Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

jeudi 10 novembre 2016

Eolien : le grand carnage que l’on cache aux Français

http://www.frehelenvironnement.fr/eolien-le-grand-carnage-que-lon-cache-aux-francais/

Conseil mondial pour la Nature
(World Council for Nature)
Communiqué – 30 avril 2015
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) estime que chaque éolienne ne tue en moyenne qu’entre 0,4 et 1,2 oiseaux par an. Il est de mon devoir, en tant que président du Conseil mondial pour la Nature, de dénoncer cette affirmation, basée comme elle est sur des statistiques de valeur scientifique douteuse établies par des consultants (bureaux d’études) soucieux de plaire à ceux qui les emploient, les promoteurs éoliens. Ce sont d’ailleurs les estimations les plus basses que j’aie jamais vues, depuis 12 ans que j’étudie les impacts de l’éolien en Europe, en Amérique et en Australie.
Aux Etats Unis, les chiffres récents les plus cités sont de 573.000 oiseaux et 888.000 chauves-souris par an, soit près de 15 oiseaux et 23 chauves-souris par éolienne. Cela fait de 12 à 37 fois plus que les estimations de l’ADEME (1). En Allemagne, l’ornithologue Bernd Koop avait estimé la mortalité annuelle entre 60.000 et 100.000 oiseaux par Gigawatt de capacité éolienne installée. Pour les 39 GW que comptent nos voisins d’outre-Rhin, cela ferait entre 2.340.000 et 3.900.000 oiseaux morts par année, soit environ 100 fois plus que ce qu’affirme l’ADEME (2).
Ces dernières estimations sont beaucoup plus proches de la réalité. Ceci nous a été confirmé par une étude approfondie de la Société ornithologique espagnole SEO-Birdlife (Sociedad Española de Ornitología). Ayant fait une requête basée sur le droit à l’information en matière environnementale (Convention d’Aarhus), la SEO a obtenu les copies de 136 études de suivi de centrales éoliennes, études que le gouvernement espagnol avait archivées sans les publier. Après les avoir analysées, ses chercheurs ont estimé la mortalité suivante: les 18.000 éoliennes d’Espagne tueraient en moyenne entre 6 et 18 millions d’oiseaux et de chauves-souris par an. Cela reviendrait à une mortalité de 100 à 300 oiseaux et 200 à 600 chauves-souris par éolienne et par an (3).
Ces chiffres rejoignent les premières estimations d’il y a une vingtaine d’années. Nous pouvons lire en effet, dans une étude publiée par une agence du gouvernement Californien, la California Energy Commission: (traduction) “Dans un résumé sur les impacts aviens des éoliennes par Benner et al. (1993) les morts d’oiseaux par éolienne et par an atteignaient 309 en Allemagne et 895 en Suède” – en anglais : “In a summary of avian impacts at wind turbines by Benner et al. (1993) bird deaths per turbine per year were as high as 309 in Germany and 895 in Sweden” (4). On est donc extrêmement loin des 0,4 à 1,2 oiseaux de l’ADEME.
Que s’est-il donc passé entre 1993 et 2015?
– De puissants intérêts politico-financiers se sont entendus pour tromper notre perception de la mortalité due aux éoliennes. Pour réussir cette mystification, il était essentiel d’obtenir la coopération des ONG ornithologiques. Cela s’est fait en général à coup de donations et de contrats multiples: études d’impact pour quantité de projets éoliens, suivis sur la mortalité avienne une fois le projet construit, études ornithologiques variées… L’industrie éolienne est rapidement devenue le principal employeur d’ornithologues de l’Union européenne, et autres pays à forte pénétration des énergies dites «vertes».
En Espagne, Iberdrola (équivalent à EDF) et Banco Triodos (la banque des énergies renouvelables) faisaient des donations à SEO-Birdlife s’élevant à près de 25% de son budget. C’est du reste cela qui a causé un mouvement de dissension parmi ses adhérents, mouvement qui s’est finalement traduit par le départ du Directeur général, Alejandro Sánchez, en 2010 (5). Moins de deux années plus tard, cette société ornithologique publiait la vérité sur la mortalité éolienne en Espagne (3). Ce rapport n’a été ni publié, ni même mentionné par les autres sociétés ornithologiques dans les pays où l’éolien domine la politique énergétique. Quelle meilleure preuve pourrait-on donner de la collusion qui existe entre intérêts éoliens et ornithologie?
