles le sont, peuvent-elles se permettre que le train de 7 heures ne démarre que s'il y a du soleil ou du vent ? Pouvez-vous patienter quelques heures pour prendre votre douche ou consulter vos mails ? Physiquement, c'est possible, mais cela aurait des conséquences sociales et économiques majeures. Si, demain, le gouvernement devait provoquer une insécurité d’approvisionnement, on verrait immédiatement la conséquence sur le PIB.
Que nous montre l’exemple allemand ? Que l’essor des énergies renouvelables n’a pas du tout fait baisser la capacité installée totale des centrales pilotables (charbon, gaz, nucléaire, hydraulique). La production des 95 GW de puissance installée solaire et éolienne est venue ''grignoter'' la part de production nucléaire, mais il y a toujours la même puissance en centrales "classiques" – avec un peu moins de nucléaire et un peu plus de gaz. Ces dernières vont juste diminuer ou arrêter leur production quand il y a du vent ou du soleil [elles tournent en sous-régime, NDLR]. Pourquoi ? Toujours pour la même raison : parce que nos économies ont besoin d’une électricité garantie, ce qui oblige à garder l'ancien système par sécurité."
Défaitiste
"2025 est une échéance tenable."
Stéphane Chatelin, directeur de Négawatt, ONG qui planche sur les scénarios d’une transition énergétique verte
"Le scénario de réduction à 50% dès 2025 est parfaitement tenable. Et je crois que Nicolas Hulot aurait été bien inspiré de dire : 'D’accord, ce ne sera pas facile, mais nous allons tout faire pour y parvenir.' Rien ou presque n’ayant été accompli depuis la loi de transition énergétique de Ségolène Royal, cela signifie que beaucoup de choses restent possibles ! Je vois un mauvais signal, défaitiste, dans les annonces du ministre, car elles ne sont pas accompagnées d’un plan qui permettrait, justement, d'engager l'action.
Imaginons qu’il faille, comme l’écrit RTE dans son bilan prévisionnel, recourir davantage aux centrales thermiques pour pallier la fermeture de quelques réacteurs. Cela augmenterait effectivement légèrement les rejets de gaz à effet de serre – on parle d’une hausse de 2%, pendant quelques années. Mais cette hausse est parfaitement compensable par une politique ambitieuse : oui, on peut réduire significativement les rejets des transports en encourageant des politiques publiques alternatives à la voiture individuelle. Oui, on peut établir un plan de rénovation des bâtiments bien plus ambitieux. Surtout, il faudrait aller beaucoup plus loin aussi que le scénario de RTE en matière de développement des énergies renouvelables.
On feint de croire que la solution la plus simple est de prolonger la durée de vie de nos réacteurs au-delà des 40 ans. Mais qui a dit que cette solution était économiquement viable et sans risque ? Quand on voit les difficultés qu’EDF rencontre avec son chantier de l’EPR, les problèmes de sûreté des installations, quand on sait combien cette entreprise est surendettée, rien n’indique qu’elle soit en capacité, sur le plan industriel et financier, de prolonger ses réacteurs."
https://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20171109.OBS7169/nucleaire-hulot-est-il-realiste-ou-defaitiste.html

09/11/17 : OPINION : «Qui peut croire maintenant que les éoliennes peuvent remplacer le nucléaire pour diminuer les rejets de CO2 ?»

Par la voix de son président, Michel de Broissia, l'ACBFC (Association de défense de l'environnement et du patrimoine du Collectif régional Bourgogne Franche-Comté), réagit à la déclaration du ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot.
Communiqué de l'ACBFC (Association de défense de l'environnement et du patrimoine du Collectif régional Bourgogne Franche-Comté) :
À la sortie du conseil des ministres, le 7 novembre, Nicolas Hulot a annoncé au sujet de la réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix énergétique :«Il sera difficile de tenir ce calendrier de 2025, sauf à relancer la production d’électricité à base d’énergies fossiles».
Et d'ajouter :«Si l’on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix électrique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon. Et probablement que si l’on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d’autres centrales thermiques».
Il serait peut-être temps de se rendre compte que les énergies renouvelables intermittentes ne peuvent remplacer aucune centrale nucléaire sans accroître les rejets de CO2. Durant les semaines pendant lesquelles le vent ne souffle pas, il faut faire appel à des centrales d'énergie pilotables au charbon ou au gaz génératrices de CO2. D’ailleurs, l’Allemagne qui possède les mêmes capacités de production en énergie renouvelable et en énergie pilotable (charbon ou gaz) n’a pas pu, à consommation constante, se débarrasser du moindre MW de centrale pilotable. Arrêtons de croire au Père Noël, les éoliennes, en remplaçant le nucléaire, ne feront qu’augmenter les émissions de CO2 comme l’indique RTE. Madame Kocher, Directrice Générale d'ENGIE a trouvé la formule dans son interview sur BFM le 7 novembre : les électrons verts, selon elle, s’obtiennent avec des énergies renouvelables et du... « gaz »! Ce sont donc les centrales à gaz d'ENGIE qui prendront le relais du nucléaire en émettant....du CO2.
Le collectif d'associations ACBFC de défense de l'environnement a toujours dénoncé les arguments fallacieux mis en avant par les politiques et le lobby éolien pour enrayer le réchauffement climatique. En attendant, la loi sur la transition énergétique (LTECV) de 2015 demeure. Elle a pour conséquence de couvrir notre région d'éoliennes gigantesques et toute notre administration y travaille ardemment. La population est mise, la plupart du temps, devant le fait accompli et les parcs les plus récents mis en exploitation chez nous ont des conséquences tragiques sur la santé des riverains. Tant que la politique actuelle persistera, ACBFC exigera un strict encadrement des projets éoliens et, notamment, une distance de précaution aux habitations de 10 fois la hauteur des éoliennes (comme en Bavière!), et un retour au seuil de nuisance défini par le code de la santé publique pour les riverains d'éoliennes comme le demande l'Académie de Médecine.
ACBFC (Association de défense de l'environnement et du patrimoine du Collectif régional Bourgogne Franche-Comté)
contact : contact.acbfc@gmail.com
http://www.infos-dijon.com/news/opinion/autres-opinions/opinion-qui-peut-croire-maintenant-que-les-eoliennes-peuvent-remplacer-le-nucleaire-pour-diminuer-les-rejets-de-co2.html

08/11/17 : Énergies. Le nucléaire nécessaire malgré l'essor des renouvelables ?
Selon une étude menée par la société Capgemini sur les marchés de l'énergie, l'essor des énergies renouvelables est devenu « inéluctable » au niveau mondial. Le rapport affirme cependant que le nucléaire demeure nécessaire « en tant que complément décarboné et programmable aux renouvelables ».
Un rapport intitulé Observatoire annuel mondial des marchés de l'énergie, publié mercredi par Capgemini, estime que l'essor des énergies renouvelables est devenue « inéluctable » en raison de sa compétitivité économique, mais que le nucléaire reste pour l'instant un complément indispensable.
« L'évolution rapide des technologies de production d'énergie et les gains de productivité associés rendent inéluctable la pénétration des énergies renouvelables, et ce, malgré la fin des subventions en Europe », note la société de services informatiques et de conseil, qui publie son Observatoire annuel mondial des marchés de l'énergie.
Coûts des renouvelables en baisse
Le coût des énergies renouvelables (éolien, solaire) a ainsi continué à baisser, le rendant compétitif dans certains pays face aux modes traditionnels de production d'électricité.
Une enchère pour des moyens de production photovoltaïques en Arabie saoudite a ainsi atteint récemment le prix extrêmement bas de 17 dollars par MWh.
L'essor des renouvelables est appelé à se poursuivre « en dépit des investissements nécessaires sur les réseaux pour gérer leur caractère intermittent et décentralisé », commente ainsi Colette Lewiner, de Capgemini.
Dépendance au nucléaire
« En Europe, en l'absence de réforme du système de formation des prix, la forte poussée des renouvelables intermittents a déstabilisé les marchés de gros, impacté négativement la sécurité d'approvisionnement et fragilisé l'équation financière des Utilities », les grosses entreprises du secteur, ajoute-t-elle toutefois.
Selon le rapport, l'électricité nucléaire reste encore nécessaire « en tant que complément décarboné et programmable aux renouvelables ».
En France, le gouvernement a admis mardi que le pays ne pourrait vraisemblablement pas tenir l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50 % en 2025. Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a évoqué l'échéance de 2030 ou 2035.
Le plan initial à l'horizon 2025 « serait très coûteux alors que les investissements dans les réacteurs existants est largement amorti et que de nouveaux investissements importants devraient être financés », a souligné dans le rapport Colette Lewiner, par ailleurs administratrice d'EDF.
« Fermer un nombre aussi important de centrales tout en gardant le niveau actuellement faiblement carboné de l'économie française représente un énorme défi alors que les renouvelables devraient être fortement encouragées pour remplacer les centrales nucléaires; et même dans ce cas, elles ne seraient probablement pas en mesure d'assurer la sécurité de l'approvisionnement électrique », conclut-elle.
https://www.ouest-france.fr/environnement/nucleaire/energies-le-nucleaire-necessaire-malgre-l-essor-des-renouvelables-5365591


08/11/17 : Nucléaire : la fin d'une tartufferie
VIDÉO. En annonçant que la part du nucléaire dans la production d'électricité ne serait pas réduite à 50 % d'ici à 2025, Hulot sonne le glas d'une promesse intenable.
Promis, juré, c'est une coïncidence. RTE, le gestionnaire du réseau électrique, avait organisé depuis belle lurette cette conférence de presse qui, mardi, a révélé entre autres choses que la loi serait difficile à respecter : abaisser d'ici à 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50 % aurait obligé à multiplier quasiment par deux le nombre d'éoliennes, par quatre la capacité du solaire, et à fermer 24 réacteurs de 900 MW ! Pas besoin d'être un expert de l'énergie pour comprendre que ce scénario ressemble à de la science-fiction, d'autant que, selon les calculs de RTE, il aurait conduit à multiplier par deux les émissions de CO2 en moins de dix ans à cause du doublement de la production des centrales à gaz.
Un scénario assez catastrophique qui est donc arrivé à point nommé – à moins que la coïncidence ne soit pas tout à fait fortuite – pour conforter Nicolas Hulot. Mardi, à la sortie du conseil des ministres, le ministre de la Transition énergétique a annoncé que l'objectif inscrit dans la loi de transition énergétique, et réaffirmé durant la campagne électorale par le candidat Macron, ne serait pas tenu. Plus précisément, l'objectif est réaffirmé, mais sa réalisation reportée de quelques années. Adieu, donc, la barre symbolique des 50 % à l'horizon 2025, contre environ 75 % aujourd'hui.
LIRE aussi «  Fermer 17 réacteurs nucléaires d'ici à 2025, c'est irréaliste  »
Relance de la pollution
Qui pouvait sérieusement croire que, d'ici huit petites années, la promesse serait tenue ? Comment imaginer implanter plus de 4 000 éoliennes dans ce laps de temps (c'est la projection du scénario de RTE) alors qu'il faut, en moyenne, sept ans entre la décision d'édifier un parc éolien et sa mise en service ? Qui pouvait croire que l'opinion accepterait la relance de la pollution pendant des années et des années au motif qu'on veut lutter contre l'atome, qui, s'il est potentiellement dangereux, ne pollue pas – la question cruciale des déchets mise à part ? Comment, incidemment, retrouver du travail aux milliers de salariés du nucléaire, même si la transition énergétique sera pourvoyeuse d'emplois, en si peu de temps ?
Emmanuel Macron semblait y croire, puisqu'il reprend en 2017 cette idée ficelée sur un coin de table en 2011 par... Martine Aubry. La première secrétaire du Parti socialiste vise alors l'Élysée. Candidate à la primaire de la gauche, elle noue avec Cécile Duflot un accord électoral qui remplit d'aise les écologistes. Ils obtiennent notamment la fermeture de la centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France, et ce désormais célèbre objectif de réduction du nucléaire. François Hollande, finalement vainqueur de la primaire, reprend à son compte l'accord, moyennant quelques modifications. On notera que son conseiller énergie, qui ne critique pas publiquement l'objectif, s'appelle François Brottes. L'homme deviendra, quelques années plus tard, président du directoire de RTE, qui vient donc d'entamer sérieusement le crédit de ce même accord...
Rénovation du parc
«  Cette loi est intenable, depuis le premier jour  », remarque-t-on depuis longtemps dans l'entourage de Jean-Bernard Lévy, le patron d'EDF. L'électricien ne fait rien pour accélérer la manœuvre. La seule décision prise depuis 2012 et l'accession au pouvoir de François Hollande, c'est la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim, lorsque l'EPR de Flamanville entrera en service. Pour le reste, EDF n'a strictement rien engagé ; au contraire, l'entreprise publique, détenue à plus de 80 % par l'État, s'est engagée dans une vaste rénovation de son parc nucléaire pour accroître sa durée de vie des centrales au-delà des quarante années initialement prévues. Bref, l'exact contraire des engagements pris par François Hollande, puis par Emmanuel Macron.
La déclaration de Nicolas Hulot a ulcéré les associations écologistes. Europe Écologie-Les Verts, à l'origine de l'objectif, parle de «  décision scandaleuse  ». Mais qu'est-ce qui est scandaleux ? Repousser de quelques années, comme l'a promis Nicolas Hulot, un objectif auquel tout le monde, ou presque, souscrit – abaisser la part du nucléaire de 75 à 50 % ? Ou afficher, comme François Hollande et Emmanuel Macron, une ambition tout en sachant qu'elle serait quasiment irréalisable – sauf à entamer une révolution, ce qu'aucun des deux n'a fait ?

http://www.lepoint.fr/economie/nucleaire-la-fin-d-une-tartufferie-08-11-2017-2170720_28.php

08/11/17 : Les énergies vertes demandent au gouvernement d’être plus ambitieux
Les acteurs du secteur des énergies renouvelables ont demandé mercredi au gouvernement d’augmenter ses ambitions en la matière, au lendemain du report de la baisse à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité française.
Cette annonce sur le nucléaire «porte atteinte aux objectifs de transition et d’indépendance énergétique» définis en 2015 dans la loi sur la transition énergétique, a ainsi regretté France énergie éolienne dans un communiqué.
La loi prévoit que les énergies renouvelables représenteront 32% de la consommation d’énergie et 40% de la production d’électricité française en 2030, contre près de 20% fin 2016.
La fédération, qui regroupe les acteurs de l’éolien, demande ainsi au gouvernement de porter à 45% l’objectif d’énergie renouvelable dans la production d’électricité française en 2030, un objectif «ambitieux mais réaliste», selon elle.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui rassemble les entreprises développant tous les types d’énergies vertes, a lui estimé mardi que ces énergies «pourront fournir 50% de la production électrique française» à l’horizon 2030, grâce à des «gains de compétitivité croissants».
Dans le détail, le SER table notamment sur 52 gigawatts (GW) de capacités solaires en 2030, contre plus de 7 GW aujourd’hui, et sur un parc éolien terrestre et maritime de 58 GW, contre plus de 12 GW actuellement.
Les deux organisations s’appuient sur les scénarios prospectifs publiés mardi par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, qui incluent tous un développement massif des énergies vertes à l’avenir.
«Si, aujourd’hui, la part des énergies thermiques, fortement émettrices de CO2, a baissé dans le mix électrique français en quelques années, c’est bien grâce à l’éolien et aux énergies renouvelables qui ont fait la preuve de leur pertinence, de leur fiabilité et de leur efficacité», défend Olivier Perot, président de France énergie éolienne.
La France s’est jusqu’ici fixé comme objectif de tripler la puissance du parc solaire photovoltaïque d’ici à 2023 pour atteindre une fourchette située entre 18,2 et 20,2 GW, et prévoit de se hisser à entre 21,8 et 26 GW en éolien à la même date.

08/11/17Le revirement de Nicolas Hulot sur le nucléaire
http://www.dailymotion.com/video/x687j5z
Le ministre de la Transition écologique et solidaire a laissé entendre mardi que la France ne pourrait pas ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, et fixé un nouveau cap.
Non, la part du nucléaire dans la production d'électricité en France ne sera pas passée à 50% d'ici 2025. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, a fait voler en éclat mardi cette date symbolique, entérinée dans la loi de transition énergétique de 2015, rédigée sous la présidence de François Hollande. Il table plutôt désormais sur 2030, voire 2035. "Si l'on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques", a-t-il expliqué à l'issue du Conseil des ministres mardi.
La colère du militant... Le 8 septembre 2015, quelques semaines après la publication au Journal Officiel de la loi énergétique et deux jours avant une réunion préparatoire de la Cop21, une polémique éclatait sur la fermeture ou non de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vielle de France, avant la fin du mandat de François Hollande. Ségolène Royal, à l'époque ministre de l'Ecologie, avait en effet laissé entendre en marge d'un déplacement à Strasbourg que le retard pris dans la construction de l'EPR de Flamanville repoussait l'échéance à 2018, alors même que le président avait promis durant la campagne de régler le sort de cette centrale durant son quinquennat. Dans la foulée Nicolas Hulot était venu sur Europe 1, au micro de Thomas Sotto, pour redire combien il lui importait que les objectifs quant à la réduction de la part du nucléaire soient tenus dans les délais fixés. "Ce qui m'importe, c'est qu'on tienne les engagements que, dans la production d'électricité française, le nucléaire revienne à 50%" à l'horizon 2025 contre 75% actuellement", martelait-il.
... et la retenue du ministre. Deux ans et une majorité plus tard, l'ancien présentateur télé, devenu entre-temps membre du gouvernement, a donc changé de ton. Car Nicolas Hulot a décidé de se donner du temps : il veut une trajectoire réaliste pour réduire la part du nucléaire à 50%, d'où ce nouvel objectif de 2030 ou 2035. Ces dix années supplémentaires doivent notamment permettre de développer plus d'énergies renouvelables, car aujourd'hui, elles restent encore trop marginales. 12% de l'énergie produite en 2016 en France est d'origine hydraulique selon le rapport annuel de RTE France, le pays n'a pas les capacités géographiques de faire beaucoup plus. Mais il peut davantage sur l'éolien (3,9%) et le photovoltaïque (1,6%).
Feuille de route. Mais il faut une de volonté politique pour y parvenir, des moyens mais pas seulement. Les projets rencontrent souvent une forte opposition localement, surtout pour les éoliennes, les habitants n'en voulant pas chez eux. Ce sera donc l'un des défis de Nicolas Hulot : accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment en réduisant le délai des recours déposés contre les projets d'éoliennes. La trajectoire passera tout de même par des fermetures de réacteurs nucléaires. Mais combien et à quel rythme ? C'est l'autre question à laquelle le ministre devra répondre. Aujourd'hui, seule la fermeture de Fessenheim reste confirmée quand l'ouverture de l'EPR de Flamanville, malgré de nombreux couacs, est toujours fixée à fin 2018.
SUR LE MÊME SUJET :
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Pierre Rabhi sur Hulot à l'Écologie : "C'est très bien qu'il soit là"
Ceta : la France veut mettre en place "une forme de veto climatique", annonce Hulot

http://www.europe1.fr/economie/le-revirement-de-nicolas-hulot-sur-le-nucleaire-3486467

08/11/17 : PART DU NUCLÉAIRE À 50% : NICOLAS HULOT ENTERRE L'OBJECTIF DE 2025
Contrairement à l'engagement du gouvernement, la part du nucléaire dans le production d'électricité en France ne tombera pas à 50% d'ici 2025. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, l'a annoncé ce mardi 7 novembre.
L'engagement, pris par François Hollande en 2012 et assumé par le candidat Macron pendant la campagne présidentielle, ne sera pas tenu. Le gouvernement a pris acte des dernières prévisions du Réseau de transport d'électricité (RTE), indiquant que pour tenir l'objectif des 50% de nucléaire à l'horizon 2025, il faudrait fermer 24 réacteurs nucléaires, retarder la fermeture de centrales à charbon — très polluantes bien sûr — et construire des centrales au gaz supplémentaires.
Nouvelles centrales au gaz
Une perspective qui n'emballe pas Nicolas Hulot. À l'issue du Conseil des ministres, il a ainsi déclaré que si la France voulait être présente au rendez-vous de 2025, « ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques ». Dans le cadre du respect des engagements environnementaux du pays suite à la COP21, et alors que la France veut prendre la tête du combat contre le réchauffement de la planète, ce n'est sans doute pas ce qu'il faut faire.
Un calendrier difficile à tenir
Le ministre en convient. « Il sera difficile de tenir ce calendrier de 2025 sauf à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles », a-t-il aussi déclaré pendant le compte-rendu hebdomadaire de Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Nicolas Hulot donne une nouvelle fenêtre pour la baisse à 50% de la part du nucléaire : 2030 ou 2035, a-t-il précisé sur Public Sénat.
http://www.economiematin.fr/news-part--nucleaire-50-nicolas-hulot-enterre-objectif-2025

07/11/17 : Réseau électrique : le nucléaire au cœur des réflexions
RTE a présenté le 7 novembre son « bilan prévisionnel »(1) de l’équilibre offre-demande sur le réseau électrique français. Le gestionnaire de réseau y présente ses prévisions pour l’hiver à venir ainsi que de grands scénarios de transition énergétique à l’horizon 2035.
Un hiver « sous surveillance » malgré des marges de sécurité
Le réseau électrique français sera à nouveau placé « sous surveillance » cet hiver, indique RTE. Dans des conditions de températures de saison moyennes, la consommation d’électricité pourrait avoisiner 221,5 TWh entre mi-novembre 2017 et fin mars 2018 selon les estimations du gestionnaire de réseau.
Mais c’est la pointe de consommation, atteinte en hiver aux environs de 19h, qui suscite une attention particulière. Comme chaque hiver, RTE rappelle que la consommation électrique française (stimulée par les nombreux chauffages électriques) est très « thermosensible » : au niveau national, chaque degré de température en moins au cœur de l’hiver entraîne un appel de puissance supplémentaire de 2 400 MW sur le réseau.
Avec des températures normales de saison, la pointe devrait se limiter à 85 GW cette année (elle avait atteint 94 GW l’an dernier) tandis que la puissance électrique disponible « au cœur de l’hiver » est estimée par RTE à 96 GW. En cas de vague de froid décennale, cette pointe pourrait toutefois s’élever à 99 GW et elle pourrait même atteindre 109 GW dans le cas d’une vague de froid centennale (le pic historique atteint le 8 février 2012 était de 102,1 GW).
Côté production, RTE prévoit une meilleure disponibilité des centrales nucléaires par rapport à l’hiver dernier : seuls 3 à 4 réacteurs devraient être à l’arrêt cette année contre 12 en décembre 2016 et 5 durant la vague de froid de janvier 2017. Par rapport à l’an dernier, la France devrait au total disposer respectivement de 7,2 GW et 2,8 GW de moyens supplémentaires en décembre et janvier (en incluant les capacités d’effacement et d’importations).
En cas de vague de froid durable ou d’arrêt imprévu de tranches nucléaires, RTE pourrait toujours recourir à des solutions « exceptionnelles » pour maintenir la sécurité du réseau : appels aux économies d’énergie, interruption volontaire de consommateurs industriels « électro-intensifs », baisse de 5% de la tension sur les réseaux de distribution, voire coupures momentanées et localisées. La 2e semaine de janvier apparaît comme la période « la plus délicate » de l’hiver, un recours à ces solutions étant envisageable à partir de 4,5°C en-dessous des normales de saison.
50% de nucléaire en 2025 : trop tôt pour RTE et Nicolas Hulot
RTE indique que les « marges de sécurité » du réseau électrique français seront plus importantes à partir de 2020, avec notamment la mise en service programmée des premiers parcs éoliens offshore et de nouvelles interconnexions avec l’Angleterre et l’Italie. Pour autant, le gestionnaire de réseau juge impossible de fermer dans le même temps les dernières centrales à charbon et les 4 réacteurs nucléaires atteignant 40 ans de fonctionnement d’ici fin 2021(2) sans « dégrader la sécurité d'approvisionnement ».
L’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français à l’horizon 2025 (contre 72,3% en 2016) conduirait par ailleurs « systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français » selon RTE. Le gestionnaire de réseau indique qu’il faudrait en effet fermer 24 réacteurs nucléaires d’une capacité de 900 MW tout en développant massivement les unités de production renouvelables, mais surtout en repoussant la fermeture des centrales à charbon après 2025 (alors que le Plan Climat présenté cet été prévoit leur fermeture d’ici à 2022) et en construisant de nouvelles centrales à gaz (d’une capacité cumulée de 11 000 MW).
Cette cible de 50% présente dans la loi de transition énergétique a fait l’objet de nombreux débats au cours des derniers mois et les modalités concrètes pour atteindre cet objectif n’avaient pas été précisées dans la première programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le ministre Nicolas Hulot a annoncé le 7 novembre à l’issue du Conseil des ministres qu’il était nécessaire de trouver une « date réaliste » pour que la fermeture de réacteurs nucléaires ne s’effectue pas au détriment des objectifs français de lutte contre le changement climatique.
Des orientations pour la transition énergétique d’ici 2035
La situation électrique de 2035 sera « le reflet » des grandes décisions d'investissements prises aujourd’hui, indique RTE qui rappelle l’inertie associée à l’évolution du système électrique. Parmi les différents scénarios imaginés par RTE (Ampère, Hertz, Volt, Watt) à cet horizon 2035 figurent quelques grandes tendances :
en matière de production : une croissance forte de la production renouvelable (entre 243 TWh et 315 TWh par an en 2035 contre près de 100 TWh par an à l’heure actuelle) et des fermetures de réacteurs nucléaires (déclassement de 9 à 52 tranches);
en matière de consommation : une évolution stable ou une baisse de la demande (« complément nécessaire à la réduction de la part du nucléaire »), et ce malgré le développement massif du parc de véhicules électriques (entre 5,5 et 15,6 millions en 2035).
Le développement des interconnexions électriques et de l’autoconsommation font également partie des options « sans regrets » retenues dans tous les scénarios de RTE.
Le gestionnaire de réseau alerte sur le fait que les différents scénarios « ne s’inscrivent pas de la même manière dans l’objectif de réduction de l’empreinte carbone fixé par l’Accord de Paris ». Les scénarios Ampère et Volt, s’appuyant sur un couple renouvelables/nucléaire, seraient susceptibles de faire baisser les émissions de CO2 déjà très faibles du secteur électrique français mais aussi celles des voisins européens (via des exportations de l'électricité française décarbonée).
Au contraire, le scénario Watt (70% de renouvelables et 11% de nucléaire dans le mix électrique en 2035, 21 GW de nouvelles centrales à gaz) conduirait selon RTE à augmenter les émissions françaises mais aussi européennes de CO2 du système électrique(3) (avec des importations d’électricité plus carbonée depuis les pays voisins).
Sources / Notes
1- Synthèse du bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France, édition 2017, RTE.
2- Tricastin 1, Bugey 2, Tricastin 2, Bugey 3.
3- Le gestionnaire de réseau nuance toutefois ce constat en indiquant que les émissions des centrales à gaz françaises pourraient être réduites « en intégrant une conversion progressive vers du biogaz »
https://www.connaissancedesenergies.org/reseau-electrique-le-nucleaire-au-coeur-des-reflexions-171107?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-07-nov-2017

07/11/17 : RTE souligne les difficultés de la transition énergétique
Le gestionnaire des lignes à haute et moyenne tension vient de publier cinq scénarios à l'horizon 2035 sur les modifications prévisibles du système électrique dans le cadre de la transition énergétique. RTE souligne la difficulté de sortir du nucléaire sans émissions de CO2, une position actée par Nicolas Hulot.
SORTIE. Entre producteurs et consommateurs, RTE remplit une mission cruciale. Cette filiale à 100% d'EDF doit assurer à la seconde près l'équilibre du réseau. Tout électron consommé doit être remplacé par un électron produit. Cet exploitant occupe donc une place privilégiée pour envisager l'avenir d'un système électrique qui doit quitter les énergies fossiles et le nucléaire pour embrasser l'éolien, le solaire, la biomasse. Une transition difficile sans émettre de gaz à effet de serre estime RTE. Une position également adoptée mardi après-midi par Nicolas Hulot.
L'année 2018 réglera le cas du fioul. Il n'y aura plus de centrale thermique au pétrole en activité. " Avec 3 à 4 réacteurs nucléaires à l'arrêt cet hiver, contre 12 l'an dernier, nous avons une disponibilité totale de production de 96 000 MégaWatts (MW), précise Clotilde Levillain, directrice de la direction clients-marché de RTE. Nous avons cependant décidé de mettre cet hiver sous surveillance car nos marges de sécurité peuvent être mises à mal par une période rigoureuse de froid ". Jusqu'en 2020, la couverture des besoins de la France est "ajustée " c'est-à-dire que les marges de manœuvre entre production et consommation sont restreintes, une particularité du système français puisque nos voisins européens disposent de marges plus importantes.
Entre 2020 et 2022, la mise en service de nouveaux moyens de production comme la centrale combinée au gaz de Landivisiau (Finistère) et les premiers parcs éoliens offshore vont augmenter la sécurité d'approvisionnement. "L'analyse montre que nous pourrons alors fermer l'ensemble des centrales à charbon et les quatre réacteurs nucléaires arrivant à l'échéance de 40 ans ", assure Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE. Deux de ces réacteurs sont situés à Tricastin (Drome), les deux autres à Bugey (Ain).
La loi de transition énergétique obsolète ?
Entre 2022 et 2025, le secteur électrique devra se mettre en conformité avec le principal objectif de la loi sur la transition énergétique (LTE) votée en 2015 : la diminution de la part du nucléaire dans le mix électrique à 50%. " Un bouleversement du parc de production d'électricité est nécessaire ", prévient Olivier Grabette. RTE avance aujourd'hui le nombre de centrales qu'il faudra fermer. Ce ne sont pas moins de 24 réacteurs " 900MW " qui devront cesser de fonctionner. Or, la capacité des énergies renouvelables atteindra 30 GigaWatts (GW) pour l'éolien terrestre et 5GW pour le secteur offshore, 24GW de solaire et 26GW pour l'hydraulique, soit 34% de la production électrique du pays. Manquent donc 16% qui devront être couverts par des centrales à gaz ou au charbon. Donc selon RTE, les objectifs de la loi de transition énergétique ne seront atteints qu'au prix de la dégradation des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Selon les scénarios, les émissions de gaz à effet de serre varient de 9 à 42 millions de tonnes contre 22 millions de tonnes aujourd'hui. Pour éviter ce hiatus, il faudrait multiplier par trois la capacité de production des énergies renouvelables dans les 7 ans à venir. Or, ces installations sont systématiquement en butte à des recours juridiques qui retardent les projets.
Les différents scénarios ressemblent donc à un avertissement de RTE. Le distributeur plaide pour un pilotage fin de la montée des énergies renouvelables et de la fermeture des centrales nucléaires. Fermer trop vite les réacteurs sans attendre qu'éoliennes et panneaux solaires n'aient atteint des capacités suffisantes de substitution implique la construction de centrales thermiques qui vont dégrader le bilan en CO2 du secteur électrique. A la sortie du Conseil des ministres, mardi, le ministre de la Transition énergétique a fait sienne cette position : "Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d'atteindre au plus vite l'objectif de 50% de la part de nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique ". Cette prise de position est vécue comme un renoncement par les ONG du Réseau action climat.
RTE rejoint les projections de l'Ademe : en 2050, la France peut tout à fait atteindre les 100% d'électricité renouvelable. Le travail des distributeurs comporte au moins deux autres bonnes nouvelles.Une baisse de la consommation
C'est la meilleure nouvelle de ce travail de perspective. RTE officialise la stagnation dans un premier temps, puis la baisse de la consommation électrique des ménages. Aujourd'hui à 480 milliards de kWh, la consommation pourrait même, selon le scénario le plus favorable au développement des énergies renouvelables descendre à 410 milliards. L'isolement des bâtiments chauffés à l'électricité, l'efficacité énergétique dans l'industrie et le tertiaire, la diffusion d'appareils économes expliquent cette baisse. Elle pourrait être accentuée par l'autoconsommation des ménages. RTE estime que 3,8 millions de foyers pourraient ainsi consommer en partie l'électricité produite par la maison.
Les voitures électriques non pénalisantes
La montée en puissance du parc de voitures électriques ne va-t-il pas mettre à bas ces prévisions ? "Nous avons inclus des prévisions comportant jusqu'à plus de 15 millions de véhicules électriques en 2035, oppose Olivier Grabette. Nous arrivons à une part de 8% de la production électrique destinée aux transports ce qui peut être compensé par les baisses de consommation ". Il faudra cependant faire attention aux heures de recharge. Pas question de faire le plein des batteries lors des pics de consommation, mais plutôt attendre la nuit. Les capacités de stockage des voitures devraient même être mobilisées pour capter une part de la production intermittente des renouvelables.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/rte-publie-cinq-scenarios-de-la-transition-electrique-vers-plus-de-renouvelable_118090