Une moyenne de 200 oiseaux morts par éolienne et par an, ce n’est pourtant pas exagéré: cela fait moins d’un oiseau par 24h. Or il faut savoir que la plupart des oiseaux migrateurs (les passereaux) effectuent les longs déplacements de nuit, pour éviter la surchauffe corporelle (ils battent des ailes très rapidement tout au long du voyage). Et les nuits sans lune, ils ne voient des éoliennes que le feu de position de la nacelle, tandis les pales fauchent l’air dans l’obscurité jusqu’à 30, 40 ou 50 mètres tout autour…
Mais il n’y a pas que des accidents de nuit, d’autant que beaucoup d’espèces ailées sont attirées par les éoliennes (6). Ceci met leur vie en danger, car les pales atteignent des vitesses de près de 300 km/h à leur extrémité. Il s’agit d’abord des hirondelles, martinets et autres oiseaux qui chassent les insectes, eux-mêmes attirés par les éoliennes, a constaté le professeur Ahlén (6). Il s’agit aussi des rapaces, attirés par les oiseaux morts ou blessés qui gisent sous les éoliennes, ou par les mulots et lapins qui vivent à leurs pieds. Ces rongeurs trouvent en effet de quoi se nourrir dans ces espaces ouverts où poussent les graminées; d’autre part, la terre rendue meuble par les travaux de fondation leur permet de creuser leurs terriers plus facilement
Perchés sur les pales à l’arrêt ou sur les nacelles, les rapaces ont une vue dominante sur cet exceptionnel territoire de chasse. Et comme les éoliennes se voient de très loin, ceux d’entre eux qui ont déjà chassé avec succès parmi ces machines sont bien entendu attirés par elles, car elles sont devenues pour ces oiseaux un indice annonçant une chasse fructueuse. Et plus ils fréquentent les sites éoliens, plus ils ont de chances de se faire frapper par une pale, dont ils jugent mal la vitesse.
D’ailleurs, nous les humains ne sommes guère plus perspicaces: qui aurait dit à vue d’oeil qu’une pale d’éolienne tourne à près de 300km/h en son extrémité? (par vents de 45 km/h ou davantage). Il faut prendre un papier et un crayon pour le découvrir… Voici ce que cela donne pour une ENERCON de 2,3 MW, modèle E-70:
71m (diamètre) x 3,14 = circonférence de 223m x 21,5 révolutions par minute (vents >45 km/h) = 4.794m parcourus par la pointe de chaque pale en une minute x 60 minutes = 287.640m parcourus en une heure, soit 287km/h. Il est peu étonnant, par conséquent, qu’autant d’oiseaux de toutes sortes se fassent surprendre, et tuer (ou grièvement blesser).
Les rapaces, en particulier, sont décimés par les éoliennes (7). Or il faut savoir que ces oiseaux de proie sont très utiles pour contrôler certaines populations d’animaux (rats et mulots, pilleurs de nids comme les pies, les corbeaux etc.). Ils éliminent aussi les animaux malades ou morts, évitant des épidémies et contribuant ainsi à la bonne santé de nombreuses espèces. Leur rôle est important pour le maintien des équilibres naturels, de la biodiversité et des écosystèmes. Or une toute nouvelle étude approuvée par des pairs avertit que les éoliennes sont en partie responsables de la disparition de certaines espèces de rapaces dans le sud de l’Europe. L’une d’elles, le Vautour percnoptère, voit sa population d’adultes reproducteurs décliner de 3-4% par an (8).  Or ces spectaculaires “voiliers” sont déjà très peu nombreux en Europe, où l’on dépense des millions pour les protéger ou même les réintroduire.
Voir les autres photos (9), et les vidéos (14 et 15). La réalité contraste donc avec les multiples études d’impact où l’on lit très souvent que les rapaces « évitent » les éoliennes. Il y a là une tromperie éhontée. D’ailleurs, s’ils les évitaient, pourquoi seraient-ils tués en si grand nombre (7)?