07/11/17 : Mix électrique : RTE suggère de reporter à 2030 la réduction à 50% de la part du nucléaire
RTE a présenté des scénarios de transition énergétique à l'horizon 2035. Le gestionnaire du réseau de transport électrique propose de fermer 18 à 27 réacteurs d'ici 2030 pour réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique.
Il est possible de réduire la part du nucléaire à 50% sans augmenter les émissions de CO2, mais pas en 2025, explique RTE. Si le gouvernement maintient l'ambition affichée dans son plan climat, le gestionnaire du réseau de transport électrique estime qu'il devrait alors reporter à 2030 l'atteinte de l'objectif de réduction de la part du nucléaire inscrit dans la loi de transition énergétique. C'est en substance le message qui ressort des cinq scénarios de transition énergétique aux horizons 2025 et 2035 présentés ce mardi 7 novembre par le gestionnaire du réseau de transport électrique.
Pas de marges avant 2020-2022
Le gouvernement devra donc choisir entre la fermeture de toutes les centrales au charbon, des quatre réacteurs nucléaires ou une combinaison des deux politiques.
RTE
Pour arriver à ces conclusions, RTE a établi une prévision à court terme, un scénario pour 2025 et quatre pour 2035. Ces exercices prévisionnels se basent sur des milliers d'hypothèses, et en particulier sur l'évolution de la consommation électrique française. "Toutes les trajectoires de consommation électrique sont en baisse ou stable", explique François Brottes. Sur ce point, le gestionnaire du réseau de transport est particulièrement confiant puisque "depuis trois ans la réalité donne raison à [ses] prévisions", rappelle le président de RTE.
A court terme, la situation offre peu de marges de manœuvre, estime RTE. D'ici 2020-2022, "il n'est pas possible" de fermer simultanément les centrales au charbon et les quatre réacteurs nucléaires qui atteindront 40 ans, explique Olivier Grabette. Le directeur général adjoint de RTE en charge de la prospective juge que "l'étendue des choix est limitée". Le gouvernement devra donc choisir entre la fermeture de toutes les centrales au charbon, des quatre réacteurs nucléaires ou une combinaison des deux politiques. Si le gouvernement reprend à son compte cette analyse, le quinquennat d'Emmanuel Macron devrait perpétuer le statu quo et repousser au début des années 2020 la fermeture effective de réacteurs nucléaires (en dehors des deux de Fessenheim (Haut-Rhin) qui fermeront lorsque l'EPR de Flamanville (Manche) entrera en service).
La réduction à 50% du nucléaire en 2025 fait l'objet d'un scénario spécifique, appelé "Ohm", qui impose plusieurs contraintes selon RTE. Tout d'abord, il faut réduire très fortement le nombre de réacteurs nucléaires : 24 des 58 réacteurs français devraient être fermés, en plus des deux de Fessenheim. Il faut ensuite doubler le rythme actuel de développement des énergies renouvelables. La capacité de production éolienne devrait atteindre 35 gigawatts (GW), contre 11,7 GW en 2016, et la capacité photovoltaïque 24 GW (6,7 GW en 2016). Parallèlement, la fermeture des centrales à charbon devrait être reportée à 2025 et de nouvelles centrales au gaz devraient être construites (pour 11 GW). En conséquence, les émissions de CO2 du système électrique français atteindraient 42 millions de tonnes, contre 22 MtCO2 en 2016.
Fermer 18 à 27 réacteurs d'ici 2030
A l'horizon 2035, RTE propose quatre scénarios. Les deux premiers permettent d'atteindre 50% de nucléaire en 2030. Le premier, "Ampère", est construit sur l'hypothèse d'une réduction de la part du nucléaire en fonction du développement des renouvelables. En 2035, 18 réacteurs nucléaires seraient fermés et les capacités de production renouvelable tripleraient pour atteindre 149 GW (dont 67 GW d'éolien et 48 GW de photovoltaïque). Les émissions de CO2 du système électrique seraient divisées par 2, à 12 MtCO2. Le second scénario qui reporte à 2030 la réduction de la part du nucléaire à 50%, prévoit la fermeture de 27 réacteurs. Ce scénario, appelé "Hertz", se distingue du précédent essentiellement par un développement moins rapide des renouvelables (50 GW d'éolien et 36 GW de photovoltaïque en 2035) et par l'ajout de capacités thermiques (8 GW). Les émissions de gaz à effet de serre seraient légèrement supérieures, à 19 MtCO2.
Les deux derniers exercices pour 2035 proposent deux approches différentes. Le premier, appelé "Volt", propose un développement des moyens de production en fonction des débouchés économiques. Les renouvelables se développeraient au même rythme que dans le scénario Hertz, mais seulement 9 réacteurs nucléaires seraient fermés. Autre différence de taille : dans ce scénario, la France exporterait près de 150 TWh, contre seulement 15 TWh dans le scénario Hertz. Enfin, un dernier scénario "Watt" propose de fermer les réacteurs nucléaires français dès qu'ils fêtent leur quarantième anniversaire. Cinquante-quatre réacteurs seraient fermés en 2035 et les capacités de production renouvelables atteindraient 67 GW d'éolien en 2035 et 48 GW de photovoltaïque.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/mix-energie-rte-part-nucleaire-renouvelable-scenarios-hiver-2030-29988.php4

07/11/17 : Nucléaire : l’exécutif « découvre » que l’objectif arrêté pour 2025 est irréaliste
Sur fond de COP23 et sur la base du bilan prévisionnel présenté par le gestionnaire de réseau RTE ce même jour, Nicolas Hulot a reconnu la difficulté d’abaisser la part du nucléaire dans le mix électrique à 50% d’ici à 2025 sans accroître les émissions de CO2 de la production d’électricité française. Comme le souligne RTE dans son rapport, un pilotage de la transition énergétique est plus nécessaire que jamais.
Nicolas Hulot ne pouvait rêver meilleur timing pour faire cette annonce que tout le monde pressentait depuis un moment. Ce 7 novembre, en présentant son Bilan prévisionnel pour l'année et ses projections d'ici à 2035, RTE a montré qu'il était impossible de faire passer de 75 à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique à l'horizon 2025 tout en respectant la baisse des émissions de CO2 exigée par les engagements français sur le climat et la sécurité d'approvisionnement. Et alors que la COP23 a ouvert lundi 6 novembre à Bonn, tout renoncement au nom de la lutte contre le changement climatique devient plus recevable qu'à l'accoutumée.
« Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon », a expliqué le ministre de la Transition écologique et solidaire à l'issue du Conseil des ministres de ce 7 novembre.
« L'objectif de baisse de part du nucléaire 2025 me semblait quelque peu brutal ou irréaliste », a -t-il déclaré, avant de poursuivre : « Nous prendrons le temps de décider d'une date réaliste, dans un délai le plus rapide possible. »
A court terme, choisir entre charbon et nucléaire
Selon les calculs de RTE dans son bilan prévisionnel, un « oracle énergétique » d'après son directeur général François Brotte, il faudrait, pour atteindre 50% d'électricité nucléaire en 2025, fermer 24 réacteurs sur les 58 que compte le parc français. Même dans un contexte de consommation électrique stable voire en légère baisse -une première depuis que RTE se livre à cet exercice- et en dépit d'un développement accéléré des énergies renouvelables, cela impliquerait d'après l'opérateur de réseau de doubler la capacité de production à partir de gaz et les émissions de CO2 avec. Impensable pour le pays champion de la lutte contre le changement climatique, qui surfe depuis 2015 sur le succès de la COP21.
Pourtant, les émissions liées à la production électrique française ne pèsent aujourd'hui que 22 millions de tonnes de CO2 sur un total de 700 millions de tonnes au niveau national et un tel doublement permettrait à la France de conserver un excellent bilan carbone de sa production électrique. Sans compter qu'il pourrait être compensé par des progrès en matière d'efficacité énergétique réalisés dans d'autres secteurs.
Etant donné les difficultés rencontrées pour fermer la seule centrale de Fessenheim (dont Nicolas Hulot assure qu'elle sera fermée « au cours du quinquennat ») et le manque d'anticipation sur le plan de la reconversion des compétences et des sites concernés, cette échéance de 2025 apparaissait en effet de plus en plus irréaliste.
A plus court terme, il n'est même pas possible au regard de la sécurité d'approvisionnement de fermer les quatre centrales à charbon encore actives en France d'ici à 2022, comme le prévoit le plan climat présenté par Nicolas Hulot en juillet, et les quatre réacteurs nucléaires qui auront atteint 40 ans d'ici là.
De 9 à 52 réacteurs fermés d'ici à 2035
A partir de 2030, cet objectif, annoncé d'abord par François Hollande en novembre 2012 avant d'être inscrit par Ségolène Royal dans la loi de transition énergétique de 2015 puis endossé comme promesse de campagne du candidat Macron au printemps 2017, devient plus atteignable. Mais, comme l'illustrent les différents scenarii élaborés par RTE à l'horizon 2035, à certaines conditions seulement, qui exigent un pilotage précis de la part des pouvoirs publics.
RTE a élaboré quatre trajectoires à l'horizon 2035 aboutissant à des mix énergétiques, des coûts économiques (allant de de 8 à 15 milliards d'euros par an) et des impacts climatiques assez différents. Baptisés Ampère, Hertz, Volt et Watt, ils correspondent à la fermeture de 9 à 52 réacteurs -dans l'hypothèse où la prolongation au-delà des 40 ans serait refusée pour tous- des émissions de CO2 en baisse de 60% ou au contraire en hausse de 45%, et une part du nucléaire dans le mix électrique allant de 11% à 56%. Différentes hypothèses de prix du CO2, de capacités d'interconnexions et d'exportations sont également prises en compte. Ainsi, dans le scénario Volt, un doublement des interconnexions permet à un nucléaire encore haut (56% du mix) de trouver des débouchés à l'export.
Tous les scénarios se fondent néanmoins sur un certain nombre d'hypothèses communes : une consommation stable ou en baisse malgré un fort développement du véhicule électrique (jusqu'à 15 millions en 2035) et d'autres transferts d'usage, grâce aux progrès de l'efficacité énergétique ; une progression de l'autoconsommation ; une diversification du mix électrique impliquant un déploiement accéléré des énergies renouvelables, la fermeture des centrales à charbon françaises et celle de réacteurs nucléaires.
50% de nucléaire et 50% d'émissions de CO2 en moins en 2030
Fort attentif à ne pas indiquer de hiérarchie ou de préférence entre ces différents scénarii et à rappeler que l'élaboration de ce bilan prévisionnel correspond à la mission qui lui est confiée dans le cadre du Code de l'énergie, le gestionnaire de réseau a néanmoins élaboré un scénario qui semble plus que les autres concilier un grand nombre des objectifs aujourd'hui fixés. Ampère, c'est son nom, permettrait en effet d'aboutir à une part de nucléaire de 50% en 2030 - seulement cinq ans plus tard que prévu par la loi de transition énergétique - et de diviser les émissions de CO2 par deux en évitant l'ajout de capacités de production thermique, dont la part tomberait à 4% seulement du mix électrique. Un triplement du rythme d'installation des énergies renouvelables serait nécessaire, ainsi qu'un développement important des mécanismes de flexibilité : effacement électrique, stockage, pilotage de la recharge de véhicules électriques, etc. Concernant les énergies renouvelables, l'objectif peut sembler d'autant plus ambitieux qu'il concerne uniquement le solaire et l'éolien, les capacités de développement de l'hydraulique (qui représente aujourd'hui la plus grande partie du parc renouvelable français) étant limitées. Mais c'est un rythme qui correspond à la fourchette haute de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et au rythme de croisière de certains de nos voisins européens.
Ce scénario prend par ailleurs comme hypothèse une croissance annuelle de 2%, qui permet de financer ce développement des énergies renouvelables ainsi que des actions d'efficacité énergétique notamment dans la rénovation thermique des bâtiments. Difficile de savoir précisément comment il évoluerait si cette hypothèse optimiste ne se concrétisait pas...
Un pilotage plus nécessaire que jamais
RTE insiste sur la nécessité de piloter au plus près l'évolution du parc nucléaire, quels que soient les choix effectués. Le gestionnaire de réseau souligne notamment l'impact potentiel de la durée de fermeture des centrales pour la quatrième visite décennale. Limitée à six mois, comme cela a été le cas pour les visites décennales précédentes, cela n'interférerait pas avec la pointe hivernale et ne poserait donc pas de problème particulier. En revanche, si cette durée atteignait douze mois, cela les rendrait indisponibles durant l'hiver, ce qui pourrait menacer l'équilibre du système électrique.
« L'ampleur et la durée des travaux sont des éléments d'incertitude, souligne RTE dans son rapport. Les analyses de sensibilité renforcent ainsi le message de vigilance sur la période 2018-2022 et sur la nécessité de réaliser des choix séquencés de manière cohérente pour maintenir le niveau de sécurité d'approvisionnement, en parallèle aux actions qui seront menées sur l'évolution du parc de production d'électricité. »
En actant le report de l'échéance de 2025, et alors que débutent les travaux concernant la PPE pour la période 2019-2023, Nicolas Hulot n'en a pas fini pour autant avec l'évolution du parc nucléaire.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-l-executif-decouvre-que-l-objectif-arrete-pour-2025-est-irrealiste-757078.html

07/11/17 : France: la baisse à 50% du nucléaire repoussée, colère contre Hulot
Le gouvernement a admis que la France ne pourrait vraisemblablement pas tenir l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, un report dénoncé comme un "recul" de Nicolas Hulot par les écologistes.
Le ministre de la Transition écologique a estimé qu'il "sera difficile de tenir ce calendrier de 2025 sauf à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles", évoquant dans la soirée une possible échéance de "2030 ou 2035".
"Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d'atteindre au plus vite l'objectif de 50% de la part du nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique", avait-il déclaré à la mi-journée lors du compte rendu du conseil des ministres.
La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à 2025 la part de l'atome dans la production d'électricité française, un objectif qui avait été fixé après des mois d'âpres débats au Parlement.
"Si l'on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques", avait souligné Nicolas Hulot.

- 'Date réaliste' -
Transition énergétique ( AFP / Vincent LEFAI )
Il s'est appuyé sur les études du gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE, qui a pointé mardi la difficulté à atteindre l'objectif de 2025 sans augmenter dans le même temps les émissions de CO2.
Il faudrait en effet utiliser plus de centrales à gaz et à charbon, alors que ces dernières sont très polluantes, a souligné RTE dans son bilan prévisionnel.
Dans son plan climat annoncé en juillet, le gouvernement avait d'ailleurs prévu la fin de la production électrique à partir de charbon d'ici à 2022. Un objectif réaffirmé mardi, au moment où se tient la conférence climat de l'ONU (COP23) à Bonn (Allemagne).
Nicolas Hulot a expliqué qu'il préférait prendre le temps pour trouver une "date réaliste" pour que le nucléaire descende à 50%.
"Tout cela va prendre quelques mois, et en fonction de ça nous fixerons une nouvelle date", a-t-il indiqué. Il a ensuite précisé sur Public Sénat qu'il allait travailler sur "l'échéance de 2030 ou 2035".
Le gouvernement commence à élaborer la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour la période 2019-2023. La question de la part du nucléaire dans le "mix énergétique" français promet d'être au coeur des débats.
Pour l'instant, seule la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) a été actée et doit intervenir au moment de la mise en service par EDF de l'EPR de Flammanville (Manche). Elle doit fermer "dans le quinquennat", a indiqué Nicolas Hulot.
"Dans un an nous aurons un scenario totalement planifié. Nous serons capables de savoir combien de réacteurs, à quelle échéance et sur quel critère nous allons parvenir à cet objectif et donc nous rentrons dans la mise en œuvre", a promis le ministre.
- 'Renoncement inacceptable' -
Les arguments de Nicolas Hulot, régulièrement accusé de servir de "caution" verte au président Emmanuel Macron, n'ont pas convaincu nombre de militants écologistes, relançant leurs doutes sur son utilité au gouvernement.
"Nicolas Hulot, ne vous trompez pas de combat !", a lancé Greenpeace. "Ce n'est pas en reculant sur le nucléaire que la lutte contre les dérèglements climatiques s'accélèrera", a dénoncé l'ONG, appelant le ministre à être "le rempart" contre les lobbys du nucléaire ou du pétrole.
"La France doit enclencher sa transition énergétique en propulsant le développement des énergies renouvelables. Or, ces dernières ne peuvent se développer que si la part du nucléaire est réduite dans le mix électrique français", a-t-elle jugé.
Le Réseau Action Climat a aussi regretté une "reculade" de Nicolas Hulot, tandis que le Réseau Sortir du nucléaire dénonçait un "renoncement inacceptable" de l'ancien militant.
"Un nouvel arbitrage perdu pour le renouvelable. En restant au gouvernement, Hulot cautionne plutôt que freine ces renoncements", a commenté pour sa part le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou.
http://www.boursorama.com/actualites/france-la-baisse-a-50-du-nucleaire-repoussee-colere-contre-hulot-dbf8cc76df2a55238845f66c9e0f08ed


07/11/17 : Nucléaire : Nicolas Hulot acte le report de l'objectif de 2025
Le gestionnaire du réseau d'électricité RTE estime que réduire la part du nucléaire à 50 % dès 2025 augmenterait les émissions de CO2. Le ministre veut fixer « une nouvelle date ».
Tout ça pour ça. Six ans après la promesse de campagne de François Hollande de ramener la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production d'électricité en France à l'horizon 2025, le gouvernement a acté le report de cet objectif pourtant inscrit dans la loi de transition énergétique votée il y a deux ans.
« Si on veut maintenir la date de 2025 [...], ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques », a expliqué Nicolas Hulot à l'issue du conseil des ministres mardi. « On s'était fixé un objectif mais on s'était bien gardé de se mettre en situation d'en assurer la mise en oeuvre », a déploré le ministre de la Transition écologique dans une critique visant implicitement Ségolène Royal. En fin de journée, Nicolas Hulot a indiqué sur Public Sénat que « 2030 ou 2035 est une échéance sur laquelle on va travailler ».
« Décarbonation rapide »
Le gouvernement s'appuie, pour justifier son propos, sur le bilan prévisionnel sur l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité à l'horizon 2035 publié mardi par RTE (filiale autonome d'EDF). Réduire la part du nucléaire à 50 % à l'horizon 2025 imposerait de fermer 24 réacteurs (sur les 58 du parc EDF) sur la période, a détaillé RTE. L'accélération du développement de l'éolien et du solaire n'y suffirait pas : le parc de centrales à gaz devrait être doublé, entraînant un doublement des émissions de CO2 du secteur électrique.
Et peu importe que celui-ci soit très peu émetteur de CO2 _ 22 millions de tonnes l'an dernier, soit environ 7 % des émissions totales de CO2 réalisées en France, et quatre fois moins que la moyenne européenne : « C'est un avantage que nous devons préserver pour réussir la décarbonation rapide des principaux secteurs économiques », a estimé l'exécutif dans une communication à l'issue du conseil des ministres.
« Procrastination »
Si peu d'acteurs croyaient encore au respect de l'objectif de 2025, l'annonce gouvernementale, opportunément faite en pleine COP23, est critiquée par les ONG. Appelant à « ne pas se tromper de combat », Greenpeace a jugé que les énergies vertes « ne peuvent se développer que si la part du nucléaire est réduite dans le mix électrique français », tandis que France Nature Environnement a critiqué une nouvelle « procrastination ».
Nicolas Hulot préparera au premier trimestre 2018 « un plan d'actions pour simplifier fortement le développement des projets de production d'énergie renouvelable » et ce « au meilleur coût pour la collectivité », a indiqué le gouvernement.

Dans sa communication écrite, le gouvernement se garde bien de fixer un nouvel horizon, rappelant seulement son « attachement » à la diversification du mix. Il fixe en revanche de nouvelles lignes rouges : aucun nouveau projet de centrale fossile, zéro hausse des émissions de gaz à effet de serre et une mise à l'arrêt ou une reconversion « vers des solutions moins carbonées » des cinq dernières tranches au charbon en France d'ici à 2022.
Les scénarios de RTE montrent que le chemin sera long. Avec une consommation stable, la fermeture de 16 réacteurs et un triplement de la production verte, le scénario « Ampère » permettrait de ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité en 2030 sans nouvelles centrales fossiles. Mais il est basé sur une hypothèse de croissance du PIB soutenue (+2 % par an). Et EDF, qui s'est imposé en maître des horloges ce dernier quinquennat, juge déjà ce rythme trop soutenu, évoquant plutôt 2033 à 2035.
Croissance moins rapide
Le scénario « Volt », qui table sur une croissance moindre (+1,5 % par an) et un prix de la tonne de CO2 à 30 euros, ne parviendrait qu'à réduire à 60 % la part du nucléaire à l'horizon 2030 (56 % en 2035), mais il serait « le plus performant du point de vue des émissions de CO2 », note RTE.
Ces scénarios, qui n'incluent pas de volet financier, seront discutés dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui doit décliner d'ici à un an les objectifs de la loi de transition énergétique pour la période 2023-2028. Des scénarios parmi d'autres : la préparation de la PPE « est l'occasion d'engager une grande concertation avec les Français et de rassembler les expertises disponibles », a expliqué le gouvernement. De quoi continuer à nourrir de longs mois les discussions.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030838563300-nucleaire-hulot-acte-le-report-de-lobjectif-de-2025-2128119.php

07/11/17 : Le gouvernement abandonne l'objectif de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50%, annonce Nicolas Hulot
Selon le ministre de la Transition écologique, le calendrier adopté sous le précédent quinquennat entraînerait un dérapage sur les autres objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Nicolas Hulot a annoncé, mardi 7 novembre, qu'il allait revoir l'objectif fixé par le gouvernement de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production française d'électricité d'ici 2025. Selon le ministre de la Transition écologique, qui s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres, le calendrier adopté sous le précédent quinquennat - et maintenu par Emmanuel Macron- entraînerait un dérapage sur les autres objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
"Nous fixerons une nouvelle date"
"Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et de la fermetures des centrales à charbon", a affirmé Nicolas Hulot.
"Si on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d'autres centrales thermiques", a continué Nicolas Hulot, expliquant qu'il fallait étudier différents scénarios."Tout ça va prendre quelques mois et, en fonction de ça, nous fixerons une nouvelle date", a-t-il conclu.
RTE propose des scénarios
Nicolas Hulot va dans le sens de RTE. Un peu plus tôt dans la journée, le gestionnaire du réseau affirmait que "l'objectif des 50% de nucléaire dans la production d'électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français".
RTE a élaboré plusieurs scénarios de réduction du nucléaire dans la production d'électricité. Tous supposent une forte croissance des énergies renouvelables, la fermeture de centrales nucléaires et une stabilité voire une baisse de la consommation électrique.
L'un d'eux prévoit par exemple de passer à 50% de nucléaire en 2030 pour descendre à 46% en 2035. A cette date seraient fermés l'équivalent de 16 réacteurs et le système électrique produirait 12 millions de tonnes de CO2 (contre 22 millions l'an dernier).

06/11/17 : 100% renouvelable pour pas plus cher, fastoche ?
31 pages (à consulter en suivant le lien)
Une petite introduction…
Depuis que les énergies fossiles sont passées du statut de « bénédiction » (car elles ont permis la croissance économique) à celui de « problème », à cause du changement climatique évidemment, un certain nombre de scénarios « 100% renouvelables » ont vu le jour. Si le nucléaire n’est pas présent non plus dans ces scénarios, alors que cette énergie n’engendre pas d’émissions significatives de gaz à effet de serre, c’est qu’ils sont en général promus par des entités qui n’aiment pas plus l’atome que le carbone.
Ces scénarios peuvent porter sur toute l’énergie ou juste sur l’électricité, mais dans tous les cas de figure ils supposent que cette dernière est aussi 100% ENR. En général, les deux énergies renouvelables qui dominent dans ces scénarios, pour la partie électrique, sont l’éolien et le solaire.
Un avenir 100% ENR, nous sommes tous pour, a priori. Ou plus exactement nous sommes tous pour si « tout le reste est comme aujourd’hui » : on s’est débarrassé des combustibles fossiles, du nucléaire, et par ailleurs personne n’a froid l’hiver, ne manque de carburant pour se déplacer, ou ne voit son usine, son train ou son bureau à l’arrêt faute d’électricité pour que les machines fonctionnent, et tout cela ne coute pas plus cher. Qui serait contre ?
Or, quand une histoire est si séduisante, comment savoir si elle crédible, ou si elle relève du conte de fées ? C’est là que les ennuis commencent : en une heure de temps, c’est hélas impossible. Les trajectoires proposées reposent sur des modèles qu’un observateur externe ne peut ni analyser ni valider sans s’être plongé dedans de manière approfondie. Or, sans cette étape, il est impossible de savoir dans quelle mesure ils sont susceptibles de fonder une politique publique.
Personne ne sait, sans y passer la nuit (au sens propre), si ces scénarios ne supposent pas une disponibilité en ressources (par exemple des métaux de toute nature pour faire les panneaux ou les éoliennes, les éléments de réseau, et les dispositifs de stockage) qui ne peut être assurée, ou si ils supposent d’investir chaque année une fraction excessive du PIB (lequel dépend par ailleurs de l’énergie disponible !) dans le système électrique, ou de mettre au travail 60% de la population dans la filière énergétique…. ce qui empêche, du coup, d’avoir des gens pour faire quoi que ce soit d’autre !
L’exercice que je vous propose ci-dessous consiste non point à regarder quelle trajectoire permet d’arriver à une électricité 100% ENR, mais tout simplement combien d’argent il aura fallu investir une fois que l’on y sera, à consommation électrique inchangée. Disons que c’est un petit calcul pour donner un ordre de grandeur, sans plus de prétention, mais qui est quand même largement suffisant pour forger quelques conclusions fortes à la fin.
NB : le calcul ci-dessous est fait en supposant la consommation d’électricité en France constante. Que ce soit pour le nucléaire ou pour éolien et/ou solaire, le résultat final sera proportionnel, en première approche, à la quantité d’électricité consommée dans l’année. En valeur absolue, les investissements peuvent donc être inférieurs à ce qui est calculé ci-dessous si nous réduisons la consommation électrique. Mais le rapport entre les deux (entre ce qui’l faut pour nucléaire et ce qu’il faut pour éolien et/ou solaire) est, en première approximation, indépendant du niveau de consommation.
NB2 : le débat nucléaire vs ENR est bien un débat à côté de la question climatique. Remplacer une énergie sans émissions significatives de CO2 (le nucléaire) par une autre énergie sans émissions significatives de CO2 (les ENR) ne change rien aux émissions de gaz à effet de serre. J’y reviens dans la 2è partie de cet article.........
https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/100-renouvelable-pour-pas-plus-cher-fastoche/
01/11/17La production d’électricité atteint des records grâce aux tempêtes en Europe
Un quart de la consommation européenne d’électricité était couverte par le vent samedi. C’est un record européen qui est dû aux tempêtes automnales importantes de ces derniers jours, qui ont causé beaucoup de dégâts en Allemagne et dans d’autres pays d’Europe centrale.
Samedi, 24,6 % de l’énergie totale consommée dans l’Union Européenne, c’est-à-dire une proportion énorme, provenaient de champs éoliens. C’est ce qu’indiquent De Standaard en la VRT. Jusqu’à présent, le record était de 20 %.
En particulier, la production d’énergie éolienne allemande a été très importante. Le vent a permis de produire 790 Gigawattheure d’électricité dans les parcs éoliens allemands, ce qui représente 10 % de la consommation d’énergie des pays de l’Union européenne. En Allemagne, les parcs éoliens ont même fourni 61 % de la consommation totale d’énergie.
Il avait déjà été prédit que la production d’énergie éolienne en Allemagne connaîtrait des pics. Par conséquent, le prix d’achat de l’électricité a chuté de façon spectaculaire au cours du week-end.
Le Royaume-Uni, l’Espagne, la Pologne et le Danemark ont figuré parmi les 5 plus grands producteurs d’énergie éolienne. La part de la l’énergie éolienne dans l’énergie nationale a été bien au-dessus de 20 %.
Le Danemark à plein régime
Le Danemark a été particulièrement performant. C’est le seul pays dont la production d’énergie éolienne a dépassé la consommation nationale énergétique, avec 108,5 %. Le pays offre un gros potentiel pour l’énergie verte qu’il peut exporter vers les pays nordiques scandinaves, par exemple.
En Belgique, samedi, le vent a permis de produire 15 % de la consommation d’électricité. Les parcs éoliens en mer du Nord ont été particulièrement productifs.
https://fr.express.live/2017/11/01/electricite-eolien-europe/
26/10/17
Les éoliennes pour couvrir 100 % de l'énergie mondiale ?
Les parcs éoliens en pleine mer pourraient fournir assez d’énergie au monde entier, d'après une étude récente. En plus des énormes investissements financiers que cela impliquerait, il faudrait installer ces éoliennes en eaux profondes. Un défi technique pour lequel une compagnie norvégienne aurait trouvé la clé.
Des chercheurs américains ont découvert courant octobre que les vents plus forts rencontrés en pleine mer pouvaient produire cinq fois plus d’énergie que les turbines installées sur la terre ferme. En mer, les vents sont plus forts qu’à terre car l’air n’y rencontre pas d’obstacles. Il se trouve que l'endroit dans le monde où le potentiel énergétique est le plus intéressant est l'Atlantique nord. L’exploitation des rafales hivernales cette seule zone pourrait même suffire à couvrir les besoins actuels de l’humanité. Toutefois, en été, l'énergie produite serait seulement suffisante pour alimenter un pays, tel que les États-Unis.
Chercher les vents les plus puissants grâce à des...éoliennes flottantes
Le problème est que ces vents se trouvent en eau profonde. Présentement, aucun parc éolien n’y est installé, car toutes les turbines sont ancrées au sol, donc en eau peu profonde. La solution pourrait venir d’éoliennes flottantes géantes. Cinq d’entre elles viennent d’être installées par Statoil, une compagnie pétrolière norvégienne au large de l’Écosse. D'une capacité de 30 mégawatts, elles peuvent alimenter à elles seules jusqu’à 20 000 foyers.
Chacune de ces structures géantes (253 mètres de haut !) est installée sur un flotteur semi-immergé de 90 mètres de long et 14 mètres de diamètre d'un poids de 3 500 tonnes. Les flotteurs sont reliés à des câbles à trois systèmes d'ancrage enfoncés dans le sol dans des profondeurs supérieures à 100 mètres. L'immensité de ces éoliennes permet de capter les vents d'altitude, plus puissants que ceux de surface.
À terme, l'entreprise chercherait à investir la haute mer, là où le fond marin dépasse 800 mètres. Une ambition perspicace, car plus on s'éloigne des côtes, plus on peut bénéficier d'un vent soutenu et puissant : 80 % de l'énergie développée par les vents marins se trouverait dans les zones d'eaux profondes.
https://www.meteomedia.com/nouvelles/articles/les-eoliennes-pour-couvrir-100--de-lenergie-mondiale-/88386


25/10/17 : La filière éolienne française en pleine forme 😠

L’année 2016 a été celle de nombreux records pour la filière éolienne en France. Le seuil des 12 GW installés a ainsi été dépassé pour la première fois en fin d’année.
L'éolien, en France, se porte bien. Selon les chiffres publiés en septembre par France Energie Eolienne, à l'occasion de son quatrième Observatoire de l'éolien, le seuil des GW de puissance installée a été dépassé pour la première fois en fin d'année.
L'énergie éolienne représente ainsi aujourd'hui pratiquement 5% de la consommation nationale en électricité. La filière, qui affiche une belle vitalité, a créé 1 400 emplois dans l'Hexagone l'an dernier (+9.6%). Au total, ce sont 3 300 postes qui ont vu le jour sur le secteur entre 2014 et 2016, pour 15 870 personnes qui travaillent dans l'éolien à l'heure actuelle.
La France compte désormais 6 600 éoliennes sur son territoire. Pas moins de 700 nouveaux mâts sont sortis de terre au cours de l'année écoulée.
La tendance est au beau fixe. Pour France Energie Eolienne, « ce dynamisme, qui devrait être confirmé en 2017, permettra d'atteindre les objectifs que la France s'est fixés, à savoir 15 GW installés en 2018 dans l'éolien terrestre et entre 21,8 et 26 GW en 2023 ».
Le bon rythme entrevu ces dernières années devra toutefois s'intensifier, concluent les auteurs de l'Observatoire, afin d'atteindre le seuil visé dans six ans.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/la-tribune-de-l-energie-avec-enedis/la-filiere-eolienne-francaise-en-pleine-forme-755394.html

23/10/17Electricité : les offres vertes font florès
Les fournisseurs historiques et la plupart des nouveaux entrants proposent une fourniture garantie d'origine renouvelable. Du vert parfois lointain.
Le « vert » est-il en train de devenir la norme pour l'énergie en France ? Presque tous les nouveaux fournisseurs qui se lancent sur le marché des particuliers proposent une offre d'électricité issue des sources renouvelables (hydroélectrique, éolien ou solaire). Total, Engie, Direct Energie, Enercoop ou les récents Mint et ekWateur... Hormis quelques réfractaires comme Butagaz et Cdiscount , la plupart des nouveaux acteurs de l'électricité ont décidé de mettre l'accent sur la protection de l'environnement.
La prime est en train de disparaître
Chez Total, qui a lancé son offre Spring au début du mois , l'électricité est certifiée 100 % d'origine renouvelable. Chez Engie, tous les nouveaux clients sont automatiquement passés au vert depuis un an. Le cap du million de clients a été franchi il y a quelques jours (soit plus d'un quart du total) et l'ex-GDF Suez vise les deux millions avant la fin 2018. L'électricité verte était jusqu'à présent vendue plus cher, mais cette prime est en train de disparaître chez certains opérateurs. Chez Engie, les tarifs verts et non-verts sont les mêmes à offre équivalente. Et Total promet des prix inférieurs de 10 % au tarif réglementé (hors taxe et hors abonnement).
Poussé par cette vague, EDF s'y est mis à son tour. L'opérateur historique a lancé mi-octobre deux offres de marché vertes . Si l'une affiche une forte baisse des prix pour ceux qui sont prêts à décaler leur consommation vers le week-end, l'autre reste légèrement plus chère que le tarif réglementé. « Ils ont peur de voir les clients quitter le tarif réglementé », décrypte un jeune concurrent.
Certificats de garantie d'origine
La plupart de ces fournisseurs ne produisent pas eux-mêmes la totalité de leur électricité verte. Ils achètent des certificats de garantie d'origine (CGO) émis par les producteurs. Pour chaque mégawatt qu'il consomme, le client est assuré qu'une quantité équivalente d'électricité d'origine renouvelable est produite... quelque part en Europe. Certains comme Total s'engagent à acheter des CGO correspondant à une production en France. Le prix est de fait très différent selon l'origine du « vert » : de quelques dizaines de centimes par mégawattheure pour les grands barrages du nord de l'Europe jusqu'à quelques euros/MWh pour de petits producteurs français.
Le marché « vert » est pour l'instant très liquide. « Il y a environ 1,4 million de clients résidentiels en offre verte, soit 5 % des volumes, alors que 17 % de la production est d'origine renouvelable en France », fait observer Julien Tchernia, fondateur d'ekWateur. Après un long débat, une réforme du marché des CGO est en cours. Alors qu'une bonne partie des certificats n'était même pas émise, l'Etat va pouvoir en reprendre une part (celle sous obligation d'achat) et les vendre aux enchères. Des décrets sont attendus pour une entrée en vigueur l'an prochain, indique Powernext, qui assure la tenue du registre de ces GCO.
Biométhane
Pour le gaz, le marché du biométhane (gaz vert) est moins avancé. Certains acteurs ont décidé de ne pas proposer de gaz d'origine renouvelable. C'est le cas de Total, qui estime que le gaz naturel constitue déjà « une énergie bas carbone » par rapport aux autres hydrocarbures. Dix-neuf fournisseurs proposent une offre de gaz vert mais il s'agit en grande majorité de gaz pour les véhicules, explique-t-on chez GRDF, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz.
Le gaz d'origine renouvelable, issu des déchets agricoles ou des boues des stations d'épuration, représente moins de 0,2 % de la consommation aujourd'hui . Mais le marché est en forte croissance. Sur les dix premiers mois de l'année, il s'est créé autant de certificats de garantie d'origine pour le gaz vert qu'au cours des quatre années précédentes. Le nombre d'installations produisant du biométhane en France - on en compte une cinquantaine aujourd'hui - double tous les ans, relève GRDF.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030767142843-electricite-les-offres-vertes-font-flores-2124499.php
23/10/17 : A l’Etat brut (1)
Dans ce premier article je propose la consultation des chiffres fournis par RTE (Réseau de Transport d’Electricité, filiale d’EDF) pour la production d’électricité en France en 2016 .


Nucléaire :
384 TWh soit 72 % de la production avec une baisse de 7.9 % avec 2015.
La puissance installée est stable soit 63 TW. (page 5)
Charbon, Fioul :
10.6 TWh soit 2 % de la production avec une baisse de 14 % environ.
La puissance installée est en baisse soit 11.2 TW.
Gaz :
35.3 TWh soit 6.6 % de la production avec une forte hausse de 60.8%.
La puissance installée est en hausse soit 11.7 TW.
Hydraulique :
63.9 TWh soit 12 % de la production avec une hausse de 8.2 %.
La puissance installée est stable soit 25.4 TW.
Eolien :
20.7 TWh soit 3.9% de la production avec une baisse de 1.8%.
La puissance installée est en hausse soit 11.7 TW.
Solaire, Bioénergies :
16.8 TWh soit 3.2 % de la production avec une hausse de 9% environ.
La puissance installée est en hausse soit 8.7 TW.
Les différentes hausses et baisses s’expliquent :
- par les aléas climatiques pour l’hydraulique (fortes pluies en début d’année) et pour l’éolien (manque de vent en fin d’année, malgré une augmentation du parc).
- par l’augmentation du parc pour le solaire et les bioénergies.
- par les différents travaux de mise aux normes pour le nucléaire.
- par l’augmentation du parc et d’autres facteurs (prix, baisse d’autres productions) pour le gaz.
Les FdC (*)
Avec un Fdc de 69.2% le nucléaire reste très performant, l’éolien étant à 20.2% et le solaire à 14%.
On peut tout de même remarquer un FdC éolien ponctuel de 82.8% le 06/02/16 à 20h.
Quelques remarques
- le solde des exports ( page 6 du bilan) est en baisse par rapport avec 2015
- avec la région CWE (Central West Europe), c'est à dire essentiellement l'Allemagne, pour la première fois depuis 2010, le solde est importateur soit 10.6 TWh en export contre 15.9 TWh en import. (page 6)
- le prix moyen a été de 28 €/MWh avec un pic à 874 € / MWh en France le 7 novembre de 18h à 19h (page 8) ...
- la production solaire, en croissance, a atteint pour la première fois 1 TWh mensuel.
- le parc de production progresse de 1700 MW ( +1.3 % sur 2015 ) soit un total de 130 818 MW. (page 5)
Conclusion
A la lecture de ces chiffres incontestables il apparaît que le nucléaire est incontournable en France et le "renouvelable" non hydraulique encore très faible même s'il n'est plus anecdotique ...
Mes camarades pronucléaires d'Agoravox vont donc, je le suppose, s'en donner à coeur joie et tomber dans le triomphalisme...
Mais, dans quelques jours, je l'espère, cet article aura une suite " Sous le tapis" où j'exposerai tout ce qui n'est pas dit dans ce rapport.
(*) FdC = facteur de charge
C’est le ratio entre l’électricité effectivement produite sur une période et l’électricité théorique pouvant être produite au maximum de la puissance.
Par exemple : une éolienne d’une puissance de 5 mW peut théoriquement produire en 2016 :
5 mW* 366 jours* 24 h = 43920 mWh pour 2016.
Si elle ne produit que 9223 mWh en 2016 son FdC annuel est donc 9223 / 43920 = 0.21 ou 21 % de sa capacité maximum.
Par définition le Fdc est toujours inférieur ou égal à 1 ou à 100%.
liens
Bilan 2016 RTE
https://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/a-l-etat-brut-1-197681

23/10/17 : QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE PUISSANCE ET ÉNERGIE ?
Couramment utilisés dans le monde de la production d’énergie pour décrire les performances d’une centrale électrique, les deux unités mégawatt (MW) et mégawattheure (MWh) ne sont pas forcément faciles à distinguer tant leur abréviation se ressemblent. Elles désignent pourtant des réalités bien distinctes qui relèvent principalement de la différence existante entre le potentiel de production d’une installation et la quantité d’énergie réellement produite sur une période donnée.
Puissance de production et quantité d’énergie produite
La puissance (en watt, symbole W) d’un moyen de production mesure sa capacité à délivrer une quantité d’énergie par unité de temps. Le wattheure (Wh) est utilisé pour quantifier l’énergie délivrée : 1 Wh correspond à l’énergie produite par un moyen de production d’une puissance de 1 W pendant une durée d’une heure (1 W × 1 h). Outre le kilowatt-heure (kWh = 103 Wh), de plus grands multiples du watt-heure sont souvent utilisés lorsqu’il est question de production électrique : le mégawatt-heure (MWh = 106 Wh), le gigawatt-heure (GWh = 109 Wh) ou encore le térawatt-heure (TWh = 1012 Wh).
Sachant que la puissance maximale d’une installation n’est jamais sollicitée en permanence, la différence entre ces deux unités prend alors tout son sens. Comparons par exemple les productions entre une installation éolienne de 1 MW et une installation photovoltaïque de même puissance. Ces deux sources de production d’énergie sont dites intermittentes puisque leur temps de production est soumis à l’ensoleillement, pour le photovoltaïque, et au vent, pour l’énergie éolienne. En 2016, les 11.670 MW éoliens installés en France ont permis de produire 20.700.000 MWh (ou 20,7 TWh). Si l’on divise cette production annuelle (20.700.000) par la puissance installée (7.449), on obtient le chiffre 1.773, ce qui signifie qu’1 MW éolien a permis de produire 1.773 MWh d’électricité au cours de l’année 2016. Si l’on effectue le même calcul avec la production (8,3 TWh soit 8.300.000 MWh) et la puissance (6.772 MW) photovoltaïques, on obtient le chiffre 1225, ce qui fait qu’1 MW photovoltaïque a permis de produire 1225 MWh au cours de la même année.
Cet exemple montre bien que pour 1 MW installé, la production d’électricité ne sera pas la même en fonction des différentes sources d’énergie. D’autre part, si en théorie, une centrale électrique produisait 1 MW d’électricité à puissance nominale (la puissance la plus élevée que l’installation électrique peut produire) 24 heures sur 24 les 365 jours de l’année, sa production serait de 8.760 MWh par an, sachant qu’il y a 8.760 heures dans une année. Mais la pratique est tout autre et en dehors de l’intermittence des énergies renouvelables, plusieurs raisons peuvent expliquer les variations de puissance opérées par une installation durant l’année comme les opérations de maintenance ou les besoins et la fluctuation de la demande par exemple.
Facteur de charge et taux de disponibilité
Le rapport entre l’électricité produite sur une période et l’électricité qui aurait été produite sur la même période à la puissance nominale est quant à lui appelé « facteur de charge ». Il est exprimé en pourcentage. Sur l’ensemble de l’année 2016, le facteur de charge éolien s’est élevé en moyenne à 21,7 %. Il est en légère diminution par rapport à 2015 (24,5 %) même si un nouveau record de production éolienne a été enregistré le 20 novembre 2016 à 4h avec une puissance de 8.632 MW. Le facteur de charge instantané a quant à lui atteint 82,8% le 6 février à 20h, valeur la plus élevée de l’année 2016. Concernant l’énergie solaire, le facteur de charge s’est élevé à 14,3 % l’année dernière contre 14,7 % en 2015. Le record de production solaire a été enregistré le 4 mai 2016 à 13h30 avec une puissance de 5267 MW et un facteur de charge de 82,7%.
Pour les sources de production d’électricité non intermittentes, on ne parle généralement pas de facteur de charge mais de taux de disponibilité. Cette mesure de performance est différente du facteur de charge. Exprimé en pourcentage, le taux de disponibilité est le rapport entre la durée pendant laquelle une installation produit de l’électricité et la durée maximale de fonctionnement.

http://lenergeek.com/2017/10/23/puissance-energie-difference/
14/10/17 : Samedi 14 octobre 2017 à 12 h 00 : Production d’électricité par filière
http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

10/10/17 : Les éoliennes en pleine mer pourraient alimenter le monde entier en énergie

C'est ce que révèle une étude du Carnegie Institution for Science, en se basant sur des simulations informatiques.
Des parcs éoliens installés en pleine mer pourraient générer bien plus d'énergie renouvelable que ceux installés sur la terre ferme, affirme une nouvelle étude du Carnegie Institution for Science, aux États-Unis. La chercheuse Anna Possner et son collègue Ken Caldeira expliquent dans leur article publié dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) que les vents plus forts (70% plus rapides) rencontrés en pleine mer pouvaient produire cinq fois plus d'énergie que ceux soufflant sur la terre ferme.
3 millions de km carrés à couvrir en éoliennes
Bien qu'il n'existe actuellement aucun parc éolien à grande échelle en eaux profondes, les résultats de l'étude suggèrent que cette technologie vaut la peine d'être étudiée, et ce même si la puissance de tels parcs devait varier en fonction des saisons. "En hiver, les parcs éoliens de l'Atlantique nord pourraient fournir une énergie suffisante pour répondre à tous les besoins actuels de la civilisation", expliquent les chercheurs sur le site de l'institution. En été, en revanche, "de tels parcs éoliens pourraient seulement générer assez de courant pour couvrir les besoins en électricité de l'Europe, ou éventuellement des États-Unis", selon l'étude. Celle-ci s'appuie sur des modèles informatiques comparant la productivité des grands parcs éoliens du Kansas, à des fermes éoliennes imaginaires géantes installées en pleine mer. D'après leurs calculs, les chercheurs estiment à 3 millions de km carrés la surface d'océans à couvrir en éoliennes pour couvrir les besoins énergétiques vitaux de l'humanité estimés à 18 Téra-Watts.
Dans certaines régions, en particulier dans l'Atlantique nord, les parcs éoliens pourraient être beaucoup plus puissants parce que la résistance des pales de leurs turbines ne ralentirait pas autant les vents qu'elle ne le ferait sur terre. En outre, les parcs éoliens en pleine mer sont plus à même de capturer l'énergie provenant du haut de l'atmosphère. "Nous avons constaté que les parcs éoliens océaniques géants sont capables de profiter de l'énergie des vents d'une grande partie de l'atmosphère, tandis que les parcs éoliens à terre restent limités aux ressources éoliennes proches de la surface", précise Anna Possner.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-eoliennes-en-pleine-mer-pourraient-alimenter-le-monde-entier-en-energie_117233

27/09/17Un câble sous-marin de 280 km en projet dans le golfe de Gascogne
La pose d'un câble électrique sous-marin de 280 kilomètres de long est à l'étude dans le golfe de Gascogne, pour relier la France et l'Espagne. Une concertation avec les habitants doit débuter en octobre dans les 3 départements concernés : Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques.
Ce serait un investissement d'au moins 1 milliard 750 millions d'euros : la France et l'Espagne étudient la pose d'un câble sous-marin passant par le golfe de Gascogne. Il relierait les deux pays pour renforcer l'interconnexion électrique : la France et l'Espagne pourront s'échanger plus facilement l'électricité. Si les autorités donnent leur feu vert, la mise en service est prévue en 2025.
Une concertation avec les habitants doit débuter dès le mois prochain, en octobre, en Gironde, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. C'est en effet au large de ces départements que le câble passera, à quelques kilomètres ou quelques dizaines de kilomètres des côtes. La zone précise d'enfouissement reste encore à déterminer.
On sait déjà que ce câble devrait comprendre une partie terrestre, de 80 kilomètres de long, au départ de Cubnezais en Gironde (situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Bordeaux). Il traversera le Médoc avant de plonger dans l'océan Atlantique du côté de Lacanau (Gironde). La partie sous-marine du câble, longue de 280 kilomètres au large de la Gironde, des Landes et des Pyrénées Atlantiques devra notamment franchir le gouf de Capbreton, ce canyon sous-marin parmi les plus profonds du monde. Un "défi d’ingénieure" selon RTE, (réseau de transport d’électricité) en France, qui porte ce projet avec son homologue espagnol REE. Le câble refera ensuite surface au pays basque espagnol, dans le secteur de Bilbao.
L'équivalent de la production de deux centrales nucléaires
Ce câble (en fait composé de 4 câbles côte à côte et mesurant chacun de 10 à 15 centimètres de diamètre) pourra transporter 2000 mégawatts, soit l'équivalent, en permanence, de la production de deux centrales nucléaires. Mais c'est surtout pour transporter l'électricité issue des énergies renouvelables que cette liaison est envisagée. Cela permettra à l'Espagne et au Portugal d'être mieux approvisionnés en électricité ; les actuelles liaisons électriques terrestres à travers les Pyrénées étant saturées. Et en sens inverse, l'Espagne pourra mieux exporter vers la France et toute l'Europe l'énergie de ses éoliennes en cas de surplus.
Avec le boom des énergies renouvelables, il faut davantage d'interconnexion entre les pays expliquent les acteurs du dossier. "Quand il fait du vent en Espagne, il en fait peut-être pas en Allemagne. Quand il fait soleil en Allemagne, il ne fait peut-être pas soleil en Espagne. Avec les énergies renouvelables, on va multiplier les lieux de production, il faut donc multiplier les interconnexions, pour profiter à chaque instant du meilleur système en fonction du climat" explique Jean-François Carenco, le président de la CRE, la commission de régulation de l'énergie.
Subvention européenne de 700 millions d'euros
La CRE en France vient d'ailleurs de signer un accord avec l'autorité espagnole de la concurrence pour repartir entre les deux pays les coûts de construction d'une telle liaison. Les deux régulateurs disent soutenir "sa candidature à une subvention européenne d'un montant de 700 millions d'euros, couvrant 40% des coûts du projet".
Avant la mise en service prévue en 2025 et le début des travaux en 2020, un débat public devra être organisé. Il est précédé à partir du mois prochain et jusqu'en janvier 2018 d'une concertation préalable avec les élus et les habitants. Une trentaine de réunions ou permanence sont prévues en Gironde, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
Calendrier de la concertation préalable (source : dossier de concertation, établi par RTE) :



















































































https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/bientot-un-gigantesque-cable-sous-marin-dans-le-golfe-de-gascogne-1506505661-

25/09/17 : Panorama de l’électricité renouvelable à la fin juin 2017

RTE, le SER, Enedis et l’ADEeF poursuivent leur coopération et publient la 11ème édition du Panorama de l’électricité renouvelable à fin juin 2017.
Le parc éolien français s’élève, fin juin, à 12 341 MW, avec 200 MW supplémentaires raccordés durant le deuxième trimestre.
Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de 12,9 % avec 1 414 MW raccordés aux réseaux. La filière éolienne a produit durant cette période plus de 20 TWh, un volume en baisse de 12,8 % par rapport à la période précédente, qui s’explique par les conditions météorologiques défavorables observées lors du deuxième semestre 2016 et du premier trimestre 2017. Sur la même période, l’énergie éolienne couvre 4,2 % de la consommation électrique française. Le parc éolien atteint désormais 82 % des objectifs fixés à la filière par la PPE à l’horizon 2018
La puissance des installations solaires photovoltaïques raccordées fin juin s’élève à 7 064 MW, avec 194 MW raccordés durant le deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de près de 8 % avec 513 MW raccordés. Si le volume de raccordement affiche une baisse de 39 % par rapport à l’année 2016, cela s’explique en partie par le raccordement d’une centrale d’une puissance exceptionnelle l’année dernière (centrale de Cestas). La puissance raccordée, ce deuxième trimestre, est en augmentation de 12,4 % par rapport au 2ème trimestre 2016. Cette dynamique traduit les premiers effets des appels d’offres planifiés dans le cadre de la PPE. Avec une production de 9,3 TWh, en augmentation de plus de 20 % par rapport aux douze mois précédents, l’énergie solaire photovoltaïque représente 1,9 % de la consommation. Le parc atteint 69 % des objectifs fixés à la filière pour 2018.
Le parc de la filière bioénergies électriques s’élève fin juin à 1 934 MW, avec 12 MW supplémentaires raccordés durant le deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de 2,5 % avec 48 MW raccordés aux réseaux. Sur cette même période, la production de bioénergies représente 6,8TWh, en augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente, et couvre 1,4 % de la consommation électrique française. Le parc a atteint les objectifs fixés à la filière à l’horizon 2018 et représente 76 % du scénario bas 2023.
Composé de 25 514 MW, le parc hydraulique reste stable. La filière a produit 13,8 TWh au deuxième trimestre 2017, un chiffre en baisse de 28,3 % par rapport à la même période de l’année précédente, qui avait bénéficié de conditions hydrologiques exceptionnelles. Avec une production de 50,7 TWh au cours des douze derniers mois (en baisse de 11 % par rapport à la période précédente), l’hydroélectricité couvre 13,1 % de l’électricité consommée au deuxième trimestre.
http://batijournal.com/panorama-de-lelectricite-renouvelable-a-fin-juin-2017/96898

23/09/17 : Des technologies pour de nouveaux réseaux d’énergies

La production d'électricité renouvelable sera bien plus décentralisée et bien plus irrégulière que la production actuelle, d'origine thermique, centralisée et prévisible.
Les systèmes électriques futurs ne seront majoritairement plus alimentés par des unités de production centralisées de forte puissance assurant une production régulière avec des machines tournantes chargées d'inertie. Ils seront alimentés par une multitude de points de production fournissant du courant de manière irrégulière. Cette nouvelle donne bouleverse les services que les réseaux devront rendre.
Le maillage actuel des points de production permet d’avoir une répartition de la production et de la consommation sur le plan géographique. La production est adaptée géographiquement en gros à la consommation et les réseaux électrique n'ont pas à transporter en permanence de grandes quantités d'électricité sur des centaines de kilomètres. Sur des distances courtes, les pertes de lignes entrainées par la très haute tension, sont supportables.
Production décentralisée
Mais la nouvelle carte de la production électrique entraine une distribution différente des flux d'électricité. L'éolien dans les zones côtières et l'éolien en mer, produiront d'énormes quantités d'électricité, qui devront être évacuées au moment même où elles seront produites vers les liens de consommation, souvent éloignés de plusieurs centaines de kilomètres. C'est le cas en Allemagne avec la production en mer du Nord alors que la consommation se trouve en grande partie au sud du pays. Ce sera le cas en France avec l'éolien en Atlantique ou dans la Manche, alors que la consommation sera dans l'Est.
Ces quantités énormes d'électricité ne pourront pas être stockées, sauf à la marge sous forme d'hydrogène. Il sera intéressant de les livrer rapidement aux points de consommation souvent éloignés. Les lignes devront assurer une perte aussi faible que possible, ce qui est le cas en transport du courant continu.
Il sera aussi nécessaire de faire fonctionner le réseau avec une grande souplesse, en fonction des courbes des productions éolienne et solaire. Il sera nécessaire de convertir de grandes quantités d'électricité rapidement avec des équipements adaptés. Tout le réseau devra fonctionner avec cette souplesse, de la production à la distribution.
michel.deprost@enviscope.com
https://www.enviscope.com/energie/des-technologies-pour-de-nouveaux-reseaux-denergies/56153

21/09/17 : Electricité renouvelable : 22,1% de la consommation au deuxième trimestre
Le Syndicat des Energies Renouvelables met en avant la progression de la puissance installée en un an.
La puissance du parc de production d’électricité renouvelable – hydroélectricité, solaire photovoltaïque, éolien et bioénergies – s’élève, fin juin 2017, à 46 853 MW. Elle atteint 91 % de l’objectif 2018 prévu par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie).
Le Panorama de l’électricité renouvelable élaboré par RTE, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Enedis et l’Association des distributeurs d’électricité en France (ADEeF) publie les données pour le deuxième trimestre de 2017.
Composé de 25 514 MW, le parc hydraulique reste stable. La filière a produit 13,8 TWh au deuxième trimestre 2017, un chiffre en baisse de 28,3 % par rapport à la même période de l’année précédente, qui avait bénéficié de conditions hydrologiques exceptionnelles. Avec une production de 50,7 TWh au cours des douze derniers mois (en baisse de 11 % par rapport à la période précédente), l’hydroélectricité couvre 13,1 % de l’électricité consommée au deuxième trimestre.
La contribution de l'hydraulique reste de loin la première, mais la production électrique des filières éolienne, solaire et des bioénergies augmente de 11 % par rapport au même trimestre de 2016. Le taux de couverture trimestriel de la consommation électrique par les énergies renouvelables est en baisse de 4 %, en raison de la production hydraulique exceptionnelle du printemps 2016.
Le parc renouvelable voit sa puissance augmenter de 417 MW au cours du dernier trimestre avec une augmentation de 2 030 MW sur une année glissante. Les filières solaire et éolienne cumulées représentent 95 % de cette augmentation.
Le parc éolien s’élève, fin juin, à 12 341 MW, avec 200 MW supplémentaires raccordés au deuxième trimestre.
Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de 12,9 % avec 1 414 MW raccordés. La filière éolienne a produit durant cette période plus de 20 TWh, un volume en baisse de 12,8 % par rapport à la période précédente en raison de conditions météorologiques défavorables . Sur la période, l’éolien couvre 4,2 % de la consommation électrique française. Le parc atteint 82 % des objectifs fixés à la filière par la PPE à l’horizon 2018
La puissance du solaire photovoltaïque raccordées fin juin s’élève à 7 064 MW, avec 194 MW raccordés au deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc progresse de près de 8 % avec 513 MW raccordés. La baisse de 39 % par rapport à 2016, cela s’explique en partie par le raccordement exceptionnel en 2016 de la centrale de Cestas. La puissance raccordée, ce deuxième trimestre, augmente de 12,4 % par rapport au 2ème trimestre 2016. Cette dynamique traduit les premiers effets des appels d’offres planifiés dans le cadre de la PPE. Avec une production de 9,3 TWh, en augmentation de plus de 20 % par rapport aux douze mois précédents, l’énergie solaire photovoltaïque représente 1,9 % de la consommation. Le parc atteint 69 % des objectifs fixés à la filière pour 2018.
Le parc de la filière bioénergies électriques s’élève fin juin à 1 934 MW, avec 12 MW supplémentaires raccordés durant le deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc progresse de 2,5 % avec 48 MW raccordés aux réseaux. Sur cette même période, la production de bioénergies représente 6,8 TWh, en augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente, et couvre 1,4 % de la consommation électrique française. Le parc a atteint les objectifs fixés à la filière à l’horizon 2018 et représente 76 % du scénario bas 2023.
https://www.enviscope.com/environnement/lelectricite-renouvelable-a-represente-221-de-la-consommation-au-deuxieme-trimestre/56129

10/09/17 : Et si les industriels pouvaient consommer l’énergie du champ éolien voisin... 😏