La déferlante éolienne est aidée considérablement par les estimations très peu réalistes de l’ADEME, des ornithologues (à de rares exceptions près), de l’industrie éolienne et de ses agents, consultants, activistes etc. Elle est aussi facilitée par de considérables apports de fonds publics, provenant (en France) d’une taxe de 15% sur les factures d’électricité (CSPE). Ces milliards d’euros permettent d’aplanir tous les obstacles, de passer outre toutes les législations de protection de la nature. Parcs naturels régionaux, routes de migrations des oiseaux et des chauves-souris, territoires vitaux d’espèces prioritaires en danger d’extinction (comme le sont par exemple en France les aigles de Bonelli), rien ne leur résiste. A peu près tous les ornithologues se taisent, et la voix de ceux qui se risquent à parler est étouffée par le brouhaha de la propagande pro-éolienne. On n’entend qu’un seul son de cloche: celui des bureaux d’études, dont le ton est donné par les promoteurs qui les emploient.
Les préfets, qui donnent le feu vert aux projets éoliens, et les fonctionnaires qui étudient les dossiers, ont rarement d’autres données sous la main que l’étude d’impact préparée pas ces consultants si peu objectifs. J’en ai lu une bonne centaine au cours de ces 12 dernières années, et aucune ne concluait que l’impact sur l’environnement serait inacceptable, même lorsque le projet devait être implanté dans une réserve naturelle protégée, ou menaçait une espèce en danger d’extinction. Aucune d’entre elles n’était honnête, sans oublis ni erreurs, exempte de manipulations.
Pour faire «passer» les projets éoliens à très fort impact sur les espèces protégées, les consultants suggèrent en général d’appliquer certains procédés visant à la réduction des risques, ou encore ils proposent des formules de «compensation» pour la faune sauvage. Mais il faut savoir qu’aucun de ces procédés, aucune de ces formules n’a prouvé son efficacité, bien au contraire. Le président de la LPO lui-même l’a reconnu (10).
Dans certains pays, dont les Etats Unis, l’Etat délivre maintenant des permis aux propriétaires d’éoliennes afin que leurs machines puissent continuer à massacrer des espèces protégées sans qu’ils puissent être inquiétés par la Justice. S’il existait des moyens de réduire la mortalité, ils seraient employés plutôt que de délivrer ces impopulaires «take permits» (permis de « prélèvement »). Or les USA, pionniers de l’éolien, ont plus de 30 ans d’expérience dans ce domaine: ils ont tout essayé pour réduire la mortalité.
Autre exemple : une mesure souvent proposée pour réduire la mortalité des chauves-souris est de ne laisser tourner les pales que lorsque la vitesse du vent dépasse les 6 mètres par seconde (22 kmh).
– Première constatation : la réduction promise de 90% de la mortalité n’a pas été vérifiée. Aucune centrale éolienne n’a mis cette mesure en pratique et en a publié les résultats.
– Deuxième constatation : on néglige les 10% (ou 20, 30, ou 50%?) de mortalité résiduelle comme s’il était acceptable de tuer de 1,2 millions (ou 6 millions?) de chauves-souris par an au lieu de 12 millions (chiffres applicables à l’Espagne, et bientôt à la France).
– Troisième constatation : la mise en pratique d’une telle mesure ne serait pas vérifiable. Qui, en effet, s’occuperait de vérifier à tout moment, pendant 25 ans, que le propriétaire bride bien les pales de ses éoliennes tel que prévu, réduisant ainsi son revenu? Il faudrait une équipe d’inspecteurs pour le faire. Mais qui les paierait? Et qui s’assurerait que l’exploitant des éoliennes n’aura pas réussi à leur faire fermer les yeux à force de faveurs? L’éolien a déjà occasionné assez de corruption comme cela… (11)
Les chauves-souris, selon une étude publiée par le département du Lot, «constituent le groupe faunistique ayant la plus forte valeur patrimoniale» (12). Ces espèces, très utiles à l’homme, sont toutes en déclin; et elles ne peuvent se récupérer que très lentement, chaque femelle n’élevant pour la plupart qu’un petit par an. Beaucoup sont classées comme menacées d’extinction. Sans elles les agriculteurs, l’industrie forestière et l’Office national des forêts devraient employer davantage de pesticides pour éliminer les insectes qui attaquent arbres et cultures. Cela entraînerait des effets regrettables sur les prix, et sur la santé des citoyens. Or ces petits mammifères sont tués en masse par les éoliennes, qui les attirent (6). L’effet cumulatif de plus de dix mille d’éoliennes sur tout le territoire français sera considérable, de l’ordre de 4 à 12 millions de chauves-souris tuées par an lorsque la France aura, comme l’Espagne, 18.000 de ces « pièges écologiques ». Ces machines tuent en effet près de deux fois plus de chauves-souris que d’oiseaux: environ 400 par éolienne et par an (de l’ordre de une par nuit).