Selon Jean-Pierre Riche, directeur général du cabinet Orygeen, l’heure des Power Purchase Agreements (PPA), qui permettent à des entreprises de consommer l’énergie du champ éolien ou solaire voisin à un prix compétitif, a enfin sonné en France. Un système qui contribuerait aussi à la viabilité de champs ENR existants ou en construction. Explications.
Prix volatiles, sauts technologiques, législation changeante, ... le secteur de l'énergie est en mutation constante et rapide. Dans ce monde disruptif, où le prix du solaire, par exemple, a été divisé par huit en dix ans et où les nouveaux outils du big data révèlent de nouveaux gisements d'efficacité énergétique, les entreprises doivent saisir les bonnes opportunités pour lutter contre le réchauffement climatique tout en optimisant leur coût énergétique.
Faire évoluer son mix énergétique en faisant croître la part des énergies renouvelables permet déjà de participer activement à la lutte contre le changement climatique, tout en anticipant l’évolution législative et règlementaire qui accompagnera l’objectif "France CO2neutre en 2050" annoncé par le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot. Cela devient désormais aussi une option compétitive économiquement : le coût de production d’électricité renouvelable via l’éolien ou le solaire photovoltaïque ayant fortement chuté depuis 10 ans, il atteint aujourd’hui le niveau des tarifs d’achat de l’électricité sur le réseau de distribution. L’énergéticien italien ENEL explique d’ailleurs sa stratégie de fermeture de centrales traditionnelles et d’investissement massif dans les ENR en citant "les perspectives de Bloomberg pour 2017 démontrent qu’il est désormais plus rentable de construire une centrale produisant de l’électricité renouvelable que de continuer à exploiter une centrale conventionnelle".
Une alternative à l'autoproduction
Autoproduire de l’électricité solaire sur un site d’entreprise en France à un coût situé entre 55 et 90 euros / MWh, est désormais possible et ouvre la porte d’une autoconsommation rentable… pourvu que l’entreprise dispose de l’espace suffisant sur son site pour produire une part significative de sa consommation.
Pour contourner les contraintes d’espace ou compléter l’électricité autoproduite, les entreprises peuvent désormais mettre en place des Power Purchase Agreements (PPA) pour s’approvisionner directement en électricité sur un champ éolien ou solaire voisin. Ce type de contrat bilatéral entre un développeur exploitant de champs éolien ou solaire et une ou plusieurs entreprises consommatrices a été initié aux USA en 2010 par Google. Depuis 2013, plusieurs dizaines de contrats ont été signés par les GAFA aux Etats Unis mais aussi au Royaume-Uni (HSBC, BT ou Nestlé…), au Mexique (ArcelorMittal, BBVA, Coca Cola…) et dans une dizaine d’autres pays.
En France, la sortie des obligations d’achats de 1 200MW d’éolien (avant 2020) construits il y a 15 ans, ouvre les premières opportunités de PPA. Une vingtaine d’entreprises sont déjà engagées dans des discussions pour les saisir. De leur côté, les développeurs de nouveaux projets étudient aussi cette nouvelle voie de commercialisation qui leur permet de financer leurs champs ENR sans passer par les appels d’offres et les mécanismes de compléments de prix (dont on peut anticiper la fin à moyen terme).
Consommer l’énergie du champ éolien ou solaire voisin à un prix compétitif devient donc un des axes clés à considérer dans tout plan d’amélioration des performances énergétiques. Une initiative qui permet de contribuer à la viabilité de champs ENR existants ou en construction, de diminuer ses propres émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de sortir une part de ses achats d’énergie de la volatilité des marchés, en contractualisant un approvisionnement sur une durée longue de 10 à 25 ans.
http://www.usinenouvelle.com/article/tribune-et-si-les-industriels-pouvaient-consommer-l-energie-du-champ-eolien-voisin.N583078

31/08/17 : Mauvais début d'année pour l'éolien
Le développement du parc éolien français s'est essouflé au premier semestre 2017, tout comme la production de courant à partir de vent, tandis que le solaire s'en sort mieux avec une production en hausse malgré un rythme de développement du parc également ralenti.
Au 30 juin, le parc éolien français atteignait 12,3 gigawatts (GW), avec 519 nouveaux mégawatts (MLW) raccordés au premier semestre, en baisse de 9% par rapport à la même période de l'an dernier, "qui avait constitué un record", selon des données publiées jeudi par le ministère de la Transition écologique et solidaire. La production d'électricité éolienne a pour sa part reculé de 7,1% sur les six premiers mois de l'année, du fait de conditions de vents défavorables. Elle a atteint 11,1 térawattheures (TWh) et a représenté 4,5% de la consommation électrique française sur la période, contre 4,8% au premier semestre 2016.
Le développement du parc solaire photovoltaïque a lui aussi ralenti, avec 233 MW raccordés au réseau, contre 343 MW au premier semestre 2016. Au total, le parc solaire français représentait une puissance de 7,4 GW au 30 juin. La production est toutefois en nette hausse (+10%) par rapport au premier semestre de 2016 et a couvert 1,7% de la consommation électrique française, contre 1,5% l'an dernier. La France s'est fixé comme objectif de tripler la puissance du parc solaire photovoltaïque d'ici 2023 pour atteindre une fourchette située entre 18.200 et 20.200 MW, et prévoit de se hisser à entre 21.800 et 26.000 MW en éolien à la même date.
Le ministère a également publié l'état des lieux des filières du biogaz et du biométhane (production de gaz et d'électricité à partir de déchets organiques). Fin juin, 519 installations produisaient de l'électricité à partir du biogaz en France, soit une puissance installée de 405 MW (+15 MW) et 920 gigawattheures produits sur le premier semestre (-1%). 35 installations injectaient du biométhane dans les réseaux de gaz (du biogaz épuré pour être compatible avec le gaz naturel transporté dans les réseaux) soit 9 installations de plus que fin 2016. Elles ont produit 97 GWh (+13%) sur le premier semestre. La France vise une production de 8 TWh en 2023.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/08/31/97002-20170831FILWWW00293-mauvais-debut-d-annee-pour-l-eolien.php

28/08/17 : Denis de Kergorlay : «Très chères éoliennes !» 👍
Pour le président exécutif d'Europa Nostra*, les éoliennes non seulement détruisent le patrimoine, mais sont inutiles d'un point de vue climatique et très coûteuses pour les investisseurs comme pour les consommateurs.
La polémique autour de la multiplication des éoliennes sur le territoire français ressemble à une version contemporaine de la querelle entre «anciens» et «modernes». Se réclament des «modernes» toutes celles et tous ceux qui, s'étant engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique, souhaitent une transition énergétique qu'assureraient des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse…). Se retrouvent catalogués au rang des «anciens» (voire des obscurantistes…), pêle-mêle, les climatosceptiques, les défenseurs du nucléaire, ainsi que les défenseurs des paysages et des monuments historiques. Et si, pour une fois, on parlait faits et chiffres, sans fantasmes ni parti pris idéologiques?
L'atteinte aux paysages ou aux monuments est indéniable et croît de manière exponentielle. Quelques exemples: à Coutances (Manche), une éolienne ...
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2017/08/27/31007-20170827ARTFIG00119-denis-de-kergorlay-tres-cheres-eoliennes.php

25/08/17 : Mode d'emploi pour atteindre 100% d'énergies renouvelables en 2050😰
27 scientifiques ont dressé un (très) ambitieux plan à l'échelle mondiale. Il suffirait de le suivre à la lettre...
139 pays -dont la France- pourraient produire et consommer 80% d'énergies renouvelables d'ici 2030 et 100% d'ici 2050. Du moins s'ils suivent l'ambitieuse feuille de route imaginée par 27 scientifiques, détaillée dans une étude publiée dans Joule.
Bonne nouvelle, ces 139 pays (liste page 35) qui émettent plus de 99% des émissions globale de gaz à effet de serre, ont déjà les capacités de transformer intégralement leur production d'électricité au profit d'énergies solaire, éolienne et hydraulique, indiquent les scientifiques. Tout ne serait donc qu'une question de volonté. Raison pour laquelle les chercheurs soulignent, dans leur étude, tous les arguments en faveur d'une action rapide.
Savants calculs
Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont commencé par évaluer le besoin énergétique de chaque pays en 2050, en se basant sur les projections de l'Agence internationale de l'énergie. Puis ils ont calculé comment chacun pourrait y parvenir en fonction de sa capacité à produire différentes énergies renouvelable, notamment grâce à des modèles climatiques prédisant les capacités de production d'énergies renouvelables de chaque pays pour les années à venir.
Ils expliquent avoir aussi pris en compte l'espace disponible sur "la terre ou les toits de maisons personnelles ou les entreprises" pour s'assurer que chacun puisse disposer d'un "réseau électrique stable et fonctionnel". Les chercheurs ont également calculé le nombre d'emplois détruits dans l'industrie fossile et ceux créés dans l'énergie renouvelable, la baisse de la pollution de l'air -et donc l'amélioration de la santé des citoyens. Ils ont même réalisé que le passage à l'énergie renouvelable, bien plus efficiente, permettrait de faire baisser les besoins en énergie, comme ils l'expliquent dans la vidéo (en anglais) ci-dessus. 
Des milliards d'économies, une meilleure santé pour tous 
Résultat: l'adoption de ce plan devrait non seulement permettre, à l'échelle planétaire, de créer 24 millions d'emplois à long terme, stabiliser les prix de l'énergie, empêcher la mort de 4,7 millions de personnes chaque année à cause de la pollution de l'air, réduire la demande globale d'énergie de 42,5%, et économiser environ 17 000 milliards d'euros par an grâce à la diminution des dépenses liées à la santé et celles qui ne seront pas engagées pour palier le réchauffement climatique.
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Car une telle transition énergétique permettrait à l'humanité de ne pas dépasser le seuil de 1,5 degré Celsius supplémentaire d'ici la fin du siècle, l'un des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat (COP21), insistent les chercheurs. Pour y parvenir, il faudrait par exemple que la France produise 57% de son électricité avec l'éolien terrestre et offshore, 35% avec le solaire et presque 6% avec l'hydroélectricité.  
"Nos résultats suggèrent que les bénéfices sont si grands que nous devrions accélérer la transition vers [l'énergie] éolienne, hydraulique et solaire le plus rapidement possible", explique à Eurekalert Mark Delucchi, un chercheur de l'université de Berkeley, co-auteur de l'étude. Comment? "En éliminant les énergies fossiles le plus tôt possible partout où nous le pouvons."
Il reste encore "beaucoup de chemin à faire"
"Ce que je trouve de plus formidable dans les résultats de cette étude, c'est que tous les pays que nous avons étudiés ont suffisamment de ressources pour s'alimenter en énergie, même si les petits pays à forte population devront probablement en importer une partie à des voisins", se réjouit Mark Z. Jacobson, directeur du programme Atmosphère et Énergie à l'université de Stanford et principal auteur de l'étude, sur Spectrum.ieee
Selon les calculs des chercheurs, la transition énergétique sera plus facile pour les pays disposant du plus meilleur rapport territoire/population, comme les États-Unis, la Chine et les grands pays de l'Union européenne -les principaux pollueurs mondiaux- et plus compliquée -mais pas irréalisable- pour des pays comme le Japon ou la Corée du Sud.
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Si les scientifiques reconnaissent que des efforts considérables ont déjà été engagés par de nombreux États, ils soulignent qu'il reste encore "un long chemin à parcourir". Le but de leur étude, dont une première version avait déjà été publiée en 2016, est d'indiquer aux décideurs quelle route emprunter pour réussir leur plan. Prochaine étape, dresser des feuilles de route personnalisée pour chaque ville.
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L'éolien, énergie de la discorde
L'éolien a-t-il vraiment le vent en poupe en Europe?
Les éoliennes françaises tournent-elles dans le vent?
+ Et aussi :
Energies renouvelables 
24/08/17 : Comment 139 pays peuvent passer à une énergie 100 % propre et renouvelable à l’horizon 2050
Un papier par plusieurs chercheurs propose une feuille de route pour que 139 pays passent entièrement à l’énergie solaire, éolienne et hydraulique d’ici 2050.....
https://actualite.housseniawriting.com/science/2017/08/24/comment-139-pays-peuvent-passer-a-une-energie-100-propre-et-renouvelable-a-lhorizon-2050/23266/

24/08/17 : 100% d'énergies renouvelables en 2050 dans 139 pays 😱

Une étude estime qu'il est possible de satisfaire la demande en énergie de tous les secteurs par les renouvelables en raison de leur rendement supérieur aux énergies fossiles sur l'ensemble de la chaîne de production.
Selon une étude conduite par Mark Z. Jacobson de l'université de Stanford (Etats-Unis) et publiée le 23 août dans la revue scientifique Joule, il est possible de contenir la hausse de la température globale à 1,5°C et de créer 24,3 millions d'emplois grâce à une électricité produite par le vent, l'eau et le soleil (WWS : Wind, Water, Sun) à 80% en 2030 et à 100% en 2050 dans 139 pays. En termes de santé publique, le bilan serait très positif : 4,6 millions de morts prématurées dues à la pollution atmosphérique seraient évitées d'ici à 2050.
Comparer énergie renouvelable et énergie conventionnelle
"Ces scénarios ne sont pas des prédictions. Ils présentent une proposition pour un mix énergétique final électrique pour tous les secteurs et un échéancier pour y parvenir dans 139 pays". Les auteurs de cette feuille de route "unifiée", effectuée dans les pays où les données énergétiques sont disponibles, estiment que les principaux obstacles qui empêchent d'y parvenir "sont d'ordre politique et social". Selon eux, les lacunes des autres nombreux scénarios de ce type résident dans le fait qu'ils ne prennent pas en compte les effets positifs du passage au tout électrique sur la pollution de l'air et le climat.
La présente étude table sur les techniques existantes - solaire, éolien, hydroélectricité, géothermie, et de possibles évolutions des énergies marines. La plupart de ces technologies, qui permettent de remplacer les énergies fossiles, sont déjà disponibles sur le marché à un prix commercialement accessible et peuvent être employées dans de multiples équipements - pompes à chaleur électriques, cuisinières à induction, véhicules électriques...
Méthodologiquement, les auteurs commencent par quantifier la demande en énergie en 2050 dans 139 pays avant et après que les secteurs énergétiques aient été électrifiés. Puis ils passent en revue les ressources renouvelables disponibles dans chacun de ces 139 pays et simulent plusieurs types de combinaison de génération de l'électricité pour satisfaire la demande annuelle. Ils identifient les stockages additionnels possibles de l'électricité en fonction des besoins intermittents et continus. Enfin, ils quantifient l'empreinte en termes d'espace, dans les océans quand il s'agit d'offshore, et à terre, plus les coûts énergétiques, les pollutions atmosphériques induites, les coûts climatiques et les destructions et créations nettes d'emplois en regard de scénarios conventionnels (business as usual).
En résumé, chacun des scénarios proposés compare les effets de 100% de vent, d'eau et de soleil avec les productions conventionnelles d'énergie à base de combustibles fossiles en termes de demande énergétique finale, de nombre de générateurs requis, de matières premières et de potentiels de surfaces. L'étude fait aussi le bilan des coûts énergétiques comparés entre renouvelables et énergies fossiles et propose un échéancier de transition.
Les auteurs soulignent que les technologies WWS sont dépourvues de risque, ce qui n'est pas le cas de l'électricité d'origine nucléaire : "Ainsi nous proposons et évaluons un système au bénéfice environnemental élevé et aux risques réduits". Ils estiment possible de mobiliser ces technologies en temps et en heure. Ce scénario permettrait aussi à quatre milliards de personnes d'accéder à l'électricité.
Les renouvelables induisent l'efficacité énergétique
En outre, le scénario WWS agit comme un levier global d'efficacité énergétique. C'est la principale affirmation de cette étude. La conversion en électricité des secteurs actuellement alimentés par les énergies fossiles entraînerait une stabilisation de la consommation d'énergie finale. Estimée à 12.105 TW (térawatts) en 2012, elle passerait à 11.840 TW en 2050 au lieu de 20.604 en scénario tendanciel, et ce en tenant compte de la hausse de la demande en énergie dans les 139 pays étudiés.
Par rapport aux énergies de combustion, les auteurs estiment en effet que le rendement énergétique d'un système basé sur les énergies renouvelables est de 23% supérieur à celui des énergies de combustion. Ces dernières exigent un apport constant de matières premières fossiles - pétrole, gaz, charbon -, dont le processus d'extraction et d'acheminement est plus consommateur d'énergie sur l'ensemble de la chaîne de production.
Les 11.800 TW produits en 2050 remplaceraient intégralement les énergies fossiles, le nucléaire et les biocarburants. Avec une production de 6.814 TW, le solaire couvrirait 57% des besoins, l'éolien 37%, l'énergie hydraulique 4% (en tenant compte de l'assèchement des rivières dû au changement de régime des pluies), la géothermie 0,67% et enfin, l'énergie marémotrice 0,64%. Il faudrait 1,8 milliard de panneaux photovoltaïques résidentiels, 1,5 milliards d'éoliennes onshore et 935.000 éoliennes offshore, soit au total, en comptant les installations marémotrices et autres, près de deux milliards de convertisseurs pour couvrir les besoins sous la forme d'électricité renouvelable dans les 139 pays étudiés. Le coût en capital de ces nouvelles installations reviendrait à 2.5 millions de dollars par MW, "à comparer aux 2,7 millions par mégawatt produit en scénario tendanciel".
Les auteurs estiment qu'en termes de consommation d'espace, ces équipements, principalement installés sur les toitures existantes, ne nécessiteraient que 0,22% de surface supplémentaire. En termes d'utilisation de matières premières, l'étude estime le bilan avantageux par rapport aux énergies fossiles, qui requièrent une extraction continue, alors que les renouvelables n'utilisent que les matériaux nécessaires à fabriquer les convertisseurs. Reste à évaluer s'il y aura assez de ressources disponibles sur Terre pour construire les deux milliards de générateurs nécessaires à ce grand basculement.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/100-pourcents-energie-renouvelables-2050-139-pays-29524.php4

09/08/17 : Energie verte: les innovations d’Engie et EDF pour produire plus 😲😯

Les deux géants français investissent dans la maintenance prédictive de leurs parcs éoliens et solaires. De quoi économiser des dizaines de milliers d’euros.
C'est un outil qui va coûter 12 millions d'euros mais Engie attend beaucoup. Déployée depuis la fin de 2016, la nouvelle plateforme numérique Darwin de l'énergéticien doit permettre à Engie de gagner en cinq ans 24 millions d'euros sur les coûts d'exploitation et de maintenance de ses parcs éoliens et solaires. « L'idée est de connecter à Darwin toutes nos machines dans le monde, après les avoir dotées de multiples caméras et de capteurs », explique Gwenaëlle Huet, qui dirige l'activité renouvelables d'Engie en France. « Nous développons des algorithmes capables d'exploiter les données collectées, qui nous permettront d'effectuer de la maintenance prédictive, par exemple. Nous espérons ainsi non seulement réduire les coûts, mais aussi gagner un point de taux de disponibilité de nos éoliennes en cinq ans ».
Reprendre le contrôle de la maintenance
Alors que traditionnellement la maintenance du matériel est dévolue aux fournisseurs, Engie cherche à en reprendre progressivement le contrôle. « Le taux de disponibilité des éoliennes atteint 98 % dans les parcs où nous avons internalisé la maintenance, contre 95 % dans les autres », indique Gwenaëlle Huet. Le groupe table sur 6 gigawatts (GW) de capacités connectées à Darwin fin 2018, contre 2 GW fin 2016.
Un centre de supervision européen
Engie n'est pas le seul à chercher ainsi à optimiser les coûts et la production de ses parcs éoliens ou solaires. Ayant choisi d'intégrer l'exploitation-maintenance dès 2009, EDF Energies Nouvelles a créé à cet effet un vaste centre de supervision de ses parcs européens à Colombiers, près de Bézier (Hérault) : le groupe a commencé à pratiquer la maintenance prédictive il y a environ trois ans. « Nous suivons en permanence des paramètres comme les vibrations, la température, les particules dans l'huile... », explique Thierry Muller, président d'EDF EN Services, la société chargé de l'exploitation et la maintenance du groupe. « Cela nous permet d'anticiper les pannes et d'intervenir avant que le composant casse : la réparation est plus facile, l'éolienne est arrêtée moins longtemps. Sur certains matériels nous sommes passés de 40 jours d'arrêt par an à 5 jours ».
Gérer la reproduction des scarabées
Pour augmenter la production d'énergie verte, les entreprises sont aussi à la recherche d'innovations technologiques originales. Dans certains parcs d'Engie, la rotation des éoliennes est par exemple bridée, voire stoppée, en période de reproduction des scarabées ou pour respecter des normes de bruits. Lorsqu'il pleut, ces restrictions deviennent inutiles car les scarabées ne se reproduisent pas sous la pluie... Même chose pour les normes de bruits, dépourvues de sens en cas d'averses. D'où l'installation de capteurs de pluie qui permettent alors de redémarrer les turbines.
S'appuyer sur les start-up
EDF EN s'appuie beaucoup sur des start-up . Le groupe a par exemple conclu un partenariat avec Cornis, qui grâce à un système d'imagerie numérique, photographie régulièrement les pales d'éoliennes et détecte les défauts annonciateurs de pannes. Autre exemple, l'accord de R&D conclu il y a deux ans avec Mer agitée, la société du navigateur Michel Desjoyeaux : en s'inspirant du penon des voiliers, ce ruban que les marins laissent flotter pour connaître l'orientation du vent, la société a imaginé un penon électronique qui permettra d'améliorer l'orientation des pales des éoliennes. « Ils nous apportent leur connaissance du vent, c'est précieux », commente Thierry Muller. « Nous sommes à la recherche du moindre demi-pourcent d'amélioration ! ».
Des possibilités dans le solaire
Plus avancées dans l'éolien , où les possibilités d'optimisation sont a priori plus nombreuses, les entreprises commencent aussi à regarder ce qu'elles peuvent faire dans le solaire. « Les panneaux photovoltaïques peuvent sembler plus statiques mais il y a beaucoup à faire : suivre la performance de chaque module, la température des matériels électriques comme les onduleurs, les transformateurs, etc », explique Thierry Muller. Un suivi d'autant plus important que, de plus en plus, le groupe offre des garanties de performances lorsqu'il choisit de vendre ses parcs.
Eolien en mer : Engie cherche des partenaires
Engie aimerait descendre encore sa part dans les deux projets d'éolien en mer qu'il a remportés en 2014 au large des côtes françaises, au Tréport (Seine-Maritime) et à Yeu-Noirmoutier (Vendée). Selon nos informations, il a relancé une recherche active en ce sens. Il détient aujourd'hui 47 % des deux parcs, aux côtés du portugais EDP Renewables (43 %) et de la Caisse des Dépôts et Consignations (10 %), qui a remplacé Neoen Marine il y a dix-huit mois. Un autre investisseur pourrait entrer, à hauteur d'environ 20 %, sur les parts d'Engie et EDPR. Le chinois China Three Gorges, par ailleurs actionnaire d'EDP, figure parmi les investisseurs potentiels. « Ces projets nécessitent des investissements importants [3,5 milliards d'euros, NDLR], et une ouverture du capital correspond assez bien à la logique de « développement puis monétisation » qu'ont aujourd'hui les utilities. Ce sont des projets financièrement assez juteux, avec des tarifs d'achat de l'électricité vendue autour de 200 euros / MWh accordés alors que le coût des turbines et de la dette était bien plus élevé qu'aujourd'hui, il y a donc aussi une bonne opportunité de se diluer un peu dans de très bonnes conditions », commente un bon connaisseur du dossier.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/010168201571-energie-verte-les-innovations-dengie-et-edf-pour-produire-plus-2107017.php
25/07/17 : Après 2016, toujours pas de vent en 2017

« Après une année 2016 peu énergétique en termes de gisement éolien, le bilan du premier semestre 2017 indique une ressource particulièrement faible sur la majorité des zones de développement éolien en France », constate le bureau d’étude indépendant Eoltech. Dans la moitié nord de la France par exemple, des mois de printemps assez peu ventés ont fait suite à un mois de janvier présentant une ressource exceptionnellement faible. Plus précisément, selon Eoltech, le manque à gagner ...
https://www.greenunivers.com/2017/07/apres-2016-toujours-de-vent-2017-165999/

20/06/17http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

03/06/17 : Les éoliennes ont fourni près de 5% de la consommation électrique française au premier trimestre 😡😡
Quel bilan pour les éoliennes en France ? La puissance éolienne raccordée au parc de production électrique français a plus que doublé au premier trimestre 2017
La puissance éolienne raccordée au parc de production électrique français a plus que doublé au premier trimestre 2017 pour atteindre 330 mégawatts (MW) contre 141 MW au premier trimestre 2016, selon des données publiées par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Il s'agit de "la plus forte (puissance raccordée) jamais observée lors d'un premier trimestre", avec 34 nouvelles installations contre 18 un an plus tôt, note le ministère. Il précise que les capacités du parc éolien français atteignaient 12,1 gigawatts (GW) à fin mars contre 11,8 GW à fin 2016.
Les projets d'éolien terrestre en file d'attente représentaient à la même date une puissance totale d'un peu plus de 8 GW, dont 2,5 GW ont une convention de raccordement signée. Concernant l'éolien en mer, la puissance des projets en file d'attente s'établit à 3 GW...
4,8% de la consommation
La production éolienne a toutefois reculé de 12% au premier trimestre 2017, à 6,9 térawattheures (TWh), en raison de conditions de vent défavorables en janvier et, dans une moindre mesure, en février.
Toujours selon le ministère, les éoliennes ont fourni 4,8% de la consommation électrique nationale au premier trimestre.
Pour contribuer à l'objectif de 32% d'énergies renouvelables dans le "mix énergétique" français d'ici 2030, Emmanuel Macron a promis de soumettre dès le début de son quinquennat un calendrier d'appels d'offres qui porteraient sur un total de 26.000 MW d'éolien et de solaire d'ici à fin 2023, ce qui représenterait 30 milliards d'euros d'investissements...


01/06/17 : France : Les raccordements d'éoliennes ont bondi au 1er trimestre
PARIS, 1er juin (Reuters) - La puissance éolienne raccordée au parc de production électrique français a plus que doublé au premier trimestre 2017 pour atteindre 330 mégawatts (MW) contre 141 MW au premier trimestre 2016, selon des données publiées par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Notant qu'il s'agit de "la plus forte (puissance raccordée) jamais observée lors d'un premier trimestre", avec 34 nouvelles installations contre 18 un an plus tôt, le ministère a précisé que les capacités du parc éolien français atteignaient 12,1 gigawatts (GW) à fin mars contre 11,8 GW à fin 2016.
Les projets d'éolien terrestre en file d'attente représentaient à la même date une puissance totale d'un peu plus de 8 GW, dont 2,5 GW ont une convention de raccordement signée.
Concernant l'éolien en mer, la puissance des projets en file d'attente s'établit à 3 GW.

La production éolienne a toutefois reculé de 12% au premier trimestre 2017, à 6,9 térawattheures (TWh), en raison de conditions de vent défavorables en janvier et, dans une moindre mesure, en février.
Toujours selon le ministère, les éoliennes ont fourni 4,8% de la consommation électrique nationale au premier trimestre.
Pour contribuer à l'objectif de 32% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique français d'ici 2030, Emmanuel Macron a promis de soumettre dès le début de son quinquennat un calendrier d'appels d'offres qui porteraient sur un total de 26.000 MW d'éolien et de solaire d'ici à fin 2023, ce qui représenterait 30 milliards d'euros d'investissements.
Les statistiques du ministère :
http://bit.ly/2qJXMGy
https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/france-les-raccordements-d-eoliennes-ont-bondi-au-1er-trimestre-1681584.php

02/05/17 : Electricité : records battus pour la production éolienne et les exportations en mars 2017 👿😡👿😡
Selon le dernier aperçu mensuel sur l’énergie électrique publié jeudi 27 avril 2017 par RTE, l’énergie éolienne aurait battu un nouveau record de production au mois de mars 2017, prenant ainsi toujours plus de place dans le mix électrique français. Outre l’augmentation régulière des capacités de production installées, ces performances seraient liées avant tout aux bonnes conditions météorologiques caractérisées par des vents fréquents sur toute la période.
Avec plus de 18,2% de la consommation d’électricité sur l’ensemble du mois de mars, la production d’électricité d’origine éolienne a battu un nouveau record mensuel en France, et cela « grâce aux bonnes conditions venteuses ainsi qu’à l’augmentation du parc installé« , a précisé le gestionnaire du réseau électrique à haute tension dans son aperçu mensuel sur l’énergie électrique.
Lire aussi : RTE et GRT gaz inaugurent la coopération des réseaux
De manière générale, la production des énergies renouvelables (hors hydraulique) est repartie à la hausse après quatre mois de baisse. Elles ont permis de limiter le recours à des moyens d’origine fossiles (gaz, charbon, etc.), même si la production de ces derniers, en forte hausse depuis le début de l’hiver, a augmenté de 17,7% par rapport à mars 2016.
Lire aussi : RTE et GRT gaz inaugurent la coopération des réseaux
Concernant la consommation de courant, les températures très douces sur l’ensemble du mois ont provoqué une baisse de 9,4% par rapport au mois de mars 2016. « Le mois de mars 2017 est le plus chaud des mois de mars sur la période 1900-2017« , insiste le gestionnaire du réseau haute tension. Résultat, la France a pu consacrer une part plus importante de sa production à l’exportation d’électricité. Les exportations ont d’ailleurs elles aussi battu un record avec plus de 17 GW exportés le 30 mars à 19h30, soit l’équivalent de la capacité d’environ dix-sept réacteurs nucléaires.
https://lenergeek.com/2017/05/02/electricite-records-battus-pour-la-production-eolienne-et-exportations-mars-2017/

26/04/17 : Vers un quasi-doublement de la capacité éolienne mondiale en 2021 [GWEC]

Le Global Wind Energy Council (GWEC) prévoit que la capacité éolienne totale installée dans le monde (terrestre et marin) en 2021 atteindra 817 GW, contre 486,7 GW fin 2016. La croissance sera tirée par le continent asiatique, avec 357 GW de puissance installée. La Chine va continuer à mener la course en tête mais l’Inde devrait effectuer un rattrapage spectaculaire. Lequel est déjà bien parti, puisque le sous-continent a installé 3,6 GW l’année dernière.
L’Europe suivra l’Asie et affichera 234 GW de capacité dans quatre ans. Le GWEC estime que la forte baisse du MW éolien offshore dans certaines zones va donner un grand coup d’accélérateur aux projets ; l’Europe demeurant dans les années qui viennent le continent d’élection de cette technologie.
La capacité éolienne installée en Amérique du Nord pourrait quant à elle atteindre 159 GW.
Le rapport du GWEC* rappelle par ailleurs les principaux chiffres pour 2016 : 54,6 GW de capacité éolienne nouvelle dans le monde, dans 90 pays. Neuf d’entre eux ont dépassé 10 GW installés et 29 ont franchi le seuil du gigawatt. La capacité totale (486 GW, donc) a progressé de 12,6%. Les détails sont consultables sur le site de l’organisme.
* Global Wind Report, Annual Market Update, Global Wind Energy Council, 76 pages, avril 2017

13/04/17 : Nouveau record de prix dans l’éolien en mer 😯😯
La courbe d’apprentissage s’accélère encore dans l’éolien en mer avec un nouveau record de prix négocié lors du premier appel d’offres éolien en mer allemand, prenant de court jusqu’à l’administration elle-même. Quatre projets, représentant 1 490 MW à horizon 2025, ont en effet été validés pour un prix moyen de 44 €/MWh (complément de rémunération, sur 20 ans), alors que le cahier des charges fixait un prix plafond de 120€/MWh et que le précédent record détenu par Vattenfall au Danemark s’élevait à 49,9€/MWh.
Le raccordement au réseau n’est pas compris dans le prix puisqu’un réseau de câbles reliant les principales « zones éoliennes en mer » doit parallèlement être mis en oeuvre par le gestionnaire de réseau néerlandais TenneT. Parmi les quatre lauréats (ci-dessous), certains ont même ...
https://www.greenunivers.com/2017/04/nouveau-record-de-prix-dans-leolien-en-mer-161178/

11/04/17 : l'énergie éolienne dans le monde 😡😡😡😡
L’énergie éolienne est un moyen de production performant, efficace et durable. Elle est l’une des filières les plus rapides à mettre en place.
L’énergie éolienne est un moyen de production performant, efficace et durable. En termes de production d’électricité, elle est l’une des filières les plus propres, les plus sures et les plus rapides à mettre en place, tout en étant renouvelable. Mais, l’augmentation de la puissance éolienne a un impact croissant sur le réseau électrique. Du fait de la difficulté à prévoir la production, de la capacité d’accueil du réseau, du risque de déconnexions intempestives des fermes d’éoliennes et d’une dégradation de la qualité de l’électricité.
L'énergie éolienne d'ici 2030
Selon le scénario envisagé par la deuxième analyse stratégique de la politique énergétique, l’énergie éolienne fournira plus d’un tiers de la production totale d’électricité issue de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020, et près de 40 % d’ici 2030, ce qui représente un investissement cumulé d’au moins 200 à 300 milliards d’euros (soit environ un quart du total des investissements dans les installations de production d’énergie) d’ici 2030.
L’Europe a pris une longueur d’avance en affirmant son ambition d’atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie en 2020. Afin de développer son avance technologique, l'industrie éolienne européenne concentre ses efforts sur l'exploitation de son potentiel éolien en mer (Offshore).
L’impact de l’éolien sur l’environnement
L’énergie éolienne est une solution efficace pour lutter contre le réchauffement climatique et limiter nos émissions de CO2. En effet, les éoliennes convertissent en électricité l’énergie du #vent sans produire de déchet ni émettre de gaz à effet de serre. Cette électricité, propre et renouvelable, se substitue à celle des centrales polluantes.
Cependant, les projets sont parfois source de préoccupations parce qu’ils peuvent entraîner des modifications du paysage, générer du bruit ou avoir des incidences sur la biodiversité et les habitats locaux.
Lorsqu’un parc éolien est en projet, une étude d’impact sur l’environnement doit être réalisée. Celle-ci intègre une évaluation du rendu visuel du parc et une étude acoustique très précise, permettant de déterminer une implantation optimale.
Des mesures simples pour la protection de la diversité doivent également être mise en œuvre par les maîtres d’ouvrage lors de la phase de chantier du projet. Par exemple, les travaux ne doivent pas être menés pendant les périodes de nidification ou de migration des oiseaux. #éolienne
http://fr.blastingnews.com/technologies/2017/04/lenergie-eolienne-dans-le-monde-001612973.html

06/04/17Production d’électricité : l’énergie éolienne s’envole 😠😡😡😠

Poussée par la transition énergétique, l’énergie éolienne devient le deuxième plus grand parc de production d’électricité en Europe, derrière le gaz. Elle souffle ainsi la place du charbon, qui était deuxième jusqu’alors, et offre une solution durable et efficace sur le marché de l’énergie européen.
Europe : l’énergie éolienne s’impose enfin
Après de lentes mais sûres avancées les années précédentes en Europe, l’énergie éolienne est récemment devenue le deuxième plus grand parc de capacité de production électrique du continent.
Sur fond de lutte contre le changement climatique, la part occupée par le charbon ne cesse de reculer tandis que l’éolien poursuit sa progression, selon un récent bilan de l’Association européenne WindEurope. Au premier trimestre 2017, les capacités éoliennes ont même détrôné les capacités installées des centrales à charbon sur le continent, preuve d’un réel engouement pour le renouvelable.
En 1990, la production d’électricité en Europe était assurée à 40 % par le charbon, contre 25 % en 2014. En parallèle, une étude publiée par l’institut Climate Analytics avance que l’ensemble des centrales électriques alimentées au charbon au sein de l’Union européenne sera fermé avant 2030, pour que l’Union européenne tienne les engagements pris lors de la COP 21.
> À lire aussi : Énergie renouvelable : la réforme d’aides à l’éolien avancée à 2017
Une production d’électricité plus propre et plus compétitive
Présente en quantité illimitée, propre, compétitive, l’énergie éolienne en Europe connaît un développement constant depuis plusieurs années avec une capacité installée de 153,7 gigawatts. L’éolien représente désormais plus de 50 % de l’ensemble des nouveaux moyens de production d’énergie mis en service en 2016 en Europe : l’an dernier, ce sont 10,9 gigawatts qui ont été installés sur terre et 1,56 gigawatt en mer.
L’Allemagne fait figure de bon élève dans le secteur puisque le pays totalise 44 % des nouvelles installations, soit 5,4 gigawatts. La France avec 1,6 gigawatt, les Pays-Bas (887 mégawatts), la Finlande (570 MW), l’Irlande (384 MW) et la Lituanie (178 MW) apportent également leur pierre à l’édifice énergétique.
En revanche, l’énergie éolienne en Europe ne représentait, en 2016, que 10,4 % de la consommation d’électricité du continent. C’est moins qu’en 2015, quand la production d’électricité était assurée à 10,7 % par l’éolien : un phénomène qui s’explique par des installations à la rentabilité inférieure – pour le moment - aux autres sources d’énergie comme le gaz ou le charbon.
Avec une progression encourageante, un déclin du charbon et une stagnation du gaz à hauteur de 180 gigawatts, l’éolien fait figure d’énergie bien ancrée dans le paysage européen, en passe de devenir un pilier de la production d’énergie en Europe dans les années à venir. Propre, renouvelable, fiable, elle revêt aussi un intérêt économique puisque l’énergie éolienne représente aujourd’hui 330 000 emplois en Europe, et contribue aux exportations du continent.
> À lire aussi : Consommation d’énergies renouvelables en Europe : des résultats prometteurs
Pour aller plus loin :
Énergie et solaire : l’énergie verte a le vent en pour en Pays de la Loire
Énergie éolienne : un parc offshore pour la Grande-Bretagne
Transition énergétique : l’Europe a les moyens de ses objectifs
http://www.lenergietoutcompris.fr/actualites-et-informations/prix-des-energies/production-d-electricite-l-energie-eolienne-s-envole-48128

05/04/17 : Éoliennes : 2016, année la moins ventée en dix ans
ÉCONOMIE. Spécialisée dans l’éolien, la Compagnie du Vent, une filiale d’ENGIE est basée à Montpellier. On peut dire que son état de santé est bon, au regard du bilan financier et des projets qui offrent de belles perspectives pour le développement de cette entreprise, même si l’année 2016 a été moins productive que 2015 et pour cause : l’année dernière a été la moins ventée depuis dix ans.
En 2016, La Compagnie du Vent a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 64,7 millions d’euros, en baisse de 3,3% par rapport à 2015 -67 millions d’euros-, et en hausse de 18,3%, par rapport à 2014. Cette baisse est due principalement aux conditions météorologiques particulièrement défavorables, faisant de l’année 2016 la moins ventée depuis plus de dix ans.
La Compagnie du Vent a dégagé un résultat consolidé de 33,3 millions d’euros en 2016. Ce résultat est positif pour la troisième année consécutive (8,6 millions d’euros en 2014 et 10,4 millions d’euros en 2015). La hauteur du résultat s’explique par la cession partielle d’actifs, cession destinée à financer de nouveaux développements importants.
L’an dernier, La Compagnie du Vent a investi plus de 88 millions d’euros dans le développement et la construction de nouveaux actifs dans l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque au sol. Au 31 décembre, la puissance installée de l’entreprise s’élevait à 511 mégawatts (MW) : 423 MW éoliens et 88 MWc solaires photovoltaïques, soit + 13% en un an.
340’000 personnes chauffées
Ces actifs de production ont généré une production annuelle de 815 millions de kilowattheures, soit la consommation électrique, chauffage inclus, d’environ 340’000 personnes ou l’équivalent de la population des villes de Montpellier et de Béziers réunies.
En neuf ans, l’entreprise a plus que quintuplé sa puissance installée : celle-ci est passée de 99 MW fin 2007 à 511 MW fin 2016. Dans l’éolien en 2016, La Compagnie du Vent a mis en service 46,3 MW avec les parcs de la Plaine du Bois de Falfosse & Les Ramonts (Seine-Maritime – 23,5 MW), le parc de la Voie du Moulin (Seine-Maritime – 10 MW) et celui de Mont de Saint-Benoit (Aube – 12,8 MW).
En novembre dernier, La Compagnie du Vent et La Caisse des Dépôts et Consignations ont signé la documentation contractuelle de cession visant à céder à cette dernière 49,9% du parc éolien des Châtaigniers situé dans la Marne. Cet investissement s’ajoute aux deux précédents projets réalisés dans le cadre du partenariat entre les deux entreprises. Cette opération permet à La Compagnie du Vent d’accélérer le développement de ses projets, et à travers elle, l’essor des énergies renouvelables.
Premier parc éolien ici
L’entreprise a également lancé la construction du parc éolien de Fontenille (Charente – 10 MW) et celui du du Bois de Montrigaud (Drôme – 24 MW), en partenariat avec l’agglomération de Valence Romans et poursuit la construction du parc éolien de Cabalas, premier parc de La Compagnie du Vent implanté sur le plateau du même nom, sur la commune de Joncels, près de Lodève, dans l’Hérault (30 MW).
En solaire photovoltaïque, en 2016, l’entreprise a augmenté de 15% sa puissance installée (+ 13,5 MWc) avec la mise en service des ombrières solaires photovoltaïques sur les parkings d’une entreprise de logistique automobile située à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales – 3 zones de 4,5 MWc). Cette centrale a été inaugurée en octobre dernier en présence d’Isabelle Kocher, directeur général du Groupe ENGIE, de Delphine André, présidente du Groupe Charles André et d’Agnès Langevine – vice-présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.
Centrale solaire
L’entreprise a lancé en 2016 la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Montane Sud (Corrèze – 12 MWc). En éolien offshore, le projet éolien en mer Dieppe – Le Tréport, retenu par l’Etat français dans le cadre de l’appel d’offres national de 2014, est arrivé en fin de période de « levée des risques ». Le projet avance conformément aux attentes.
En novembre 2016, et ce pour la première fois, La Compagnie du Vent a ouvert à l’épargne citoyenne le financement d’une centrale solaire photovoltaïque (Montane Sud – Corrèze), via la plateforme web Enerfip. La campagne s’est achevée en janvier dernier avec 300’000 € collectés auprès de 173 personnes, alors qu’un objectif initial de 150’000 € avait été fixé. Les internautes ont pu d’abord découvrir le projet et toutes ses caractéristiques en septembre, avec la possibilité de s’inscrire afin d’être les premiers avertis pour y investir. Les citoyens ont participé à hauteur de 100 € minimum en souscrivant à des obligations.
20’000 m2 à l’aéroport de Montpellier
Cette campagne de financement participatif est un véritable succès et La Compagnie du Vent compte renouveler cette expérience sur de futures réalisations. L’appel d’offres de l’Aéroport de Montpellier Méditerranée est un succès : La Compagnie du Vent, en partenariat avec Energies du Sud, a, en effet remporté l’année dernière l’appel d’offres lancé par l’aéroport de Montpellier, sur la commune de Mauguio pour l’extension de ses ombrières solaires photovoltaïques sur les parkings, l’extension du P6 et du P8. Au total, une surface d’environ 20’000 m2 viendrait compléter les installations existantes pour une puissance de 3,3 MWc. Ce projet sera présenté à l’appel d’offres de l’Etat en juin prochain, avec une mise en service de cette extension prévue pour 2018.
Nombreux chantiers
Quatre nouveaux projets sélectionnés à l’appel d’offres national solaire photovoltaïque : Dans le cadre de l’appel d’offres lancé par le gouvernement français en novembre 2016 (AO CRE 4.1), visant à développer la filière industrielle photovoltaïque, La Compagnie du Vent a été retenue, en mars dernier, pour développer, construire et exploiter quatre projets solaires photovoltaïques représentant une puissance globale de 27 MWc. Les projets lauréats sont, dans la famille des ombrières solaires, STVA Avrigny Ouest (9 MWc – Hauts-de-France) et STVA Avrigny Est (8,3 MWc – Hauts-de-France). Dans la famille centrale au sol, les projets retenus sont Col de la Dona, entre Estagel et Calce, dans les Pyrénées-Orientales -5 MWc- et Vallon de l’Epine (5 MWc – Provence-Alpes-Côte d’Azur). La Compagnie du Vent prépare la construction de 7 nouveaux parcs éoliens (+ 112 MW) et 12 nouvelles centrales photovoltaïques au sol (+ 103 MWc) en France, dont les mises en service sont prévues entre la fin de l’année et début 2019. Le développement de ces nouveaux sites de production représentent près de 250 millions d’euros d’investissement, ajouté aux chantiers ouverts en 2016 – dont la mise en service interviendra en 2017 (+ 45,5 MW en éolien et 12 MWc en PV) –, permettra à l’entreprise d’augmenter sa puissance installée de 53% d’ici fin 2018/début 2019.
Actions avec Face Hérault
L’entreprise est active dans la R&D depuis des années, en solaire photovoltaïque comme en éolien. En solaire photovoltaïque, La Compagnie du Vent développe depuis 2016, en partenariat avec le laboratoire Promes-CNRS, le projet de R&D « Rivesaltes Grid ». Ce projet repose sur une plateforme technologique regroupant des ombrières solaires de parking, un système de batteries et un véhicule électrique, le tout connecté à des ateliers gérés en autoconsommation.
La Compagnie du Vent poursuit une démarche visant à préserver la qualité de vie au travail et s’engage activement au développement de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Un accord d’entreprise a ainsi vu le jour en 2016. Au travers de cet accord, La Compagnie du vent s’est fixé des objectifs afin de développer la mixité dans ses métiers techniques.
L’entreprise s’engage ainsi auprès de l’association Face Hérault, à Montpellier en participant à des forums, des événements et des actions sur le territoire auprès des jeunes, afin de susciter des vocations parmi les jeunes filles.
Bilan d’activités 2016 et perspectives 2017 de La Compagnie du Vent, Groupe ENGIE • Chiffre d’affaires consolidé : 64,7 millions d’euros, en baisse de 3,3% par rapport à 2015 • Résultat net consolidé de 33,3 millions d’euros en 2016 (10,4 millions d’euros en 2015) • 88 millions d’euros investis dans le développement éolien et photovoltaïque en 2016 • Ambition maintenue dans le solaire photovoltaïque • Puissance installée multipliée par 5 en 9 ans : cap des 500 MW franchi fin 2016 • Plus de 50% de puissance installée d’ici fin 2018-début 2019 I. Des investissements soutenus malgré des conditions météorologiques défavorables Des résultats financiers consolidés positifs.
> La Compagnie du Vent est pionnière en matière d’énergie renouvelable. Elle a installé la première éolienne raccordée au réseau électrique national français en 1991 à Port-la-Nouvelle -Aude-, puis le premier parc éolien en 1993. Elle a également installé le premier parc éolien marocain en 2000, à Al Koudia Al Baïda. La société est désormais un acteur de référence dans l’énergie solaire avec l’exploitation de dix centrales pour une puissance totale de 88 MWc. Fin 2016, La Compagnie du Vent disposait d’un parc de production de plus de 510 mégawatts installés : 29 parcs éoliens et 10 centrales solaires.
L’entreprise, dont le siège social est basé à Montpellier, emploie 150 salariés. La Compagnie du Vent est une filiale d’ENGIE, un leader mondial de l’énergie, qui en détient 60%. En France, ENGIE dispose d’un parc diversifié de plus de 10 000 MW de puissance installée, dont 60 % de source d’énergie renouvelable. ENGIE est leader dans l’éolien avec 1730 MW de capacité installée, leader dans le solaire avec une puissance de 522 MWc et leader alternatif dans la production hydroélectrique avec une capacité installée de 3820 MW.
http://e-metropolitain.fr/2017/04/05/eoliennes-2016-annee-la-moins-ventee-en-dix-ans/

21/03/17La production électrique d'origine fossile a bondi en France au mois de février
La production d'électricité d'origine thermique (gaz, charbon, etc.) a bondi en février en raison d'une moindre disponibilité des centrales nucléaires, malgré une consommation en baisse sous l'effet de températures plus douces, a indiqué RTE mardi. "Malgré la douceur du mois de février 2017, le thermique à combustible fossile est en hausse par rapport à février 2016", de 65% à 6 131 gigawattheures (GWh), a précisé le gestionnaire du réseau électrique à haute tension dans son aperçu mensuel sur l'énergie électrique.
Ce phénomène s'explique par l'indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires sur les 58 que compte le parc français, du fait de contrôles de sûreté supplémentaires ou d'arrêts de maintenance. "Pour le 10e mois consécutif, la production nucléaire reste en deçà du niveau observé à la même période l'année passée", a expliqué RTE: le mois dernier, elle a reculé de 10% à 33 696 GWh. L'hydraulique (-35% à 4 562 GWh) et l'éolien (-12% à 2 519 GWh) sont également en baisse, tandis que le solaire progresse (+10% à 437 GWh) grâce à l'augmentation des capacités installées.
Pourtant, le 27 février à 13h00, "la puissance instantanée de production des filières éolienne et solaire a dépassé, pour la première fois, les 11,3 GW en France", a souligné RTE. Au total, la production de courant s'est élevée à 48 059 GWh en France en février, face à une demande en repli de 5,5% à 43 896 GWh, en raison de températures plus douces (+0,8°C) par rapport à la même période en 2016. Corrigée de l'aléa climatique, la consommation d'électricité est restée stable. Après deux mois consécutifs où la France a importé plus d'électricité qu'elle n'en a exporté vers ses voisins, le solde des échanges transfrontaliers du pays est repassé exportateur en février, à hauteur de 3 418 GWh.
http://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-production-electrique-dorigine-fossile-bondi-en-france-au-mois-de-fevrier-170321?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-21-mars-2017

18/03/17 : L’éolien en France, le bon élève des énergies renouvelables 😡😡😡
« Je ferai de notre pays le leader européen des énergies marines renouvelables » défendait François Hollande en 2012 dans ses 60 engagements pour la France. Cinq ans et une COP21 plus tard, l’objectif est loin d’être atteint. Malgré l’essor de l’éolien marin en Europe, la France accuse un grand retard sur ses voisins d’Allemagne et du Royaume-Unis. La mise en service des premiers parcs éolien offshore ne devrait d’ailleurs arriver qu’en 2020, soit 29 ans après le Danemark.
Plus généralement, la France se détache difficilement du peloton européen pour les énergies renouvelables. Avec 14,9% de son énergie issue des énergies renouvelables en 2015, elle se classe bien loin des pays nordistes tels que la Suède (50,2%), la Lettonie (39%) ou la Finlande (38,7%). La France est d’ailleurs le pays de l’UE qui affiche le plus gros retard sur son objectif (17% pour 2015).
Cela dit, comme pour la COP21, la France peut donner le bon exemple. Elle se classe en effet quatrième pays européen pour la production d’électricité issue de l’éolien en 2016. Même si l’éolien ne représentait que 4% de la production d’électricité en France en 2016, sa part ne cesse de progresser. Des projets sont d’ailleurs en cours, notamment en Bretagne, où la petite commune de Ouessant est en passe de devenir la première île au monde à couvrir ses besoins en électricité grâce à l’hydrolien, cousin marin de l’éolien.
Le secteur peut compter sur l’aide de l’Etat mais également sur des initiatives privées pour se développer. L’EDF rachète par exemple à un coût fixe l’énergie produite, et ce indépendamment du cours des prix de l’électricité. En outre, en 2015, EDF signe son premier financement participatif pour un parc éolien dans les Vosges : les habitants de la commune et des communes voisines ont en partie financé le projet en échange d’une rémunération à hauteur de 4% de leur prêt.
La croissance de l’éolien en France est néanmoins limitée par plusieurs facteurs. La France a actuellement l’électricité la moins chère d’Europe, notamment grâce à son parc nucléaire qui assurait, en 2015, 76% de sa production d’énergie. Or le coût de production de l’éolien est souvent plus élevé, ce qui fragilise les investissements dans ce secteur. Par ailleurs, l’éolien ne fait pas l’unanimité auprès des populations. Les projets sont régulièrement menacés par les protestations des associations anti-éolien, ce qui est à l’origine des retardements dans la mise en service des parcs éoliens offshore. En cause, des paysages menacés et une fabrication non française des éoliennes (en 2014, 95% des éoliennes en France provenaient de fabricants étrangers).
Cela dit, une mesure prise par le gouvernement et en vigueur depuis le 1er mars dernier devrait diminuer le temps de réalisation des projets éoliens en simplifiant les démarches administratives : alors que de nombreuses autorisations étaient nécessaire pour accepter un projet, il ne faudra plus qu’une autorisation environnementale unique.
http://les-yeux-du-monde.fr/actualite/europe/28674-leolien-en-france-le-bon-eleve-des-energies-renouvelables

17/03/17 : Eolien : la météo a fait stagner la production européenne en 2016
Selon l'observatoire des Energies renouvelables, Observ'ER, la capacité éolienne en Europe installée dans l'année a légèrement reculé en 2015, et malgré un parc en progression, la production totale a presque stagné.
En 2016, la capacité nouvelle installée dans l’Union européenne s'est établie à 12,1 Gigawatt contre 12,5 GW en 2015. L'Allemagne a représenté 45 % du marché des installations et les pays Bas, avec 788 MW sont entrés dans les dix premiers parcs européens nationaux. Les Pays-Bas ont raccordé le deuxième plus important parc en mer du monde.
Mais au total, la puissance installée dans l'Union a peu augmenté en un an. Elle s'est établie à la fin de 2016 à 153,6 GW, contre 142 GW atteints fin 2015. La production a été de 302,6 TWh à la fin de 2016, à peine supérieure à la production de 2015, 301,8 TWh, en raison de conditions météorologiques exceptionnellement mauvaises.
L'éolien en mer a connu une faible croissance, avec seulement 2 GW raccordés, dont 1,2 GW dans les eaux européennes, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. Selon Observ'ER, la poursuite de la tendance actuelle devrait situer la capacité installée en 2020 à 194 GW, en deçà des prévisions de 213,6 GW des plans d'actions nationaux énergies renouvelables.
http://www.enviscope.com/environnement/eolien-la-meteo-a-fait-stagner-la-production-europeenne-en-2016/52268

16/03/17 : Energie éolienne : vers une puissance décuplée dans l'avenir ? 😡😡😡
De plus en plus compétitives grâce à des coûts de production en baisse constante depuis plusieurs années, les énergies renouvelables pourraient encore progresser et voir leur puissance augmenter de manière significative dans l’avenir. Un groupe de chercheurs européen spécialisé dans les matériaux supraconducteurs a obtenu des résultats qui pourraient « révolutionner la production d’énergie renouvelable« , et permettre par exemple de doubler la puissance d’une éolienne.
Baptisé Eurotapes, ce consortium scientifique concentre depuis plusieurs années maintenant ses recherches sur la supraconductivité (capacité de certains matériaux à conduire le courant électrique sans aucune résistance) et vient d’obtenir des résultats potentiellement révolutionnaires pour les filières de production renouvelables. Cherchant à « produire des rubans supraconducteurs moins chers et plus efficaces« , il serait parvenu à réaliser 600 mètres de ruban supraconducteur avec un procédé qui en réduit le coût de production via l’utilisation d’un matériau inédit, explique dans un communiqué, l’Institut de sciences des matériaux de Barcelone (ICMAB), coordinateur du consortium.
Lire aussi : Éolien, solaire, bois : des énergies de plus en plus compétitives selon l’Ademe
« Ce matériau, un oxyde de cuivre, est comme un fil qui conduit cent fois plus d’électricité que le cuivre. Avec ce fil, on peut par exemple produire des câbles qui transportent beaucoup plus d’électricité ou bien générer des champs magnétiques plus intenses qu’actuellement« , précise à l’AFP, le professeur Xavier Obradors. Ses applications possibles sont donc très prometteuses pour la production d’énergies renouvelables. En matière d’énergie éolienne par exemple, ce nouveau matériau pourrait équiper des aérogénérateurs plus puissants et permettre de « doubler la puissance d’une éolienne« , assure M. Obradors.
Lire aussi : Innovation : les renouvelables montent en puissance
Le consortium Eurotapes associe actuellement une vingtaine d’universités, de centres de recherches et d’entreprises de neuf pays européens dont l’Espagne, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Autriche, l’Italie, la Slovaquie, la Roumanie, et la Belgique, et bénéficie d’un budget de 20 millions d’euros financé par l’Union européenne.
http://lenergeek.com/2017/03/16/energie-eolienne-eurotapes/

08/03/17 : Les chiffres du parc éolien français
La Tribune de l’énergie vous propose, en images, de retrouver cinq chiffres à savoir sur le parc éolien français. Lequel a produit, en 2015, près de 4% de l’électricité totale du pays.
Quelle est la puissance totale raccordée en France ? Quelles sont les régions qui produisent le plus ? C'est à ces questions notamment que La Tribune de l'énergie vous propose de répondre avec cinq chiffres à connaître sur le parc éolien français.
Pour l'année 2015, l'électricité issue de nos éoliennes a représenté 3.9% de la production totale du pays. Le parc éolien hexagonal est aujourd'hui le quatrième parc européen en termes de puissance, derrière l'Espagne, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/la-tribune-de-l-energie-avec-enedis/les-chiffres-du-parc-eolien-francais-651454.html

03/03/17 : Eolien : le parc français atteint 11,7 GW

En 2016, 1.351 mégawatts (MW) d'éolien ont été raccordés au réseau électrique français, dont 530 MW au quatrième trimestre de l'année. Le volume annuel raccordé a progressé de 37% sur un an et établit un nouveau record (le précédent datait de 2010 avec 1.244 MW). "Il s'agit du plus haut niveau de raccordement jamais observé sur une année". Au total, le parc éolien atteint 11,7 gigawatts (GW). Telles sont les principales conclusions du tableau de bord éolien du quatrième trimestre 2016, publié le 24 février par le ministère de l'Environnement
Production en recul
En revanche, la production du parc éolien français est en baisse par rapport à 2015. Elle s'établit à 20 térawattheures (TWh). "Après un premier semestre dynamique, [la production] recule en glissement annuel au second semestre, en raison de conditions de vent particulièrement défavorables", explique le ministère. Les éoliennes ont fourni 4,1% de la consommation électrique française en 2016.
Fin décembre 2016, la file d'attente des projets d'éolien terrestre s'établit à près de 8 GW.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/eolien-puissance-parc-2016-28558.php4

28/02/17 : Une loi ratifie les ordonnances relatives à l’autoconsommation d’électricité et au développement des ENR
La loi n° 2017-227 du 24 février 2017 ratifiant les ordonnances n° 2016-1019 du 27 juillet 2016 relative à l'autoconsommation d'électricité et n° 2016-1059 du 3 août 2016 relative à la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables et visant à adapter certaines dispositions relatives aux réseaux d'électricité et de gaz et aux énergies renouvelables a été publiée au Journal officiel le 25 février 2017. Comme son nom l’indique, elle ratifie deux ordonnances prises en 2016 afin de faciliter le développement de l’autoconsommation d’électricité et d’encourager le développement des énergies renouvelables.
Comme expliqué dans un précédent article, l’ordonnance n°2016-1019 du 27 juillet 2016 relative à l’autoconsommation d’électricité et l’ordonnance n°2016-1059 du 3 août 2016 relative à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, prises toutes deux sur le fondement de la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, visent notamment, pour la première, à instaurer une obligation pour les gestionnaires de réseau de faciliter les opérations d’autoconsommation, et pour la seconde, à mettre en place des mesures permettant une meilleure intégration des énergies renouvelables au marché et au système électrique, ainsi que de nouvelles procédures de mise en concurrence, plus adaptées au stade de maturité de certaines énergies renouvelables.
Ratifiées par la loi du 24 février 2017, elles enrichissent le Code de l’énergie de nouvelles dispositions dont un chapitre entier consacré à l’autoconsommation, désormais définie, selon l’article L. 315-1 du Code de l’énergie, comme « le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l'électricité produite par son installation. La part de l'électricité produite qui est consommée l'est soit instantanément, soit après une période de stockage ». Notons à ce sujet que cette définition n’est pas celle prévue originellement par l’ordonnance. C’est l’article 8 de la loi du 24 février qui est venu apporter quelques prévisions, notamment la dernière phrase relative au moment de la consommation d’électricité.
À partir de maintenant, les gestionnaires de réseaux publics de distribution d’électricité devront mettre en œuvre les dispositifs techniques et contractuels nécessaires afin de permettre la réalisation des opérations d’autoconsommation dans des conditions transparentes et non discriminatoires. Quant aux exploitants d’installations de production d’électricité participant à une opération d’autoconsommation, ils devront déclarer ces installations au gestionnaire du réseau public d’électricité compétent, préalablement à leur mise en service.
Quant au développement des énergies renouvelables, envisagé par l’ordonnance du 3 août 2016, l’article L. 341-1 du Code de l’énergie relatif à l’obligation d’achat est complété par un 2° qui envisage l’obligation, sous réserve de la nécessité de préserver le fonctionnement des réseaux, pour EDF et les entreprises locales de distribution de conclure, lorsque les producteurs intéressés en font la demande, un contrat pour l’achat de l’électricité produite sur le territoire national par « les installations de production d'électricité qui utilisent des énergies renouvelables [...] ou les installations qui mettent en œuvre des techniques performantes en termes d'efficacité énergétique telles que la cogénération ».
La procédure de mise en concurrence est également modifiée et des dispositions envisagent l’intégration des énergies renouvelables au système électrique.
http://www.environnement-magazine.fr/article/49093-une-loi-ratifie-les-ordonnances-relatives-a-l-autoconsommation-d-electricite-et-au-developpement-des/
17/02/17 : Energies renouvelables: l’autoconsommation d'électricité adoptée par le Parlement, les P.-O. en première ligne
Attendu par tous les acteurs des énergies renouvelables, ce texte de loi ouvre de nouvelles opportunités à la filière. Les P.-O. en première ligne.
L’événement fera date dans le processus de la transition énergétique. Mercredi 15 février, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi relatif à l’autoconsommation d’électricité et à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Le projet de loi ratifie l’ordonnance du 27 juillet 2016 relative à l’autoconsommation d’électricité.
Cette ordonnance permet de doter la France d’un cadre légal qui facilite le développement de l’autoconsommation. Elle reconnaît notamment l’autoconsommation collective et l’obligation pour les gestionnaires de réseau de faciliter les opérations d’autoconsommation. Cette ordonnance prévoit également l’établissement par la Commission de régulation de l’énergie d’une tarification d’usage du réseau adaptée aux installations en autoconsommation pour tenir compte des réductions de coûts d’utilisation des réseaux que peuvent apporter ces opérations.
Une évolution légale qu’a défendue à bout de bras André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi (développement des énergies renouvelables dans le bâtiment et l’industrie), chantre de l’autoconsommation en France. En redoublant d’énergie. Et en faisant le siège du ministère de l’Écologie depuis plusieurs années.
Développement de l’énergie digitale
Jusqu’à convaincre au plus haut sommet de l’État. Si bien qu’aujourd’hui, la ministre Ségolène Royal est très attachée à ce que les tarifs d’usage des réseaux intègrent dès à présent ce nouvel usage qu’est l’autoconsommation, pour en favoriser le développement. « Avec la baisse annoncée des prix des modules, cette avancée législative est capitale pour notre secteur d’activité. Elle va permettre au solaire photovoltaïque de se développer.
L’autoconsommation est en effet le seul secteur du solaire qui échappe à la régulation des volumes par appels d’offres. L’autoconsommation signe également le développement de l’énergie digitale. Nous sommes déjà en train de travailler sur des projets collectifs en autoconsommation avec la métropole Perpignan Méditerranée et le conseil départemental des Pyrénées-Orientales via la technologie de la blockchain », commente André Joffre, également PDG de Tecsol.
De nouvelles perspectives s’ouvrent donc pour la filière et notamment les applications liées à la gestion digitale de l’autoconsommation. La loi sera très rapidement promulguée afin que ses dispositions en faveur de l’accélération de la transition énergétique entrent en vigueur.