Sur cette vidéo (13), on voit des chiroptères se faire frapper par des pales d’éoliennes, ou tomber au sol «barotraumatisées» (lésions mortelles dans les poumons causées par la forte différence de pression qui se crée autour des pales). Sur cette autre (14), on voit un vautour fauve se faire frapper par une pale. Sur celle-ci enfin (15), on voit un urubu à tête rouge (vautour d’Amérique) perché sur une éolienne en mouvement, ne manifestant aucune crainte. Combien de preuves faudra-t-il encore pour que les journaux décident de publier ces vérités?
L’Etat français n’a pas considéré objectivement l’effet qu’auront plus de 10.000 éoliennes agissant comme pièges écologiques sur le territoire national, attirant et tuant des espèces protégées. Des témoins rapportent qu’il n’y a plus de chauves souris là où ils habitent, depuis l’érection d’éoliennes dans les alentours; d’autres ont noté qu’ils voyaient de moins en moins de rapaces. Les hirondelles et les martinets se font plus rares aussi, ai-je entendu dire ici et là.
La situation est grave, ne serait-ce que dans la mesure où ces espèces sont de grande utilité pour l’homme. Et puis, sommes nous prêts à vivre dans un monde qui serait largement dépourvu d’oiseaux? Nous en avons déjà tant perdus (sans parler des papillons) à cause des insecticides et autres agressions des hommes contre l’environnement… Où allons-nous avec cette idéologie « verte », qui détruit la nature plus que jamais et ment aux citoyens sans ciller?
Quel abominable gâchis font les hommes politiques de notre planète, sous prétexte de la sauver… L’industrie éolienne a-t-elle au moins fait ses preuves? Le retour d’expérience de l’Allemagne est loin d’être probant (16). Dans quelques années, lorsque tous les coûteux rafistolages auront échoué (nouveau réseau de distribution de l’électricité, etc.), les Allemands eux-même devront se rendre à l’évidence: l’intermittence éolienne n’a pas de solution qui soit économiquement viable. Les ingénieurs indépendants ne cessent de le répéter (17), mais les gouvernements font la sourde oreille: les subventions à l’éolien permettent de succulents retours d’ascenseurs… (11)
La bulle crèvera lorsque le coût des subventions ne sera plus soutenable. Les emplois créés dans cette filière disparaîtront alors. La chèreté de l’électricité éolienne aura appauvri les ménages via la CSPE, et fait délocaliser davantage d’entreprises. Le chômage en sera accru, et les touristes amateurs de nature, paysages et repos choisiront d’autres destinations. Les riverains seront plus pauvres et vivront moins longtemps, souffrant d’un haut niveau de cortisol. Quant aux oiseaux…
Mark Duchamp
President, World Council for Nature
Tél: +34 693 643 736
Références:
(7) – Quelques uns des aigles tués par les éoliennes (pointe de l’iceberg) http://www.iberica2000.org/es/Articulo.asp?Id=3071
– Quelques uns des balbuzards pêcheurs tués par les éoliennes http://savetheeaglesinternational.org/new/843-2.html
– Effets sur les milans royaux http://rapaces.lpo.fr/sites/default/files/milan-royal/63/actesmilan150.pdf  (pages 97, 98, 99).
(8) – Action on multiple fronts, illegal poisoning and wind farm planning, is required to reverse the decline of the Egyptian vulture in southern Spain  – Ana Sanz-Aguilar a,b,⇑ José Antonio Sánchez-Zapata c, Martina Carrete d, José Ramón Benítez e, Enrique Ávila e, Rafael Arenas f, José Antonio Donázar a – Etude publiée le 21 avril 2015 par ELSEVIER, Biological Conservation, Volume 187, July 2015, Pages 10–18 http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320715001408