15/02/17 : La production éolienne a baissé en 2016 malgré la hausse du parc installé
Le gestionnaire de réseau RTE a présenté ce matin le bilan électrique français pour 2016, marqué notamment par une baisse des productions d’origine nucléaire (-7,9%) fuel (-13,1%) et charbon (-15,4 %), largement compensée par une forte hausse du gaz (+ 60,8%). La production renouvelable, elle, reste stable malgré un accroissement de la puissance installée.
Le parc d’énergie renouvelable français a crû de 2 200 MW en 2016 (dont 1 345 MW d’éolien) pour autant la production est stable, voire légèrement en baisse : à 94,7 TWh contre 95,1 TWh en 2015. La principale raison à ce résultat, de prime abord intrigant, est que la météo de cette année n’a pas été très favorable à l’éolien dont la production annuelle est en retrait pour la première fois malgré l’augmentation sensible du parc installé. Le vent a permis de produire 20,7 TWh d’électricité en 2016, soit 1,8% de moins qu’en 2015 alors que sur le même temps, le parc installé s’est accru de 13% pour atteindre 11 670 MW à fin 2016.
« La ressource en vent s’est affaiblie, particulièrement sur la fin de l’année », a expliqué François Brottes, ...
https://www.greenunivers.com/2017/02/la-production-eolienne-a-baisse-en-2016-malgre-la-hausse-du-parc-installe-157615/

13/02/17 : Electricité renouvelable en France : record de raccordements en 2016
Avec près de 2.200 MW raccordés en 2016, les renouvelables affichent une stabilité depuis trois ans. L'éolien atteint un nouveau record, alors que le photovoltaïque marque encore le pas, loin du record de 2011.

En 2016, 2.188 mégawatts (MW) de capacités de production renouvelable ont été raccordées au réseau électrique français. Ce résultat est dans la lignée des deux années précédentes au cours desquelles un peu plus de 2.000 MW ont été installés. Il reste toutefois inférieur au record de 2011 (plus de 2.500 MW). L'éolien compte pour 62% de ces nouvelles capacités et le solaire pour 26%. Le parc total, en incluant l'hydraulique et la biomasse, est de 45.842 MW. Tels sont les principaux constats dressés par le neuvième panorama de l'électricité renouvelable publié le 10 février par RTE, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Enedis et l'Association des distributeurs d'électricité en France (ADEeF).
Par ailleurs, la production d'électricité renouvelable a atteint 94,7 térawattheures (TWh) en 2016. Elle a permis de couvrir 19,6% de la consommation électrique nationale, soit 0,9 point de plus qu'en 2015. Cette production s'inscrit en hausse de 6,5% sur un an, principalement grâce aux productions hydraulique et solaire. "Des conditions météorologiques particulières (fortes pluies au printemps, été ensoleillé et sec, voire caniculaire) ainsi que l'augmentation des capacités de production expliquent en grande partie cette évolution", indique le document. En revanche, la production éolienne reste stable, compte tenu de la faiblesse de la ressource au second semestre 2016.
L'éolien affiche un nouveau record
Sans grande surprise, l'hydraulique reste la première des énergies électriques de source renouvelable, avec 25.200 MW installés, soit 56% du total. L'éolien et le solaire représentent pour leur part 40% du total avec 18.400 MW. Toutefois, les auteurs du panorama expliquent qu'actuellement l'éolien et le solaire représentent 88% des nouvelles installations renouvelables. "Cette dynamique devrait se poursuivre, portée par les objectifs nationaux entérinés en avril 2016", estiment-ils, précisant que le cumul de la puissance installée se situe à 89% de l'objectif de 51.700 MW fixé à l'horizon 2018 dans le décret PPE.
En 2016, près de 1.350 MW d'éolien ont été raccordés au réseau, portant le total à 11.670 MW. Ce niveau de raccordement constitue un record, devant les années 2009 (1.246 MW installés) et 2014 (1.156 MW). A fin 2016, 78% de l'objectif 2018 fixé pour l'éolien dans la PPE est atteint. Pour les années à venir, le panorama fait état d'un volume de projets en développement de 8.200 MW d'installations éoliennes terrestres et 3.200 MW d'installations éoliennes offshore. Pour autant, l'atteinte de l'objectif n'est pas assurée : "pour respecter cet objectif, la croissance annuelle du parc devrait être portée à 1.665 MW par an, soit une augmentation de 24% du rythme observé sur les douze derniers mois".
Le solaire enregistre un nouveau repli
Du côté du solaire, les nouvelles installations ont atteint 576 MW, portant l'ensemble du parc à 6.772 MW. Le ralentissement de la filière se poursuit: le niveau des nouveaux raccordements est inférieur à celui de 2010 (689 MW) et très loin du sommet de 2012 (1.706 MW). La filière paye la "conséquence du peu de projets entrés en développement fin 2014 et début 2015", explique le panorama, ajoutant que cela "s'explique principalement par l'historique des appels d'offres".
Et pour les années à venir ? L'objectif 2018 est loin d'être atteint, puisque seulement 66% du chemin a été parcouru. Le volume des installations solaires en développement est de 2.279 MW, note le document. Mais la situation est contrastée en fonction du type d'installation. Le volume de demande de raccordement pour des unités de moins de 100 kilowatts (kW) subit le retard pris dans la mise en œuvre du nouveau tarif d'achat. "Prévu initialement à l'été 2016 [ce nouveau tarif] est maintenant attendu courant 2017", déplorent les professionnels. La Commission européenne vient tout juste de le valider. La tranche comprise entre 100 kW et 17 MW reste stable par rapport au dernier trimestre 2016. Globalement, ce segment pâtit "de l'absence de continuité des appels d'offres pendant plusieurs années". En 2017, les projets lauréats des appels d'offres lancés en novembre 2014 et mars 2015 devraient être raccordés. Pour la suite, le secteur devrait être porté par les appels d'offres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : celui pour les centrales sur bâtiments et ombrières de parking lancé en septembre 2016 et celui pour les centrales au sol de puissance comprise entre 500 kW et 17 MW d'août 2016.
Enfin, le parc de production électrique à partir de la biomasse a progressé de 215 MW, pour atteindre 1.918 MW. "La filière bois énergie atteint l'objectif fixé par la PPE à l'horizon 2018 et 75% du scénario bas 2023", note le document. Quant à l'hydraulique, il reste stable avec l'ajout de 51 MW.
http://www.actu-environnement.com/ae/news/-electricite-renouvelable-France-record-raccordements-2016-28448.php4#xtor=ES-6

12/02/17 : L'éolien en passe de dépasser le charbon en Europe... Mais de là à ce que nous chauffions avec cette électricité, la route est encore longue

Tonnerre dans la presse : l'éolien dépasserait le charbon en Europe... Mais ce qu'oublient de dire les annonce, c'est que l'étude (réalisée par des professionnels du secteur) se base sur les capacités et non sur la production.
Les capacités européennes d'énergie éolienne ont dépassé l'année dernière celles des centrales à charbon. Selon vous, que signifie cette avancée de l’énergie éolienne ? Nous chaufferons nous bientôt avec de l’électricité renouvelable ?
Myriam Maestroni : De nombreux journaux se sont fait l’écho, ces derniers jours, du rapport, « Wind in Power », publié le 9 février dernier, par WindEurope, l’organisation professionnelle de l’industrie de l’éolien en Europe. Il est vrai que ce dernier affiche en première page un graphique révélant une information qui capte l'intention… pour la première fois, avec une capacité totale installée de 153.7 GW (gigawatts) -dont 141.1 GW terrestre et 12,6GW marin ou offshore- la capacité de production d’énergie éolienne vient de dépasser celle du charbon (152 GW) pour se situer en 2ème position, encore assez loin néanmoins derrière les centrales de production d’électricité alimentées au gaz naturel (186 GW).
L’ensemble de la filière de l’éolien, représentée par WindEurope (anciennement connue comme EWEA -European Wind Energy Association-), qui compte plus de 500 membres actifs dans 50 pays allant des principaux fabricants de turbines jusqu’aux producteurs et distributeurs d’électricité en passant par des instituts de recherche, des sociétés de conseil spécialisées ou encore des compagnies d’assurance ou d’investissements, peut d’autant plus se réjouir de cette nouvelle, qu’elle est le reflet de la forte croissance des investissements en matière d’éolien au cours des dernières années : plus de 27 milliards d’€ ont été investis sur la seule année 2016 soit 5% de plus qu’en 2015. Cela a permis d’installer, sur cette dernière année, une capacité de production éolienne de 12.5 GW (dont 10,923 GW onshore, et 1,567 MW offshore), soit 51% du total des nouvelles capacités de production électrique installées en Europe (qui s’élève à 24.5 GW en légère récession -6,3 GW de moins- par rapport à l’année précédente).
Les capacités en solaire photovoltaïque arrivent loin en 2ème position avec 6,7 GW (27% du total) suivies par celles en gaz naturel (3,1 GW soit 13% du total), et loin derrière par la biomasse (1.1 GW soit 4% du total), du charbon (243 MW soit 1%) et des déchets (154MW soit 0,6%). Un bilan qui doit s’analyser en perspective avec les 12 MW de capacités de production d’énergies fossiles, environ, qui ont été fermées dans les différents états membres (7,5 MW en charbon, 2,3 MW en gaz naturel et 2,2 MW en fioul lourd), et qui contribuent également à accroitre la part de la capacité de production des énergies renouvelables. Ces chiffres laissent clairement apparaitre que les énergies renouvelables se taillent la part du lion, par rapport à l’ensemble des nouvelles capacités de production, puisque, à elles seules, elles comptent pour 86% du total (soit 21.1 GW sur 24.5 GW installés).
Une performance certes spectaculaire mais qui reste, encore marginale lorsqu’on la met en rapport avec la capacité totale de production électrique au niveau de l’Union Européenne. En effet, la capacité totale de production éolienne installée ne représente que 17% du total soit 153,7 GW sur 918.8 GW. Lorsqu’on traduit cela en terme de couverture de la demande, les résultats sont encore moins bons. Ainsi, l’électricité produite à partir du vent a permis de produire environ 300 Twh -térawatt heure- (259 produit à partir d’installations on shore et 37 offshore) ce qui n’a permis de répondre qu’à 10,4% du total de la demande totale d’électricité au niveau européen en 2016 qui s’est élevé à 2.860 Twh en 2016. Il faut noter que ce taux de couverture moyen cache de grandes disparités entre les pays, les plus petits pouvant, bien sûr, mieux tirer leur épingle du jeu. Ainsi le Danemark est aujourd’hui celui qui parvient à obtenir le meilleur taux de pénétration avec 37%, suivi de l’Irlande (27%) et du Portugal (25%). 11 pays sur les 28 membres de l’Union Européenne (UE-28) affichent un taux de pénétration de l’éolien supérieur à 10%.
La tendance en faveur de la production d’électricité renouvelable (EnR) semble bien s’inscrire dans la logique durable qui caractérise ce début de XXIème siècle. En 2000, les nouvelles capacités de production en EnR représentaient moins de 20% du total des nouvelles installations (2,7GW). Depuis lors, la croissance nette des capacités installées en éolien (142,6 GW), en solaire photovoltaïque (101.2 GW) et en gaz naturel (98,5 GW) commence à transformer le mix électrique. D’autant qu’il s’agit de prendre également en compte la réduction des capacités en énergies fossiles, qui ont chuté tant pour le fioul lourd (-37,6 GW), que pour le charbon (-37,3 GW) ou encore le nucléaire (-15,5 GW). Ainsi, bien que le gaz naturel reste l’énergie traditionnelle encore la plus significative avec et une croissance nette de ses capacités installées depuis 2000, de 93,5 GW, il est devenu impossible de ne pas souligner l’effort réalisé, depuis 2010, par les différents pays européens qui se sont dotés au global de 21 à 35 GW par an de nouvelles capacités en EnR. Sur les 16 dernières années, toujours d’après l’étude assez approfondie de WindPower, les seules installations éoliennes ont quintuplé passant de 2,3 GW installés en 2000 à 12,5 GW en 2016 (avec un niveau record sur 2015 pour 12,8 GW), avec une proportion d’éolien off shore d’environ 13% pour 2016 en net recul par rapport à l’année précédente (notamment pour des questions de raccordement au réseau).
Pour résumer on observe partout en Europe une mobilisation du secteur de l’électricité pour accroitre la part des énergies renouvelables (même si le Président de WindEurope, Giles Dickson, regrette que plus de la moitié des pays de l’UE n’ait réalisé aucun investissement dans l’éolien l’an dernier) et donc dé-carbonées dans le mix énergétique. Aujourd’hui en moyenne la production totale d’électricité provient d’un mix, que je vais me permettre d’arrondir, pour dire qu’un quart provient des énergies renouvelables (en hausse marquée puisqu’elles ne représentaient que moins de 15% au début des années 2000), un quart du nucléaire, et une moitié des combustibles fossiles. Cette proportion varie sensiblement d’un pays à l’autre, fonction des choix politico-industriels réalisés au fil du temps. Cette électricité, une fois produite devient « banalisée », c’est à dire que, quelque soit son origine (source et/ou lieu/pays de production) elle va circuler par un réseau électrique européen qui se caractérise par un fort niveau d’interconnexions. Il convient, par ailleurs, de préciser que nos pays sont fortement consommateurs d’électricité avec une demande par habitant (de l’ordre de 6.000 kWh) qui représente environ le double de la consommation moyenne mondiale. Pour revenir à la question initiale, cela ne veut pas pour autant dire que nous « nous chaufferons avec de l’électricité » et encore moins « virtuelle ». En effet, on vient de l’évoquer l’électricité quelque soit son origine y compris celle produite à partir d’énergies renouvelables n’est pas du tout « virtuelle », c’est une électricité comme une autre , sauf qu’elle est produite à partir de sources non émettrices de CO2, ce qui est la principale différence… On doit donc se méfier de possibles erreurs de compréhension, qui pourraient parfois faire croire que ce mot « smart » que l’on associe de plus en plus souvent au réseau (« smart grid », « smart meters », « smart cities ») veut dire virtuel !... Par ailleurs, il ne faut pas non plus croire que « nous nous chaufferons tous bientôt à l’électricité », d’abord parce qu’aujourd’hui le chauffage des bâtiments, des locaux, des logements… est encore souvent effectué par des systèmes de boucles à eau chaude (radiateurs qui chauffe l’air ambiant) qui sont alimentés par des chaudières fonctionnant avec différents combustibles fossiles (gaz naturel gaz de pétrole liquéfiés, fioul domestique) ou renouvelables (bois, pompes à chaleur, géothermie), et que les solutions de chauffage électrique, même si de nombreux progrès technologiques sont réalisés ne sont pas encore aussi performantes que les précédentes. De plus, contrairement aux solutions de chauffage qui acceptent différents types d’énergie, certains usages, notamment les plus nouveaux, ne peuvent fonctionner qu’avec de l’électricité absorbant donc en priorité la production. Rappelons qu’à l’intérieur d’une maison nous comptons six grandes familles de consommation d’énergie. Pour rendre les choses les plus simples possible je vais les évoquer dans un ordre « chronologique »… La première concerne la cuisson (vieille comme les débuts de l’humanité lorsque les hommes préhistoriques découvraient que c’était meilleur « cuit que crû), qui peut être au gaz, à l’électricité, au bois, ou au charbon de bois -donc multi-énergie-. La deuxième et troisième datent des Romains, et concerne la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage. Là encore on peut avoir recours à différentes énergies. La quatrième, date du début de la révolution industrielle lorsqu’on est passé de la bougie à l’éclairage, qui ne fonctionne quasiment qu’à l’électricité, à l’instar de la cinquième famille : l’ensemble des appareils électro-ménagers (années 60), et enfin la sixième de dernière concerne tous les appareils en lien avec les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et Communication), nos téléphones portables, ordinateurs, tablettes etc, qui sont 100% électro-dépendants.
Cette étude réalisée par des professionnels du secteur se base sur les capacités et non la production. En quoi consiste cette différence ? Notre capacité à produire de l’énergie éolienne est-elle plus faible que ce que nous pensons ?
Les capacités de production, exprimées en GW (gigawatt) ou MW (mégawatt), font référence à un potentiel de production et désigne donc la capacité de production d’une installation ou centrale électrique. Cette production, c’est à dire la mesure de quantité d’énergie réellement produite, quant à elle, s’exprime en GWh (gigawattheure) ou MWh (mégawattheure) ou encore TWh (Térawattheure) qui sont précisément des unités de mesure de l’électricité produite. En l’occurrence 1 MWh correspond à la quantité d’électricité produite en une heure par une puissance de 1 MW. Il faut bien intégrer cela pour comprendre que, pour différentes raisons, une installation électrique ne va pas produire en permanence, et qu’il va donc y avoir des écarts ente les capacités installées par type d’énergie et la production réalisée à partir de ces dernières. Ainsi, si une centrale électrique produisait 1MW d’électricité à puissance nominale 24H sur 24, 365 jours par an, sa production serait de 8.760 MWh (puisqu’il y a 8.760 heures dans une année). Bien évidemment, du fait de l’intermittence bien sûr, mais aussi du fait des opérations de maintenance, ou encore d’adéquation aux fluctuations de la demande, ce n’est jamais le cas. Pour les énergies renouvelables cet écart est plus important que dans le cas des centrales fonctionnant avec des énergies fossiles. En effet, si on prend les deux énergies renouvelables les plus communes aujourd’hui, à savoir l’éolien et le solaire photovoltaïque, il faut prendre en compte ce que l’on appelle leur caractère intermittent. Le temps de production et donc la production d’énergie, dépendent de l’ensoleillement pour le photovoltaïque et du vent pour l’éolien. Le rapport entre l’électricité produite sur une période donnée et l’électricité qui aurait été produite sur la même période à la puissance nominale (la puissance maximale que l’installation électrique peut produire) est appelé, dans le cas des énergies renouvelables, « facteur de charge », et s’exprime en pourcentage. Dans le cas des centrales de production d’électricité non intermittentes, on parle plutôt de « taux de disponibilité » qui est le rapport entre la durée pendant laquelle une installation produit de l’électricité et la durée maximale de fonctionnement. Dans le cas de l’éolien on peut aller d’un facteur de charge de l’ordre de 20% (21,4% constaté en 2011) à plus de 80% (en pic à un moment donnée). Ceci permet d’expliquer qu’1 MW de solaire photovoltaïque ne va pas produire la même quantité d’électricité qu’1 MW d’éolien, et, bien sûr, que cette production va varier dans le temps. Cela permet également d’expliquer que même si les capacités de l’éolien ne cessent d’augmenter, elles n’ont pu représenter encore que les 10,4% de la consommation européenne d'électricité, du fait d'un rendement inférieur aux énergies conventionnelles. Il est enfin intéressant de noter que la part de l’éolien est resté globalement stable d'une année sur l'autre puisqu'en 2015, l'énergie éolienne représentait 10,7% de la consommation européenne.
Que représente concrètement le parc éolien en France aujourd’hui ? Sommes nous en retard ou en avance par rapport à nos voisins européens dans le domaine ?
L’Allemagne reste le pays en pole position et se positionne de loin comme le premier marché européen pour l'éolien avec près du tiers des capacités totales installées en Europe (soit 50 GW sur 153,7 GW), suivi par l’Espagne qui compte sur des capacités de 23,1 GW. A eux deux, ces pays comptent sur la moitié des capacités de l’UE. On trouve ensuite le Royaume Uni (9,5% pour 14,5 GW) la France (7,8% pour 12,1 GW) et l’Italie (6% pour 9,3 GW). Il est à noter que l’Allemagne continue à investir significativement, ce qui lui a permis d’ajouter l'an dernier 5,4 GW supplémentaire, soit 44% des nouvelles installations. Au delà de l’Allemagne, cinq autres pays de l'Union européenne se distinguent pour avoir battu leur record de nouvelles installations -dont le nôtre- : la France (1,6 GW), les Pays-Bas (887 MW), la Finlande (570 MW), l'Irlande (384 MW) et la Lituanie (178 MW).
Un effort qui reste bien petit au regard de la position de la France qui se situe au 18ème rang de l’ensemble des pays européens avec un taux de pénétration de l’éolien de 4.4%. Observ’ER, qui vient de publier la septième édition de son baromètre annuel des énergies renouvelables, dans lequel il fait le point source par source de la filière en France. Le rapport constate qu’avec près de 11,2 GW de puissance installée, 21 TWh d’électricité produite, et plus de 14.000 emplois, l’éolien occupe une place majeure dans le bouquet énergétique renouvelable national actuel. Pourtant ce même rapport s’alarme également du fait que le rythme actuel des installations reste insuffisant pour atteindre les objectifs fixés à la filière dans le cadre de la Programmation Pluri-Annuelle de l’Energie (PPE). Ainsi, bien qu’affichant de grandes ambitions sur l’éolien marin (offshore) les autorités, qui visent 500MW installés en mer à fin 2018 et 3.000MW fin 2023, restent assez timides sur les moyens à mettre en œuvre pour accroitre significativement la part des renouvelables dans notre pays… ou pour réduire, celle du nucléaire, source la plus importante de production d’électricité dans notre pays, qui dépend à plus de trois quart de cette dernière, au détriment des énergies renouvelables. Les progrès sont lents, face aux difficultés liées à la question de cette sur-représentativité du nucléaire bien complexes à trancher pour des raisons économiques et politiques notamment. L’effort en matière de photovoltaïque doit néanmoins être salué, car on constate des avancées législatives en matière d’autoconsommation par exemple, de nature à relancer une filière qui s’est un peu affaissée au cours des deux dernières années.
http://www.atlantico.fr/rdv/atlantico-green/eolien-en-passe-depasser-charbon-en-europe-mais-que-chauffions-avec-cette-electricite-route-est-encore-longue-myriam-maestroni-2961252.html

09/02/17 : L'éolien dépasse désormais les capacités installées de centrales à charbon en Europe
En termes de capacité, l'éolien devient la deuxième source d'énergie européenne derrière le gaz. Mais il ne représente à peine plus de 10% de la consommation d'électricité.
Alors que depuis quelque temps un nombre croissant de villes subissent des pics de pollution largement liés à l'utilisation de centrales thermiques, pour la première fois, les capacités d'énergie éolienne installées en Europe ont dépassé celles des centrales à charbon, selon des données que vient de publier WindEurope.
« Avec une capacité installée totale de 153,7 GW (gigawatts), l'énergie éolienne dépasse désormais le charbon pour devenir le deuxième plus grand parc de capacité de production d'électricité en Europe », explique dans son bilan annuel l'association européenne regroupant les intérêts du secteur éolien. Il reste en effet toujours devancé par les centrales à gaz.
Une consommation toujours faible
Selon les chiffres publiés par l'association , en 2016, quelque 12,5 GW de nouvelles capacités éoliennes ont été installées. Et même si ce chiffre est en baisse de 3% sur un an, elles ont représenté plus de la moitié (51%) de l'ensemble des nouvelles capacités de production de courant mises en service en 2016, toutes énergies confondues. Et, sur ce total, l'éolien terrestre reste largement majoritaire : avec 10,9 GW installés, il se révèle dix fois plus important que l'éolien installé en mer (1,56 GW).
Pour autant, la médaille a son revers. Si les capacités de l'éolien progressent, ce type d'énergie n'a représenté que 10,4% de la consommation européenne d'électricité, du fait d'un rendement inférieur aux énergies conventionnelles. Une part globalement stable d'une année sur l'autre puisqu'en 2015, l'énergie éolienne représentait 10,7% de la consommation européenne.
L'Allemagne, premier marché de l'éolien
L'Allemagne est restée le premier marché européen pour l'éolien l'an dernier (+5,4 GW), avec 44% des nouvelles installations. Mais cinq pays de l'Union européenne ont battu leur record de nouvelles installations : la France (1,6 GW), les Pays-Bas (887 MW), la Finlande (570 MW), l'Irlande (384 MW) et la Lituanie (178 MW).
« L'énergie éolienne est désormais une énergie bien installée et essentielle à l'approvisionnement électrique de l'Europe. Elle est également mature et importante, totalisant 330.000 emplois et contribuant à hauteur de plusieurs milliards d'euros aux exportations européennes », s'est félicité Giles Dickson, président de WindEurope.
Toutefois, « plus de la moitié des pays de l'UE n'ont réalisé aucun investissement dans l'éolien l'an dernier », a-t-il regretté. En 2016, les investissements ont atteint 27,5 milliards d'euros, contre 26,4 milliards en 2015.


09/02/17 : En 2016, l’éolien a dépassé les capacités installées de centrales à charbon en Europe
Ce parc énergétique reste néanmoins derrière les centrales à gaz, en termes de capacités présentes sur le continent.
Les capacités installées en Europe d’énergie éolienne ont dépassé en 2016 celles des centrales à charbon, selon des données publiées jeudi 9 février par les industriels du secteur. Avec 153,7 gigawatts (GW) au total, l’énergie éolienne devient « le second plus grand parc de capacité de production d’électricité en Europe », écrit ainsi WindEurope dans son bilan annuel.
L’an dernier, 12,5 GW de nouvelles capacités éoliennes ont été installées, en baisse de 3 % en un an, mais elles ont représenté plus de la moitié (51 %) de l’ensemble des nouvelles capacités de production de courant mises en service l’an dernier, toutes énergies confondues. Dans le détail, 10,9 GW ont été mis en place sur terre et 1,56 GW en mer.
Ce parc reste néanmoins derrière les centrales à gaz, en termes de capacités présentes sur le continent.
Record de nouvelles installations
Malgré cette place de choix, l’énergie du vent n’a représenté que 10,4 % de la consommation européenne d’électricité, du fait d’un rendement inférieur aux énergies conventionnelles. C’est un tout petit peu moins qu’en 2015 (10,7 %).
L’Allemagne en est restée le premier marché sur le continent en 2016 (+ 5,4 GW). Cinq pays de l’Union européenne ont battu leur record de nouvelles installations : la France (1,6 GW), les Pays-Bas (887 MW), la Finlande (570 MW), l’Irlande (384 MW) et la Lituanie (178 MW). Plus de la moitié des Etats de l’UE n’ont réalisé aucun investissement dans ce secteur, l’an dernier.
« L’énergie éolienne est désormais bien installée et essentielle à l’approvisionnement électrique de l’Europe. Elle est également mature et importante, totalisant 330 000 emplois et contribuant à hauteur de plusieurs milliards d’euros aux exportations européennes », s’est félicité Giles Dickson, le président de WindEurope.

En 2016, les investissements ont atteint 27,5 milliards d’euros, contre 26,4 milliards en 2015.http://www.lemonde.fr/energies/article/2017/02/09/en-2016-l-eolien-a-depasse-les-capacites-installees-de-centrales-a-charbon-en-europe_5076828_1653054.html

30/01/17 : Le regard de l'Ademe sur les coûts des énergies renouvelables 😠😡😠😡
A l’occasion des Assises de la transition énergétique qui se sont tenues cette semaine à Bordeaux, l’Ademe a présenté une étude consacrée aux coûts des énergies renouvelables (hors hydroélectricité) en France. Ceux-ci ont connu une baisse significative au cours des dernières années pour certaines filières. Un œil sur les données de l'Ademe concernant les filières productrices d'électricité.
Éolien terrestre : une filière mature en croissance
Premier constat rappelé par l’Ademe, il est impossible de faire état d’un seul coût de production du MWh pour chaque filière renouvelable. De nombreux paramètres peuvent en effet significativement diverger selon les sites considérés : coûts d’investissements, technologie, importance de la ressource disponible, perception du risque par les investisseurs et taux d’actualisation retenu(1), etc.
L’Ademe présente ainsi dans son étude une « plage de variation théorique des coûts », dont la fourchette basse retient par exemple des modalités de financement particulièrement favorables et une bonne qualité du « gisement » (par exemple des ressources en vent). Cette précaution rappelée, l’Ademe affirme que les filières renouvelables les plus matures sont désormais compétitives avec les filières « conventionnelles ».
Au premier rang de ces filières renouvelables matures (hors hydroélectricité) figure l’éolien terrestre, avec un parc installé en France de 11 GW à fin 2016 (mais une part dans la production électrique française encore limitée à 3,9% en 2015). Le coût total de production d'électricité par cette filière est estimé par l’Ademe entre 54 €/MWh (avec un taux d’actualisation de 3%) et 108 €/MWh (taux d’actualisation de 8%) pour les éoliennes « standard(2) », soit une fourchette de prix comparable à celle de centrales à gaz à cycle combiné selon cette étude.
Selon l’Ademe, il existe encore un fort potentiel d’innovations pour la filière (notamment dans la conception des rotors) et les coûts de production des machines « standard » pourraient baisser de 10% à 15% d’ici à 2025. Dans le cas des éoliennes de nouvelle génération, dites « toilées », le coût de production est d’ailleurs déjà réduit, entre 50 €/MWh et 94 €/MWh d’après les estimations de l’Ademe. Ces éoliennes disposent d’un plus grand diamètre de rotor et d’un meilleur facteur de charge pour une même puissance (2 400 h à 2 700 h en pleine puissance contre 1 800 à 2 400 h pour les modèles « standard »)(3).
Solaire photovoltaïque : des coûts très différents entre centrales au sol et installations sur toitures
Pour le photovoltaïque, certaines centrales au sol en France entrent, selon l’Ademe, déjà en concurrence avec les moyens conventionnels de production électrique, avec une fourchette de coûts de production allant de 74 €/MWh à 135 €/MWh. L’Ademe rappelle que les coûts d’investissement de ces centrales ont été divisés par 6 entre 2007 et 2014 (avec la chute de prix des modules photovoltaïques) et estime qu’ils devraient encore chuter d’environ 35% d’ici à 2025. Des grosses variations existent entre les différents sites, notamment en raison des différences de « productible » entre le nord et le sud de la France et là encore en fonction du taux d’actualisation retenu.
Le coût de production de sites photovoltaïques intégrés aux bâtiments (petites et grandes toitures) est plus élevé (entre 181 €/MWh et 326 €/MWh) mais s’approche, dans certains cas, du prix d’achat de l’électricité dont s’acquittent les consommateurs, ce qui pourrait favoriser un développement économique de l’autoconsommation selon l’Ademe.
Malgré les baisses de coûts de production de l’éolien et du photovoltaïque, l’Ademe estime que ces filières ont encore besoin d’un soutien public (appels d’offre, complément de rémunération, tarifs d’achat) pour atteindre les objectifs de développement de la loi de transition énergétique et de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). Précisons que ces coûts de production des filières éolienne et photovoltaïque n’incluent pas les coûts liés à leur intermittence et les subventions dont elles bénéficient.
Filières non matures : des fortes baisses de coûts en perspectives
L’Ademe estime également dans son étude les coûts de production de filières renouvelables considérés comme « non matures » car encore peu ou pas développées en France :
l’éolien en mer dont les premiers parcs doivent être mis en service à partir de 2020 et dont les coûts estimés sont, malgré de meilleures ressources de vent, substantiellement plus élevés que ceux de l’éolien terrestre : entre 123 €/MWh et 227 €/MWh pour l’éolien posé et entre 165 €/MWh et 364 €/MWh pour l’éolien flottant ;
le solaire thermodynamique (89 €/MWh à 315 €/MWh selon les technologies à l’international) qui, faute, d’un ensoleillement direct suffisamment important en France durant toute l’année, ne s’est pas vu attribuer d’objectifs de développement dans la PPE ;
les énergies marines dont l’hydrolien qui fait l’objet de plusieurs démonstrateurs en France (Paimpol-Bréhat et au large de l’île d’Ouessant) avec des coûts de production estimés entre 123 €/MWh et 571 €/MWh selon le taux d’actualisation considéré (ces données sont incertaines puisque la filière se trouve encore « entre la phase de R&D et la phase pré-commerciale »).
Le potentiel de réduction des coûts de ces différentes filières est très important selon l’Ademe, compte tenu des innovations attendues et des retours d’expériences plus limités que pour l’éolien terrestre et le photovoltaïque.
Reste le cas de la géothermie qui présente des coûts très différents selon la ressource exploitée. Dans le cas de la géothermie « volcanique », ces coûts peuvent être peu élevés mais seule la centrale de Bouillante (Guadeloupe) dispose actuellement de conditions aussi favorables en France (avec un coût de production « aux alentours de 100 €/MWh »). Il est prévu de développer dans l’hexagone des systèmes « stimulés » fonctionnant avec une température moins élevée que la géothermie volcanique mais présentant des coûts de production bien plus élevés (173 €/MWh à 336 €/MWh).


Les coûts complets de production estimés par l’Ademe incluent les différents coûts d’investissement et d’exploitation sur l’ensemble de la durée de vie des installations mais pas ceux de démantèlement, faute de données disponibles. (©Connaissance des Énergies, d’après Ademe)
Si l’Ademe ne traite pas dans son étude les coûts de production de l’hydroélectricité (pourtant la plus mature parmi les filières renouvelables électriques, avec un part de 10,8% dans le mix électrique français en 2015), elle compare également les coûts des filières renouvelables produisant de la chaleur par rapport à des filières « conventionnelles ».
Pour rappel, la loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d’énergie en 2030, contre près de 14,9% en 2015. Les EnR ont une part très variable selon les usages, importante pour la production de chaleur (49%), plus limitée pour la production d’électricité (34%) et encore faible pour celle de gaz ou de carburants renouvelables (17%).
Sources / Notes
Le taux d’actualisation est le coût d’opportunité du capital investi, c’est-à-dire le rendement qu’il serait possible d’obtenir en investissant ailleurs le même capital.
Avec une puissance nominale de 2,3 MW et une hauteur de mât de 100 à 110 m.
Ces éoliennes peuvent tirer profit de moyennes de vent plus faibles, ce qui augmente le nombre de sites potentiels d’implantation.
Étude « Coûts des énergies renouvelables en France », Ademe, janvier 2017
http://www.connaissancedesenergies.org/le-regard-de-lademe-sur-les-couts-des-energies-renouvelables-170130


25/01/17 : Super belle performance !!
http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

25/01/17 : Les énergies vertes de plus en plus compétitives 😡😡😡😡😡
L’Ademe présente ce mercredi une étude inédite sur les coûts des énergies renouvelables en France. L’éolien terrestre rivalise désormais avec les centrales à gaz.
C'est une petite musique que l'on entend de plus en plus, mais l'Ademe a souhaité l'illustrer par des chiffres objectifs et comparables entre eux : les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives dans l'Hexagone, aussi bien pour la production électrique que pour la production de chaleur.
« Les progrès technologiques et l'industrialisation ont amené les filières les plus matures à des niveaux compétitifs par rapport aux moyens de production conventionnels », souligne David Marchal, directeur adjoint Productions et Energies Durables à l'Ademe. Et pour plusieurs d'entre elles, la chute des coûts va se poursuivre dans les années à venir : entre 10 et 15 % pour les éoliennes standards, et jusqu'à 35 % pour le solaire photovoltaïque, d'ici à 2025.
L'éolien terrestre le plus compétitif

L'Ademe a ainsi établi des fourchettes de coûts théoriques représentant des conditions extrêmes, en termes de ressources (vent, soleil) et de coût de financement - avec en plus foncé sur le graphique ci-contre, les configurations les plus probables. Il s'agit par ailleurs de coûts complets, intégrant l'investissement et l'exploitation des installations sur toute leur durée de vie.
Parmi les énergies électriques, l'éolien terrestre est l'énergie verte la plus compétitive. La nouvelle génération de machines, plus grandes et plus productives, permettent de produire à un coût compris entre 57 et 79 euros par Mégawattheure (MWh), tandis que celui des éoliennes standard s'établit de 61 à 91 euros/MWh. A titre de comparaison, l'Ademe rappelle que les coûts de production d'une nouvelle centrale à gaz (cycle combiné) s'échelonnent entre 47 et 124 euros/MWh.
Soutien public nécessaire
De même le solaire photovoltaïque affiche des coûts compris entre 74 et 135 euros/MWh pour les centrales au sol. mais peut monter de 181 à 326 euros/MWh pour les panneaux installés en toitures. A comparer dans ce cas au prix de l'électricité pour les particuliers, 155 euros/MWh.
Pour le chauffage la compétitivité est encore plus flagrante, avec un coût du bois-énergie compris entre 48 et 103 euros/MWh, à comparer avec 84 euros pour le chauffage au gaz et 153 euros pour le chauffage électrique, selon l'Ademe. Les pompes à chaleur à l'air ou à l'eau, ou encore la géothermie, ont aussi gagné en compétitivité.L'Ademe souligne toutefois que, malgré ces progrès, la plupart des énergies renouvelables ont encore besoin d'un soutien public. « Pour l'électricité, ces coûts se comparent aux prix de marché de l'électricité, qui reflètent les coûts de moyens de production déjà amortis et sont relativement faibles en France », rappelle David Marchal. Pour le chauffage, le soutien (via des crédits d'impôts ou le fonds chaleur de l'Ademe) vise plutôt à débloquer les réticences face à l'investissement nécessaire, parfois élevé. « Ce soutien est important pour atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique », insiste David Marchal. Les énergies renouvelables doivent représenter 32 % de la consommation finale d'énergie en 2032, contre 14,6 % aujourd'hui, selon l'Ademe.
EOLIEN EN MER : UN COÛT EN BAISSE DE 30 % EN QUATRE ANS
Le coût de production de l'électricité générée par les éoliennes en mer au Royaume-Uni est tombé à 97 livres sterling (112,80 euros) en moyenne en 2015-2016, selon un rapport publié par le Offshore Wind Programme Board, une entité britannique réunissant industriels et représentants des pouvoirs publics. Ce chiffre représente une chute spectaculaire de 30 % en quatre ans, qui place l'industrie britannique de l'éolien offshore en avance de quatre ans sur l'objectif qu'elle s'était fixé, de passer la barre des 100 livres en 2020. L'éolien en mer a battu tous ses records en termes d'installation l'an dernier, avec 30 milliards de dollars investis dans le monde, soit 40 % de plus qu'en 2015.
http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211725615873-les-energies-vertes-de-plus-en-plus-competitives-2059954.php#

24/01/17
: http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique




24/01/17Faute de vent, le charbon dépasse l’éolien

Les centrales thermiques fonctionnent à plein en cette période de froid.
Les nombreux opposants aux éoliennes n’ont pas manqué de le souligner. Faute de vent, les 7 000 installées sur le territoire tournent au ralenti depuis le milieu de la semaine dernière, avec au maximum 1 600 mégawatts (MW) de production au moment où la demande est la plus forte, autour de 19 heures. C’est peu à comparer aux quelque 11 000 MW de capacité installée et cela ne représente même pas 2 % de la consommation.
À l’inverse, la production des éoliennes est montée jusqu’à 5 003 MW mardi 17 et mercredi 18 janvier, soit 6 % de la consommation nationale et l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires à pleine charge, fait valoir France énergie éolienne, le syndicat qui rassemble les professionnels du secteur.
Le 12 janvier, à 19 h 30, la production est même montée à 8 040 MW, pas très loin du record atteint le 20 novembre dernier, avec une production de 8 632 MW, à 4 heures du matin, représentant alors à ce moment-là 17,9 % de la consommation.
Le thermique tourne à plein régime
Pour compenser, l’intermittence des renouvelables (hors barrages), qui ne fonctionnent pas forcément quand on a besoin, les centrales thermiques sont fortement sollicitées. Ces derniers jours, la production moyenne des centrales charbon était entre 2 500 MW et 3 000 MW
La France dispose d’une capacité installée de 10 909 MW en gaz, 3007 MW en charbon et 8 645 MW en fioul. Les centrales au gaz et au charbon tournent à plein régime. Celles au fioul, qui sont appelées en dernier, ont même dépassé les 4 000 MW, jeudi soir, vendredi matin et samedi.
EDF a ainsi relancé la semaine dernière les deux tranches fioul de Cordemais (Loire-Atlantique), qui doivent normalement fermer l’an prochain. À Porcheville (Yvelines), dont l’arrêt est aussi programmé en 2018, des turbines au fioul ont également repris du service.
L’apport du solaire
Même si elle ne peut fournir du courant le soir, la filière photovoltaïque est fortement sollicitée en cette période froide mais ensoleillée. La production photovoltaïque dépasse ainsi actuellement les 3 000 MW, à la mi-journée.
Une belle performance alors que la capacité installée avoisine les 7 000 MW. « L’apport du photovoltaïque est extrêmement important, car il permet de préserver les autres ressources pour la pointe du soir », souligne chez RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité.
Les prix grimpent
Compte tenu de l’indisponibilité actuelle du parc EDF (dix réacteurs, lundi 23 janvier, selon RTE), liée notamment à des problèmes en série rencontrés sur des générateurs de vapeur, le réseau électrique est fortement sollicité. D’où un recours important aux importations, qui ont pu dépasser la semaine dernière les 6 000 MW.
Cette situation de forte demande pousse les prix à la hausse sur les marchés de gros, avec des pointes dépassant les 120 voire 130 € le MW/heure en début de soirée.
http://www.la-croix.com/Economie/France/Faute-vent-charbon-depasse-leolien-2017-01-24-1200819629

22/01/17 Le vent pourrait-il remplacer le nucléaire ?
Le mois de décembre 2016 présente l’intérêt d’avoir été une période anticyclonique assez stable mais, cependant, assez ventée. Le facteur de charge de l’éolien (production effective divisée par la production maximum) est donné sur la Figure 1. La valeur moyenne du facteur de charge pour le mois a été de 17,2%, ce qui n’est que légèrement inférieur à la valeur calculée sur l’année. La Figure montre de grandes variations dans le facteur de charge qui varie entre 5 et 36%. C’est la signature de l’intermittence


Figure 1
Evolution du facteur de charge de l’éolien dans le courant du mois de décembre 2016.
Données extraites du site eco2mix de RTE

Mix électrique en décembre 2016
La motivation principale des défenseurs des énergies éolienne et solaire est de remplacer l’énergie nucléaire qu’ils considèrent comme trop dangereuse (contrairement à ce qu’affirment les statistiques de l’OMS et de l’étude Externe de l’Union Européenne). La Figure 2 montre la répartition des productions d’électricité pendant le mois de décembre. La question est de savoir quelle serait la puissance éolienne nécessaire pour remplacer la production nucléaire. Au mois de décembre la production photovoltaïque étant marginale, nous ne la prenons pas en compte.


Figure 2
Répartition des productions d’électricité au mois de décembre 2016.
Données extraites du site eco2mix de RTE

Remplacer le nucléaire par de l’éolien
Le rapport de la production éolienne à la somme des productions nucléaire et éolienne est donné sur la Figure 3

Figure 3
Evolution du rapport de la production éolienne à la production nucléaire+éolienne au mois de décembre 2016

L’actuelle puissance installée en éoliennes de 11,2 GW fournit l’énergie illustrée sur la figure 2. En divisant cette valeur par le rapport présenté sur la Figure 3 on obtient la puissance éolienne nécessaire pour produire à chaque instant la quantité d’énergie produite actuellement par le nucléaire et l’éolien. Cette puissance éolienne de remplacement est montrée sur la figure 4. On voit que pour faire face à toutes les situations pendant ce mois de décembre il aurait fallu une puissance éolienne de 1200 GW, soit environ 20 fois la puissance actuelle des réacteurs nucléaires.


Figure 4
Evolution de la puissance éolienne de remplacement

En supposant un investissement de 1,3 M€/MW pour l’éolien le remplacement du nucléaire par de l’éolien coûterait de l’ordre de 1500 mds€, sans tenir compte des coûts de réseau. Ce chiffre est à comparer aux 300 mds€ qui seraient nécessaires pour remplacer les réacteurs actuels par des EPR (avec un coût de 5 M€/MW). Bien entendu, on peut envisager de lisser la production éolienne grâce à des équipements de stockage, mais, actuellement, ces équipements n’existent qu’à l’état de prototype et l’on n’a pas d’estimation, même approximative, de leurs coûts. Il est irrationnel de continuer à construire des éoliennes aussi longtemps que la question du stockage et du lissage de la production ne sera pas réglée. En supposant des éoliennes ayant une puissance de 3 MW on voit que le nombre d’éoliennes nécessaires atteindrait 400 000 soit près d’une éolienne par km2

.Remarquons que si, comme prévu par la loi de transition énergétique LTECV, on se contente de remplacer un tiers des réacteurs, il faudrait quand même dépenser 500 mds€.
Conclusion : arrêter les subventions aux nouvelles éoliennes
L’exemple du mois de décembre 2016 montre que le remplacement de la production nucléaire par une production éolienne serait ruineux, même au niveau proposé par la LTECV aussi longtemps que la question du stockage et du lissage de cette production n’aura pas trouvé une solution. Sans doute, les anti-nucléaires, Greenpeace et Négawatt entête, le Syndicat des Energies Renouvelables, France Energie Eolienne, l’ADEME (avec son scénario 100% de renouvelables diront-ils que, avec le « Power to Gas », le « Gas to Power » et les « STEPs » la solution existe.
Soit! Qu’ils appliquent donc ces recettes à la production du parc éolien actuel de 11 GW seulement. Le soutien annuel aux énergies renouvelables de 5 milliards d’euros que versent les consommateurs français par l’intermédiaire de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) doit permettre les investissements correspondants. En attendant cette démonstration il faut, d’urgence, suspendre toute signature de nouveau contrat d’obligation d’achat ou de complément de rémunération pour l’éolien.
Nous espérons que la période électorale qui commence ouvrira enfin les yeux des candidats.
http://metamag.fr/2017/01/22/le-vent-pourrait-il-remplacer-le-nucleaire/

21/01/17 : ▭▭▭▭😡😡😡😡L’éolien : remède énergique contre vague de grand froid
Si c'est le remède, alors nous sommes tous condamnés à mort !
Alors que la France traverse une vague de froid et que le réseau électrique national est fortement sollicité, l’association France Energie Eolienne se félicite de la capacité de l’énergie éolienne à assurer une production stable, prévisible et maitrisée, alors que six réacteurs nucléaires sont actuellement indisponibles. Plus généralement, l’investissement dans les renouvelables est un atout face aux variations météorologiques.
Les énergies renouvelables intermittentes compliquent-elles ou facilitent-elles la gestion de la production électrique en période de grand froid, comme nous en connaissons une actuellement ? Comme l’a souligné Ségolène Royal, la Ministre de l’Environnement et de l’Énergie, les énergies renouvelables jouent aujourd’hui un rôle stratégique dans le mix énergétique français.
Jeudi 19 janvier, à 9h00, heure où la consommation électrique a atteint 93.000 MW, niveau le plus élevé de l’hiver selon RTE, la production éolienne représentait 3.714 MW, soit 4 % du total de la consommation, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires.
Ces résultats démontrent, selon l’association France Energie Eolienne, qui fédère les professionnels éoliens français, que « même en situation anticyclonique ou de grand froid, la solution éolienne est performante ». FEE ajoute : « La France bénéficie d’un gisement de vent diversifié particulièrement utile en période de tension sur le réseau électrique. Cela plaide pour un développement de l’éolien diversifié dans l’ensemble des régions françaises. »
Grand froid, argument pour l’investissement dans toutes les énergies renouvelables
Considérant que la complémentarité des énergies renouvelables, intermittentes ou non (comme la géothermie) permet de lisser leur contribution, l’investissement dans les énergies renouvelables est donc une solution à terme. En particulier si on l’envisage non pas à la simple échelle nationale, mais à l’échelle européenne. Car là où il ne fait pas beau, ou bien où le vent est faible, ailleurs les conditions seront très différentes.
C’est donc bien un triple investissement qu’il faut considérer, permettant aussi de renforcer notre tissu industriel :
Avant tout dans l’efficacité énergétique
Ensuite dans la diversification des renouvelables, notamment dans l’éolien terrestre et maritime, ce dernier étant moins sujet aux variations
Enfin dans les infrastructures de transmission électrique transfrontalières et de gestion intelligente de l’énergie
Certes l’intermittence des énergies renouvelables requiert des capacités d’appoint, mais c’est ainsi que l’on pourra sereinement envisager d’augmenter encore massivement la part des énergies renouvelables tout en faisant face aux pics de demande futurs.
http://www.consoglobe.com/eolien-remede-contre-vague-de-grand-froid-cg

21/01/17 : Grand froid : la filière éolienne accusée de ne pas produire assez d'électricité
Pour certains observateurs, l'absence de vent au moment où le pays a grand besoin d'électricité jetterait une ombre sur les énergies vertes. Les acteurs du renouvelable réagissent.
La période de froid qui secoue actuellement la France réveille un certain nombre de tensions au sein même du secteur énergétique. En particulier, les acteurs du renouvelable (éolien, solaire, biomasse…) se voient stigmatisés car leurs outils ne produiraient pas ou peu d'électricité alors que le pays en a actuellement besoin. Pour certains observateurs, c'est bien simple: faute de vent sur le territoire, l'éolien serait bien en peine d'envoyer le moindre mégawatt (MW) sur le réseau.
«C'est complètement faux, s'insurge immédiatement Paulien Lebertre chez France Energie Eolienne (FEE), l'association qui regroupe plus de 80% des représentants du secteur, les éoliennes fonctionnent actuellement et produisent de l'électricité. La production des différents moyens de production d'électricité est suivi en temps réel par Réseau de transport d'électricité (RTE) et peut être consulté à tout moment sur leur site Internet.» En l'occurrence, ces jours-ci, l'éolien assure en moyenne jusqu'à 5% de la consommation d'électricité en France, ce qui correspond au taux de couverture moyen de l'éolien en France.
» EDF se mobilise pour affronter la vague de froid
Plus de 14.000 emplois
Parfois, ce chiffre peut grimper de manière bien supérieure. Ainsi le 20 novembre 2016 à 4h30, l'éolien a battu un nouveau record en couvrant 16,9% de la consommation électrique française, rappelle FEE. L'association, voulant bannir un peu plus les idées reçues, note encore que la production éolienne est plus importante pendant la période hivernale qui est plus ventée et où la demande d'électricité est la plus forte. «L'éolien en particulier et les énergies renouvelables en général augmentent chaque année leur capacité à contribuer à la production électrique française, appuie Olivier Perot, le président de FEE, c'est pourquoi il est nécessaire de faciliter le développement de la filière éolienne pour accroître la sécurité électrique du pays, à travers un mix énergétique plus équilibré».
» La vague de froid relance le débat sur le nucléaire
Attaquée, la filière éolienne en profite pour rappeler que la filière recense plus de 14.000 emplois sur le territoire (avec un bond de 33% entre 2013 et 2015) et que près de 800 sociétés sont actives dans le secteur. «Avec plus de 1500 MW raccordés en 2016, le parc éolien français représente plus de 12 gigawatts (GW) en tout», termine FEE.

21/01/17 : Renouvelables : la désinformitude
par Rémy Prud’homme
Le semaine du 16 au 20 janvier a été marquée en France par une vague de froid, et donc par une augmentation de la demande d’électricité. La ministre de l’Environnement a déclaré le 18 janvier : « aujourd’hui, l’éolien et le solaire vont produire l’équivalent de 8 réacteurs nucléaires ». Elle s’appuie sur cette « constatation » pour conclure qu’il y a trop de nucléaire en France. Sa petite phrase est un gros bijou de désinformation. Elle mérite d’être analysée avec soin dans les écoles d’administration et de journalisme où l’on enseigne le mensonge (pas pour préparer nos élites à le pratiquer, bien sûr, mais pour mieux les en protéger). Cette déclaration, brève comme un tweet de Donald Trump, est en effet un bel exemple de la combinaison d’au moins trois techniques de désinformation.
La première est le mensonge simple. Un réacteur nucléaire de 1,2 GW produit en 24 heures 29 GWh. Le 18 janvier, l’éolien et le solaire ont produit 125 GWh. Chacun peut le vérifier en deux clics sur le site de RTE (qui, félicitons-le, publie la production de chaque filière pour chacune des heures de l’année). Nos renouvelables ont donc produit ce jour-là autant que 4,3 réacteurs. Transformer 4,3 en 8, ce n’est pas arrondir, c’est tricher. Mais pourquoi la ministre se gênerait-elle ? Elle sait qu’aucun média ne se donnera la peine de vérifier, et que tous reprendront son affirmation – ce qui s’est effectivement produit. Mais ceci n’est qu’un début, et l’art de la désinformation va bien au-delà du mensonge grossier.
La deuxième technique est le mensonge par sélection. Elle porte ici à la fois sur le choix du jour, et sur le choix du moment. La ministre donne un chiffre (faux, on l’a vu) pour le mercredi 18 janvier. Ce fut, du point de vue des renouvelables, le meilleur jour de la semaine. Une présentation plus honnête considérerait tous les jours de la semaine : on y verrait que la production des renouvelables a été en moyenne égale à celle de 3 réacteurs.
Surtout, le problème posé par une vague de froid est évidemment celui des pointes de la demande, et de la façon d’y faire face. Les chiffres significatifs se rapportent à la production des renouvelables à ces heures-là, pas à celle de la journée toute entière. Ils sont également disponibles sur le site de RTE. La production des renouvelables aux heures de pointes (qui ont eu lieu à 19 heures quatre des cinq jours de la semaine considérée), a été en moyenne égale à celle de 2,9 réacteurs nucléaires. Ca aurait pu être bien pire. A 19h en janvier, la production d’électricité solaire est toujours égale à zéro. En fait, nous avons eu cette semaine-la la chance d’avoir du vent, et donc une production éolienne assez soutenue.
La troisième technique de désinformation est le mensonge par omission. La ministre écarte toute référence au coût des filières qu’elle compare : cachez-moi ces euros que je ne saurais voir. Les installations solaires et éoliennes installées en France ont coûté un peu moins de 50 milliards d’euros. Selon la Cour des Comptes, les installations nucléaires ont coûté 83 milliards (en euros constants de 2010). Aux heures de pointe de la semaine les 50 milliards investis dans les renouvelables ont produit en moyenne 3,5 GWh, et les 83 milliards investis dans le nucléaire 56 GWh. Il fallait tout juste 10 fois plus d’investissement dans les renouvelables que dans le nucléaire pour produire la même quantité d’électricité.
La ministre, qui méprise sans doute les ingénieurs autant que les comptables, se garde bien de mentionner la durée de vie des investissements qu’elle compare. Celle d’un investissement éolien ou solaire est d’environ 25 ans. Celle d’un investissement nucléaire est d’au moins 50 ans. Prendre en compte ce détail divise simplement par deux l’intérêt relatif du renouvelable.
Au total, on a – au service de la bonne cause – une affirmation carrément fausse, deux choix arbitraires ou indéfendables, et deux omissions grossières. Ignorance ou cynisme ? On ne sait pas (et on ne sait d’ailleurs pas lequel des deux serait le plus déplorable). Etonnez-vous du peu de crédibilité des politiciens et des médias.https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2017/01/21/renouvelables-la-desinformitude/

20/01/17 : L’éolien : remède énergétique à la vague de froid, assure France Energie Eolienne😡😡😡😡 N'IMPORTE QUOI ! 
Alors que la France traverse une vague de froid et que le réseau électrique national est fortement sollicité, France Energie Eolienne se félicite de la capacité de l'énergie éolienne à assurer une production stable, prévisible et maîtrisée et qui permet à chaque Français de vivre confortablement alors que 6 réacteurs nucléaires sont actuellement indisponibles.
Cet état de fait, par ailleurs souligné hier par Ségolène Royal, Ministre de l'Environnement et de l'Énergie, montre l'importance stratégique et la nécessité des énergies renouvelables dans le mix énergétique français d'aujourd'hui et indique clairement qu'elles seront vitales dans celui de demain.
Sur les 3 derniers jours, la production éolienne a représenté une part substantielle de la production électrique dans cette période froide et critique pour le réseau.
Mardi 17 et mercredi 18 janvier, cette production est montée jusqu'à 5003 MW, soit 6% de la consommation nationale, l'équivalent de 5 réacteurs nucléaires à pleine charge.
Hier à 9h00, heure où la consommation électrique a atteint 93 000 MW, niveau le plus élevé de l'hiver selon RTE, la production éolienne représentait 3714 MW, soit 4% du total de la consommation, l'équivalent de 4 réacteurs nucléaires.
Ces résultats démontrent que, même en situation anticyclonique ou de grand froid, la solution éolienne est performante.
La France bénéficie d'un gisement de vent diversifié particulièrement utile en période de tension sur le réseau électrique. Cela plaide pour un développement de l'éolien diversifié dans l'ensemble des régions françaises.
Il est donc primordial d'intensifier massivement les investissements dans les énergies renouvelables et ce particulièrement dans l'éolien terrestre et maritime dont la pertinence n'est plus à démontrer. Non polluante, compétitive, sûre, prévisible à 3 jours et génératrice d'emplois dans nos territoires, la filière éolienne est naturellement au cœur de la reconstruction du tissu industriel français et de son indépendance énergétique.
Enfin, France Energie Eolienne tient à saluer l'implication, la maîtrise, et le savoir-faire des professionnels de la filière et des gestionnaires de réseaux qui, en œuvrant chaque jour à l'exploitation, au développement et à l'amélioration du parc éolien français, ont permis à l'énergie éolienne de tenir la place primordiale qui est la sienne aujourd'hui.
20/01/17 : voilà le résultat !!!



19/01/17 : [Vrai ou Faux] L’éolien et le solaire ont-ils empêché les coupures électriques, comme le dit Ségolène Royal ?
Lors de cette vague de frois, c'est, selon la ministre de l’Environnement, l’éolien et le solaire qui ont permis d’éviter des coupures d’électricité. Malgré une belle production ce 18 janvier, le solaire ne pouvait pas contribuer à l’équilibre offre/demande lors du pic de consommation et l’éolien, avec 5 % de la production nationale, n’a pas suffi à combler l’absence de certains réacteurs nucléaires.
Le vague de froid qui passe sur la France a tiré la consommation électrique vers le haut. Mais, malgré les inquiétudes de début de semaine, le réseau électrique français tient le choc sans difficulté majeure. Aucun délestage n’a du avoir lieu pour équilibrer l’offre et la demande. A l’issue d’une réunion à l’Elysée, la ministre de l’Environnement assure : "Grâce à une bonne organisation, il n’y aura pas de coupure d’électricité, parce que tous les moyens ont été mobilisés".
Elle ajoute : "Malgré l’indisponibilité de six réacteurs nucléaires, il n’y aura pas de coupure d’électricité, parce que […] aujourd’hui, avec les très bonnes conditions météorologiques, les énergies renouvelables, l’éolien et le solaire, vont produire l’équivalent de huit réacteurs nucléaires, huit gigawatts". Cette dernière déclaration mérite d’être être vérifiée, ce qui est aisé grâce à l’outil Eco2mix de RTE qui présente quart d’heure par quart d’heure la consommation et la production électriques.
Une contribution nulle du solaire
Durant la journée du mercredi 18 janvier, l’éolien et le solaire ont presque atteint une puissance de 8GW (8000MW) à leur plus fort pic de production. A 13h00, ces deux énergies affichaient une puissance cumulée de 7363 MW, soit 8% de la production électrique nationale.



Mais cela ne confirme pas pour autant la déclaration de la ministre. Car il y a un moment critique dans la journée, c’est le pic de consommation de 19h00. A cette heure, tous les français rentrent chez eux et utilisent leurs équipements électriques : chauffage, four, plaque chauffante, machine à laver, etc. C’est ce point qui peut poser des problèmes au gestionnaire de réseau électrique. Ce 18 janvier, le pic de consommation a atteint 93 281 MW.



Quelle contribution du solaire et de l’éolien ? Pour le premier, la contribution est nulle puisque, le soleil étant couché depuis longtemps, impossible de produire le moindre électron. A 19h00, l’éolien affichait quant à lui une belle production de 4803 MW, soit 5 % de la consommation. Le reste des besoins était comblé par le nucléaire pour 61 %, l’hydraulique pour 15 %, le gaz pour 10 %, le fioul pour 4 %, le charbon pour 3 % et la biomasse pour 1%. Surtout, la France a dû importer 3022 MW depuis les pays voisins, pendant qu’elle exportait 515 MW vers l’Angleterre.



L’Espagne en renfort

Donc oui, les énergies renouvelables pendant la journée ont permis d’apporter une contribution significative de la production pour répondre aux besoins. Mais non, lors du moment critique de la journée à 19h00, l’éolien et le solaire n’ont pas suffit à pallier les réacteurs nucléaires à l’arrêt. La France a surtout du se reposer sur ses voisins, en particulier l’Espagne, qui recourent moins au chauffage électrique que la France.
http://www.usinenouvelle.com/article/vrai-ou-faux-l-eolien-et-le-solaire-ont-ils-empeche-les-coupures-electriques-comme-le-dit-segolene-royal.N489729

12/01/17 : 1.560 MW éoliens ont été raccordés en France en 2016
Selon les premiers chiffres publiés par la fédération France énergie éolienne (FEE), 1.560 MW d'éolien ont été installés en 2016 soit 45% de plus qu'en 2015. "Les efforts engagés depuis plusieurs années pour stabiliser le cadre économique et réglementaire de l'éolien portent leurs fruits, et témoignent d'une réelle prise en considération des attentes du secteur", explique Olivier Perot, président de France énergie éolienne.
Le parc éolien français représente 12 GW au 31 décembre 2016, soit 102 parcs composés de 686 turbines. Avec plus de 1,5 GW raccordé en 2016, le développement de la filière éolienne s'inscrit sur la trajectoire des objectifs nationaux en termes de capacités installées à horizon 2018 (15 GW).
Vestas est le turbinier qui a installé le plus d'éoliennes en France en 2016 (35,9%) suivi par Enercon (30,6%), Senvion (13,4%) et Nordex (11%). La plus grande éolien en bout de pâle (208,5 mètres) est une éolienne Nordex installée à Morlange (Moselle).
http://www.actu-environnement.com/ae/news/raccordement-eolien-1560mw-france-2016-28260.php4

11/01/17 : Électricité renouvelable : 5 % de croissance en France en 2016

L'association Observ'ER, la FNCCR et l'Ademe ont publié le baromètre 2016 des énergies renouvelables électriques en France.Globalement, « le résultat est positif », résume Frédéric Tuillé, responsable des études d'Observ'ER. L'association a présenté ce 10 janvier la 7e édition de son baromètre des énergies renouvelables électriques en France. « On a clairement changé d'époque », abonde Vincent Jacques Le Seigneur, son président. Pour preuve, il met en avant les objectifs ambitieux de la loi sur la transition énergétique et la vitalité du secteur.
Le baromètre a été réalisé avec le soutien de la fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et de l'Ademe. Il porte sur l'année 2016 et sur la seule production d'électricité. Résultat ? « Les puissances raccordées sur l'ensemble du territoire ont dépassé les 46 GW pour assurer une part de l'ordre de 23 % de la consommation électrique du pays ». Soit une progression de 5 % de la capacité installée. L'éolien est en hausse de 7,8 %, le photovoltaïque de 7,1 % et la biomasse solide de 5,3 % par exemple.
Quelle stabilité ?

Pour l'éolien terrestre, « la dynamique est relancée », signale Frédéric Tuillé. La filière a terminé l'année 2016 avec environ 1100 MW de puissance supplémentaire. Pour la 3e année consécutive, le marché avoisine donc le gigawatt (GW). Mais cette tendance ne suffira pas pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Il faudrait installer 1,5 à 2,2 GW par an.« La filière a besoin de stabilité pour atteindre le rythme nécessaire », rappelle le baromètre.
Dans le cas du photovoltaïque, les acteurs ont retrouvé la confiance en 2016. Le rythme des raccordements a certes ralenti par rapport à 2014 et à 2015. Mais la filière bénéficie désormais d'une feuille de route claire avec la PPE et les calendriers des appels d'offres. « Il reste à voir si le contexte de la filière va rester stable suffisamment longtemps », conclut là-aussi le baromètre.
Les territoires s'interrogent

Pour le biogaz, le bilan est plus mitigé. La publication tardive des textes réglementaires a ralenti l'activité en 2016. Toutefois, « les projets sont prêts et la dynamique pourrait repartir dès 2017, une fois le cadre réglementaire validé ». Avec un bémol : « la montée en puissance de la biométhanisation au détriment de la valorisation électrique va peser sur sa réalisation ».
Pour la biomasse solide, la PPE a fixé des objectifs relativement ambitieux. Mais la procédure d'appel d'offres pourrait s'avérer contraignante pour les porteurs de projets. L'atteinte des objectifs est donc incertaine. Dans les énergies marines aussi, la France affiche ses ambitions. Mais des retards ont été pris dans l'éolien offshore. « Les territoires s'interrogent sur les retombées économiques par rapport à ce qui était annoncé », relaye Frédéric Tuillé. Les collectivités locales s'inquiètent non seulement des retards pris par les projets éoliens offshore, mais aussi de la situation des grands acteurs industriels. Areva et Alstom ont par exemple cédé leurs activités dans ce secteur. Pour les autres énergies marines renouvelables, les projets sont encore balbutiants. Leur pérénité n'est pas totalement garantie.

La réglementation environnementale
Pour la géothermie, l'objectif de la PPE « est atteignable compte tenu de l'ensemble des projets actuellement engagés », juge le baromètre. Il s'agit d'atteindre une capacité de 53 MW en 2023, contre 17,2 MW fin 2016. Le paysage est en pleine évolution. « Les essaimages des dernières années débouchent sur la création de nouvelles installations qui vont constituer la vitrine du savoir-faire français. » Ce n'est pas le cas du solaire thermodynamique. La France possède un savoir-faire historique. Mais la PPE ne contient aucun objectif de développement de cette filière. Elle manque encore de démonstrateurs industriels pour s'imposer sur un marché qui se jouera surtout à l'export.
Reste l'hydroélectricité. « La PPE n'attend aucun développement de la filière, si ce n'est le remplacement d'anciennes installations. Pourtant, un potentiel existe. » Le baromètre le chiffre à 3 TWh qui « pourraient être valorisés à travers les appels d’offres en cours de concertation pour développer de nouvelles installations sur des sites propices, et compenser ainsi la diminution de la production hydroélectrique due à l’application des diverses réglementations environnementales. »
Thomas Blosseville
http://www.environnement-magazine.fr/article/48818-electricite-renouvelable-5-de-croissance-en-france/







28/10/16 :




Septembre 2016 : 






15/08/16 : L’éolien français ne produit pratiquement rien et de façon totalement aléatoire
Deux graphiques suffisent pour montrer l’inutilité voire la nocivité de l’éolien, qui coûte des milliards chaque année à la France.
Deux graphiques résument la situation de l’éolien français
  - Le premier indique que durant les 6 premiers mois 2016, les 7000 éoliennes en fonctionnement sur la France ont produit 3,99% de l’électricité de notre pays.

- Le second graphique montre que la puissance réelle des éoliennes depuis 18 mois à pratiquement oscillé entre 0 MW et 7.500 MW



Il prouve l’extraordinaire intermittence de la production de l’électricité éolienne française et il met en lumière les erreurs de l’ADEME et des syndicats des énergies renouvelables qui affirment que les régimes de vent en France étant très différents (effet de foisonnement), les éoliennes assurent une production d’électricité continue…
En conclusion les performances de l’éolien français sont minuscules au regard des sommes gigantesque englouties depuis 15 ans par les citoyens.
C’est une ponction financière organisée par l’État pour transférer de l’argent public vers des intérêts privés. Chaque année, plus de 5 milliards € partent en fumée en subventions aux renouvelables.
Vous pouvez consulter sur EPAW l’ensemble des données officielles concernant l’électricité de la France fournies par l’European Network of Transmission System Operators for Electricity (ENTSOE).

Juillet 2016


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Aperçus mensuels sur l'énergie électrique :

http://www.rte-france.com/fr/article/apercus-electriques-mensuels

Septembre 2016 : http://www.rte-france.com/sites/default/files/apercu_energie_elec_2016_09.pdf

Production d’électricité par filière :







Tableau de bord : éolien Deuxième trimestre 2016 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Tableau_de_bord_-_Eolien.pdf

14/05/15Lutter contre l’implantation d’éoliennes en étant antinucléaire
Lutter contre l’implantation d’éoliennes en étant antinucléaire
Quand on est farouchement antinucléaire, faut-il se faire tout mou face aux scandales liés à l’industrie éolienne pour ne pas jouer le jeu des pronucléaires qui animent en sous-main bon nombre d’associations anti-éoliennes ? Certainement pas, car si le principe d’utiliser le vent pour produire de l’électricité est une bonne idée, la façon dont se structure et s’impose l’industrie de l’éolien en France va dans le sens d’une poursuite du programme nucléaire.
Nous sommes dans un village de la Vienne, à un jet de drone de la centrale nucléaire de Civaux, sur le territoire duquel des promoteurs envisagent l’implantation d’une « ferme » éolienne (1). Un projet dans le vent parmi d’autres dans un périmètre assez restreint de l’est et du sud du département. Si nous étions sensibles aux clichés qui font de l’éolienne une icône de la modernité écologique, nous devrions nous en réjouir, et bêtement considérer que cela est quand même mieux que le nucléaire. En termes de danger immédiat, c’est une évidence : si la centrale de Civaux s’aventure dans une « excursion » nous sommes foutus, rayés, liquidés ; si l’éolienne située à quelques centaines de mètres de chez nous se casse la gueule, on ira juste voir s'il n’y a pas quelqu’un coincé dessous.
Seulement voilà, ce n’est pas la centrale OU l’éolienne, mais la centrale ET l’éolienne. Et il ne s’agit pas là d’une réalité purement locale (évidemment ! Il faudrait plus de 1 000 éoliennes pour produire autant d’électricité que les deux tranches de Civaux) (2), mais d’un constat hexagonal. La loi sur la transition énergétique va déboucher sur l’affirmation d’une volonté, essentiellement propagandiste, de développer les techniques dites alternatives et durables (dont l’éolien est le fer de lance), mais surtout sur l’accroissement du parc nucléaire et l’allongement de la durée de vie des centrales. Qui plus est, ce qui va sortir du chapeau de Royal, c’est une confirmation de la toute-puissance d’EDF, qui pourra mettre en place son plan pour l’énergie sans que celui-ci puisse être contesté. Même s'il le voulait (ce qui n’est pas le cas), le gouvernement ne pourrait pas imposer une diminution de la part du nucléaire dans une stratégie qui prévoit et encourage une augmentation de la consommation d’électricité dans les décennies à venir. Au mieux, les énergies dites renouvelables ne feront que produire une partie de cette augmentation, ce qui veut dire que le nombre de tranches augmenterait même si la part du nucléaire diminuait.
On se demande alors si les propagandistes de l’éolien, sous de nobles ambitions, ne cachent pas des objectifs plus ou moins inavouables.
L’industrie de l’éolien, une rente et un alibi
Au départ, ce sont quelques petites et moyennes entreprises qui se sont lancées dans l’éolien industriel. Certes, parfois porteuses d’une « volonté écologique » bien-pensante, mais surtout qui se marie avec un business dans le vent en bénéficiant de pas mal d’avantages octroyés par l’Etat. Les choses changent vite. De très grosses firmes, comme Total, Siemens, Areva ou EDF , se sont emparées du marché en absorbant nombre de ces sociétés premières ou en créant les leurs dans un jeu peu transparent de poupées russes qui, au bout du compte, conjugue clairement de gros bénéfices en termes de pognon et d’image écolo.
Cette rente/alibi s’appuie en grande partie sur deux aspects des politiques énergétiques mises en œuvre :
EDF surpaye le KWh aux promoteurs de fermes éoliennes
Depuis les arrêtés du 17 novembre et du 23 décembre 2008, l'opérateur historique EDF est obligé d’acheter l'électricité produite par les éoliennes en France à 82 euros le mégawatt-heure, soit un montant supérieur au prix du marché. Le surcoût de cette aide aux investisseurs éoliens n’est nullement un effort de l’Etat puisqu’il est répercuté dans la contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe que tout consommateur peut voir sur sa douloureuse sans que, pour autant, la répartition de cette contribution, qui représente en moyenne 15 % de la facture de chaque feu, soit précisée.

Il y a, de plus, un engagement de l’Etat à maintenir constant le revenu de l’éolien pendant dix ans, renouvelable cinq années supplémentaires.
Ludovic Grangeon, qui est loin d’être un « écolo », mais qui connaît bien son sujet puisqu’il a exercé à la Caisse des dépôts et consignations et fut président-directeur général de Véolia/Dakia dans le sud-est de la France, résume ainsi cette situation : « Comment faire fortune très vite en profitant d'une taxe publique obligatoire, payée par tout le monde, achetant à l'avance mes produits, sans aucune garantie de fourniture, sans contrôle de mes activités (l’Etat, par l’intermédiaire d’EDF, assure le promoteur d’être payé quelle que soit sa production)… et comment l’imposer à des collectivités locales “dociles”. Il en est ainsi aujourd’hui de l’éolien en France. »
Le permis de polluerIl s’agit d’un protocole signé à Kyoto en 1997 (et entré en vigueur en 2005) qui est basé sur l’inébranlable foi selon laquelle l’économie de marché est le régulateur le plus naturel et le plus efficace pour résoudre toutes les questions qui relèvent de l’économie, et donc celles liées à l’émission de gaz à effet de serre. Or, depuis que le protocole est entré en vigueur, les émissions de CO2 n’ont pas plus baissé sur la planète que, depuis un siècle, les massacres et les inégalités grâce à la régulation naturelle de l’économie de marché !
Les entreprises et les Etats se sont vu attribuer des quotas d’émission en unité « équivalent CO2 ». Ces attributions sont censées diminuer au fil des ans. Les entreprises (ou les Etats) qui, bons élèves, n’ont pas atteint leur quota peuvent vendre leur « excédent » à d’autres entreprises qui, elles, les ont dépassés. C’est ainsi que s’est mis en place un véritable marché qui est censé, par le jeu de l’offre et de la demande, amener à baisser ces émissions. Autrement dit, pour un gros polluer comme Total, investir dans l’éolien permet de polluer à moindre frais dans d’autres secteurs.
Au niveau des Etats, ce protocole permet à un pays industrialisé de s’affranchir d'une partie de ses obligations sur son territoire en faisant un investissement « propre » dans un pays en développement. Ces derniers n’étant pas soumis à des quotas, ils peuvent également y délocaliser leurs entreprises les plus polluantes puis, en diminuant progressivement leurs émissions, acquérir des droits à polluer qui peuvent être revendus dans les pays soumis à quotas.
C’est donc un véritable business coté en Bourse qui s’est mis en place autour de l’achat et de la vente de ces certificats d’autorisation à polluer. Et comme la fraude est concomitante au business en général, l’écologie n’échappe pas à la règle. En France, la Cour des comptes a dénoncé en 2012 plus de 1,8 milliard d’euros de fraudes aux certificats carbone, avec 18 procédures en cours. Dans le même temps, à Frankfort, 25 dirigeants de la Deutsche Bank étaient interpellés dans une enquête concernant une fraude du même type, évaluée par la police financière à 5 milliards (3).
Quoi qu’il en soit, même sans fraude, le business est juteux. Le chiffre d’affaires de l’éolien, en France, est de plus de 10 milliards d’euros et, en quelques années, plusieurs dizaines d’investisseurs ont fait fortune dans le domaine des énergies renouvelables – les trois ou quatre premiers d’entre eux engrangeant plusieurs centaines de millions d’euros chaque année !
Une première conclusion s’impose : pour l’instant, avec les mécanismes mis en place, le vent sert plus à faire du fric qu’à produire de l’électricité.
Mais alors, comment s’y prennent-ils pour faire avaler la pilule ?
Comment les promoteurs s’y prennent-ils ?

Offrez un plat de lentilles à un prisonnier qu’on aura affamé volontairement pendant plusieurs mois et il vous prendra pour Lucullus. Soit un petit village ou une communauté de communes situé dans une zone plus ou moins en voie de désertification (disparition progressive des services publics – poste, transports, école –, des commerces, des dotations financières pour l’entretien des routes et des bâtiments, etc.) à qui l’on propose soudain 120 000 euros par an pendant vingt-cinq ans et 225 000 euros au départ pour financer un projet. Par exemple, la société Valeco, pour vendre son projet (ou acheter les élus, c’est selon), n’hésite pas à proclamer que le projet d’implantation d’éoliennes dans le village dont nous parlions, La Bussière, permettrait de « maintenir la qualité de vie et des services, de maintenir le financement de la scolarisation des élèves, de maintenir le bon état du niveau de la voirie communale… » Rien que ça ! Autrement dit, nous passerions progressivement d’un système avec un service public qui se veut égalitaire à une organisation sociale financée par les entreprises. Une école privée payée par Total, ou EDF, des chemins communaux inaugurés par Siemens ou Areva. Malgré ce cauchemar fort peu ragoûtant les yeux de certains élus et habitants clignotent alors comme ceux de Picsou à la vue de ce qui est pourtant, en regard de futurs emmerdements, une misère. Les propriétaires des terrains devraient quant à eux palper autour de 5 000 euros par an par éolienne. De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards d’un agriculteur en difficulté, comme il en existe tant (4) !
Demandons-nous alors pourquoi ces sociétés « productrices d’énergies renouvelables » n’achètent pas les terrains, ce qui leur reviendrait de très loin beaucoup moins cher au prix de l’hectare de terre agricole ! Officiellement, pour pouvoir rendre plus facilement à la nature ce qu’on lui a emprunté pour quelque temps. Mon cul ! C’est tout simplement parce que le propriétaire du terrain reste, quoi qu’il arrive et en dernier ressort, le responsable de ce qu’il a mis ou accepté de mettre chez lui. Par exemple, si l’investisseur disparaît pour une raison ou une autre avant ou à l’issue des vingt-cinq ans, c’est le propriétaire du terrain qui aura la responsabilité de démanteler l’engin. Coût : entre 150 000 et 800 000 euros selon les cas et les devis. Or la provision déposée à la caisse des dépôts par l’investisseur pour garantir un démantèlement en bonne et due forme n’est que de 53 000 euros. Le proprio n’aura plus que ses yeux pour pleurer, comme Perrette avec son pot cassé.
Des réticences…
Face à l’image « écolo » des éoliennes, s’y opposer n’est, dans un premier temps, pas chose évidente pour des antinucléaires convaincus, directement concernés par un projet d’installation d’une « ferme » à quelques centaines de mètres de chez eux, comme c’est le cas dans ce village.
D’abord parce qu’on doit impérativement s’interroger pour savoir si nous ne serions pas, malgré nous, victime du syndrome NIMBY (5) que nous avons mille fois dénoncé. Une fois s’être bien persuadé qu’il n’en est rien et que nos motivations sont quand même bien plus hautes, un second obstacle se présente, dès lors que l’on ne veut pas se contenter de belles déclaration de principe du genre « y a rien à faire tant que le système – capitaliste – est en place », mais agir concrètement pour que le projet ne se fasse pas : l’orientation politique de bien des associations anti-éolienne.
Jusqu’à il y a peu, les oppositions les plus visibles à l’installation de parcs éoliens ont été des associations essentiellement environnementalistes qui, en s’appuyant sur un réflexe « NIMBY » compréhensible et largement partagé, mettent en avant la défense des paysages avec des arguments alarmistes sur la santé, en s’en prenant au « lobby éolien ». Elles omettent bien sûr de dire que les centrales nucléaire et les autoroutes de pylônes, question paysage, ce n’est pas mal non plus ! C’est que ces associations prennent bien soin de laisser le nucléaire dans le flou, à peine évoqué avec une formule ambiguë : « Jamais l’éolien ne remplacera le nucléaire. » Evidemment, chacun peut y retrouver ses petits tant l’affirmation est une évidence. Le pronucléaire l’interprétera comme une preuve de la nécessité de poursuivre et de développer le nucléaire ; l’anti, avec pas mal d’effort quand même, lira : l’éolien… « à lui tout seul » et avancera le bouquet énergétique et l’économie d’énergie. Evidemment ces associations qui dénoncent le lobby éolien masquent le fait que certains de leurs membres sont, eux, intimement lié au lobby nucléaire.
Prenons l’exemple de deux personnages emblématiques du combat anti-éolien mené par des pronucléaires de droite. Christian Gérandeau, auteur d’un livre qui a eu son heure de gloire dans ce milieu : Ecologie, la grande arnaque. Ce monsieur est président de la Fédération française des automobiles clubs, libéral bon crin et chargé de mission à la Banque mondiale, climato-sceptique, évidemment, et anti-éolien.
Jean-Louis Butré (un ex-dirigeant dans l’industrie pharmaceutique), président de la Fédération environnement durable, est un anti-éolien de la première heure (en 2004 déjà, il s’élevait contre un projet près de chez lui à Rouillé, dans la Vienne, là aussi). Il est l’auteur de L'Imposture, pourquoi l'éolien est un danger pour la France, préfacé en 2008 par un Valéry Giscard d’Estaing, qui retrouve dans ce combat une seconde jeunesse. Que l’Ex- refuse que les éoliennes défigurent son Auvergne, pourquoi pas, mais ce qu’il défend surtout c’est le nucléaire, auquel il est lié « génétiquement » par Framatome interposé ! On trouve aussi dans ce réseau le sénateur Marini (UMP), qui fut directeur financier du Commissariat à l'énergie atomique, et les députés Ollier (UMP)… et… Patrice Carvalho, du PCF (on connaît les accointances du PC avec la structure EDF et avec le nucléaire).
… à dépasser

Le Réseau pour un avenir sans nucléaire n’a donc pas tort de dire que « les anti-éoliens [...] sont la plupart du temps des pronucléaires mal déguisés ». Pourtant, ce qui est n’a pas vocation à rester éternel, et les antinucléaires feraient bien de ne pas laisser le combat contre l’implantation d’éoliennes à ces gens-là. Et donc bien de s’opposer aux projets tels qu’ils sont ficelés car ils s’intègrent dans une politique de poursuite du nucléaire et de niches offertes aux grands groupes pour faire fructifier leurs bénéfices ou recycler quelques « sales pratiques ». Nous sommes là très loin d’une simple application du principe de transformation l’énergie du vent en électricité.
Les écologistes ont longtemps rejeté certains arguments avancés par les environnementalistes, comme par exemple celui concernant l’impact de l’éolien sur la santé. EELV ne l’évoque même pas, le Réseau le jugeait démagogique et faux.
Pourtant, même si sur ces questions nous n’avons pas, la plupart du temps, matière à jugement définitif, il y a des contradictions troublantes. Ainsi, l’OMS fixe à 1 500 mètres la distance éolienne-habitation, tout comme l’académie de médecine en France. Pourtant, la loi ne prévoit que 500 mètres au minimum, sur la base d’une étude fournie par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) qui ne s’est préoccupée que du bruit et a totalement laissé de côté l’impact des infrasons dans son étude.
Il faut prendre sérieusement en compte le fait que depuis quelques temps les luttes contre des projets d’implantation d’éoliennes se multiplient et que celles et ceux qui les animent ne sont pas obligatoirement des « pronucléaires mal déguisés ». Les futures batailles qui, comme nous le pensons, vont se multiplier, pourraient ressembler davantage à celles menées les grands travaux et porteuse d’une interrogation sur l’utilisation du territoire, qu’à un outil réactionnaire et anti-écolo primaire. Sans oublier que c’est bien dans ce genre de luttes que sont abordées et discutées les questions essentielles de la production énergétique, du comment et du pourquoi, entre gens directement concernés par toutes les nuisances, et non dans quelques cénacles de spécialistes, qu’ils soient écologistes de gouvernement ou radicaux.
Tout projet abandonné à la suite d'une opposition et d’une lutte d’habitants, ne doit pas être interprété comme une défaite de l’écologie face aux pronucléaires, mais au contraire comme un bâton mis dans les roues de ceux qui veulent à la fois faire du fric sur les énergies renouvelables et conserver le nucléaire. La production d’électricité par la transformation de l’énergie du vent pourrait sans doute s’organiser autour d’un système décentralisé et contrôlé par les communautés humaines de base. Au lieu de cela la mise en place de l’industrie éolienne s’organise selon un modèle technocratique hyper centralisé et incontrôlable, dont le nucléaire est le fleuron et auquel il est intimement lié. Une raison de plus pour s’y opposer.
 
1. Les communicants ont l’art de repeindre en vert de noirs projets en évoquant la nostalgie de ce qu’ils contribuent à faire disparaître.
2. La Région Champagne-Ardennes, la première pour la puissance éolienne installée, produit moins d’une tranche de centrale (1000 MW).
3. Economie matin, 19 décembre 2012.
4. Il y a aussi les nombreux cas où des maires, conseillers municipaux ou présidents de communauté de communes sont poursuivis pour conflits d’intérêt. Juge et partie, ils ont voté en conseil en faveur d’un projet d’implantation tout en étant propriétaires des parcelles désignées.
5. NIMBY : Not In My Back Yard (« Pas dans mon arrière-cour »). Autrement dit, pas chez moi mais chez les autres. https://blogs.mediapart.fr/jpd/blog/140515/lutter-contre-l-implantation-d-eoliennes-en-etant-antinucleaire


RTE bilan 2015
:

http://www.rte-france.com/sites/default/files/pictures/actu/rte_be_2015_interactif.pdf

01/08/14 : Déperditions d’énergies ou pertes en ligne: un phénomène naturel

Lors de son transport entre le point de production et le point de livraison, l’électricité connaît des pertes dont le volume dépend de la valeur du courant, de la distance de transport et des caractéristiques du réseau. On parle alors de pertes en ligne. Même si elles sont invisibles, les pertes d’électricité sont bien réelles et impossibles à éviter, mais on peut chercher à les réduire. D’où viennent-elles et que pouvons-nous faire pour en limiter le volume? Linda Bali, chargée d’affaires au département exploitation au sein de RTE, nous explique ce phénomène.
D’où viennent ces pertes?
Les pertes d’électricité peuvent avoir quatre origines différentes:
- 78% des pertes proviennent de la déperdition d’énergie qui s’opère dès qu’un courant circule dans le matériau conducteur des liaisons. Le transport de l’électricité fait chauffer le câble et génère des pertes d’énergie. On appelle cette dissipation de chaleur l’effet joule.
- Les conditions climatiques impactent également le volume des pertes dont 8% sont liées à une décharge électrique entre l’air et le conducteur.
- Environ 11% des pertes sont liées au passage du courant dans les postes de transformation de niveau de tension.
- Enfin, le fonctionnement des postes eux-mêmes nécessite la consommation d’une part d’énergie. Cette autoconsommation représente environ 3% du volume concerné.
Quels sont les facteurs influant sur les pertes?
Il y a plusieurs facteurs qui influencent le volume des pertes en ligne. Par exemple:
- Le volume de pertes dépend de l’intensité transitant sur les installations, et donc de la consommation. Plus la consommation française est élevée et plus les pertes sont importantes.
- L’optimisation du chemin parcouru par l’électricité a aussi son importance. - Emprunter le chemin le plus court entre le point de production et le point de livraison permet de réduire les pertes.
- Il existe également des marges de manœuvre dans l’exploitation du réseau. En faisant varier légèrement le niveau de tension (volts), nous pouvons diminuer l’effet Joule.
- Des alternatives technologiques sont identifiées et étudiées. Elles permettent de réduire les pertes par le choix de matériaux moins générateurs de pertes.
Comment pouvons-nous éviter ces pertes sur le réseau de transport?
Nous ne pouvons pas éviter ces pertes, mais nous pouvons les réduire. Depuis la loi du 10 février 2000, RTE a l’obligation de veiller à la compensation des pertes d’énergie liées au transport de l’électricité. Ces pertes représentent entre 2% et 3% de l’électricité acheminée. Cela veut donc dire que si le réseau de transport de l’électricité livre 100 MW à un consommateur, il en achemine 103 MW et 3MW sont perdus lors du transport.
D'où l'importance de minimiser le niveau des pertes, afin de réduire l'impact du transport d'électricité sur l'environnement.
Le saviez-vous?
Sur le réseau de transport de l’électricité, les pertes totales ont représenté 10,5 milliards de kWh en 2012. En puissance, cela représente: 1 200 MW en moyenne soit une valeur instantanée comprise entre 600 et 3 000 MW.

https://lemag.rte-et-vous.com/actualites/deperditions-denergies-ou-pertes-en-ligne-un-phenomene-naturel?fbclid=IwAR2G-Yq3DhyFq_ApyvTjM-LfV_dnK-E8TaC4Z90XXsbWT4Eb-jN8iqLK6Mk

Pourrait-on alimenter la France en électricité uniquement avec de l’éolien ?

16/03/2012 : Le jour où les éoliennes se sont arrêtées de fonctionner
En raison d'un vent insuffisant, les 4000 éoliennes du parc français se sont mises à l'arrêt mercredi dernier.
Les opposants à l'éolien boivent du petit-lait. Mercredi dernier, à 14h30 précises, les 4000 éoliennes du parc français - représentant plus de 6700 mégawatts (MW) installés - se sont mises à l'arrêt en raison d'un vent insuffisant. La Fédération environnement durable (FED), qui s'appuie sur les chiffres établis en temps réel par Réseau de transport d'électricité (RTE), insiste sur «ce nouveau record absolu d'inefficacité» pour l'éolien, avec tout juste 0,4% des 68.408 MW en fonctionnement sur le sol français. Moralité, toujours exposée par la FED: cette situation a obligé les centrales thermiques, fortement émettrices de gaz à effet de serre, à pallier l'inefficacité des éoliennes.
Mais il en faudrait plus pour abattre les dé­fenseurs de cette filière. Au début de l'année, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), s'appuyant lui aussi sur les données de RTE, avait indiqué que, le 5 janvier, le parc éolien avait enregistré un pic de production, à hauteur de 4636 MW, soit 6% de la consommation française. Dans la foulée, le SER avait précisé que, sur l'ensemble de l'année 2011, l'éolien a couvert 2,5% des besoins français en électri­cité, soit la consommation domestique de près de 5 millions de personnes. A-t-on besoin de cette guerre des chiffres pour le savoir: le vent est capricieux. Mais moins tumultueux en tout cas que l'affrontement entre pro et ­anti-éoliens.